publicité mensongère ; Alexander Raeken

ATTENTION ! Ce qui suit n'est ni triste, ni fascinant. Vous pouvez néanmoins sortir vos mouchoirs, vous risquez de pleurer d'ennui.

Alexander a grandi en Norvège. Aux dernières nouvelles il est fils unique. Le paternel semble s'acharner à vouloir rejoindre la sphère politique, tandis que la mère s'efforce de percer dans la chanson. Et au lieu de ça, c'est des tympans qu'elle perce. Deux ambitieux, qui n'avaient pas prévu d'avoir un gosse sur les bras. Mais enfanter donne un côté "sens des responsabilités" quand on cherche à prendre du galon, et avoir un gamin évite l'éternelle question "Et si vous comptez avoir un enfant, vous me lâcherez ?" des patrons de cabarets. Alexander n'a jamais compris d'où provenait l'argent qui le nourrissait, l'habillait, et payait les domestiques, mais il n'a jamais manqué de rien. Des jouets à foison, de la compagnie, que demander de plus ? Peut-être des parents un peu plus présents, ou une vie moins encombrante. Les courtes entrevues familiales lui apprirent le nécessaire : Alex est un petit sang pur, il est bourré de talents et doit rester sage. Plus curieux que malheureux, le gosse n'a jamais réussi à comprendre ce qui pouvait prendre autant de temps à ses géniteurs. Alors un soir il tenta sa chance : il offrit une jolie liasse de billet à son vieux pour acheter une heure supplémentaire de sa compagnie. Et c'est ainsi que les deux irresponsables prirent conscience que le moutard était une erreur. Non pas qu'ils étaient sans cœur, non, simplement l'ambition prenait plus de place que l'affection. Après un week-end en famille, petit Alexander fut envoyé en Angleterre auprès d'une tante qui aurait davantage d'attention à lui procurer.

Les Raeken ne sont pas des sangs purs. Ils l'ont peut-être été, par le passé, mais une couille a faussé toute la généalogie. Tata l'a bien compris, mais son frère et sa mégalo de gonzesse ne l'ont pas accepté. Alexander non plus d'ailleurs. Il faut dire qu'on ne raye pas l'une des bases de son enfance d'un crayon rouge sous prétexte qu'une semi pouilleuse vous recommande de le faire. Car le rythme de vie du sorcier changea du tout au tout : le luxe laissa place à la médiocrité. Les soirées sans fin à des couchers à heures fixes. Les journées en pyjama à des initiations à une drôle d'institution appelée "Ecole". La chasse tant attendue aux côtés de papa s'effaça au profit des visites au zoo. Une vie radicalement différente, et pourtant Alexander s'y acclimata sans grande difficulté. Il tria les informations dans son petit crâne, choisissant les morceaux les plus fameux : il restait Norvégien de cœur, car les paysages étaient bien plus somptueux que les villes de Londres. En revanche il préférait observer les bestioles plutôt que les traquer pour les croquer. Il était un sang pur, quoi qu'en dise Tatie. Ses parents n'avaient aucun intérêt. Tatie était quelqu'un de bien et il s'occuperait d'elle plus tard. Les Moldus étaient ennuyeux et leur train de vie n'avait aucun intérêt. Bref, un tableau avec les plus et les moins de la vie. Une organisation sans faille, à l'image de sa vie avec sa tante. Mais la compagnie de non sorciers le pesait, et il chercha de l'intérêt dans un tout autre monde : le virtuel. Si les Moldus avaient réussi au moins une chose dans la vie, c'était cette magie du numérique. Bref, jusqu'à la réception de sa lettre pour Poudlard, Alexander devint un petit gamer précoce tête à claque. La missive arriva juste à temps pour redresser le petit caractériel, et au bon moment avant que sa tante ne décide de l'attacher à un griffon pour lui apprendre la vie.

Poudlard changea son existence du tout au tout. Ou plutôt, lui révéla son existence. Il lâcha considérablement ses manettes au profit des balais, cessa de fredonner ces poèmes Moldus débiles au profit de sortilèges … et s'intéressa davantage aux êtres de son espèce. Les relations humaines lui semblaient être un challenge complexe, mais surmontable. Et la vie en communauté redonna un souffle à un gosse qui n'en avait jamais réellement connu. Maison, à la vie à la mort ! Petit lieutenant de sa fratrie, Alexander est prêt à servir les siens pour triompher des autres maisons. Ça ne fait que commencer !