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— ainsi soit-il, n'aime que moi.

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— ainsi soit-il, n'aime que moi. Mer 8 Aoû - 14:22

MON AMOUR ( MON AMI ) A CE QUE ( NOUS ÉTIONS HIER )
Les bras croisés, appuyés contre la rambarde de bois, elle contemple le vide en dessous d'elle. Lorsque le son de sa voix se fait entendre, ce n'est qu'un murmure caressant.

● ● ●

Dis moi, est-ce que tu t'en souviens ?
Je te parle de ce temps passé, où tout nous semblait possible. Où on caressait nos rêves et où on ignorait l'existence du regret.
T'en rappelles-tu encore ?
De ces journées d'hier, où régnait l'insolence et où espièglement on abusait de l'indulgence. De tous ces moments vécus, où on vivait à outrance et où tout nous paraissait plus intense.
Des images te reviennent elles parfois ?
Celles de nos éclats de rire ? De nos dégâts, de nos explorations, de nos genoux écorchés et de tes yeux qui brillaient ?
Je m'en souviens encore, moi.
Je me souviens de ce monde que nous refaisions sans cesse et dont il ne reste aujourd'hui que des souvenirs voilés de tendresse.
Et si nous revenions en arrière ? Non, bien sur que non.

● ● ●

Quelque fois, je me surprends à me retourner pour voir si tu cours encore derrière moi. Mais à chaque fois, tu n'y es pas. Alors je ferme les yeux, je nous visualise enfant et je redessine dans mon esprit les traits de ton visage. Il me semble alors sentir ton souffle chaotique contre ma nuque, tes joues rosies par l'effort et ce sourire innocent tandis que je m'élance loin devant. Où es tu maintenant ? As-tu trouvé un autre dos à poursuivre de loin ? Qui cherches tu à rattraper aujourd'hui ? Est-ce qu'elle me ressemble ? Cette inconnue que je ne veux pas connaître, te traîne t-elle en dehors de ta chambre de force ? S'impose t-elle dans tes bras ? Provoque t-elle chez toi la même fascination que moi ? A t-elle le culot d'oser te plaire ?
Ne me réponds pas.
Je préfère ne pas savoir.
Surtout ne dis rien.
La réponse ne me plaira pas, je m'en doute bien.

● ● ●

Tu es un homme aujourd'hui, presque adulte. Tu es plus grand, plus fort, plus féroce que moi. Tu ne restes plus en retrait, tu prends les devants. Tu ne baisses plus les yeux, tu relèves fièrement la tête. Tu as dit adieu à l'enfant d'autrefois, à celui qui me chérissait comme on polit une pierre précieuse. Désormais, tu ne fais plus que me quitter. Encore et encore.
Est ce que tu t'en aperçois seulement, dis moi ?
Il arrive si vite le temps où je ne pourrais plus me nicher dans ton cou. Ce temps où je régnais sur ton cœur, sans réaliser que tu prenais racine dans le mien.
Te voilà guéris de moi.

● ● ●

Elle se penche un peu plus, attirée par ce vide si étrangement doux. Derrière elle, les aiguilles de l'horloge avancent lentement. Le vent s'infiltre entre les poutres de bois et le ciel s'habille de gris. Bientôt, un orage d'été éclatera.
Ça gronde au-dessus d'elle. Elle s'éloigne du rebord et se retourne, ces cheveux fous font comme halo autour d'elle. Le rubis à son doigt étincelle. Elle te contemple de toute sa hauteur bien qu'elle soit si menue. Elle vrille son regard au tien. Elle t'enveloppe, vous entoure d'une bulle légère dont elle seule à le secret. Elle regrette de ne pas avoir accroché un ton cou un cadenas inviolable, un genre de collier qui dirait « propriété exclusive, merci de ne pas toucher ».

« Te lasserais-tu de moi Hylas ? »

Si possessive, si ensorcelante, si Hazel. Et c'est ton prénom qui résonne comme une promesse de ne jamais, jamais partir et la laisser.


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Dernière édition par Hazel E. Avery le Lun 20 Aoû - 14:19, édité 1 fois
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Re: — ainsi soit-il, n'aime que moi. Dim 12 Aoû - 15:38


C'est une épitre soigneusement glissé dans un pli de ma mémoire, à un angle mort de ma conscience, qu'inévitablement je finis par relire à chaque fois que je la vois.

Je sens mes jambes anémiées par la maladie s'efforcer de la suivre, tant bien que mal à travers des sentiers de ronces qu'elle défrichait de son élan juvénile. Je revois la nuit de ses cheveux et la promesse de leurs étoiles étendus sur l'herbe verte clairsemée de pissenlits - Son sourire mutin tisser des galaxies d'histoires formidables à l'épicentre desquelles s'embrasait la matière des rêves. Et je repense à l'ombre de son regard où succombait les gravités terrestres ; J'y dérivais comme vers un trou noir.

Hazel a longtemps été l'astre le plus brillant de mon univers.

Mais je détestais cet univers morose. J'haïssais de tout mon être mon corps malingre, mon esprit trébuchant et mes maux lancinants. Je ne pouvais pas vivre dans mon présent parce qu'il était d'une insoutenable fadeur. Il me répugnait jusque dans le fond des os, ébouillantait mon sang d'une rage métastatique ; Alors j'existais par procuration en m'abritant sous des ciels plus cléments. Je n'existais pas d'avantage que j'errais. Pour ne pas me laisser engloutir dans l'abysse, je ne me raccrochais qu'à elle.

Je n'aimais qu'Hazel.

Mais Hazel plus que tout autre personne, était intimement lié à cette faiblesse dont je me suis amputé. Et en la tranchant d'un geste vif, j'ai aussi étranglé mon amourette enfantine parce qu'il y avait dans les relents de ses inspirations, l'insupportable vision d'un passé qui me dégoûtait et surtout celle d'un avoeu interdit.

On peut aussi dire que j'ai grandi tout simplement.

A présent, il m'arrivait de parfoir entrouvrir les portes de mon passé, rien que pour l'odeur si douce et si amere des cendres froides. D'u un élan de nostalgie je mettais des coups de pieds sur les braises mal-consumées et je riais de cet amour mort-né, de cet Hylas si jeune et empoté. Dans un spectacle morbide j'observais le cadavre de ma passion et l'agitait sous les yeux d'Hazel pour qu'on s'en amuse à deux et je lui parlais de ses ossements sur lesquels j'ai fait mon royaume.

Parfois il me venait à l'idée qu'il serait assez spacieux pour deux, qu'on pourrait courir au travers des dédales de couloirs comme nous l'avions si souvent fait mais je m'arrêtais toujours au milieu de ma réflexion
Parce que je ne reviendrais pas en arrière. Je me suis déjà trop consumé sans que cela n'ait de sens. Je l'avais aimé trop vite et trop fort.

- Quel sorcier pourrait donc bien se lasser d'Hazel Avery ?

En la voyant se retourner, j'avais déjà deviné l'élégance de son sourire avant de le voir fleurir et senti l'odeur des grandes tempêtes avant d'hûmer ses cheveux, tandis que je pressais son corps contre le mien. J'aimais cette chaleur rassurrante qui était comme une extension de la mienne et sous un ciel orageux d'été, j'avais trouvé un éclair avant même que la foudre ne se mette à chanter.

- Comment vas-tu ?

Je l'éloignai de moi en la tenant par les épaules et attardai mon regard sur son nez fripon en me demandant de quelles malices il avait frémi ces derniers temps ; Combien de sorciers avait-elle fait tourner en bourrique, combien de frontières n'avait pas su résister à ses avancées malicieuses ?

- Comment se passe ta fin d'année ?

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Re: — ainsi soit-il, n'aime que moi. Lun 20 Aoû - 15:05

MON AMOUR ( MON AMI ) A CE QUE ( NOUS ÉTIONS HIER )
Vois-tu,  j’ai fait le tour de tout ce qui me rongeait et je crois que j’ai besoin d’avoir mal pour exister. Je ne me sens jamais aussi vivante que dans la douleur et la difficulté. Il y a comme un appel au vide à l’intérieur de moi qui entame mes bonnes pensées.

Attends. J'y viens.

Au travers de toutes ces années à vivre sous le joug bien pensant d’un destin tout tracé, je réalise que ma recherche du superficiel et du léger ne pouvait fonctionner. Cette fuite en avant était vouée à l’échec. En grandissant à l’ombre de sentiments que je pensais pareil à des chaînes, je ne distingue plus que le faux et rien jamais ne me semble vrai. Sauf toi. Sauf nous.

Je reste convaincue que marcher droit, c’est vivre à moitié. Tu sais, en y réfléchissant, ce monde est plein de gens qui oublient même leur désir. Je refuse que ce soit mon cas. Je refuse que ce soit le tien aussi. On mérite mieux ; on a le droit de vouloir plus.

Ainsi collée contre toi, le front posé contre ta clavicule, j’entoure ta taille de mes bras et j’en suis toujours plus persuadée.

« Si tu voyais ma vie en ce moment, tu m’aurais déjà proposé de fuir très loin »

Mes mains tentent de se rejoindre dans ton dos, en vain. Ton torse puissant me dissimule à la vue de tous.

C’est désormais toi qui règne sur moi. Hylas, Hylas, Hylas. Écoute moi, entend moi bien mon ami. Comme la lune a besoin de la nuit pour briller, je te veux à mes côtés.

Désormais les temps ont changés et c’est ta voix chaude qui relie nos deux cœurs. Tu as fait le choix de mettre notre passé de côté et jamais plus tu ne laisses le poids de notre mémoire commune t’attendrir.
Qu'il en soit ainsi.
Je suis prête à l’accepter. Plus jamais je ne te ferais de reproches, plus jamais je ne réveillerais les braises de notre enfance. J’accueillerais le nouveau toi. Je saurais le chérir.

« Sache que je me retrouve en mauvaise posture. »

Mon front frôle ton menton tandis que je me hisse sur la pointe des pieds. C'est un baiser sucré que je dépose sur ta joue.

Je suis ta comète n'est ce pas ?
Les femmes que tu aimes ont toutes un air d'Hazel sais-tu ?
Notre relation sans trucage est source d'influence.
Complicité, intelligence, tendresse, autant de mots pour exprimer ce que nous sommes.  

C'est pourquoi j'ai pensé à toi.

« Que serais-tu prêt à faire pour moi ? »

A ton avis qui peut bien mériter l'exclusivité de toute une vie ?
Toi, sinon personne.

Après tout, nous faisons déjà l’amour sans nous le dire et si nous devons sombrer, c’est ensemble que nous glisserons vers le fond. Quoi de mieux que notre alliance pour brûler nos nuits et noyer nos jours ?
Si les autres ne parviennent pas à s'aimer sans se marcher sur les pieds, je sais déjà que pour nous les choses seront différentes.

Comprends moi, mon ami. Moi qui d’habitude me délecte avant de dévorer ma proie, on me jette en pâture aux vieilles traditions familiales. Le temps est venu pour moi de choisir entre être celle qui résiste ou n'être qu'un mouton de plus dans le troupeau. Je ne suis guère faite pour les cages, encore moins celles de l'amour imposé.

Pour se faire, j'ai besoin de toi, de ton amitié et de ta fidélité. Nous nous sommes fait beaucoup de promesse, le temps du serment est venu.

Et si je fais la moue, c'est pour avoir le monde à mes pieds.
Et toi aussi.



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Dernière édition par Hazel E. Avery le Lun 20 Aoû - 22:08, édité 1 fois
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Re: — ainsi soit-il, n'aime que moi. Lun 20 Aoû - 19:50


Je me suis allé à la molesse d'une étreinte mais cela a subitement cessé lorsque l'orage a grondé. J'ai senti mon corps devenir électrique et une pression vive courir le long des muscles. La chaleur m'a assailli en torrent et j'ai senti dans mon cerveau, le fourmillement de mes pensées interloquées prêtes à lâcher les rênes de mes nerfs.  Pour appréhender le mal et mieux saisir l'ennemi, j'ai repoussé Hazel avec douceur. Je l'ai tenu par les épaules et j'ai occulté son regard dont les émisphères ne brillaient pas de malice mais d'une lueur qui m'était inconnu.

J'ai senti l'angoisse m'étreindre entre ses bras glacés ; Je détestais la voir ainsi et son état me crispa en dedans. J'étais en état d'alarme et je guettais son visage comme un horizon où j'aurais cherché la clameur d'une grande bataille.

La trouille a tronçonné tout ce qu'il y avait dans mon estomac et n'y a laissé qu'une bile amère qui en a brûlé les parois. Pour raffermir mon courage mes doigts ont resseré leurs étreintes sur les omoplates d'Hazel, comme pour y rechercher de la chaleur.

Pressé d'agir et excité par les craintes, j'ai laissé mon coeur mettre des mots sur mes lèvres qui trouvèrent grâce dans des promesses fièvreuses que j'aimais tant :

- Tout. N'importe quoi. Vraiment. Tu le sais bien.

Il y a toujours ces moments où le courage l'emporte sur l'esprit. En voulant m'élever au dessus de ses peurs, j'ai fait grandir la cime inexorable d'une bravoure et là-haut, en altitude, le monde s'efface et s'oublie. L'apesanteur me fait toujours profaner milles bêtises auxquelles mon honneur vient m'enchaîner. Mais je n'en ai cure, même chargé rien ne m'arrêtra.

Je vivais pour regarder l'impossible dans les yeux et lui dire que je m'appelais Hylas Prewett.

- Je me battrai contre une manticore pour toi s'il le fallait vraiment.

J'affronterai n'importe quel bête, je franchirai n'importe quel pont, je gravirai n'importe quel montagne, pourvu qu'il le faille. Hazel était mon amie la plus chère et pour elle je ne reculerai devant rien. S'il faut se battre et me faire son champion alors j'irai faire la guerre en donnant le feu et le sang.

Sa paix n'a aucun prix parce je l'avais gravé dans mon coeur et rien ne peut l'effacer.
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Re: — ainsi soit-il, n'aime que moi. Lun 20 Aoû - 22:15

MON AMOUR ( MON AMI ) A CE QUE ( NOUS ÉTIONS HIER )
Mon cher Hylas, mon précieux ami, que ce monde vain soit témoin de ce qui nous lie !
Rien n'égal ce qui existe entre nous. Un seul mot ne saurait exprimer avec justesse nos battements de cœur qui s’enchevêtrent. Les sentiments tels que l'amour ou l'amitié, ne sont pas suffisants pour nous raconter.

Tu es mon chevalier. En dépit de tout. Même lorsque tu cherches à prendre de la distance, même lorsque tu désires ardemment me sortir de ta tête, même lorsque tu mènes ta vie loin de moi, même lorsque tes yeux se posent sur d'autres que moi, tu me reviens toujours.

Crois moi, jamais personne ne sera capable de te conquérir comme je le fais. Seul les serpents savent charmer ainsi et je suis leur fille préférée. Lorsqu'il s'agit de te séduire, je m'y consacre pleinement et avec délice.

Je prends ton visage entre mes mains et c'est dans l'océan de tes yeux que je viens me noyer.

« Il n'y aura aucune manticore à abattre. Jamais je ne permettrais que tu sois blessé. »

Mon sourire se fait plus doux et sur ton visage d'homme se superpose celui de l'enfant que j'ai connu.

« La seule créature qu'il te faudra braver, ce sera ma mère. »

Je sens très bien mon corps se raidir rien qu'à l'évocation de celle qui n'est au final que le ventre duquel je suis sortie.

Je continue à tenir ton visage en coupe. Je mémorise chacun de tes traits, chaque reliefs de ta peau, chaque détails que je me plais à redécouvrir.

Avant que je te dise ce pourquoi je requiers ton aide, je te dois un moment d’honnêteté. Je ne veux pas que prendre Hylas, je veux aussi te donner. Tu es le seul pour qui je conçois de me mettre à nue. Sache mon doux ami, que tu n'es pas seulement le compagnon de jeux de mon enfance, tu es la fondation sur laquelle repose mon équilibre. Rien n'est plus vrai que quand je dis n'aimer que toi. J'espère que tu parviens à lire cela en moi.

Aujourd'hui, si tu l'acceptes, tu seras mon sauveur et tu siégeras à mes côtés en tant que roi.

« Hylas. Il a été décidé que je dois épouser l'un des fils Blackwell. »

Mon sourire se crispe et je m'éloigne de toi tandis que me reviennent les images du bal de fin d'année. Mon dos heurte la rambarde de bois et mes ongles s'enfoncent dans la chaire de ma paume.

« Je ne peux aller contre cette décision. Le seul moyen qui existe pour moi de conserver mon nom, mon héritage, mon avenir, c'est de m'unir à une personne du même rang que moi et issue d'une illustre lignée. Comprends tu ? »

Tu me connais Hylas. Tu me connais si bien, que tu sais que je ne peux vivre sans être libre de mes choix et c'est toi que je choisis. Je t'offre la possibilité d’asseoir ta position, de t'ouvrir des portes dont tu n'as même pas idée. Je te propose une alliance royale.
Toi aussi mon ange, il se peut que tu te retrouves soumis aux exigences familiales...et alors, qui d'autre que moi saurait te combler ? J'ai en effet cette prétention de penser qu'ensemble, nous pourrions être heureux.

« Je serais ce que tu veux que je sois. Ton amie, ta sœur, ta  femme, ton amante, ton alliée,  ta conseillère. Tu feras de moi celle que tu souhaites ou même toutes celles là si tu le désires. »

Je réajuste mes cheveux fous et les plis de ma jupe.

Tu as promis de ne jamais me quitter, promets moi maintenant de rester à mes côtés. Laisse nous une chance.

« Sauve moi Hylas. »

Et que rien jamais ne nous sépare.

“ Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. ”


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Dernière édition par Hazel E. Avery le Mer 22 Aoû - 14:42, édité 1 fois
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Re: — ainsi soit-il, n'aime que moi. Mar 21 Aoû - 15:18



Derrière-nous, les aiguilles de l’horloge se sont alignées et c’est au moment où les cloches ont sonné que le tonnerre a frappé. D’un coup, le ciel orageux a fait flamber les ailes du courage et mes rémiges sont devenues torrides. Elles se sont consumées jusqu’à l’os ; Juste comme ça la réalité s’est agrippée à mes serres et son poids était insoutenable. J’ai dégringolé jusqu’au sol et la poussière avait un goût infect de charbon. Ma bouche s’est agitée pour en cracher les gravats.


Un des fils Blackwell.


J’ai scruté son visage à la recherche de l’engrenage d’une plaisanterie mais je n’en ai pas trouvé un seul rouage alors mon cœur est devenu lourd comme du plomb. Il y avait une vérité lourde de conséquences qui sentait mauvais les grandes catastrophes ; On l’avait prise au piège et elle faisait de moi un sauveur.

Elle a reculé puis son dos est tombé contre la rambarde, accablé par ses révélations. Je l’ai suivi du regard en espérant que mon cerveau s’éteigne.

J’ai tremblé. Cette fois je n’avais pas les épaules assez larges pour en endosser le costume, ou en l’occurrence pas assez étroites parce que ce n’était pas un antagoniste qu’il fallait passer au fil de l’épée. Il n’était pas question de boyaux, de tripes ou de droiture. J’aurai préféré démantibuler une manticore plutôt que d’onduler entre les couloirs sinueux d’une situation inextricable. Mes valeurs n’ont jamais su se tordre sur elle même.

Mais à présent elles étaient un enchevêtrement confus et complexe dont les pointes édentées se lacéraient entre-elles. Mes promesses se sont pulvérisés dans une horrible pluie d’acide sous-cutanée et je devais choisir.

Malgré moi j’étais dans une épreuve qui allait m’écloper et de rage j’ai pesté contre Hazel qui m’infligeait ça ; Je refusais de croire qu’on était au pied du mur. Il devait bien rester des tunnels à creuser et à court d’idées j’ai fini par répondre.

- Il doit bien y avoir d’autre solutions, Hazel.

Je l’ai dévisagé avec un air de désespoir parce qu’un désastre imminent avait tracé son esquisse dans mon paysage imaginaire. Il fallait tout faire pour l’éviter parce que je savais que s’il survenait ; Il briserait quelque chose.

Circonspect, mes yeux sont restés plantés sur elle, sa jupe plissée, ses cheveux de diable. Pour la première fois je la voyais entravée et à court de moyens. La Hazel de mon enfance avait toujours des as dans sa manche et des longueurs d’avances. Elle prenait ses problèmes à contre-pied et si elle devait chuter, c’était pour retomber sur ses pattes et repartir de plus belle.

Hazel Avery serpentait à l’ombre des roches et à l’abri des regards, frappait sans qu’on la touche, mordait sans qu’on riposte. Elle était inatteignable.

Je refusais de croire que ses ressources s’étaient taries, je refusais de croire qu’on avait réussi à la mater. Je refusais de croire qu’elle puisse avoir besoin de moi ; Je l’aurais voulu libre et indépendante comme elle l’a toujours été.


- Tu n’as pas le droit Hazel. Tu n’as pas le droit de ne te résumer qu’à ton nom et qu’à ton héritage.


Je me suis avancé vers elle et j’ai attrapé son visage entre mes mains. Je l’ai regardé avec la passion incendiaire que j’avais eu pour l’indomptable Haze et que le temps a déraciné de mon coeur ; J’en ai invoqué le fantôme pour qu’elle se rende compte que pour moi elle a toujours été au dessus de tout ça.

- Tu es bien plus que tout ça. Obéir sagement à sa mère puis se marier sans amour, se plier à la volonté d’un homme, même si c’est moi et puis quoi après ? Ca n’est pas la Hazel que je connais. Reprends toi.

Il n’y aurait qu’une imposture pour jeter sa liberté et s’enchaîner ainsi à son nom alors qu’elle était bien plus grande qu’un pauvre patronyme.


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Re: — ainsi soit-il, n'aime que moi. Mer 22 Aoû - 15:01

MON AMOUR ( MON AMI ) A CE QUE ( NOUS ÉTIONS HIER )
Quand on aime, plus dure est la chute.

Je te pensais plus prompte à m'aider. Et te voilà, me regardant droit dans les yeux, fuyant le combat.  
Crois tu sincèrement que le monde est ou tout blanc ou tout noir ? Crois tu honnêtement que je n'ai pas envisagé d'autres solutions ? M'estime tu incapable de me battre ? Pense tu vraiment que j'ai opté pour la solution facile ? Te rappelles tu seulement à qui tu t'adresses ?

J'ai mis ma fierté de côté pour toi. J'ai posé sur la balance de notre lien mon cœur de verre, que tu casses aujourd'hui avec le plus grand soin. Je le vois bien dans tes yeux, tu sais. Tu ne peux même pas imaginer la possibilité d'un nous. C'est ça au fond que tu crains ; que je m'attache. Il est peut-être un peu tard pour que tu t'en soucies.

Félicitations mon vieil ami, tu es ma plus belle déception.

« Ne sois pas si aveuglé par tes principes idéalistes Hylas. Ce n'est pas qu'une question de nom ou d'argent. Il s'agit de mon histoire, de celle de ma famille et de ce que je suis. Dans notre univers, on ne peut que contourner les règles et non les effacer. »

Enlèves tes mains de mon visage, prends tes distances. Tu as passé trop de temps avec tes camarades lions ; tu crois que seules comptent les valeurs gryffondoriennes. Tu as tord Hylas. Ma situation est beaucoup plus complexe que tu le penses et la solution que je t'ai proposé parvenait à satisfaire tous les partis, aussi bien ma mère que le pauvre Vega. Tu es sourd à ma demande comme tu l'es désormais à mes besoins et à mes sentiments.

« Qu'est ce qui te dérange le plus ? Les concessions que je suis prête à faire ou l'idée qu'on puisse être ensemble ? »

Je t'écarte définitivement de moi. Je me détourne de ta compassion et j'en reviens au vide. Penchée en avant, la pluie vint caresser mon visages. Je sens les fines gouttes serpenter sur mes joues. L'éclat aveuglant d'un éclair se reflète dans mes yeux. Cet orage est en accord avec ce qui secoue mon corps.

Je n'avais que toi, je ne pouvais compter que sur toi, sur notre amour, notre amitié, notre passé commun. Ça ressemble à un abandon. Je peux accepter que tu prennes de la distance pas que tu t'en ailles. Alors c'est ça, le nouveau Hylas ? Tu piétines nos souvenirs et moi par la même occasion. Ta fascination est elle devenue répulsion ?

Je me retourne de nouveau vers toi, je te dévisage comme si c'était la première fois. Je ne suis pas sûre d'aimer ce que je vois. Ma colère est palpable. L'électricité dans l'air ne fait qu’exciter mon courroux. Tu sais pourtant très bien à quel point certaines de mes décisions peuvent être irrévocables...

« Est ce un non définitif ? »

Parce que je les aime sans condition, que je les accepte tels qu'ils sont, parce que je leur offre une partie de mon âme, j'exige juste de mes proches qu'ils soient prêts à se donner si je le demande. Ce n'est pas une prison qui t'attends mais un tremplin pour l'avenir. Vas-tu cracher sur ça aussi ?

Je ne pardonne pas. Je ne reviens pas en arrière. Mesure le poids de ce que tu t'apprêtes à perdre car jamais personne ne t'aimera comme je t'aime. Je suis ta meilleure alliée, la femme d'une vie. Réfléchis bien à ta réponse. Je ne suis pas de celle à qui l'on dit non. Il ne s'agit pas d'un simple affront. Ce ne sera pas non plus qu'un refus. Me laisserais tu seule contre tous ?

Et que tombe le couperet.


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Dernière édition par Hazel E. Avery le Jeu 23 Aoû - 19:14, édité 1 fois
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Re: — ainsi soit-il, n'aime que moi. Jeu 23 Aoû - 12:56





Lorsqu’elle m’a regardé, nos différences se sont fixées comme deux tours insurmontables, alors, j’ai compris qu’elle ne me rejoindrait pas et que c’est à moi de marcher sur la corde raide.

A la naissance de ma nuque, à l’endroit où naît la première vertèbre thoracique, une lame glacée a pénétré ma chair. J’avais tout fait pour l’éviter mais l’épée de damoclès est tombée là, en décapitant mon ultime espoir. Il y aurait des cassures et des brisures. Le sang n’a pas encore coulé mais j’en avais déjà le goût métallique sur les lèvres et l’odeur du fer dans le nez.

Elle s’est éloignée et m’a tourné le dos. J’ai deviné l’essaim furieux de pensées qui vrombissait derrière le bosquet sauvage d’une chevelure noire ; Le même parasitait mon esprit et il m’a piqué de toutes parts, m’a hurlé milles profanité, a dégobillé un infrarouge qui a dégouliné jusque sur mes yeux ; le monde est devenu écarlate quand je me suis mis à détester cette affreuse magouille élevée en échappatoire.

L’issu qu’il offrait ne me convenait pas et j’ai pensé que ça ne lui allait pas non plus et tant pis si elle l’ignore, je l’en préserverait coûte que coûte, j’irais au bout de mon chemin de croix. Dans la colère j’ai trouvé une résolution inoxydable pour recoudre mon corps qui se déchire en dedans, écartelé entre l’affection et les principes.

Hazel m’a donné la clé mais je n’ouvrirais pas cette porte et enfin j’ai répondu :

- Ni l'un ni l'autre. Ce n’est pas idéaliste de penser qu’en toutes circonstances on peut toujours choisir pour soi. Je ne te pensais pas aussi cynique.

J’errais quelque part entre la déception et l’espoir, la colère et la compréhension. Nous sommes bâtis sur des axiomes divergents que tout opposent. A la base de nos êtres, nos fondamentaux sont d’une différence longtemps réconciliée par la candeur de notre enfance mais aujourd’hui elle est fatiguée et sa diplomatie s’étiole.

Je savais que j’allais lui mettre un coup de grâce et j’ai serré les poings.


- Je ferais tout sauf ça Hazel. Tout sauf ça.


Ca sifflerait comme un couperet et je me voyais déjà seul devant la grande horloge. Seul avec mes convictions et debout dans mon corps si droit qu’il a rompu l’amitié, coupable d’un manque de souplesse fatal.

Pour adoucir les fruits amers du chagrin, lui dire que toutes ses pertes ne seraient pas en vain, j’ai promis.


- Je te jure qu’il n’y aura pas de mariage.


Je la fixais sans la voir ; J’ai dit non par amour et j’ai senti mon âme s’émietter.


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Re: — ainsi soit-il, n'aime que moi. Jeu 23 Aoû - 19:35

MON AMOUR ( MON AMI ) A CE QUE ( NOUS ÉTIONS HIER )
Ton cœur se brisa comme milles éclats de verre. Tu sentis très bien le vertige te prendre, monter à ta gorge telle une insidieuse nausée. Les larmes te montèrent aux yeux et toute la volonté du monde ne parvinrent à les retenir. Elles coulèrent sur tes joues, s’immiscèrent sur tes cils. Tu ne cherchas pas à les cacher. Il était bien trop tard pour dissimuler quoique ce soit. 

Le pire était là ; dans vos yeux. Vous ne vous quittiez pas du regard, une même souffrance s'y exprimait et pourtant un gouffre innommable vous séparait. Vous sentiez le fil qui vous reliez se tendre et jamais l'autre ne vous avait paru aussi hors d'atteinte. 

Tu eus l'impression de perdre une partie de toi même. On était en train de t'arracher un organe vital, il ne pouvait en être autrement. De gros sanglots vinrent remplacer les larmes. C'en était trop pour toi. Un nouvel abandon. Une nouvelle perte. T'avais le cœur aux bords des lèvres et plus rien à quoi te raccrocher. 

Tu le savais pourtant, qui ne faut pas s'attacher où se donner. Même pas aux amis les plus chers ; eux aussi vous laissent derrière eux quand les temps changent. Prenais tu trop de place pour lui ? L'aimais tu trop ? Lui en demandais tu trop ? Visiblement. 

Vous étiez tous les deux figés comme des statues. Aucun de vous ne faisait mine de partir. Il aurait suffit d'un geste, d'un mot pourtant pour combler le vide entre vous, pour sécher ces grandes eaux qui marquaient votre éloignement.

Qu'il ne te parle surtout pas d'amour ou de fidélité. Qu'il ne sente plus obligé de jouer au chevalier servant, le dragon l'avait semble t-il déjà terrassé. Tu lui avais déjà proposé de te sauver et il avait refusé. Que croyait-il, qu'il avait assez de pouvoir à lui seul pour mettre fin à tes fiançailles ? Ce n'était pas tant sa loyauté que tu remettais en cause mais son attachement envers toi. Il était imperméable à tes sentiments.

Du bout des doigts, tu séchas tes larmes tant bien que mal. Tes yeux continuèrent à briller alors qu'éclatait un nouvel éclair. Vous étiez à bout de souffle, à bout de vous même. Il fallait que claque la sentence :

« Vas t-en. »

Il ne bougea pas, tout aussi horrifié que toi. 

Alors tu le crias et ça vous heurta de plein fouet :

« Vas t-en ! »

Et il s'en alla. 
Et sans vous en rendre compte, vous prièrent pour avoir droit à une seconde chance.



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