This is me (Tuamy)

Le monde est rempli de mystère, de truc qui se passent et qu’on n’expliquera jamais. Ce soir-là, à tes dix ans, au cirque avec cette fille en fait partie. Il y avait un magnétisme qui vous a rapproché que tu ne saurais pas expliquer. Peut-être un bout de cette magie qui te file entre les doigts si souvent.

C’était il y a longtemps, tu ne sais même pas pourquoi tu repenses à cela aujourd’hui. Enfin, si, il y a eu une discussion sur les cirques que tu as captés au coin d’un couloir et la madeleine de Proust était sur ta langue. Il en faut peu pour faire renaître des souvenirs même aussi anciens pour toi.

Perdu dans tes pensées, tu sursautes quand on t’interpelle. Les yeux ronds comme des billes en l’étendant dire ton prénom avec une telle précision. Sa voix est si proche et si éloigner de ton souvenir. Pourtant aucun doute possible, c’est elle. Elle a grandi, ses cheveux ne sont plus de la même couleur, mais il y a cette alchimie entre vous deux. En tout cas, tu veux le vérifier là tout de suite si c’est encore le cas.

– Princesse Amy, je ne pensais pas te revoir ici ma douce.

Tu lui prends la main en une révérence un peu surjouée, mais tellement plaisante. Un sourire et sans même lui demander son avis lui prend la main pour qu’elle réalise une pirouette sur elle-même.

– Tu es mon manège à moi, je veux te faire tourner la tête, mon cœur sans toi se sentait vide. C’est tellement le pied de te revoir dans les méandres de mon existence et les aléas de ma vie.

Un baiser sur sa joue en réponse à son dernier baiser se fait et le jeu commence.

Il y a des gens qui vous marquent pour la vie. Des gens avec qui on sent dès le début une connexion unique. Des gens rares et précieux. Amy est de ces gens-là. Elle surjoue et tout en toi veut en faire encore plus. Cela serait presque le moment idéal pour faire une demande en mariage, mais tu n’as rien pour faire une simili bague pour votre jeu, donc tu te contentes de lui attraper les hanches et la faire tourner dans les airs.

Ça a un air de mauvais feuilleton à l’eau de rose qui passe pendant le temps de midi sur les télés moldu, mais tu t’en fiches. C’est drôle. Vous être une pièce de théâtre à vous deux, un parfait spectacle. Tout roule et s’enchaîne. Ses répliques semblent couler de source comme les tiennes doivent y répondre presque instinctivement. Vous êtes un bon numéro à vous deux.

– Ma tendre princesse jamais je n’aurais pu voir de plus belle retrouvailles qu’ici. Enfin si, ça manque un peu de chandelle, violon, étoile dans le ciel, plage à perte de vue, coussin en plume d’oie et repas chaud… Mais rien ne vaux plus beau cadeau que de vous avoir près de moi ma toute belle ! Mon cœur vacille face à vos yeux et votre sourire.

C’est guimauve à vomir, mais c’est ce qui t’amuse. C’est tellement absurde que tu adores jouer à tout cela. Tu as l’impression d’avoir à nouveau neuf ou dix ans et être dans un rôle à jouer pour faire ami-ami et rien d’autre. Avec une délicatesse qui te surprendrait presque tu la reposes enfin au sol avant de passer ton bras gauche dans son dos et saisir l’une de ses mains avec l’autre.

Amy souhaite danser, alors vous danserez. Tu aimes beaucoup trop cela pour le lui refuser, puis tu as besoin de savoir si elle reste une partenaire qui saura te convenir maintenant. C’est bien beau d’avoir su tout de suite jouer avec toi, mais il faut voir jusqu’à quel niveau cela va tout cela.

– Non, vous ne pouvez me demandez une danse ma lune, je vous l’impose.

Dans un rire tu commences à la guider pour les premiers pas. Tu ne sais même pas ce que vous danserez, tout ce qui compte est ailleurs. C’est en priorité vos retrouvailles avant tout le reste. Les rumeurs qui courront aussi.

Les pas du tango se suivent, vos corps sont proches, vos souffles aussi et tout semble si sensuel. Le regard des autres glisse sur vous comme de l’air, les autres sont de l’air, tout ce qui n’est pas vous est de l’air. Enfin du vent. Quelque que chose dont on s’en fout sur le moment. Invisible. Pas comme vous deux tout simplement.

Tout semble couler de source entre vous. Deux pièces de puzzle qui s’assemble si bien. Vous deux contre le monde. Une amie dont tu sais tout alors que vous avez tant à rattraper au terme d’année. C’est un peu comme si vous étiez à nouveau ses deux enfants qui ont fugué une nuit, sans rien connaître de l’autre, juste pour danser ensemble. Il y a des liens, des gens, vous deux, qui sont uniques et qui font trembler l’âme.

Quand elle s’approche de ton oreille avec ses mots si doux, si pur, si enfantin, il a un rire franc et joyeux, bien fort, qui sort de ta bouche. Tout en toi rayonne et tu as l’impression d’avoir attrapé un papillon magnifique dans tes filets, une âme beaucoup trop pure pour tes mains. Tu t’en branles, c’est elle qui s’est offerte à toi et dans ton égoïsme tu vas prendre son cadeau sans aucun regard en arrière.

– On ne ce n’est jamais perdu princesse. Jamais. On a appris la vie chacun de notre côté pour qu’elle soit encore plus belle une fois réuni. Le monde est notre et je resterai à vos coté pour toujours princesse, c’est le rôle d’un chevalier servant.

Tu n’es pas un chevalier, encore moins servant. Non, le rôle qui te convient le mieux dans les histoires c’est celui du dragon qui prend, kidnappe et emprisonne. Si elle s’offre à toi, qui es-tu pour refuser ? Tu seras sa prison. Tu demandes combien de temps il lui faudra pour le voir et si elle en aura vraiment quelque chose à faire. Cela effleure ton esprit avant que tu chasses la chose aussi rapidement que c’est venu. Tu t’en fous et tu agiras au fur et à mesure.

Tu stoppes la danse, prends son visage entre tes mains et lui déposes un baiser sur le front. Elle est tienne. Amy ne le sait pas encore, mais tu l’as déjà décidé. Si elle veut te fuir maintenant c’est trop tard. Elle est ta meilleure amie, parce que tu l’as décidé et c’est tout. Le consentement s’est surfait pour beaucoup de choses.

– Si tu cherches à fuir princesse c’est bien trop tard.

Beaucoup trop tard. Même si pour le moment tout va bien. Sans plus chercher tu la prends contre toi en un câlin des plus fort et niche ton nez dans ton cou. Tu enregistres son odeur, un bout d’elle, prends de son espace vital et le transformes en tien. Sans délicatesse tu prends tes marques dans son monde avec des grands coups de sabot.

– Raconte-moi ton histoire Amy, mais partons loin des jaloux avant.

Les gens sont de l’air, mais leurs regards t’agacent tout de même.

Une danse qui change une vie. Rien qu’un danse entre vous et c’est toi qui manques plus que tout le monde. Ton égo se gonfle, comme si tu avais besoin de cela. Elle appuie là où ça fait du bien Amy. De toutes ses rencontres en toute une vie c’est toi qui reste.

– Princesse, tu as gardé ton cœur intact pour moi ? Vraiment ? Tu es vraiment une boule de guimauve sur pieds. Comment on peut être aussi tendre comme toi, te regarder tout les jours de sa vie et avoir encore toutes ses dents ? Tu seras le cauchemar des dentistes à être si plein de sucre mon sucre d’orge.

Elle n’a pas assouvi ta curiosité, rester beaucoup trop vague sur sa vie et il y a tellement de lacunes que tu vas devoir combler rapidement. Peut-être que c’est une sorte de quête aussi. À toi aussi de mener ton enquête pour faire sortir d’elle tout ce que tu aurais pu savoir sur du long terme.

Avec tendresse tu essuies les larmes sur ses joues. Oui, jouer le chevalier servant est des plus plaisant. Pas le prince charmant avec qui la princesse finit à la fin. Non, trop happy end pour toi. Les fins dramatiques sont plus belles à vivre. Roméo et Juliette sont restés dans l’histoire aussi à cause de la fin triste.

– Bien entendu que personne ne t’a manqué comme moi. Des Tuathal comme moi il n’en existe qu’un. Je suis unique et la pierre angulaire de ton monde du moment que je rentre dedans. J’avais écrit toute une thèse sur le fait d’être le nouveau messie d’une religion, mais la prof de sortilège trouvait que ça n’allait pas avec le thème des sorts de désarmement. Pourtant le fait d’être un messie est une pression psychologique pas mal qui permet d’avoir un pouvoir sur la personne en face et le désarmement est donc une possibilité comme une autre. Certes du coup ce n’est pas la seule finalité de la chose, mais c’est le début d’un tout. Comment fédérer une masse ? La religion. C’est aussi ce qui la divisera le plus simplement possible. Croyant ou non c’est un moteur du monde tellement fort qu’on ne peut l’ignorer. Quelle que soit la religion bien entendu. Je garde tout de même en tête qu’on nous expliquer que certaine vienne de sorcier qui ont montré trop de leur pouvoir à des non-mages, mais c’était parfois des sorciers qui ne connaissait rien du monde magique. Rien que pour ça, retrouver le fantôme de ses entités là en question est un appui important pour comprendre la façon de réfléchir du monde. La religion reste quelque chose de fort qu’on soit avec de la magie ou non. Après tout les rituels vaudou ont une part de spiritisme religieux relativement important qui entre en compte. De ce fait il est fort probable que d’une certaine manière les zombis soient de simple personnification d’une divinité et que leur mode de communication ne soit pas le même que le nôtre. Après il faut savoir ou non si le zombi est tel que vu et revu dans les diverses légendes ou bien est-ce de la désinformation pour faire arrêter les recherche plus pousser vers cette race. Est-ce que tu as pu rencontrer un zombi pendant tes voyages ?

Tu t’es perdu dans ce que tu racontais au début, mais déjà tu l’as oublié. Bien trop pris dans tout le reste tu n’y fais même pas attention et câline simplement Amy en continuant à parler. Ton débit ne se stoppe jamais et juste la joie est en toi. Vraiment rien besoin de plus alors qu’un de tes jolis liens te revient entre les doigts. Tout va aller de mieux en mieux. Comme toujours.

La vie c’est donnant donnant. Tout du moins dans ton monde à toi. Tu prends ce que tu souhaites et offres à l’occasion un échange suivant ce que tu as obtenu. Même pour ta princesse cela fonctionnera ainsi. Il y a beau avoir la passion et le bonheur de la revoir qui bout dans tes veines, ce que tu es reste plus fort.

– Non.

La phrase est simple, avec un franc rire à la fin. Parce que tu ne souhaites pas qu’elle le prenne mal, parce que tu ne te livres pas vraiment sans rien apprendre de l’autre côté. Surtout parce que tu as posé la question en premier et dont tu n’as obtenu aucune réponse viable.

Parler pour ne rien dire ne te dérange pas, ça fait partie de toi. C’est inscrit dans ton âme, mais il y a tout de même cette part de toi qui souhaite un bout de contrôle qui demeure. Tu es le premier à vouloir savoir ce qu’Amy a fait et tu ne seras pas celui qui aura sa réponse à la fin.

– J’ai demandé avant princesse, ta réponse est aussi vague que l’Océan infini, ça ne compte pas. N’espère même pas que je t’offre un bout de pain avec ça. Enfin si, je peux te dire que j’ai changer de couleur de cheveux et de pays, puis vus plein de monde. C’est du même niveau que toi, en plus tu n’as même pas ton carnet. Mon cœur saigne d’une telle trahison petit cœur.

Tout dans le ton montre ton amusement, la rigolade et ta pause dramatique comme si on te poignardait le cœur ne fait qu’accentué à ton spectacle. Tu serais vraiment au top de ta forme tu demanderais l’avis du public, mais la publique n’est pas dans le mouve, tu le sens bien. Dommage.

– Après, comme tu es sage je veux bien te décrire ma dernière gastro, parce que c’était assez épique. Je me faisais vraiment chier pendant et est créer une potion en attendant que ça passe. Les essaies ne sont pas encore concluant, mais je ne sais pas encore à quoi sert vraiment la mixture, cela viendra une fois que les essaie iront mieux. J’aurais peut-être dû le faire boire à plus de personnes pour savoir ce que je cherche vraiment. Pour le moment c’est surtout de voir les effets de la rose dans un filtre de paix tout en jouant aussi avec des framboises. Peut-être, donnez un gout plus féerique. Après ça, dois aussi venir du fait que les toilettes puaient la mort et du coup je voulais trouver quelque chose avec une odeur qui masque tout cela. Ce n’est pas du tout une réussite.

Il y a un blanc dans ta phrase. Tu es reparti sur les potions alors que tu voulais parler de toute autre chose et pousser Amy à parler d’elle. Pas grave. Tu secoues les bras au-dessus de ta tête comme pour chasser des nuages invisibles.

– Tentons autre chose. Ton avenir ? Tes études ? La personne qui partage ta vie que je dois enterrer au fond de la forêt ? Raconte.

Oui, laisse-le avoir le plaisir de croire tout connaitre de toi. Avoir le contrôle, avec d’espéré en avoir plus. Belle princesse, laisse redevenir un dragon dans ta vie.

Elle veut être gentille.

C’est une cause noble, certainement trop noble pour toi. Bien trop ambiguë pour n’être qu’à la lumière. Marchant toujours sur le fil entre le bien et le mal. L’important est toi et ce qui se passera pour toi. Enfin presque. Parfois. Ça dépend.

Sa joie de vivre et ses réponses rapides sonnent comme un son magnifique à tes oreilles et tu es presque triste qu’elle ne débite pas plus de mots. C’est bien dommage, il faudra lui faire travailler son endurance pour avoir besoin de faire de moins en moins de pauses.

Brave Amy.

Un jour peut-être tes actions viendront la faire pleurer ou avoir du mal. Un petit pincement à ta poitrine se fait et tu la prends dans tes bras, tes bras autour de ses épaules et ton nez se nichant dans son cou. Tu te gorges de sa présence, qu’importe, de comment les gens de vous peuvent prendre ce geste.

Un moment de calme. La fatigue attaque ton corps, mais tu la combats toujours avec autant de hargne.

Tes lèvres frôlent son cou sans interruption alors que tu te remets à parler dans cette position. Embrassant parfois la peau du cou par pur jeu.

– Les gens ne s’en prennent pas au gentil, Princesse. Les gens s’en prennent au faible. Il faut être fort pour ne pas se faire manger pas le monde. Il te faudra être forte pour protéger les gens victimes d’injustice. C’est les gagnants qui choisissent de comment la justice tourne, eux qui écrivent l’histoire. Les gentils d’aujourd’hui, sont les méchants de demain. Rien n’est écrit d’avance. Ton rêve d’avenir est noble, beau, pur, mais gardes-en tête que le monde reste ronger à l’intérieur. Tu peux vouloir le rendre plus beau, n’y voir que les bons côtés. Être la meilleure personne possible, mais n’oublie jamais que dehors c’est des loups qui attendront le moindre faux pas pour te dévoré. Il faut savoir de comment est le vide pour ne pas tomber dedans. Savoir dans quoi on avance pour être certain de ne pas finir la tête dans la merde. Je peux d’apprendre chaton, faire attention à tes arrières pendant un temps, mais je suis loin d’être un ange et tu dois aussi faire attention par toi-même. Très attention. Nous sommes dans un spectacle d’équilibre et trapèze, mais la chute est mortelle, aucun filet de sécurité. Je suis certain que tu feras un spectacle grandiose, mais attention tout de même à toi. Puis montre-moi toutes tes photos et vidéo, j’ai tellement heure de sommeil à fuir. Tellement de ta vie à rattraper. Je veux aussi apprendre, je suis certain qu’on peut faire un spectacle à tout les deux. Bien entendu qu’on peut faire quelque chose de génial. Tu nous imagines, là, sur le devant de la scène ? Ne serions nous pas parfaits ?

Enfin tu te décolles légèrement d’elle et lui embrasse la joue. Son espace personnel n’existe plus pour toi. Tu n’as jamais su respecter ça. Tu es comme un chat qui prend beaucoup trop ses aises.