★ Time to glow ★ Owen

Vous savez, y a des jours plus marquants que d’autres. Des matins où on se réveil en meilleur disposition que d’autre et où on sait qu’il va se passer un truc extraordinaire ; comme par exemple se faire prendre en photo avec moi (ne niez pas JE LE SAIS). Et là, je viens de me réveiller et je suis en excellente disposition pour passer une excellente journée et rendre celle des autres encore meilleure. Si. Absolument. Je me lève donc, frétillant et frais (quoi mon haleine ?) avant m’étirer tel un félin grâcieusement décoiffé et bruyant. Je prend le temps d’admirer ce qui m’entour. Mon baldaquin, mes rideaux rouges WAOU DES RIDEAUX ROUGES ! Et mes chaussons licornes en bas du lit, reposant sur un tapis fluffy rose que papa m’a ramené de Chine. Je souris, hébété par le départ de Morphée et bascule mon corps d’un côté à l’autre. Oui. Comme BigBen. Sauf que moi c’est Jean-Eude, pas Ben. Bonjour.
Je laisse le temps au monde de se préparer à mon réveil avant de rabattre mes couvertures, de glisser mes pieds taille 42 dans mes chaussons doux avant de me lever et de me diriger vers l’aquarium d’air de Jacuzzi, ma tortue. Je la nourris, et, heureux de voir qu’elle est heureuse de me voir (vous suivez ?) je l’attrape pour lui faire un bisou. Elle adore mes bisous. Ca se voit dans sa façon de gesticuler alors que d’habitude elle bouge moins que mon grand-père de 88 ans comateux.

Une journée qui s’annonce donc parfaite; mon teint est splendide, mes poches rapidement camouflées par l’anti-cernes et je réussis mon trait de liner du premier coup. OUI CA M’ARRIVE DE ME RATER. Mais genre quand j’éternue, tu vois, et que mon trait par en couille faire un coucou à mon hélix. Mais aujourd’hui tout se passe bien. Tellement que je décide de chopper mon portable, qui a chargé toute la nuit, pour nourrir le monde virtuel d’un de mes rafraîchissant selfie. D’ailleurs, je décide même de prendre Jacuzzi avec moi pour un cliché deux fois plus likable (ouai, ça attire les tortuphiles). CLIC. Trois secondes plus tard, ma tortue broute sa laitue et le poste est en circulation sur les réseaux sociaux. Et Jean-Eude est content.

Quelques minutes plus tard, je suis peigné, habillé et dans la grande salle pour un petit déjeuner fortement photogénique. Mais moins que moi. Puis vient le temps de parler de nos rêves avec les copains avant de partir pour le premier cours. Je sors rapidement mon miroir à main, vérifie que je n’ai rien entre les dents et que mes tifs tiennent toujours en place. Puis c’est partie pour la vie estudiantine. Puis c’est là, au détour d’un couloir que le vois. Mes yeux se baissent instinctivement vers ses pieds. J’étouffe un cri d’horreur alors que mon visage affiche clairement l’expression d’un enfant devant un plat de tripes. Je suis choqué, (mais je reste beau). Puis je file en cours, l’esprit tracassé par ce que je viens de voir. J’écoute pas trop le prof, et j’imagine un tas de scénarios sur la raison qui a poussé Owen à porter deux paires de chaussures qui ne matchent clairement pas ensemble. La mode est un art et Owen, à l’art de ne pas la comprendre (sorry dude, j’te paie un kebab après).

13h. Sortie de cours. Je choppe mon merveilleux téléphone, souris à ma propre photo de fond d’écran en me disant qu’il faudrait que je la change un jour par un autre cliché de moi, avec Jacuzzi par exemple. Ou Owen. Mais pas de ses chaussures. D’ailleurs je lui envoie un sms pour tenter de comprendre quelle mouche l’a piqué. Puis direction la grande salle pour déjeuner avant de reprendre les cours. Mais je suis content, mon emploi du temps me permet de finir relativement tôt aujourd’hui, je pourrais donc vaquer à mes occupations avant le coucher. Comme me pavaner dans les couloirs. Les gens adorent ça. Et qui suis-je pour les priver ? Après quelques échanges de sms avec Owen, j’apprend que sa tenue résulte en réalité d’un pari perdu. Mon soulagement est tel que ma bouche s’ouvre et qu’un soupir impressionnant en sort en plein cours d’histoire de la magie (oui, je consulte mon téléphone en cours. une star doit être en communication à tout moment. sauf quand elle dort.). Les regards se tournent vers moi et je fais coucou à mes nombreux fans.

Durant le discours instructif du professeur, (mais que j’ai pas suivi parce que mon cerveau était en activité intense de l'hémisphère droit et de la zone imaginative,) je parviens à trouver l’angle mort ainsi que le moment opportun pour envoyer un texto à mon poto serdaigle. Dans les grandes lignes, je lui donne rendez-vous après la classe au balcon du 7eme étage pour un cadeau. Une surprise.

Son de cloche, fin de cours. Je me précipite vers les dortoirs des Gryffondors et vers ma valise. Valise que j’ai ensorcelé avec un sortilège d’extension pour y faire entrer toute ma vie. Où du moins, une grosse partie de mon dressing même si je sais qu’ici c’est ; robe de sorcier et cravate. Je peux pas passer des mois sans avoir mes mocassins Gucci proche de moi. Ni mes autres fringues et accessoires de marque. Quoiqu’il en soit, j’attrape un sac à dos, le remplis de quelques affaires soigneusement choisis par ma personne avant d’également remplir une trousse de maquillage. Pas peu fier de mon travail, je m’applaudis.

▬ Bravo Jean-Eude !

D’ailleurs, pour fêter le coup, je décide de troquer mes chaussures pour enfiler mes mocassins Gucci. Je décide de les prendre en photo à mes pieds, sur le tapis fluffy et d’envoyer mon art sur la Toile.Je balance avec précaution le sac sur mon épaule et rejoint le balcon pour venir en aide à ce pauvre Owen. Il n’est pas là quand j’arrive (à mon avis il doit souffler comme un boeuf à monter tous les étages haha.) Je pose mon divin popotin sur un banc, pose ma cheville droite sur le haut de mon genoux gauche et sors mon portable pour communiquer sur ce que je m’apprête à faire. Je décide aussi de répondre aux commentaires laissés sur mes clichés de cet après midi. Mes Gucci ont vraiment du succès.

Le soleil picote ma nuque et je sens mes cheveux prendre de la chaleur. Je me trémousse pour apprécier ce changement de température quand je réalise que trop de lumière cause un faux jour à mon écran. Du coup je dois augmenter la luminosité. Je suis content de voir mes nombreux visages s’illuminer et prendre des couleurs encore plus flatteuses (même si j’étais déjà parfait) mais, je fronce les sourcils en me disant que ça consommera davantage de batterie. J’espère que Owen ne tardera pas, sinon je l’emmène sur le terrain de Quidditch pour de l’entraintement. Il augmentera son endurance et ça sera l’occasion pour moi de sortir mes vêtements classe de sport (je filerai un leggins moulant à motif python a Owen pour voir sa réaction mdr)(si ça se trouve il va aimer… omg non.)  Mais bon. Je suis bien là, à faire défiler mes photos, à répondre aux gens, à liker les commentaires qui m’aiment. Je suis très concentré sur ma tâche quand deux points rouge et bleus apparaissent dans mon champs de vision. Et ma respiration s’arrête. (dude u want 2 kill meeee)

▬ Yoh ~ On ne peut pas te rater a des kilomètres avec ta tenue haha.

Je lui souris. C’est Owen. C’est un type bien malgré ses choix vestimentaires.

▬ Pour une fois, on peut en dire autant de toi !

Je pointe du doigt ses chaussures tout en grimaçant.

▬ Owen, je sais que les paris c’est rigolo. Mais… non ! C’est violent !

Il s'assit tandis que je me fais la réflexion que dépareiller ses fringues ça peut donner un style. (c’est même ma marque de fabrique tmtc donc FORCÉMENT C’EST STYLÉ) Mais y a quand même des… règles à respecter voyons. Tu peux pas mettre une tatane et une richelieu ! Bon là certes, il a pas de richelieu mais le résultat est le même quand tu mets deux couleurs qui jurent ensemble. Rouge et bleu en vrai ça peut passer. Mais CE rouge avec CE bleu. C’est une agression visuelle. (Owen c’est un thug en vrai). Je secoue la tête. Il me remerciera plus tard.

▬ Alors c'est quoi cette surprise?

Je pivote vers lui. Il me sourit et là, mon visage se fend en un gigantesque sourire. Je suis très content de pouvoir mes talents beauté/style à son service. Surtout que c’est pour Owen. Mes yeux pétilles. Je le fixe pendant 30 secondes sans rien dire (c’est flippant hein ?) Puis je me détourne pour chopper mon sac. Je me lève subitement, lâche mon sac sur le banc et me place devant mon poto. J’ouvre en grand les bras, penche mon corps légèrement en arrière dans une attitude pas du tout exagérée.

▬ Owen. Aujourd’hui, il s’est passé quelque chose d’horrible. Un événement qui sonne comme un signal d’alarme.

Je pivote sur moi même, des paillettes volants autour de moi (dans mes rêves oui). Et je pointe à nouveau ses pieds du doigt.

▬ Owen. C’est plus possible.

Pose dramatique. Main sur le front. Visage déformé par le drama. Puis j’attrape ses mains et les joins aux miennes.

▬ Mais je suis là. Et je vais t’aider à trouver ton style. Oui, Owen. De rien, c’est normal.

Puis je lâche ses mains et sans faire gaffe à sa réaction, je me penche vers mon sac. Je l’ouvre et  OH ! MAIS OUI. JALLAIS OUBLIER !! Jean-Eude Jean-Eude !! Heureusement que j’y pense ! Je tire mon portable et prend une photo de Owen. C’est pour un avant-après mais ça, je pense pas à lui dire. Je tire la tronche en regardant le cliché (c’est pas toi Owen, c’est tes pompes, tkt) Et, frétillant, je commence à fouiller dans mon sac.

▬ Tu peux retirer tes…. godasses pliiiiz ???

Je fouille, fouille, fouille, La foire-fouille (mdrrr j’étais obligé) et je trouve au fur et à mesure ce que je cherche. Owen est brun, du coup le blanc lui va bien. Le noir aussi. Ca fait dark. OOOooooh !! Je ricane, la tête dans mon sac. J’ai trouvé pile poil le style qui lui ira. J’ai tout ce qu’il me faut. Alors je me redresse, des fringues dans les mains, tout sourire face à Owen. J’ai très envie de lui dire “Allez, à poils !” mais je vais déjà lui laisser le temps de digérer la nouvelle. Oui, je suis un bon ami.

Hein ?
Quoiii ?? Comment ??? Ais-je mal entendu ? Suis-je devenu sourd avant d’avoir des cheveux gris et les paupières qui tombent ? Il les trouve chouettes ses chaussures ?! Par la salade de Jacuzzi ! Il est daltonien ou quoi ? Et de quoi ? Ca, à la mode dans quelques années ? NEVER. Ou du moins je prie pour être décédé d’ici là et enterré avec mes sacs à main.

▬ Haha ! Eh, à défaut d’avoir du style, t’as de l’humour !

Je rigole. Avec le sourire du type qui croit VRAIMENT que c’est de l’humour mais quiiii en même temps fait un peu dans son slip. (aka ce sourire). C’est dit avec du sarcasme oui, je l’avoue, mais c’est pas pour être méchant. D’ailleurs j’espère qu’il va pas mal le prendre. Manquerait plus que je l’énerve et qu’il se barre en me laissant tout seul avec ma tronche d'incompris et tout mes produits à ranger sans avoir pu être utilisés. La frustration. 2, 3 secondes passent et tout va bien. Il ne m’a pas molesté et n’a pas émis de commentaires désobligeants sur ma tortue. Du coup, je vais tranquillement fouiller dans mon sac quand il obtempère et retire ses pompes. D’un regard inquisiteur, je zyeute ses chaussettes au cas où ce pari serait allé bien trop loin, hors des frontières de la fashiontolérance. Oui.

Un soulagement s’empare de moi (et du reste du monde, oui, absolument) quand je vois que ses chaussettes sont respectables. Du coup, ça me motive encore plus à dénicher les perles qui pourront lui sied comme à un collier (c’est beau hein ?). Quand je me redresse, mes trésors entre les mains et des applaudissement dans la tête, je fais une courbette, saluant ainsi un public chaud bouillant (mdrr coucou Owen)

▬ Oui, Owen. Je vais te relooker. Et faire ressortir le mâle qui est en toi. Tu vas briller !

Ses yeux partent vers mon sac, comme si Gollum allait en sortir et lui faire des bisous. J’imagine la scène et glousse comme un lama quand je l’entend bannir les paillettes. Mon rire s’arrête aussitôt. Mes yeux s’ouvrent en grand et ma bouche forme un “o” qui me donne l’air con.

▬ Mais Owen… comment veux-tu briller si….

Mes yeux s’emplissent de larmes quand je regarde ce que j’ai entre les mains : un t-shirt noir à reflet argenté, un pantalon noir en matière effet latex/vinyle et les palettes de paillettes libres et de hightliter. Et aussi un collier style booba blingbling. Mais genre c’est tout. Ah et une paire de Doc metallic.

▬ Owen…

Mais il à l’air intransigeant. Je le vois dans ses yeux. Il me dit “Non Jean-Eude.” Je fais une moue du bout des lèvres.

▬ Owen ?

Ceci est un glapissement.


Ok.
Je vois que ça sert à rien de négocier. Il risque même juste de fuir et de m’attacher au banc avec les pans de mon pantalon en latex (... oui, à moi aussi ça me donne des idées… ERM.)

▬ D’accord. Bouge pas.

Je me retourne, plonge la tête dans mon sac et en ressort avec un jean noir effet “huilé” retroussé en bas, une chemise à petit carreaux noir et vert foncé et des boots noires mattes. Je n’ai plus les palettes de paillettes mais un tube d’anticerne, de la poudre et un crayon noir.

Je m’approche d’Owen et lui montre mon butin.

▬ Tu vois, plus de paillettes. Mais par contre, il faut cacher ces vilains traits sous tes yeux. On dirait un client de mon père.

Oui. Mon père est un gros boss dans l’industrie de la vente de vodka.
Je n’en dirais pas plus.
Bravo Owen.
(pardon mon ami)

Je pose délicatement les fringues sur le banc. Il ira les enfiler après, là je vais m’occuper de son teint. Du moins le STRICT minimum. Ne forçons pas les choses. Les paillettes ca sera pour plus tard. Genre… demain ?

▬ Tu veux bien lever la tête et regarder vers le haut ?

J’ouvre mon tube et tire de ma poche arrière un pinceaux. (oui, j’ai toujours un pinceaux correcteur planqué quelque part).

▬ T’es prêt ? Ca risque de piquer un peu.

Vu qu’il n’est pas habitué.