[BAL 2028] Lola & Vega — I can sense you're trembling inside

Le grand soir est venu, marquant la fin de l’année et du tournoi. Tu te regardes dans le miroir, tu détailles ton visage qui se force à sourire malgré tes yeux mélancoliques. Une pensée t’échappe, une image de Borea te hante avant que ton regard ne baisse sur tes pieds tandis que tu étouffes ton sanglot. La tristesse t’habite toujours, ton deuil n’est toujours pas achevé et tu te laisses tomber en arrière, rebondissant sur ton lit en fixant le plafond. Tu es seule dans la chambre, les autres filles sont parties voir leurs amies ou bien sont juste occupées. Et toi tu es là, comme une ombre qui trouverait refuge dans la solitude. Le temps passe, tes paupières se ferment l’espace d’une minute qui dure une éternité, où ton esprit vagabonde à travers des souvenirs autrefois joyeux et qui maintenant te serrent le cœur. Vous vous seriez préparées en même temps en riant, vous vous seriez maquillées en vous taquinant, en parlant de vos histoires, en essayant de deviner ce qui pourrait arriver, puis vous seriez sorties en essayant de ne pas trop stresser à l’idée de voir vos cavaliers pour finalement danser toute la nuit en vous amusant.

Tout ça semble si loin… Tu prends une profonde inspiration avant de te redresser. Tu as acceptée d’y aller avec Vega, mais es-tu réellement prête à ça ? Le doute t’envahit, mais tu te lèves pour te diriger vers la salle de bain. Tu dois te préparer, car il est trop tard pour te défiler.

Un va et vient constant, les élèves et les professeurs arrivent comme une masse informe vers la Grande Salle, s’installant ou dansant pour l’évènement, oubliant l’espace d’un instant tout ce qui est arrivé précédemment. Tu n’as pas besoin d’être sur place pour le deviner et même si tu prends ton temps dans ta marche, tu es consciente que tu dois te relâcher un peu. Au moins pour ce soir. Maquillée légèrement, baguette dans ton petit sac, tu regardes porte une robe beige ornée de décoration dorée, une paire de chaussure plate mais élégante et tu as ramenée tes cheveux sur ton épaule gauche dans une coiffure simple mais efficace.

Tu arrives à destination, devant les grandes portes de bois en allant vers ton cavalier qui n’était jamais en retard. Un fin sourire se dessine sur tes traits alors que tu le rejoins, admirant sa prestance et sa tenue qui lui allait à merveille. Tu restes calme, tu plonges ton regard dans le sien en prenant la parole.


« Bonsoir… Tu n’as pas attendu trop longtemps ? »

Polie, tu restes face à lui en tenant ton petit sac dans tes mains.  
Que la soirée commence.

Son compliment te fait rougir, surtout que lui-même avait un costard qui semblait fait pour lui. Ton bras saisis le sien, un sentiment de sécurité t’envahie. Rien ne pouvait arriver ce soir, non rien ne pouvait gâcher cette soirée. Tu voulais t’en convaincre malgré les derniers événements. Tragédies sur tragédies, les mois sont passés lentement et pourtant, vous voici à la fin de l’année dans ce gala qui se répète à chaque fois. Tu le suis à travers la foule, tu sens qu’il ne doit pas être à l’aise avec toute ces personnes et qu’il doit faire des efforts. Tu le cernes de plus en plus Lola, et tu es certaine qu’autant de personne réunis ici ne doit pas forcément lui aller. Un sourire tendre naît sur ton visage et tu l’amènes alors vers une baie vitrée ouverte, laissant l’air frais passer.


« Merci, ta tenue te sied à merveille aussi et… Je pense l’être pour ce soir. Et toi ? »

Tes yeux glissent alors vers la broche qu’il porte et ils s’écarquillent en reconnaissant le bijou. Ton bras se lève pour laisser tes doigts la caresser doucement, ton cœur se serrant sans que tu ne puisses le contrôler. Tu as encore du mal Lola, tu ne peux pas passer à autre chose si facilement et chaque jour fait qu’elle te manque un peu plus. Tu laisses ta main retomber près de ton corps avant de replanter ton regard dans celui de ton cavalier. Ton expression est trop douce Lola, on peut y lire de la douleur au fond de tes prunelles mais ton sourire tendre montre que malgré tout, tu te fais à son absence constante. Vega ne l’oubliait pas non plus, à sa manière. Et le savoir te faisait plaisir quelque part, car même s’il ne le montrait pas, il était aussi touché de la disparation de ta meilleure amie.

Une inspiration, une expiration, tu secoues ensuite la tête pour ne pas être saisie par tes larmes. Ce n’est pas le moment Lola, ni l’endroit. Ce soir, tu dois t’amuser. C’est ce qu’elle aurait voulue.


« Bref ! Que veux-tu faire ? Je pense que nous avons l’embarras du choix. »

Un petit rire, tu veux détendre un peu l’atmosphère. Il fait des efforts, tu dois lui rendre la pareille.

Oui, elle est toujours là, dans vos cœurs. Tu continues de sourire alors qu’il s’éloigne après t’avoir volé un baiser, tu le suis du regard alors qu’il disparaît dans la foule pour aller chercher de quoi grignoter. Il t’étonne de plus en plus dans sa manière de doucement s’ouvrir à toi et ce n’est pas pour te déplaire. Vega, il paraissait si distant au début, si hésitant dans ses décisions quand cela te concernait mais maintenant… Il semble plus assuré. Plus confiant même. Ça te fait plaisir de le constater et tandis qu’il revenait avec une assiette remplie de petits fours, tu en profitais pour le détailler. Il a toujours été plus grand que toi, et son costume ne faisait qu’affirmer la prestance qu’il possédait naturellement. Il se pose à tes côtés pour ensuite te faire manger une de ces pâtisseries avec malice. Tu le laisses faire, amusée, avant finalement d’écarquiller de nouveau les yeux en entendant sa dernière remarque.

Vega est un semi-vampire, il est vrai que parfois tu oublies ce détail tant il te semble humain. Distant, mais humain. Sa phrase te donne un frisson dans le dos, le souvenir de la fois où il t’a mordu au terrain de Quidditch te revient comme un coussin qu’on t’aurait lancée en pleine figure. Ce n’est pas douloureux, mais inattendue. Tu finis de manger le petit four avant de prendre la parole, l’air curieuse.


« Que dois-je comprendre derrière ces paroles Vega ? »

Le pacte. Il l’a passé avec Fallen, mais la dernière fois il avait parlé de le rompre pour le faire avec toi. S’est-il enfin décidé ? Mais autre chose te traverse l’esprit. Une chose qui t’inquiète déjà un peu plus. Ta voix se fait plus basse, ton regard s’accroche au sien alors que tu te rapproche pour chuchoter, histoire que personne ne vous écoute.


« Est-ce que… Tu t’es nourri récemment ? »

Tu ne sais pas trop comment poser cette question mais tu espère qu’il fait attention. Sa santé reste importante, comme tout le reste.

Tes sourcils se froncent, ton expression change pour devenir suspicieuse. Vega est très loin d’être stupide, alors sa réaction est plus qu’étrange. Pourquoi fait-il comme si de rien n’était ? Pourquoi ne veut-il pas aborder le sujet ? Il t’entraîne pour danser, dans ses manières froides et son regard distant. Tu commences à reconnaître ses manières changeantes, de quand il passe de « Vega » à « Arcturus ». Et c’est exactement ce qu’il vient de se produire. Tu ne comptes pas le laisser faire si facilement Lola, qu’il le veuille ou non. Ton visage se ferme, tu le lâches en reculant, secouant légèrement la tête.


« Tu es sérieux Vega ? Tu me prends pour une imbécile ? Tu crois que je n’arrive pas à déceler quand tu reprends tes bonnes manières et ton attitude distant pour éviter quelque chose ? »

Il l’avait lui-même dit la dernière fois dans les bains. On lui a apprit à ne pas gêner, à ne pas être triste, à ne pas exister presque. Mais il n’a pas à être ainsi avec toi. Non, toi tu ne souhaites qu’une chose, qu’il soit lui-même. Qu’il ose parler quand quelque chose le tracasse, qu’il montre qu’il est présent, qu’il ne se cache pas, qu’il n’a surtout pas à le faire. Tes yeux transpercent les siens, tu ne va pas le laisser placer ce mur que les Blackwells ont forgés pour leur intérêt.


« Arcturus Vega Cassidy Blackwell Solberg. Écoute-moi bien parce que je ne vais pas me répéter. Tu n’as pas à avoir peur de quoi que ce soit avec moi. Je ne sais pas ce que tu as pu vivre ou tout ce qu’on t’a appris, mais je refuse que tu places cette espèce de barrière entre nous deux dès que quelque chose ne va pas. »

Tu laisses un silence passer, mais tu ne peux t’empêcher de prendre doucement ses mains dans les tiennes. Tu ne veux pas le brusquer, mais il fallait que le message passe.


« Je te fais confiance, plus qu’à n’importe qui. Je ne te jugerais pas pour ce que tu es ou ce que tu peux ressentir, je serais sotte de faire ça alors que… Alors que c’est justement ce qui compte le plus. »

Une de tes mains glisse sur sa joue avec douceur, tu veux capter son attention jusqu’au bout Lola, sans l’effrayer.


« Si on veut avancer, même un tout petit peu, il faut aussi que tu me fasses confiance. »

Tu lui tiens maintenant son visage avec tes deux mains, l’empêchant de fuir. Non, il ne s’échappera pas.

Son air se renferme, pendant quelques secondes, tu crois avoir empirée la situation. L’avais-tu mis en colère ? Allait-il prendre encore plus de distance ? Il te prend les poignets pour t’emmener à l’écart, tu te laisses faire sans pour autant avoir peur. Tu sais qu’il ne te fera pas de mal, à croire que la foi que tu lui porte peut t’aveugler Lola. Il te plaque contre un mur, tes sens s’aiguisent alors que tu aperçois l’éclat de ses canines avant qu’il ne les pose contre ton cou. Oui, il est dangereux. Oui, il peut te faire du mal. Oui, tu dois le craindre. C’est réellement ce que tu veux ? Comme si tu ne t’étais pas déjà posée la question.


« Il me semble que la dernière fois tu ne m’avais pas non plus posée de question avant de me mordre. Tu crois que je n’y ai pas réfléchie ? Tu crois que quand je t’ai dis que j’acceptais, c’était du vent ? »

Tu le fixes, déterminée. Comme sur le terrain de Quidditch. Tu as l’impression qu’il te sous-estime, et ce n’est pas pour te plaire. Ton tempérament de feu reprend le dessus, et tu lui fais face comme la fière Gryffondor que tu es. Ou comme une fille amoureuse qui refuse que le garçon qu’elle aime la mette de côté.


«  C’est toi qui m’a proposée de devenir ton calice Vega. Et je ne le fais pas pour en être un ou pour le fun. Je le fais pour toi.»

Tes mots sont forts, ils restent un moment dans les airs avant que tu ne brises cet instant, avant que tu ne reparles pour qu’il se mette enfin dans la tête que tu es prête à endurer tout ce qui suivra.


« J’ai l’impression que tu me sous-estime. Je ne prends pas de décision à la légère et je sais ce que ça implique. Ce que tu n’as pas l’air de comprendre, c’est que je ne reviendrais pas sur celle-ci. »

Ta voix est calme, un nouveau silence passe avant finalement que tu ne répètes ces mots qui t’ont ébranlée jusqu’aux entrailles la première fois que tu les as entendus. Ces simples paroles qui ont chamboulés tous les jours suivants jusqu’à maintenant, jusqu’à ce moment où tout se jouait.


« Je serais à toi, et tu seras à moi. »

Et il n’y a pas de plus grande motivation qui t’anime que d’être à lui. Seulement à lui. Autant qu’il sera à toi.

Son affirmation te donne un frisson, oui il avait raison. Tu es à lui sans être son calice, tu lui appartiens depuis ce baiser échangé sur le grand pont de bois, depuis qu’il t’a blessé dans son hésitation mais pourtant, dans cette passion que ses lèvres ont sue te faire partager. Sa main sur son cœur, il te fait une promesse solennelle sans pour autant te mentir sur ce que tu vas ressentir.


« Je n’ai pas peur d’avoir mal. »

Comme une évidence, tes yeux braqués sur sa personne, tu l’affirmes haut et fort. Tu as conscience que la douleur sera présente, mais qu’est un moment de souffrance comparé à ce que tu veux ? Rien. Rien du tout. Un sourire rassurant se dessine sur ta bouche, tu lui prends de nouveau les mains pour reprendre ensuite la parole.


« C’est quand tu le souhaiteras Vega. »

Tout dépend de lui, de sa volonté, de ce qu’il désire. Il a les cartes en main, il ne reste plus qu’à jouer.