aslachel - favOriTe »

Tu lui manquais, Rachel. Il avait envie de te voir, lui, Aslan. Mais il avait tellement peu d'occasions de te croiser. Il te voyait en cours, mais il n'avait pas le temps de rester pour discuter à la fin des cours. Il a tellement de choses à faire, tant de choses à garder en tête. Mais aujourd'hui, il va venir te voir. Il va descendre sa tour, marcher dans l'herbe, descendre la pente, arriver aux écuries et te parler. Une conversation comme au bon vieux temps, comme quand tu le serais dans tes bras doux pour lui conter des histoires alors qu'il n'était encore qu'un enfant innocent. Quand il ne savait rien de la magie, quand il ne se souciait de rien d'autre que de si la princesse rencontrait le prince à la fin. La douce époque où il n'était pas forcé à se faire des amis, à intéragir avec quelqu'un d'autre que toi. Alors, il fait ce qu'il s'est promit, et quand il sent l'herbe caresser ses chevilles, il frémit. Voilà qu'il allait se mettre à être anxieux avant de te parler, maintenant? Toi, sa tante, qui lui a donné tant d'amour? Il ne pouvait s'y résoudre. Il serre les poings. Quand il arrive devant la porte de l'écurie, il hésite, mais il la pousse.

J'ai besoin de toi, de ta présence, de ta voix. Sois là, Rachel.
— Rachel?

Il s'avance doucement dans l'espace. Autour de lui il reconnaît certains animaux que tu leur avais fait étudiés en cours ; l'examen de fin d'année se rapproche, pourvu qu'il réussisse ta matière. Il n'y avait pas de raison qu'il échoue, encore une fois sa tête lui jouait des tours. Il te cherche, il veut que tu sois là. Dis lui que tu ne lui as pas tourné le dos, que tu n'es pas partie ailleurs où il ne te retrouvera pas.

— Rachel? C'est Aslan, je suis venu parler.
Trop formel? Il n'en savait rien. Pourtant, il te tutoies.

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Rachel n'avait pas eu cours, sa seule heure de la journée troquée avec l'horaire de Marguerite pour lui laisser son vendredi. Mais elle était loin de n'exercer qu'un seul métier et en dehors de son rôle d'enseignante, elle était surtout aux soins des animaux dont le domicile était en ses écuries.

Elle avait donc passé la journée là, mais au moment où Aslan entra, elle était introuvable. Le plafond était haut et sa voix caverneuse avait résonné contre le bois et la pierre de la bâtisse immense. S'en suivit un long silence, qu'après une attente désespérante, la voix de Rachel brisa.

« Oh, Aslan ! Installe-toi près de Richard, j'arrive ! »

Richard était l'hippogriffe personnel de Rachel et, bien entendu, entendant la voix familière de Aslan, il était déjà arrivé à sa rencontre, baissant la tête devant lui en guise de salut.

Il fallut cinq minutes avant que Rachel n'apparaisse, pleine de foin et sale de poussière. Elle était arrivée près de Aslan, une main accrochée à son balai au-dessus de sa tête qui lui avait servi d'ascenseur depuis la plateforme au-dessus qui servait à stocker la nourriture.

« Un de mes crabes de feu a disparu, je le cherche partout depuis des heures et.. »

Elle s'arrêta net, son regard détaillant le visage inquiet de son neveu. Il y avait peu d'occasions pour eux pour discuter, mais Rachel n'était pas aveugle. Que ce soit en cours ou dans les couloirs, elle pouvait voir son mal-être ; ses déboires.

« Comment tu vas ? »

Sa question avait beaucoup plus de sens que seulement les mots qu'elle avait prononcés. Richard s'était approché de Rachel, installant le haut de son crâne sous son bras.

« Ou plutôt : qu'est-ce qui ne va pas ? »

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Qu’est-ce qui ne va pas? Bonne question. Lui-même ne sait pas trop. C’est un tout ; c’est à la fois un capharnaüm bien rangé mais aussi un maelstrom désorganisé. C’est plein mais aussi vide. Un mélange de contradictions. Rien que d’y penser il en a la tête qui tourne. Alors tout ce qu’il fait c’est sourire innocemment, plisser les yeux pour tordre son bonheur ; forcer le destin, forcer la joie. Mais il sait que tu ne t’y laisserais pas prendre. Tu es sa tante et il ne peut rien te cacher. Il finira par te le dire, de toute façon.

— Je suppose que ça pourrait aller mieux. Les examens approchent et j’ai peur de pas valider certaines matières… comme la botanique. Je suis nul en botanique. Je retiens rien.

Il doute pour rien. Tous ses résultats de l’année en botanique pointent vers le fait qu’il s’en sortira bien ; et puis s’il ne passait pas qu’une seule matière, ce n’était pas si grave. Mais comme d’habitude, il en fera tout un plat. Parce que c’est Aslan, et qu’on ne change pas Aslan. Il s’approche de Richard, qu’il connaît bien, qu’il aime bien. Il lui tend la main et s’abaisse pour lui montrer son respect puis s’approche pour le caresser. Sa tête semble se vider au contact de son col. Rien qu’être ici lui change l’esprit ; c’est comme un renouveau.

— Tu m’avais manquée. J’ai dû mal à garder le rythme dans le bain de la pression de Poudlard. Les ASPICS sont déjà l’année prochaine… J’avais moins à me soucier de tout ça quand j’étais encore dans tes bras.

Parce qu’il est comme ça… Il n’a jamais vraiment grandi. Il rêve encore de choses d’enfants et d’attentions puériles ; il se sentait plus en sécurité comme ça. Il n’avait à s'inquiéter de rien d’autre que de la prochaine histoire avec laquelle il s’endormirait en suçant son pouce.
Il s’arrête de caresser l’hippogriffe et décide de revenir vers là où tu te tiens. Il hésite quelques instants, puis il enroule ses bras autour de ta taille, et te serre contre lui.
Pendant un court instant, il est une nouvelle fois l’Aslan d’avant Poudlard. L’Aslan qui ne connaissait qu’à peine l’existence de la magie, hormis ce qu’il voyait de sa mère.
Et ça fait du bien, ça l'apaise. Tu l’apaises.

— Je veux rester là pour toujours.
Gamin, gamin, gamin.

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Rachel n'avait jamais été une mère. Sans doute aurait-elle aimé, du temps où elle était avec Gilbert. Quand ses soeurs ont toutes les deux eu des enfants, elles s'étaient moquées de sa situation. Et lorsque Gilbert était mort, elles n'avaient plus jamais entendu parler d'elles. Peut-être qu'elles s'étaient senties honteuses, quoi qu'elle en doutait. Elle se disait que comme tout le monde, sinon elle, ils avaient tous été oubliettés. Elle s'était fait une raison ; il n'y avait qu'elle pour souffrir de la mort de son compagnon. Aslan, lui non plus, ne devait pas avoir été mis au courant.

Quelque part, elle identifiait en lui l'enfant qu'elle aurait du avoir. Elle s'identifiait à la mère qu'elle aurait du être. La meilleure mère qu'elle a toujours été. En y songeant, ça la renda aussi triste que fière, et le geste qu'il fit vers elle la rassura un peu. Elle passa son bras autour de lui, et ses doigts venaient caresser l'arrière de sa tête.

« Ne sois pas trop dur avec toi-même. »

Ou sois-le, enfin, c'était son choix. Elle songea qu'à son âge, elle n'aimait pas trop qu'on lui dise ça. Elle préférait qu'on la laisse être triste et pathétique, qu'on la laisse vivre à fond ses douleurs sans lui donner de conseils ou d'ordres. Elle resserra un peu son étreinte.

« On n'est pas faits pour être bons en tout. Ce n'est pas grave de ne pas être excellent en cours, l'important c'est d'être excellent en coeur. Et ça, Aslan.. »

Elle sourit, le relâcha pour le faire reculer et pouvoir le regarder, observer les traits de son visage si enfantin.

« Crois moi tu l'es. Et je ne laisserai personne te faire croire le contraire. »

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Te parler le rassure, comme à chaque fois. Il déplore ne jamais avoir eu ce genre de conversation avec sa propre mère, ne jamais avoir été rassuré par elle. Ca a toujours été comme ça, c'était toi, sa mère. C'est toi qui passait tes journées avec lui à jouer et toi qui le serrait dans tes bras. Ne sois pas trop dur avec toi même, comment? Comment pouvait-il ne pas l'être? Il se redresse, et lève la tête vers toi alors que tu l'observes. Comment faire pour ne pas être trop dur avec lui même? Il n'en a aucune idée.

— Je... Je ne sais pas si je suis si bon en coeur que ça. Après tout, j'aurais plus d'amis si c'était le cas, non?

Il essaie de se convaincre que ça n'a rien à voir, que ce n'est pas sa faute, mais il sait très bien que ça l'est. Si seulement il s'ouvrait un peu plus ; si seulement il faisait plus d'efforts.
Non, il en a parlé avec Cassiopée. Il faut qu'il arrête de réfléchir au lieu d'agir. Il peut faire des efforts. Alors il te sourit, Rachel, il t'offre sa joie, et le calme qu'il arrive à s'autoriser.

— Enfin, tu as sûrement raison. Je devrais me concentrer sur mes révisions au lieu de m'imaginer louper, ça sera peut-être plus efficace.

Il sort un stylo de sa poche pour marquer d'une crois le revers de sa main, pour la postérité - pour se rappeler de ce qu'il vient de dire, pour l'empêcher de s'imaginer avec un Troll en Botanique alors qu'au fond de lui, il sait que ça n'arrivera pas. C'est normal de pas être excellent partout, c'est pas grave s'il est un peu moins bon dans une matière, on n'est pas faits pour être bons en tout.

— J'ai des gens qui m'aident. Ils m'aident à essayer d'aller mieux, de me calmer. Il y a Lillie et Cassiopée, surtout. Et il y a Monsieur Hynes, je sais pas si tu le connais plus que ça, mais c'est un de tes collègues... Il m'enseigne les arts magiques.

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Rachel se souvenait encore de ses années à Poudlard, ou il fallait courir après la popularité, l'image, l'apparence ; où il fallait être celle qui avait des amis, surtout pas être seule, surtout pas être faillible. Elle baissa les yeux. Elle n'avait jamais vraiment eu de soucis à être entourée de monde, mais elle en connaissait d'autres. Elle savait à quel point l'école était une jungle émotionnelle et sociale, à quel point les couloirs étaient hostiles. Les moqueries, les rumeurs, les blagues qui n'en n'étaient pas vraiment, elle connaissait tout ça.

Certains y réagissaient mieux que d'autres, se défendaient plus ou se défendaient moins. Aslan, la différence, c'est qu'il ne se défendait pas. Il n'avait jamais appris, alors il s'effondrait.

Elle l'avait écouté en silence, en hochant parfois la tête sur un mot ou l'autre qui lui parlait. Puis elle s'arrêta de bouger lorsqu'il évoqua le nom de Lohann. Hynes ; bien sûr qu'elle le connaissait. Elle eut un rire nerveux.

« Oui bien sûr, je connais le professeur Hynes, haha. »

Elle se gratta l'arrière de la tête. Certaines choses ne méritaient pas d'être dites, encore moins à son neveu.

« On a fait des crêpes ensemble. »

Là c'était mieux.
Elle lui adressa un sourire.

« Je vais pas te répéter ce que tout le monde dit toujours, les vieux proverbes qui font rêver on les connaît tous. »

Elle haussa les épaules.

« Mais tu sais même à mon âge on se pose encore des questions, on se demande quelle valeur on a, on se demande si toutes nos joies valent toutes nos peines. C'est une quête très longue dans laquelle tu t'es engagé, Aslan. Mais ça s'appelle la vie, et tu verras, même si c'est très dur, c'est aussi très beau. »

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Il réfléchit à ce que tu lui dis, et il n'a même plus à se forcer à sourire. Il se souvient alors pourquoi il avait envie de te revoir ; c'est parce qu'il est tellement appaisé quand tu es à ses côtés, c'est presque comme s'il n'avait plus à s'inquièter de tous ses problèmes et troubles divers. C'est comme s'il était de nouveau un enfant, et ça, ça n'a pas de prix pour Aslan, parce qu'il ne veut pas grandir, parce qu'il n'a pas vraiment grandi.

— Toi tu te demandes tout ça? Pourquoi? Je pense pas que t'ai besoin de te demander quelle valeur t'as... Je veux dire, t'es géniale! Pourquoi tu te poserais cette question?
Il est naïf, mais c'est parce qu'il ne connait pas vraiment la vie, il ne sait pas vraiment comment ça se passe, parce qu'il s'en protège sans le savoir ; il se renferme pour ne pas avoir à y faire face.

Il réalise qu'il est toujours assis, et il décide de se relever d'un petit bond pour être de nouveau bien face à toi et ne pas se tordre le cou pour te parler. Il passe ses mains sur son pantalon et sa veste pour y enlever toutes traces de paille qui a pu s'y coincer.
Un peu maladroit, il change de positions toutes les secondes presque.

— Tu t'entends bien avec tes collègues, toi? Parce que dès fois, j'ai l'impression qu'il y a un fossé entre les autres élèves et moi... Je ne sais pas si c'est pareil pour vous, les adultes.
Il les distingue comme un autre groupe, comme s'il n'allait pas en être un dans quelques mois. Aslan, majeur ; quand on lui rappelle il ne le réalise pas, parce qu'il a encore un peu quinze ans dans sa tête.

Il pose son pouce et son index contre son menton ; c'est un cliché ambulant.
— Tu as mis longtemps, avant de savoir que tu voulais devenir prof? Ou alors c'était par défaut? Tu ne m'as jamais raconté.

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En l'écoutant, en silence et jusqu'au bout, Rachel se rendit compte qu'elle ne lui avait pas beaucoup partagé. C'était surtout la faute de sa sœur, sa mère ; elle n'avait pas à empiéter sur l'éducation de son fils, qu'elle disait. Les moments qu'elle avait avec Aslan, elle les avait créé elle-même, parce qu'elle y tenait ; parce qu'il était son préféré parmi tous. Un peu l'enfant qu'elle n'allait plus jamais avoir.

Elle se mordit l'intérieur de la joue. Gilbert lui manquait encore, quand elle y repensait.

« Je voulais devenir éleveuse d'hippogriffes. Et je l'ai fait, pendant deux ans. »

Elle avait hoché la tête, comme si elle se rappelait au même moment qu'elle le racontait.

« C'est Monsieur Scamander qui m'a proposé le poste lorsqu'il s'est libéré. Et je dois te l'avouer, je ne me sens pas toujours à ma place en tant que professeur. A ton âge on a peur de faire les mauvais choix, et au mien on se demande si ceux qu'on a fait étaient les bons. »

Elle se demandait encore si elle aurait pu éviter la mort de Gilbert, et si ils auraient été heureux. On ne changeait pas le passé, elle le savait, Rachel. Mais elle y avait pensé, elle n'avait pas pu s'en empêcher.

« Entre collègues ça dépend. Parfois je me sens très seule, j'ai l'impression de n'être proche de personne. Dans ces moments-là, j'essaie de me satisfaire de moi. Si tu es en paix avec toi-même, tu ne seras plus jamais en guerre avec les autres. »

Elle lui sourit, et lui caressa doucement la joue, d'un mouvement qui disparut immédiatement.

« Et chaque instant que tu passes dans l'angoisse est une occasion de te surpasser. »

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Il se tourne légèrement vers le visage de Rachel pour l'observer alors que sa caresse s'évanouit. Sa tête se penche doucement sur le côté, dans des mouvements toujours teintés de soie.

« Pourquoi tu t'arrêtes? »

Sa voix était celle d'un enfant qui parle à sa mère. Peut-être n'avait-il que trop peu eu ce genre d'attention de sa génitrice pour réclamer ainsi des douceurs de sa tante. Aslan a toujours été un enfant qui ne demandait qu'à être aimé, mais à qui on a donné que mince considération. Après tout, Regina O'Sullivan n'était pas le profil rêvé d'une figure maternelle. Elle était froide et distante, et il l'avait toujours regretté. S'il avait pu choisir avant de venir au monde, ce n'est pas vers elle que son choix se serait porté.

« Je pense que tu as fait le bon choix. Tu es gentille, et très empathique. Tu fais toujours attention à tes élèves. Parfois, je pense que tu te sens impuissante de ne pas pouvoir tous les aider. Ce sont de bonnes qualités pour un professeur. »

Il avait souri, et son sourire se faisait si précieux qu'il en aurait chassé les quelques nuages du ciel difficilement bleu aujourd'hui.

« C'est pour ça que les animaux t'aiment, et surtout les hippogriffes. Tu les traites avec tant de bienveillance. Tu devais être une fantastique éleveuse. »

S'il ne pouvait conter les prouesses de sa mère, il pourrait au moins conter celles de sa tante. Il l'admirait plus que quiconque ne pouvait le faire. Ca avait toujours été le rayon de soleil de ses jours de pluie.

« Tu t'es surpassée. Et j'aimerais arriver à faire comme toi. Tu es mon modèle pour avancer. Je ne sais pas ce que je serais sans toi. »

Debout face à elle, il se rapproche pour l'enlacer ; et s'il avait pu, il n'aurait plus jamais quitté ses bras.

« Merci d'être là. »

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Rachel resta muette, pendant de longues secondes, peut-être même plusieurs minutes s'étaient écoulées, durant lesquelles elle le fixa, touchée et figée par l'émotion.

Oh, Rachel n'allait pas pleurer ; les humidités tendres qui menaçaient au bord de ses joues n'avaient qu'à se taire. Ses bras s'étaient dessiné un chemin autour de sa silhouette fragile, et elle songea que ce moment aurait pu durer une éternité que ça ne l'aurait pas dérangée.

Un sourire crispa ses lèvres. Il n'y avait qu'Aslan pour l'admirer tant ; c'est ce qu'elle pensait. Il n'y avait que lui, à cause de la terrible comparaison avec sa mère, qui pouvait lui porter ces mots-là. Même s'ils faisaient du bien, c'était comme une maman qui disait que son enfant était merveilleux ; c'était aveugle. Bienveillant, mais aveugle.

« Je serai toujours là, Aslan. »

Elle pencha la tête, et le contact avec le front de son neveu finit de la rassurer.

« Je serai toujours là. »

Et elle ferma les yeux, s'abandonnant à ce moment de tendresse, dans un soupir, des vacances qui lui étaient accordées avant le prochain acte. Et un dernier murmure finit de sceller leur pacte.

« Merci. »

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