golden tr(age)dy — LEC

Alana Perkins était le genre de femme que l’ambition peut entraîner sur un chemin tortueux et parfois, sans retour en arrière. Elle avait les cheveux d’une rousseur à faire pâlir les flammes d’un brasier et des yeux d’un vert si rusé. C’était une jeune femme pleine de vie, qui n’hésita pas à croquer dans la pomme des pêchés interdits. Elle avait en elle, tout ce que Serpentard aime en ses enfants, en ceux de sa maison et c’est probablement pour ce genre de raisons, que le mal à sus faire son nid et glisser en elle comme un poison exquis.
Alana fut exclue de Poudlard avant d’avoir terminé sa septième année et d’obtenir son ASPIC ; sa baguette fut brisée par les autorités magiques et on la renvoya chez elle. Sauf, que même ses propres parents n’en voulait plus… le déshonneur qu’elle leur faisait subir était bien trop grand, bien trop lourd à porter. Elle dut apprendre à se débrouiller. Ce croyant sans magie et privée de tout ce que son monde pouvait offrir, il est vrai qu’elle pensa au suicide… après tout, ce n’était qu’un accident. Alana se pensait réellement à la rue, mais elle réussie à ce faire embaucher comme femme de chambre au Chaudron Baveur à Londres. Elle n’a pas eu des jours faciles, mais le temps ne fut pas si long avant que son âme sœur ne vienne la chercher, pour la sortir de son mal-être à tout jamais.

Eilian Cadwallader était le genre d’homme qu’on remarque même lors de son entrée à Poudlard. Il était un brave lion à la crinière blonde et souvent en bataille, aux yeux d’un bleu caraïbe et qui malgré sa hardiesse, savait se reconnaître en les valeurs de Poufsouffle. Tout comme son père et son grand-père avant lui, Eilian suivie la tradition de s’occuper des Vert Gallois dans la réserve qui leur a été construite au Pays de Galles dans les montagnes d’Eryri. Il a vu le jour dans un hameau magique à la limite de la réserve, Blodraig, qui en gallois signifie entre autre fleur du dragon, car étrangement… la myrte rouge s’y développe très bien et c’est une plante ayant pleins de bienfaits pour nos amis cracheurs de feu. Bien entendu, Blodraig est protégé par de nombreux sorts pour limiter les attaques des gros reptiles volants.
Eilian était cet homme toujours entrain de sourire, fort autant de par son corps que de part son esprit. Il était le garçon qu’on admirait à l’école et qui savait restait humble. Il a connu Alana un peu avant Poudlard et jamais il n’a pensé un seul instant que le fait d’être envoyé dans deux maisons différentes, les sépareraient autant. A l’époque, il n’y avait là qu’une forte amitié, rien de plus, mais une amitié qu’il fut compliqué d’effacer, si tentée qu’elle le fut un jour.

C’était lors d’un banal soir de semaine, après avoir fait quelques courses à Londres, qu’il a pris une chambre au Chaudron Baveur, pensant ne rentrer que le lendemain matin. Cela faisait déjà trois ans que Poudlard était derrière lui et il se faisait tant bien que mal, au dur travail de son père et qui serait le siens par la suite. Eilian c’est écroulé et ce n’est que le matin venu qu’il eu la surprise de croiser Alana. Toujours cette même chevelure, cette même odeur de cannelle et d’agrumes…
Elle a eu l’air surprise quand il l’a interpellé, ils ont échangé quelques mots, des banalités et puis elle a fini par lui dire qu’elle devait aller travailler, Eilian est donc parti.
Il est revenu, plusieurs fois, pour parler, pour mettre des choses à plats et surtout, pour la revoir sourire. Elle aimait qu’il vienne, mais elle se détestait d’avoir fait foirer sa vie en prenant la mauvaise voie. Il avait beau la regarder avec ce regard, elle ne pouvait s’empêcher de penser que c’était dans sa tête, une illusion qu’elle s’imaginait car cela ne pouvait être réel. Et ce, malgré les attentions qu’il laissait, les nuits passaient ensemble à refaire le monde et surtout l’amour. Alana se préparait à chaque fois qu’il partait, à ne jamais plus le revoir. Le cirque d’aller-retour a duré un peu plus d’un an, avant qu’un matin… « Pars avec moi. » « Quoi ? » « Tout à l’heure, fais tes bagages et passe la porte du Chaudron Baveur avec moi... » Il fut coupé par des sanglots. Alana en larmes, autant parce qu’elle était heureuse, que parce qu’elle ne saisissait pas ce choix. À ses propres yeux, elle avait tant fauté qu’il lui semblait invraisemblable qu’on puisse l’aimer. Eilian la prit dans ses bras. « Alana, ce n’est pas parce que tu n’as plus de baguettes que tu ne peux plus faire de magie, ce n’est pas parce qu’un jour tu as fauté que le pardon ne peut plus t’être accordée. » Elle se laissa bercer, par ses mots et ses bras ; ce matin-là, elle quitta son emploi et le suivie.

La vie à Blodraig n’était pas des plus douces, pourtant elle en restait la vie la plus belle qu’elle eu connue. Après deux années passé le nez dans les bouquins à étudier des anciennes pratiques de magie avec la doyenne du hameau, Alana mit son enseignement à l’œuvre, notamment dans le jardin de la maison qu’Eilian avait acquis par héritage de son grand-père.
La vie suivait son cours plutôt paisiblement et après un mariage bien-heureux, Alana donna naissance à Laverne. Les deux parents quelque peu surpris par l’albinisme de leur fille au début, furent rassuré par le père d’Eilian, Brynn Cadwallader, qui leur affirma qu’il avait eu un oncle aussi pâle que la petite dans la famille et qu’il ne serait pas étonné que le gêne se soit transmit. Alana fouilla dans sa mémoire et il lui semblait bien, qu’une de ses cousines avait aussi les cheveux blancs comme neige. Enfin… toutes les précautions adéquates fut prises et Laverne grandit dans un environnement plein d’amour et aussi de magie.

Laverne n’a pas vraiment beaucoup de souvenirs avant ses trois ou quatre ans, à vrai dire, cela n’a rien d’étonnant. Elle suppose juste qu’il y a des choses qu’elle a toujours fait et qui se sont perpétuellement déroulées de la même façon. Quand le ciel était gris, Alana et elle transplanaient jusqu’à la plage la plus proche et Lavi ramassait des coquillages, persuadée que certains étaient magiques. Les journées où ils faisaient plus chaud, elle s’occupait à l’intérieur, jouant à divers jeux jusqu’à ce que les rayons du soleil se fassent plus faible pour lui permettrait d’aider sa maman dans le jardin.
Aujourd’hui elle a conscience qu’Elendil n’a pas toujours été là, qu’il vient d’un autre papa et d’une autre maman, pourtant… son esprit a toujours autant de mal à ce souvenir d’avant et il se peut même qu’elle s’imagine secrètement qu’il a toujours été là. Elle l’implante dans ce qu’elle pense être de vieux souvenir où il n’était pas là en réalité. Lavi l’a immédiatement aimé, ce garçon qui s’était perdu en montagne alors qu’il fuyait sa famille. Cet enfant qu’Eilian a ramené à la maison. Ce gamin plus grand qu’elle et qu’elle ne voulait surtout pas rendre à ses géniteurs. Son frère. Eilian a pris les mesures qu’il fallait et Elendil est resté, subissant les assauts de Larverne qui insistait pour qu’il vienne partout avec elle. Il était sorcier et c’est à son contact que sa magie à elle, s’est éveillée.

Déjà très jeune, Lavi était pleine de vie et terriblement curieuse. Elle désirait savoir et comprendre. Grâce à sa mère, elle apprit à contrôler en partie sa jeune magie avec ses mains, étant capable de déplacer de petits objets et de donner de la vitalité aux fleurs, ce qui a tendance à l’endormir assez rapidement. Quand Elendil est parti pour Poudlard, elle fut très triste… elle passait ses journées avec lui et l’ennuie se fit palpable, bien que sa maman et son papa étaient toujours là pour s’occuper d’elle. Laverne a beaucoup d’amour pour ses deux parents, voyant son père comme un héros et sa mère comme la femme la plus douce qu’il soit. L’Été arriva et elle demanda si elle pouvait lire les livres dont Elendil ne se servirait plus, Alana lui expliqua qu’elle pouvait, mais qu’elle devait aussi être particulièrement prudente… Laverne écouta ce conseil aussi longtemps que sa curiosité le lui permit. Elle avait tendance à noter dans son petit carnet, tout les termes qu’elle ne comprenait pas… au début ils étaient fort nombreux.
Elle savait qu’elle irait elle aussi étudier à Poudlard et quand elle reçu sa lettre, elle aurait voulu partir de suite, bien qu’elle avait conscience que ses parents et cette vie ici, lui manquerait terriblement en Écosse. Laverne est arrivée sous le Choixpeau fière, elle n’attendait rien de spécial, bien qu’une part d’elle aurait aimé être sur le même banc que celui où avait siégé son père… elle ne pouvait s’empêcher non plus de s’imaginer dans la même maison que sa mère. Le Choixpeau décida de ne l’envoyer dans aucune d’entre elles.

Lavi grandit, pas en taille, enfin un peu quand même, mais pas de poussée de croissance pour elle… un jour peut-être. Elle gardait au fil des années ce même sourire plein d’innocence, mais son regard devenait de plus en plus malicieux ; son esprit se laissant aller à des envies proscrites.
C’était une enfant de la lumière, une gamine qu’on avait baignée d’amour à n’en plus pouvoir et qui connaissait pourtant les dangers, les conséquences ; la voix de sa mère résonnant encore : « Laverne, toutes les magies ne sont pas bonnes et elles ont… leur répercussion, leurs prix. » Voici la réponse qu’Alana avait donnée à sa fille, quand cette dernière lui avait demandé pourquoi elle ne possédait point de baguette magique. Lavi savait, mais…
À grande lumière, sombres ténèbres.