Ode à la créativité | June

Je crois que j'ai toujours été ainsi. Mon esprit n'a jamais eu l'air de vaciller un moment pour devenir un autre que je ne reconnaîtrai pas. J'ai toujours été la même, la même créature qui faisait les mêmes rituels, les mêmes rêves et qui semblait suivre une musique connue et composée à l'avance.  Pourtant, il y a toujours eu quelque chose en moi que j'estime beaucoup. Un cadeau d'une entité supérieure ou simplement une harmonisation de mon être pour compenser mes aspects réguliers et ordonnés. Ce cadeau, on l'appelle don ou talent ou peut-être même chance. Je ne l'appelle pas, je le ressens et il me guide. C'est moi sans être moi mais, un moi que j'ai décidé de travailler, de polir et d'embraser pour que tout le monde puisse en profiter. Ce n'est pas un don, c'est un travail. Ce n'est pas un talent, c'est une force. Ce n'est pas une chance, car, la chance s'évapore à la lueur du jour.

June, petite June.
Elle est gentille, June. Personne ne peut renier ça, gentille à un point effarant. Gentille au point de ne pas avoir assez de méchanceté pour s'imposer. Gentille au point de constamment bafouiller pour se faire entendre, même si sa voix ne semble être qu'un fin murmure qui s'étale et s'étire par des grands gestes et des mots qui se perdent. June et sa gentillesse, tendre cœur dont il est facile de rentrer et dont il est dur de sortir. On pourrait presque lui en vouloir d'être ainsi, d'être aussi imprudente avec ses yeux baissés et brillants et ses rougeurs qui indiquent un état qu'il serai facile d'appeler faiblesse. Généreuse même dans ses colères et ses humeurs contraires, elle donne sans regarder et sans attendre. Si peu intéressée que ça en deviendrai presque effrayant.

June, petite June.
June, elle ne crie pas, jamais même. On ne l'écoute pas souvent June, même quand on sait qu'elle a raison. June, elle n'ose pas s'imposer et réclamer de l'attention. C'est une fleur de camélia qui s'épanouit dans le parfait silence. Petite fille déjà adulte, voix qui n'est pas autoritaire. Malgré tout ses efforts, malgré les nombreuses heures qu'elle a passée devant le miroir à tenter de s'intimider et à ne pas céder. June, elle faiblit facilement face à les demandes. Elle n'est pas sans volonté mais sans force face à des supplications et des ordres. Elle paraît faible ainsi présentée, douceur d'un monde étrange face à une réalité amer. Ça serai renier l'étrange force que recèle son petit corps. Elle sait adoucir et raccorder des liens, les faire coexister et les faire prospérer. Elle est cette voix malhabile qui chuchote à l'oreille pour trouver le meilleur compromis et la meilleure voie. Ces actions qui tentent de raccorder les êtres et les circonstances pour que tout le monde puisse vivre une paix harmonieuse, c'est souvent de son fait.

June, petite June.
Dans cette quête de compromis, elle en oublie parfois sa petite existence qu'elle semble peser que dans un dernier temps. Toujours arrangé et raccommodé tout ce qui se passe autour d'elle, toujours prendre sur elle et tenter de ne froisser personne. Les mauvaises langues diront qu'elle est effacée et étriquée dans ses tentatives de ne casser aucun œuf quitte à se détruire elle. Elle ne leur donnera pas tort, elle ne fera que sourire car, elle n'y fait pas attention. June est une harmonie, un désir de cohabitation entre elle et le monde et le monde entre lui-même. Une symphonie dont elle est la voix et la gardienne peut importe combien ça lui coûte et combien de fois elle doit aller contre son introversion pour réaliser ses desseins. Mais, elle ne voit pas qu'en tentant de préserver le monde de l'excès, elle en crée une dans son cœur. Trop arrangeante, trop gentille. Sa volonté propre se fait souvent absorbée et résorbée par plus forts qu'elle. Elle a si peu envie de s'opposer qu'elle se fait prendre dans les mots des autres, jusqu'à que ses propres pensées deviennent que reflet de ce qu'on lui a dit.

June, petite June.
Elle n'est pas un long ruisseau tranquille, au contraire. Percluse de peur de mal faire et de maladresse toutes humaines, elle est une immense source de tensions. Stress et angoisses sont sa routine quotidienne. Elle en devient presque oppressante avec ses questions constantes ou ravalées, ses longs regards et ses bafouillements de plus en plus imprécis. Sa mère avait prit l'habitude de la taquiner dessus, sans que jamais, elle ne puisse mettre la main sur ce qui agitait ses tourments. Elle est le genre à se questionner milles fois, à retoucher ses copies jusqu'à en devenir illisible par peur qu'une information manque ou que le correcteur n'arrive pas à la comprendre. Tant et si bien, qu'elle ne se comprenne plus à la fin. Ce stress s'accompagne d'un grand désir de perfection, tout ou rien pour June. Trop peur d'être mal notée, elle se surmène et se déchire sous ses regards accusateurs et ses reproches constants. Elle ne se déteste pas, loin de là. Elle craint simplement de ne pas être à la hauteur et de ne causer que discorde et confusion sur ses erreurs.

June, petite June.
Pour une sorcière affiliée à un aussi haut personnage que la directrice d'une école aussi prestigieuse, elle est très humble. Humble est un mot faible pour exprimer l'absence de hauteur et prétention qu'elle nourrit dans son cœur. Tu n'en demeures pas moins très fière de ses accomplissements personnels dont elle ne se vante que peu mais qu'elle ne renie pas avec une fausse candeur propre aux vantards.

June, petite June.
Malgré tout les bons sentiments qu'elle est, elle n'est pas de ceux qui s'exclament et qui crient. Petite chanson qui se réfugie dans un silence cotonneux. Se savoir seule, protégée du bruit constant et des gênes que sa sociabilité maladroite amène à créer. Ces moments lui semblent si doux qu'elle ne les brise jamais, dans la crainte de ne pas être capable d'en produire d'autres. Et c'est dans ces moments loin de tout qu'elle s'exprime vraiment, qu'elle montre réellement tout ce qui sommeille en elle.

June, grande June.
Elle existe autrement que par ses silences et sa voix timorée. Elle existe grâce à ses inventions, ses moments de génie qui semblent transcender son être pour la mener ailleurs et lui montrer d'autres horizons. June en oublie tout, et elle n'est qu'un corps au service d'une idée. Magie, technologie, chair, tout cela ne devient qu'un outil dont elle se sert sans parcimonie et angoisse. Elle brûle tout et s'anime d'un feu dévorant. Et elle oublie tout.

Prudence et règles
Nuances et harmonie

Loin d'être que des moments instantanés, elle les travaille. Elle travaille son intelligence pour ne jamais être dépassée, elle travaille son génie pour qu'il obéisse à des lois qu'elle se fixe pour viser toujours plus haut et toujours plus loin. Passionnée et irrespectueuse femme, elle ne se fixe jamais de règles pour ne jamais stagner dans un état qu'il la frustrerait. Elle est presque imprudente, non, elle est imprudente. Peut importe les conséquences, peut importe les répercussions sur elle, elle ne refusera jamais d'essayer et de vibrer à ce rythme qu'elle seule connaît. Les conséquences peuvent amener à des nouvelles découvertes, elle l'a apprit en cassant sa baguette. C'est un si grand sacrilège pour les autres sorciers mais si une grande bénédiction pour elle. Elle qui a apprit à faire de la magie sans baguettes, elle qui semble vouloir toujours repousser encore plus loin ce plafond de verre.

Mesure 154 centimètre/Pèse 48 kilos/Née le 14 juillet ce qui fait d'elle une naissance de l'eau/Trouve ça pas vraiment vrai mais ne dit rien/Possède une vraie dent sucrée qui la rend très gourmande à tout ce qui est sucré/Aime aussi tout ce qui est très épicé/Adore la mer et rêverai de faire un bateau capable d'alterner entre la mer et le ciel/Possède une manie de toujours ranger ses affaires par couleur et nom/Plutôt maniaque, elle supporte pas la poussière/Allergie à la cigarette et à l'or/Mais s'entête à porter une petite barrette en or blanc offert par sa grand-mère pour lui faire plaisir.