lilaslan - i'll be needing you »

Assit sur le rebord d'une des nombreuses arches de la cour. Aslan lève la tête vers toi, la penche délicatement. Il ne revient toujours pas d'avoir réussi à faire de toi une amie. T'as déboulé dans sa vie du jour au lendemain ; un cours de potion un peu agité, où tu t'es levée pour faire une blague. Il t'a prise d'affection. Toi, Lillie. Il n'oserait pas se l'admettre, mais il a besoin de toi dans sa vie. Tu l'aides. Cette aide est précieuse. Aslan a beau faire le grand, il a beau faire le prince autonome, le mec qui peut se débrouiller sans toi ; il n'en est rien de tout cela. Il baisse les yeux pour analyser les notes qu'il a prise plus tôt, comme pour vérifier qu'il n'a rien oublié. Son doigt glisse sur le parchemin alors qu'il l'enroule pour le ranger. Il a enfin quelqu'un a qui parler, quelqu'un qui le voit, quelqu'un qui lui parle, quelqu'un qui ne le prend pas pour un futur première année en visite portes ouvertes. Il en est heureux, mais s'il ne te le montre pas, Lillie. Il a peut-être écrit ton nom dans une de ses lettres. Aslan a toujours aimé écrire des lettres, mais encore plus récemment. Ca l'aide à relativiser, à évacuer les chose qu'il n'ose pas exprimer tout haut. Tu es un peu comme une lettre pour Aslan, Lillie. Tu sais plus sur lui que n'importe qui. Et il est heureux de s'ouvrir, il est heureux de se libérer peu à peu de sa carapce ; d'enlever ce drap qui le dissimule sous un air de fantôme déambulant quotidiennement dans les couloirs de Poudlard.

— Tu sais qu'aujourd'hui j'ai parlé à mon voisin de table en runes?

Il espère que tu seras fière de lui. Ses yeux s'étoffent en une jolie forme amande, poussés mi-clos par son sourire qui vient illuminer son visage. Il fait des progrès, ils s'ouvre un peu plus. Il essaie de montrer qu'il existe. Il y a encore du chemin, bien sûr - il a encore peur d'en dire trop, d'en dire pas assez, de dire mal, de dire trop bien.... de dire. Mais il s'améliore. Parce que tu es là. Parce que tu lui montres, Lillie. Tu es sa bouée, son ancre, ce qui le maintien à la surface ; ce qui lui épargne de passer des nuits à fixer le plafond, en se demandant comment il allait agir le lendemain.

— Je suis content que tu sois là.

Tout va bien quand tu es près de lui, Lillie.

I'll be needing you

Lillie est contente d'être là. Elle est contente d'être avec lui. De pouvoir lui parler. De l'écouter. Depuis que la gryffondor a rencontré Aslan, elle veut l'aider. L'aider à devenir plus visible et surtout, l'aider à se sentir mieux. Elle l'apprécie beaucoup, Aslan. Assise à ses côtés, elle attend qu'il entame la conversation. Le silence lui est étrangement agréable, elle qui n'y est pas habitué. Comme si sa seule présence parvenait à l'apaiser.

Son visage s'illumine quand elle l'entend parler.

«C'est génial ça ! Tu vois quand tu veux, t'es pas invisible. Les gens t'apprécient juste pas à ta juste valeur pour le moment c'est tout. Un jour, ils auront tous un déclic et ils se retourneront dans les couloirs juste pour te voir passer et puis t'auras une foule de gens qui te suivront et...»

Elle fait une pause, se rendant compte qu'elle est sans doute beaucoup trop enthousiaste. Et surtout qu'elle parle trop vite. Et trop fort. Calme-toi un peu.

«C'est peut-être un peu trop non ? … Bref t'as compris ce que je voulais dire t'es intelligent.»

Le voir s'ouvrir aux autres la rend profondément heureuse. Elle est étonnamment fière de l'entendre parler de ça, aussi anodin soit le fait de parler à un camarade de classe pour elle. Un jour, elle le sait, Aslan ne sera plus un fantôme, parce qu'il ne mérite pas d'être vu comme ça, que la justice finira par triompher.

«Moi aussi je suis contente que tu sois là.»

Touchée par ses propos, elle lui adresse son plus beau sourire. Oui, elle le savait déjà, du moins elle pensait le savoir, mais en avoir la confirmation, c'est différent.

«Je me disais... Faut que tu prennes confiance en toi. Pour que les autres te voient. La confiance c'est la clé du succès. Et j'ai remarqué que t'en avais pas assez. Pourtant c'est pas justifié t'es quelqu'un de très bien.»

Paroles pleines de motivation, prononcées par une Lillie qui semble d'ailleurs s'être convertie en coach pendant quelques instants, dans l'espoir de pouvoir lui remonter le moral.

"Va falloir frapper fort."

@aslan

Θ Θ Θ

Ton sourire rayonne dans ses iris. Il t'imite, innocement, sans se forcer - tout simplement parce que tu lui donnes envie de sourire à son tour. T'es le soleil de sa vie, Lillie ; faut que tu le saches. Il écoute tes paroles et son sourire ne s'efface pas, parce qu'il n'a pas besoin de se braquer avec toi, il n'a pas besoin de se sentir blessé ou quoique ce soit. Il sait que t'es là pour lui, pour l'aider, t'es son amie. Il est fier de pouvoir te nommer comme tel.

— Je vais y arriver... Pas tout de suite. Je suis pas encore prêt. Mais ça viendra, je te le promets, Lillie.

Il te tend son petit doigt pour que tu l'enserres dans le tien ; une promesse véritable, pas comme un serment inviolable, mais c'est tout comme pour lui. S'il ne le fait pas pour lui, il le fera au moins pour toi, Lillie. Les pieds qui balançent dans le vide, il a un air enfantin en plein coeur de Poudlard. Si ce n'était pas pour sa taille, plutôt normale pour quelqu'un de son âge, on le prendrait sûrement pour un quatrième année. Il ne sait pas trop, mais son visage lui a toujours donné l'air jeune. Peut-être que son physique a pris exemple sur sa mentalité? Ses constantes terreurs transformées en enfance éternelle, condamné à ne jamais grandir, à rester un enfant toute sa vie? Dès fois, il se surprend à oublier qu'il n'est qu'à quelques mois de la majorité. Dix-huit ans, lui? Est-il prêt? Est-il assez mature pour affronter le monde d'adulte? Est-il préparé aux études après les ASPICS? Déjà, il faut passer les examens de sixième année, il verra l'année prochaine pour savoir ; oui, laisser le futur arriver, ne pas se faire des scénarios inutiles et impossibles.

Les yeux hésitants, il se tourne de nouveau vers toi après avoir contemplé le vide trop longtemps. Il a encore quelque chose à te dire, quelque chose à t'avouer. Un progrès qu'il a fait, un pas en avant.
Les doigts qui s'amusent entre eux, ils ouvrent à plusieurs reprises la bouche avant de parle ; même avec toi, il a encore du mal parfois, ne lui en veut pas.

— Puisqu'on parle de frapper fort... Je- Je vais passer les prochaines admissions pour l'équipe de quidditch de Serdaigle. Cassiopée m'a dit qu'ils cherchaient un nouvel attrapeur.

Il sourit, maladroitement cette fois, ne sachant pas vraiment quelle réaction tu lui offrirais après cette révélation. Il pense que tu seras contente, mais c'est dans sa nature de s'inquièter de la prochaine réplique de chaque conversation, de chaque mot qu'il prononce. C'est encore trop ancré en lui. Ne lui en veut pas, Lillie, ne lui en veut pas, il essaye, il fait des progrès, tu vois?
Il rougit ; pas parce qu'il est gêné, ou peut-être un peu - il n'y a pas de raisons particulière, il repense juste à ce que tu lui as dit plus tôt, tes mots d'encouragement.

— Merci. Merci pour le soutien, ça m'aide beaucoup. J'espère que tu seras là pour m'encourager quand je passerais les tests à la rentrée!
Un petit rire vient chatouiller sa gorge, et là où il l'aurait reprimé avec certains, il le laisse s'échapper avec toi.