some things are unstoppable

Linyao était ailleurs. Elle était seule. Elle ignorait ce qu’elle devait penser vis-à-vis du départ de Nebula. À vrai dire, jamais elle n’avait imaginé qu’elle quitterait Poudlard durant les vacances d’été et, même si cette dernière avait eu le temps de lui expliquer ses actions. Elle ne l’aurait peut-être jamais crue à l’instant présent. Pourtant, les faits étaient là, Nebula était partie. Elle s’était envolée, ailleurs, loin de Poudlard et de tous ces troubles.

Non pas que Linyao ressentait une quelconque once de tristesse, mais elle n’en restait pas moins désemparée. Malgré tout ce qu’elle pouvait dire, elle avait appris à l’apprécier et surtout avait désiré durant bien longtemps de pouvoir goûter réellement son sang si délicat. Ce sang qui avait cette odeur si particulière, qui avait d’un claquement de doigts, la possibilité de lui donner cet appétit hors norme. Nebula avait été quelqu’un. Quelqu’un qu’elle aurait du mal à effacer, car sa senteur était mémorée dans son être comme une marque de naissance.

Mais une chose était sûre, elle ressentait cette étrange impression de vide. Ce besoin ordinaire de solitude, mais qui pourtant, n’arrivait pas à être comblé comme à son habitude. Il y avait cette sensation, ce besoin, cette incompréhension. Linyao ignorait bien trop de choses finalement. L’obscurité qui l’entourait avec une grande facilité, comme si un accord entre les deux avait été posé. Simplement vêtue d’une robe blanche en ce début de septembre nocturne, Linyao qui n’avait pas grand-chose à craindre du froid. Assise sur ce banc observait les gens passer comme si elle n’avait rien d’autre à faire en cette soirée. Le silence qui l’embourbait dans ce corps totalement immobile qui ne retranscrivait pas le moindre mouvement de respiration.

Jusqu’à ce passage presque anodin, semblable à tous les autres groupes ou solitaire qu’elle avait vu passer depuis l’heure qu’elle avait passé à observer dans son coin. Deux jeunes demoiselles, deux jeunes sorcières qu’elle n’avait jamais encore croisé dans Poudlard, alors elle ignorait totalement. Ne sachant quel âge leur mettre d’un simple contact visuel. Et machinalement, elle s’était levée de son banc. S’approchant de ces deux demoiselles qui semblaient faire quelques courses ensemble. Le regard vitreux, simplement guidé par ses instincts. À l’instant, présent, Linyao avait faim. Et c’est bien l’unique chose qui se faisait ressentir par sa présence.

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Les sorties à pré-au-lard avaient quelque chose de relativement sympathique, les après-midi au grand air malgré le froid et les paysages changeant de cette fin d'été savaient l'apaiser et le rendre plus heureux que jamais. Il ne lui avait jamais fallut énormément à vrai dire, simplement un peu de temps, un peu de calme et quelques échanges avec les uns et les autres. Bartolomeo se suffisait à lui-même si autour tout allait bien. Lui ça irait, lui avait l'habitude de se gérer, il avait encore du mal mais il y croyait. Toujours plein d'espoir, toujours si dérisoire. Il ne pensait plus qu'aux autres, lorsqu'il n'avait pas le nez au-dessus d'un bon plat à l'odeur si douce quelle pourrait combler ses faims ses plus atroces, ou les iris rivés sur les vitrines animées de ce petit village à l'allure pittoresque.

Il y avait toute cette animation autour, ces bruits entre rires et soupirs, ces esquisses glissants de sourires pleins d'entrain à moues pleines d'ennui. Des mots qui volaient en l'air à en faire tourner la tête, et il s'était prit au jeu Bart, il discutait joyeusement avec les uns puis les autres, se faufilant d'un groupe à l'autre comme il en avait toujours eu l'habitude, tandis qu'il effectuait quelques achats suivant le gré de ses envies. Le regard pétillant, cherchant sans doute à continuer de découvrir ce monde, il l'avait dévié sur tellement de choses et de gens qu'il ne se souviendrait jamais de tout, pourtant ça n'est pas l'envie qui lui manquait. Cependant il y avait certaines situations et certaines personnes qui prenaient sauvagement le pas sur le reste. Des situations et des personnes qu'il ne pourrait jamais effacer. Jamais oublier, même lui qui était amnésique.

La douceur de son sourire s'était bien trop vite effacé lorsqu'il l'avait vu se lever. Désagréable sensation au creux de l'estomac, comme s'il ne savait que trop bien ce qui allait se passer. Comme si. Elle avait faim. Il le savait. Il la connaissait, Lin ne lui était plus si inconnue étant donné qu'elle était comme lui. Les vampires n'étaient pas si nombreux à Poudlard, alors il savait. Qu'elle avait faim.

Il les avait observées, elle puis elles qui ne semblaient pas avoir remarqué. Il les avait observées, elles puis elle qu'il ne pouvait s'empêcher de craindre sans doute inconsciemment. L'aura qui se dégageait de son corps assoiffée et de son âme sans vie lui arracha un frisson, puis une inspiration. Le souffle coupé il les observait, elles puis elle, elle puis elles, chacune leur tour, avant de se décider à s'approcher. Le pas incertain et pourtant si rapide, l'inquiétude dans son regard et l'hésitation dans ses bras qui la serrèrent néanmoins un peu brusquement avec la presque trop tendre intention de lui éviter à elle, à Lin qu'il connaissait sans connaître, ce dérapage qu'il ne fallait pas commettre.

Aucun son n'était parvenu à franchir ses lèvres, et de l'extérieur la scène paraissait bien trop ambiguë, cependant ça n'est pas de ça dont il se préoccupait actuellement. Les rumeurs pouvaient bien naître, elles s'effaceraient bien vite. Ça n'était pas le plus important. C'était elle le plus important, elle qu'il ne lâchait pas pour l'instant.

Feat @Linyao Zheng

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Des pas simples et guidés par ses simples instincts. Linyao avance doucement, tel un zombie à la recherche de cervelle. À vrai dire, elle ne semblait même pas se rendre compte de ses actes. Comme attirée, hypnotisé par ses envies vampiriques. Il existait bien des explications diverses à cela, la Serdaigle qui n’aurait pas reçu assez à manger dans la journée ou bien simplement que son corps ne supportait plus une nourriture de si faible qualité. Elle n’en savait rien et elle n’en avait rien à faire. Simple envie, simple désir qu’elle ne voulait qu’accepter. Ne faire qu’un lorsque ses crocs entreraient dans leur peau sous leur cri effaré. Un délice imaginé, la gorge sèche qui y répond dans un grognement faible.

Elle se rapprochait de plus en plus de ses victimes, prête à agir. Prête à regretter, lorsque l’on y pensait.

Et soudainement, une pression arrive. L’attrape, Linyao qui se sent bloquée sous le poids de l’arrivée. Sa faim avait été tellement étrange et souhaitée, qu’elle n’avait même pas fait attention à son entourage. Bien trop fixée sur les deux demoiselles dont sa simple envie était de boire de leur hémoglobine. Alors elle ne l’avait pas entendu, elle ne l’avait pas senti non plus. Sans doute parce que finalement, même si sa faim pouvait être débordante, Linyao ne ressentirait aucun besoin de gouter l’un de ses semblables.

« Qu’est-ce que tu fais, Albertini. »

Une légère prise de conscience sous la force qui était d’égale à la sienne. Il n’avait pas besoin de parler, pas besoin de s’exprimer. Le simple combat silencieux qui s’exerçait entre leur muscle, lui permettait de comprendre à qui elle avait à faire.

« Lâche-moi. »

Presque glaciale, elle n’aimait pas qu’on lui prenne tête.

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Il avait relevé le visage après quelques secondes, le temps laissé à la surprise de s’en aller brusquement, il avait relevé le visage vers elle pas mal étonné lui aussi. Pas mal apeuré de comprendre l’instinct qui l’y avait poussé. Si elle avait faim, lui ne souhaitait que la protéger, l’empêcher de commettre le mal pour ensuite s’en mordre les doigts. Était-ce si désagréable de se sentir empêchée ? Il lui aurait bien posé la question, s’il n’était pas si occupé à la sonder, à la retenir de ne pas succomber. Elle n’avait pas l’air de bonne humeur, Linyaoh. Ça tombait bien, la sienne n’était pas terrible non plus ; il ne saurait être plus inquiet.

« Toi, qu’est-ce que tu fais. Tu te rends compte que tu allais t’attaquer à deux sorcières plus jeunes que toi ? »

Rien n’était moins certain, et il lisait aisément sur son visage la perte de contrôle qui lui aurait valu peut-être pire qu’un séjour dans le bureau d’Orphan : le renvoi de Poudlard, ou quelque chose comme ça. Après tout ça n’est pas comme si ça n’était pas délibéré, pas vrai ? Il y a un regard pour ces jeunes filles qui continuaient leur route sans rien remarquer, et puis pour elle à nouveau, Linyaoh qu’il ne comptait pas lâcher de si tôt.

« Je suis désolé, avait-il soufflé en baissant les yeux, je ne peux pas faire ça. »

Pas tant qu’il ne serait pas certain que rien ne se passerait. Malgré sa peur et les abysses des iris de la rose qu’il enlaçait, il resterait. Il ne pouvait pas en être autrement, comme un besoin ardent de la protéger. Elle qui était comme lui.

« S’il te plaît, essaie simplement de te calmer... »

À peine murmurés, comme une prière qu’il lui adressait sans trop y croire.
Il espérait.

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Un grognement qui s’échappe, rempli de haine et de dégoût. Encore heureux, pour lui, qu’Albertini était de la même race qu’elle. Bien qu’elle savait que dans le cas contraire, jamais il ne se serait immiscé de cette manière. Au fond, elle aurait pu assez facilement se libérer de son entrave, rester dans cette chasse qui l’appelait. Mais le fait d’avoir été évincée d’une telle manière, la mettait hors d’elle. S’il y avait bien une chose dans ce monde qu’elle ne supportait pas, en plus des sorciers, c’était le fait d’être arrêté dans ses propres désirs. La faim lui était contrôlable, à la limite du raisonnable, alors si Linyao avait de désir ardent d’aller chercher son repas directement à la source, rien n’y personne ne pouvait se mettre sur son chemin. Ou du moins dans la base, dans les formes. Car ce simple fait lui rappelait cette longue année, cette torture face à ses gens qui, comme Albertini aujourd’hui, cherchait à la stopper.

« Ça ne te concerne pas. »

La voix à demi-élevée, les mots qui s’échappent d’une traite avec franchise et force. Des yeux vides, presque dénués d’existence qui suit du regard les deux demoiselles. Lit et observe, jusqu’à même savourer de simple mouvement. Sa gorge qui vient avaler l’imaginaire lorsqu’elles s’éloignent de plus en plus, jusqu’à disparaître dans les rues de pré-au-lard.

« Je ne le dirais pas une fois de plus, lâche-moi. »

Ses pupilles ne font qu’un tour. Ses yeux presque clos. Comme si son regard était le sens même de son état, sa façon à elle d’exprimer une certaine dose d’énervement. Elle n’était pas d’humeur à jouer.

« Ou ça risque de te retomber dessus, Albertini. »

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C'est bien parce qu'elle n'écoutait pas qu'il ne la laissait pas, bien parce qu'il avait peur de cette suite si certaine des événements qu'il ne pouvait se résoudre à simplement la lâcher ; qu'il resserrait l'étreinte doucement mais fermement, bien décidé à leur éviter les ennuis. Il ne la connaissait pas si bien, Linyaoh, pourtant il savait qu'ils n'étaient semblables qu'en leur sang tous les deux, on lui avait raconté toutes ces choses à son sujet. On lui avait dit à quel point Lin, et à quel point Vega un peu aussi, étaient différents de lui. Plus sombres et plus coriaces, elle était plus affamée, lui était plus brisé, et Bartolomeo dans tout ça ne voulait que réparer les erreurs passées. Réparer les cœurs sans connaître le moyen d'y parvenir, peut-être devrait-il devenir psychomage ? Enfin peu importe, ça n'était pas le moment d'y penser.

Tout ça ne le concerne pas et il en a plus que conscience, cependant, lui est d'avis de croire que la sécurité de tous passait avant le reste. Il n'avait pas bronché, ne pouvant qu'acquiescer dans un silence empli de "oui mais" assourdissants, incapable de la regarder dans les yeux, bien trop embêté et mal à l'aise pour réussir à prononcer le moindre mot. La belle insistait et lui se sentait flancher, il avait peur, il le savait. Pourtant il devait lutter.

Si ça arrivait à l'un de ses proches, il aurait tout fait pour les protéger, alors il devait en être de même pour ces jeunes inconnues qui disparaissaient au coin de la rue. Il se sentait l'âme d'un héro quelques fois.

« L-linyaoh, s-s-suis-moi... Tu ne peux pas faire ça. »

Il avait soupiré sa peine à son oreille avant de refermer son emprise sur la main de la Serdaigle afin de l'attirer plus loin, là où personne ne saurait les déranger. S'entraîner au Quidditch tous les jours depuis Janvier lui avaient fait gagner en force, bien qu'à première vue il n'en donnait aucunement l'impression. Lui ne s'en préoccupait pas, le plus important restait la rose, à ses yeux. Ses doigts ne la lâchaient toujours pas lorsqu'il prit le temps de respirer lentement, pour calmer les battements de son palpitant. Un regard vers elle, semblant de peur maîtrisé, il l'observe d'abord sans un mot, cherche son courage à défaut d'une idée pour l'apaiser.

« J'entends bien que.. que tu ais faim, mais.. son visage tout entier exprime la négation, tandis qu'il esquisse un léger mouvement de gauche à droite, avant de reprendre doucement. T'as conscience de ce qui arriverait,.. si tu les mords. Pas vrai ? Y a des lois on peut pas.. agir comme ça. »

Même s'il sait également à quel point c'est difficile de résister à du sang humain.

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Les yeux toujours clos, ses dents se mettent à grincer. Et cela sans même forcer, juste instinctivement. Ses deux proies avaient bien fini par s’évaporer de sa vue et de son odorat prononcé, pourtant sa faim, elle, était toujours bien présente. Encore et encore. Poussée par un désir incurable si aucune goutte de sang ne venait à être déversée. Malgré toute la haine et le dégoût qu’elle éprouvait, pourtant un instant docile. Linyao, qui se laissait aller, se laissait tirer sans même contrer la moindre pression exercée par le jaune.

« Qu’est-ce qui te permet de définir que je ne peux pas faire ça ? »

À la seconde même où ses mots étaient tombée, son regard avait éclos. Happée par la réalité, elle n’aimait pas ses mots. Pas venant de lui, pas venant d’eux. Peut-être qu’ils acceptaient vivre ainsi, dans la misère et la torture, mais ça n’avait jamais été son cas. Depuis sa naissance, depuis son enfance, depuis toujours. Les efforts, elle ne les faisait pas pour elle, mais bien pour ses parents. Pour sa vie, sa véritable vie. Alors, même si de nombreuses fois elle avait entendu ce genre de parole venant d’un d’entre eux. Elle n’y arrivait pas. Non, toujours pas. Elle ne comprenait pas comment ils pouvaient accepter ça avec autant de facilité.

« Des lois dictées par des sorciers ? »

De la force que Bartolomeo disposait sur elle, Linyao l’avait à son tour, tiré vers elle. Sans doute bien plus proche que lors de son étreinte, le visage presque collé. Face à face. Avec elle, il n’y avait que peu d’espace personnel lorsqu’elle était dans ce genre d’état. Les crocs sortis, toujours haineux de ne pas avoir goûté aux sangs des demoiselles, un regard presque rempli d’envie et de désir, composé de millier d’étoiles. Presque scintillant. En vérité, ses pupilles simplement dilatées à la simple idée.

« As-tu seulement déjà goûté de leur sang ? »

Un rire jaune, presque forcé. Parce qu’à l’instant présent, même le fait d’imaginer que la douce brebis qu’était Bartolomeo Albertini, aurait déjà pu goûter de se met que les Humains leur interdisaient. Et dans avoir, pour ainsi dire, besoin pour survivre. N’arrivait même pas à lui tirer un sourire véritable tellement Linyao était énervée contre lui et ses actes.

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Des lois dictées par des sorciers, effectivement. Des lois dictées par des gens comme eux aussi, puisqu'ils n'était ni l'un ni l'autre entièrement créature. Ils étaient sorcier, Bart et Linyaoh. La force le surprend un instant, le pétrifie presque sur place lorsqu'il sent contre son corps la colère de la rose, il a la respiration qui se coupe et puis le coeur qui se serre ; comme l'impression qu'on lui brise à nouveau. C'est une sensation bien étrange pour lui qui n'avait aucune souvenir de l'avoir déjà vu saigner, un sentiment troublant qui ne cessait de s'immerger toujours plus profondément. Y avait-il déjà succombé, à ce sang humain ? Il a le regard qui dévie d'en être tombé amoureux.

« Oui.. et je le regrette, souffla-t-il faiblement. »

Parce qu'il voudrait pouvoir recommencer,
Parce qu'il comprenait, aussi.

Il y a ces souvenirs d'Amelia qui reviennent, Amelia qu'il fuit, Amelia dont le sang, pourtant, avait été d'une exquise douceur et dont la simple image suffit le faire frissonner. Puis il y a ces souvenirs qui disparaissent, et sa poitrine qui se tord douloureusement sous cette impression soudaine d'être volontairement affamé. C'est pour ça, qu'il n'avait jamais voulu y goûter.

Ça avait été si bon qu'il pourrait se damner pour retourner en voler.

« Je sais à quel point ça peut être difficile de résister, Linyaoh, mais tu sais.. il déglutit, prend un instant pour inspirer avant de reprendre, toujours si hésitant. Tu es aussi vampire que sorcière, tu ne peux donc pas ignorer nos lois. »

Il fallait apprendre à être raisonnable parfois.

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« Ahah intéressant. »

Absolument pas. Linyao s’imaginait peut-être bêtement, que si elle entrait un peu dans son jeu. Qu’elle discuterait avec lui avec simplicité. Bartolomeo finirait par enfin l’abandonner pour qu’elle puisse retourner à ses petites affaires. Parce que le problème lorsqu’elle était envieuse de ce genre de mets, elle n’arrivait que peu à se débarrasser de son envie. Mais l’évidence était telle qu’elle n’avait pas imaginer que face à l’un de ses semblables, il était sans doute capable de se rendre compte que sa faim ne serait jamais satisfaite.

« C’était ta première fois ? »

Elle aurait presque pu tomber de nue tellement elle ne s’y attendait pas. Bartolomeo Albertini avait déjà goûté du sang humain ? C’était presque intéressant, elle s’y intéresserait plus en détail une fois qu’elle se serait occupée de ses propres affaires tellement la nouvelle semblait être arrivée de nulle part. Cependant, tout dans le comportement de son cadet lui faisait comprendre que son regret était réel, qu’il en avait honte. Ou peut-être même peur.

Et soudainement sa tête tombe, s’incline vers la droite. Si rapidement qu’on aurait eu l’impression qu’elle venait de recevoir une claque qui lui avait fait perdre toute force dans son cou. N’était juste plus capable de le tenir droit comme à l’ordinaire. Son regard posé sur son visage, même si le jaune avait détourné le regard, il ne pouvait ne pas ressentir cette force qui s’échappait de son être. Linyao avait un regard posé, mais pourtant bien plus froid que d’origine. C’était d’une force, d’un jamais vue. Un regard prononcé de prédateur mit en colère.

« Excuse-moi ? »

D’une simple parole. Ce sentiment de haine qui parcourait son corps depuis qu’il était intervenu, la privant de cette chasse tant désirée. C’était tout simplement renforcé, beaucoup plus dur, beaucoup plus profond. Un mélange de toute cette négativité qui était possible d’imaginer, si ce n’était bien plus encore. Passait encore que Bartolomeo arrête l’une de ses attaques, mais jamais, non-bien jamais elle n’accepterait d’être ainsi insultée.

« Les sorciers me débectent, pourquoi le serais-je de moitié si aucun de mes parents ne l’était ? »

Elle qui ne considérait même pas cette Zheng comme une personne à part entière, mais bien pour un humain qui ne méritait pas de respirer le même air qu’elle. Le terrain venait de devenir encore plus glissant, tu ne savais pas dans quelle merde tu venais de glisser, Albertini.

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« C’était… la première fois. Je crois, oui. »

Il ne pouvait en être certain car son enfance lui faisait défaut, pourtant il avait l’intime impression que ça avait quelque chose à voir avec sa condition. Trop peu curieux il n’avait jamais demandé, se contentant de croire aux excuses que lui avaient fournis son oncle et son père adoré. Un choc, un traumatisme, la peur avait fait fuir la mémoire, effaçant la moindre petite parcelle de vie avant l’âge de sept ans. La seule chose qui subsistait restait toujours cette voix glacée et le murmure de son prénom comme un appel à la liberté. Libertà. Libertà. Libertà. Dans ses pensées les mots s’entremêlaient, mélangeaient le désir à la raison, Bartolomeo et Libertà toujours à se battre pour savoir qui aurait raison. De l’autre et de tout ça. Cette mascarade dont les mots maladroits qui franchissaient ses lèvres avaient le sens d’une résolution bien trop faible. Faible et fataliste.

Puis soudain le corps se crispe, sensation de danger imminent, la peur au ventre lorsqu’il comprend qu’elle, qu’il ne cessait d’éviter en était la cause. Il ne peut empêcher ses iris de se poser sur elle, de s’ouvrir plus grands qu’ils ne l’étaient, de s’étonner, de s’effrayer encore à la lecture de la froideur si intense de son âme. Lin avait toujours eu ce quelque chose d’inquiétant, et il avait toujours eu conscience que, ne pas l’aborder, restait pour lui la meilleure des solutions. Bartolomeo le maladroit venait de casser les oeufs sur lesquels il marchait, pourtant il n’avait toujours pas conscience du mal que ça faisait. Ni de celui que ça ferait, à elle qu’il désirait sauver, comme à lui qui pataugeait.

Elle devait le détester à présent, il en était désolé.
Tellement désolé.

Il lui avait fallu un temps pour répondre, de longues secondes pour freiner son palpitant, pour réfléchir à ses paroles et au moyen de l’apaiser. Lui qui détestait mettre à mal les autres, voilà qui était bien joué. Les lèvres bougent pour parler, sans qu’aucun son n’en sorte, elles s'entrouvrent légèrement puis se referment comme pour enfouir avec elles les vérités cachées. Ses émotions en pagaille, il ne savait vraiment plus quoi en penser.

Il avait merdé, clairement merdé.

« Je erm, une inspiration puis un souffle J’aurai pas dû te dire ça, j’suis désolé. »

Dans une volonté de ne pas l’énerver plus il tentait de temporiser du mieux possible, sincèrement désolé d’avoir pu sortir une telle chose. Il n’était personne pour spéculer d’histoires dont il ne savait rien, et c’est ce qu’il lui dit en s’excusant encore une fois.

« Je ne connais pas ta famille après tout alors… Eum. Bref... il s’embrouillait tout seul à vouloir dire tant de chose en même temps. T-tu y retourneras si je te laisse maintenant, pas vrai ? »

Parce qu’elle ne semblait pas vouloir comprendre,
il en avait l’intime conviction.

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Sans le moindre gène, elle le dévore du regard de plus en plus. Chaque seconde qui passe semblent se transformer en éternité tellement, ses pupilles ne parviennent pas à se dérober de cet être. Linyao n’avait que faire que Bartolomeo ne cherche pas à maintenir un quelconque regard envers elle. Il ne faisait aucun doute, qu’à l’instant présent, si le blaireau n’était pas qu’à moitié humain, mais bien totalement. Un peu, comme le faisait ressentir sa personnalité, tant son côté vampire semblait inexistant, elle ne l’aurait pas seulement dévoré du regard. Bien au contraire. Un acte bien plus dur, plus violent et clairement plus sanglant aurait pris place dans Pré-Au-Lard.

Et elle n’accepterait que vaguement ses piètres excuses. Maintenant qu’elle connaissait le fond de sa pensée, Linyao savait dorénavant à quoi s’attendre avec la personne qu’il était. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’une telle insulte arrivait à son encontre, mais elle avait beaucoup de mal à le considérer venant de quelqu’un qui était, du moins censé, la comprendre un minimum plus que ces saletés d’humains.

Et de sa seule main libre, elle vient attraper le visage du Poufsouffle. Il avait enfin dédaigné la regarder après tant de temps, que Linyao n’accepterait pas de retour timide. Elle tenait son visage fermement de ses doigts, jusqu’à même y planter ses ongles sans le moindre gène. Même si sa peau en venait à souffrir, son sang ne l’intéressait pas de toute manière. Pas même un peu.

**« Est-ce que tu as peur de moi, Bartolomeo. »

Alors qu’en vérité, une simple senteur de prédateur lui aurait permit de mettre les points sur les i. De savoir ce qu’il en était, de comprendre d’où venait ce semblant de courage qui l’incommodait dans ses instincts de vie et de survie. Linyao maintient sa force dans la main, l’un de ses crocs qui vient mordre sa propre lèvre sans pour autant arriver à la faire saigner. Son odorat bien assez aiguisé, prédateur connaissant les peurs et les envies de ses proies. Mais tout malheur se rejoignait malgré autant de plaisir, il n’en serait jamais un pour elle. Du moins, pas avant bien longtemps.

« Tu sais très bien ce qu’il en serra. »

Ses crocs bien mis en évidence, comme un sourire manqué.

« Alors même, pourquoi te sens-tu si concerner par mon sort ou mes actes. »**

Un premier genre de gargouillement qui fait surface, brisant leur sordide rencontre.

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Une grimace à peine née au contact de ses ongle dans sa peau, l'inconfort total d'un visage qu'il ne pouvait plus tourner, crispé parce qu'elle le tenait fermement. Linyaoh avait cette sauvagerie dans les yeux que lui même ne saurait jamais avoir, elle avait la colère et la folie, pourtant, pourtant vous savez ; il les trouvait vraiment très beaux, ses yeux. Puis elle lui avait demandé ce qu'il aurait voulu ne jamais entendre. Est-ce que tu as peur de moi. Il en aurait tremblé s'il avait pu, mais à la place il avait bafouillé, les mots perdus et mélangés quelque part sans qu'il ne sache les retrouver.

« Oui. Euh. Non. Enfin je. C-C'est pas... Vraiment ça. »

Il y avait de ça et d'autres choses aussi. Je n'ai pas peur de toi, allait-il lui dire conscient que ça n'était qu'une infime partie de la vérité. La vérité, la vraie, c'est que Linyaoh l'intimidait plus que de raison, que Linyaoh, sa présence à Linyaoh, son envie de sang presque mortelle, tout ça lui arrachait des frissons. La vérité c'est qu'il avait peur de ce qu'elle représentait, de ce monstre à ciel ouvert alors que lui renfermait tout à l'intérieur. Il en avait peur oui. Mais pas d'elle, pas de Linyaoh. De tout ce qu'il y avait autour et qui forgeait son identité, mais pas elle. C'était beaucoup trop difficile à expliquer pour lui, alors il avait préféré se résigner.

Sans le lâcher elle énonce ce qui n'est plus un fait à démontrer, et il a l'air si triste et si inquiet Bartolomeo, qu'il n'en a même plus la force de parler. Il le faudrait bien malgré tout, au moins pour s'expliquer. Cependant c'est un son étrange qui vient le couper dans sa lancée, venu tout droit de l'estomac de sa camarade. Il a un sourire qui se dessine, pas très grand ni moqueur, un sourire qui lui ressemble à vrai dire. Une esquisse presque attendrie.

Ainsi elle avait faim.
Mais ça n'est pas le genre de faim qu'un demi vampire pouvait gérer seulement avec du sang, car il avait eu ouïe dire que les vampires ne... gargouillaient pas. Du moins, pas comme ça.

« Suis-moi, allons manger quelque chose. »

Bien qu'il sache à quel point la nourriture pouvait leur paraître fade, même à eux, ils en avaient besoin. Sans la lâcher il avait décidé de l'attirer à sa suite sans vraiment lui laisser le choix. Peut-être qu'il parviendrait plus aisément à lui expliquer ses sentiments, vu comme ça ?

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Était-il même incapable de mettre des mots sur ce qu’il ressentait à son égard, incapable de savoir ce que son instinct lui dictait lorsqu’il était face à elle ? Linyao n’arrivait même pas à concevoir qu’un vampire, qui possédait bien plus d’avantage qu’un simple et fragile être humain, puisse être à ce point capable d’un tel manque de confiance en lui. C’était déplorable et tout autant pitoyable. Alors sa main le retenait d’un coup avec un peu plus de force, tandis que son regard le dévorait bien plus encore à la suite de ses mots. Et la vampire avait fini par abandonné son visage après cette révélation inutile, elle l’avait lâché avec force, presque balancé vers la droite comme si Linyao avait cherché à s’en débarrasser. Parce qu’elle n’en voyait plus aucun intérêt.

Et ce gargouillement soudain l’énerve, se sent trahis par sa propre personne. Elle avait pourtant souhaité détruire à tout jamais ce qu’elle n’acceptait pas, cet élément qui parfois la trahissait. Ce sens qui l’accommodait sans même qu’elle ne connaisse son utilité. C’était une forme de rejet, car Linyao ne pouvait simplement pas avoir cette part qu’elle n’acceptait pas chez autrui. Son propre corps qui finalement, se jouait d’elle avec une trop grande facilité. À vrai dire, Linyao aurait pu passer outre, comme bien souvent. Ignorer l’immondicité, reste dans son élément. C’était ce qu’elle faisait d’habitude.

Sauf qu’elle n’était pas seule, elle était face au détestable inconscient. Celui qui, en somme, faisait semblant de savoir et de s’être concilié avec ses deux bouts. Et il ne lui avait fallu qu’une seule seconde pour se rendre encore plus exécrable aux yeux de la Serdaigle. Il avait ce sourire, ce sourire bénin qui s’était dessiné sur son visage à la seconde même ou le bruit avait retenti de son ventre. Linyao détestait les sourires, surtout les siens, qui avaient cette caractéristique si particulière. Celui de la mettre en rogne pour un rien. Si ce n’est, que l’on pouvait dire que rien ne, c’était passé avant, bien entendu.

« Tu sais te rendre détestable, finalement. »

Une remarque à l’apparence calme, qui pourtant avait traversé ses lèvres à la vitesse d’une balle de pistolet. Des paroles censées et bien plus réelles qu’elle ne l’aurait imaginé, car jamais Linyao n’aurait pensé qu’un autre vampire soit dans l’idée de lui faire manger les pires atrocités qui existaient sur cette Terre. Alors lorsque Bartolomeo avait commencé à l’attirer, elle avait tout fait pour se libérer. Tirer son bras de toutes ses forces pour en être enfin libéré et peut-être, pouvoir se nourrir comme elle l’entendait. Mais sa faim était bien trop destructrice pour pouvoir espérer combattre la force d’un autre de ses semblables.

« Au point même de gagner le courage nécessaire pour m’empoisonner. »

Et le pire, c’était qu’elle ne rigolait même pas. Mais ce n'était pas pour autant, qu'elle allait abandonner.

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Il aurait préféré qu'elle se décide par elle-même à le suivre sans qu'il n'ait à la tirer comme il le faisait actuellement. Bartolomeo avait beau être doux dans son geste pour ne pas la brusquer, la fermeté qu'il mettait dans sa main sur son poignet le gênait, c'était un mal nécessaire pour ne pas la laisser fuir, mais ça ne lui ressemblait pas. Il avait toujours détesté forcer les autres après tout. C'est pourquoi il ne comprenait pas son propre geste, cachant ses réflexions sous un regard variant entre sérieux et tendresse, il se sentait comme un grand-frère ou quelque chose comme ça, un sauveur un peu idiot pour tenter de libérer la moins coopérative des princesses. Si tant est que Linyaoh pouvait être comparée comme telle, ce qui n'était absolument pas le cas.

« Je ne cherche pas à t'empoisonner, Linyaoh, au contraire tu verras ! »

Sa poigne ne se défait pas malgré les protestations et l'aura menaçante de sa partenaire, il ne saurait renoncer maintenant à ce quelque chose qu'il juge important, ce petit, tout petit quelque chose qui se passe tout au fond de lui et dont il ne comprend pas réellement le fonctionnement. C'était un peu pour lui qu'il réalisait tout ça finalement, parce que s'occuper des autres restait ce qu'il savait encore faire de mieux. Il avait l'air heureux, laissant son esquisse s’agrandir un peu plus lorsqu'il pu voir enfin la petite auberge qu'il recherchait. L'intérieur paraissait miteux et le regard désagréable de ces habitués imbibés d'alcool sur eux le rendait terriblement mal à l'aise, néanmoins avec l'habitude il avait apprit à les ignorer. C'était encore le mieux à faire pour ne pas s'attirer d'ennuis.

« Ne fais pas attention à eux... Ils, enfin..., encore et toujours balbutiant, il cherche ses mots sans savoir trop quoi dire, abandonnant finalement pour l'inviter à le suivre, viens plutôt par-ici, c'est la meilleure place pour savourer un bon repas. »

Quelques pas encore jusqu'au fond de la salle, près de cette fenêtre contre laquelle il avait prit l'habitude de se poser depuis qu'il avait découvert l'endroit. Les murs étaient décrêpis et la pièce sombre ne dégageait rien de vraiment agréable, il y avait quelques pots de fleurs pour agayer un peu l'espace cependant et tout était vraiment très propre. Il s'agissait d'une petite auberge qui faisait aussi restaurant, bien moins célèbre et populaire que les Trois Balais, mais dont la nourriture ravissait à chaque fois ses papilles. Il sentait sur sa langue des tas de saveurs différentes, contrairement à ce qu'il avait l'habitude de manger ailleurs, c'est pourquoi en général faisait au mieux pour s'y rendre au moins une fois par semaine -quand l'école ne se faisait pas attaquer par tout un tas de choses étranges, incompréhensibles et vraiment trop effrayantes bien sûr.

Un regard qu'il porte sur la rose, elle n'a vraiment pas l'air contente mais il espère que ce repas la calmera; car Linyaoh n'avait actuellement absolument rien de rassurant.

« ... Si je te lâches, tu me promets de ne pas t'enfuir ? »

Il voulait essayer de lui faire confiance pour mieux pouvoir lui exprimer ses sentiments. Alors il espérait bêtement quelque part qu'elle comprenne et lui accorde encore un peu de son temps. Il voulait essayer de s'expliquer, c'est pour ça qu'il semblait tellement hésitant, le regard fuyant et l'esprit en ébullition de temps de réflexions. Il n'avait toujours pas lâché son poignet et soupira lorsqu'il s'en rendit compte.

« Écoute... C'est pas simple pour moi de t'expliquer les choses, alors erm... Je m'suis dis que te montrer pouvait être pas mal aussi. Tu veux bien au moins essayer ? »

Tu veux bien me faire confiance pour cette fois ?
Certainement pas.
Mais il continuait d'espérer, ses iris s'accordant aux siens avec beaucoup plus de volonté qu'auparavant.

Feat @Linyao Zheng love