c'est dans l'ombre des sourires, la tendresse de joues qui se plient, les yeux qui brillent très légèrement, le nez qui se fronce qu'on devine l'humanité et ses tréfonds : dans les détails imperceptibles qu'on sait que la personne en face ressent.
l'on dit qu'il n'y'aura jamais assez de mots pour faire vibrer les cœurs et qu'il suffit parfois d'un éclat de rire pour déclencher des torrents d'euphorie - mais ulysse n'a toujours eu que le son de sa voix.
il y'a des nuances du langage qui n'existent pas sur les minois et on le pense souvent apathique car ses mots sont secs, qu'il le serait bien moins lui, avec de jolies pattes d'oie dans le coin des paupières : c'est cruel, terriblement cruel !
demandez donc à un sourd de décrire une chanson, à un aveugle de conjuguer les couleurs.
dans ses premiers temps l'enfant a décidé qu'il serait rebelle, qu'il aurait la révolte et le poing levé et qu'il crierait assez fort pour se faire entendre. que s'il ne pouvait pas se faire comprendre par des sourcils froncés, il ferait porter ses syllabes.
à neuf ans, à défaut de savoir sourire il savait plaidoyer en la ferveur de ses sentiments.
la jeunesse patibulaire s'est peu à peu métamorphosée en quelque chose de plus rancunier, avec l'aigreur de ceux qui ont trop vécu : l'insouciance n'est plus et demeure scellée sous sa cape de sorcier.
ses pas sont grands sans être hâtifs, il déambule sans jamais danser et c'est suffisant pour intimider les plus curieux. il tonne, il impose le silence car il a trop parlé ; ulysse est fatigué d'exister en prose.
pourtant de cette époque qui semble lointaine il a gardé les flagrances de l’honnêteté, il s'y baigne sans vraiment se soucier des douleurs semblables à celles des éclats de verre qui se glissent insidieusement sous la peau - il n'y'a pas plus douloureux que la vérité mais rien de plus bienveillant à la fois.
il ne croit pas à la douceur caramel dès les premiers instants.
( peu paraître sec ; discret ; sauf quand il prend la parole ; parle fort, clairement, la diction distincte ; maudit ses regrets ; bienveillant ; grognon ; grincheux ; déteste laisser ses problèmes en suspens ; semble peu affecté par ce qui l'entoure ; l'est pourtant énormément ; prend les devants s'il le faut ; du genre à taper sur les doigts de manière paternaliste ; compréhensif ; roulerait des yeux bien trop souvent s'il le pouvait ; son masque est un masque magique ; qui ne possède que deux expressions, :( et :) ; sinon il n'y'a que des trous creusés pour qu'il puisse voir s'il ne décide pas de faire apparaître la bouche ; ses cheveux sont toujours coiffés/décoiffés ; retire son masque pour manger ; déteste l'attention malsaine qui est portée à son visage ; ou plutôt l’inexistence de son visage ; qui semble être une surface floue, gommée, irréelle ; il y'a pourtant du relief quand on passe ses doigts ; vous pensiez qu'il mangeait comment ; grande asperge ; 1m96 ; poigne ferme ; qu'il n'a pas peur d'utiliser si besoin ; sa violence aussi, est sèche ; se mêle de ce qui ne le regarde pas ; surtout quand la situation lui semble injuste ; ne parle pas de lui sciemment ; se moque des conventions sociales, surtout entre élèves ; se moque de pas mal de choses en fait, surtout des attentions mièvres et surfaites ; fait des crises de panique dans sa chambre ; est d'une humeur terrible quand on touche ses affaires ; va droit au but ; n'a pas la fibre artistique ; adore voir celleux qui sont capable de produire quelque chose de le faire ; très vite agacé par la fausse modestie ; secrètement corruptible ; avis changeant ; même si assez renfrogné en général ; a l'impression de ne pas servir à grand chose ; aime réparer les vieux objets ; ne craint pas vraiment les conséquences de ses actes ; pragmatique ; désabusé ; acide sur certains sujets ; n'aime pas être mis en-dehors de sa zone de confort ; aka changer ses petites habitudes ; ne retient pas bien les prénoms ; n'aime pas son prénom ; mais déteste les surnoms encore plus ; aime bien les fêtes ; et les choses un peu kitch ; n'en a pas honte ; mais n'aime pas qu'on l'utilise pour se moquer de lui ; a parfois des mouvements brusques à l'égard des autres ; mais peu tactile ; répond une fois aux questions ; parle aussi bien le français que l'anglais ; a un accent français un peu marqué toutefois ; et s'agace si on le fait répéter ; surtout si c'est à propos de sa malédiction ; manque de confiance vis à vis du regard des autres ; ses compliments sont naturels ; mature ; rit pour de petites choses toutefois ; aime plus les animaux qu'ils ne l'aiment)
+ est né sans visage visible, ses grands-parents lui ont toujours dit que c'était parce que sa mère n'était pas quelqu'un de bien
+ a grandi chez ses grands-parents en france, pendant que sa mère travaillait en angleterre
+ mère qu'il voyait régulièrement, mais toujours de manière très courte
+ a eu des cours à domicile, pour des raisons évidentes
+ il entendait souvent ses grands-parents et sa mère se disputer
+ il a vite appris que la raison la plus plausible de s'il n'avait pas de visage c'est que sa mère avait trompé son ex-mari avec son géniteur : elle était obsédée par les moldus
+ alors il a fait en sorte que son fils ne puisse pas s'intégrer parmi lesdits moldus en employant une malédiction puissante, sûrement en payant un sorcier bien plus puissant que lui
+ était un enfant difficile avec sa génitrice et un adolescent condescendant à son égard plus tard
+ a beaucoup souffert de ne pas pouvoir transmettre ses émotions par des expressions, a eu de longues périodes de mutisme ou de parlote incessante, d'un extrême à l'autre
+ en a toujours beaucoup voulu à sa mère qu'il appelle par son prénom, responsable de tous ses mœurs à ses yeux
+ n'a pas eu beaucoup de compagnie mis à part les familles de sorciers que fréquentaient ses grands parents
+ a passé beaucoup de temps dans le jardin et le sous-bois
+ a reçu son masque magique à ses neuf ans, offert par ses grands-parents et fait pour lui spécialement : un petit bijou qui obéit à ses pensées pour varier entre les trois expressions (neutre, triste et sourire)
+ avait du mal avec les gens de son âge avant, ça s'est amélioré à l'école magique
+ fils unique, il grandit tout seul jusqu'à ce que sa mère reçoive la lettre pour poudlard pour ulysse, étant anglais
+ la meilleure nouvelle de sa vie, jusqu'à ce qu'il se rende compte que même parmi les sorciers il serait perçu bizarrement
+ quand même la meilleure chose de sa vie
+ elle était plutôt indifférente à cette nouvelle, le plus qu'elle lui ait dit c'est "c'est bien mon chéri"
+ son grand-père voulait qu'il aille à beauxbâtons mais ulysse a préféré poudlard, son école assignée
+ ne voit sa mère que pour les choses formelles maintenant, il considère ses grands-parents comme ses tuteurs
+ sa mère lui envoie souvent des lettres ou elle lui raconte qu'elle va bien, ses aventures et ses déboires dans le monde moldu
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angélique a toujours été amoureuse de l'humanité. pure, intacte, imberbe et sans travers : la candeur et le vice à la fois mêlés, l'ignorance touchante de ceux qui ne savent pas plus loin que leurs propres frontières.
elle enviait la grâce d'aphrodite. elle avait ce petit charme certes, joli comme un coeur l'on disait, angevine de part ses boucles blondes et son minois en coeur : oui elle était chérubine à défaut d'être divine.
des formes bien pleines et des poignées d'amour, un joli sourire intact. toute prête à aimer.
elle semblait venue d'un autre temps et pourtant c'était dans la luxure contemporaine qu'elle trouvait les plus beaux vêtements, sa couronne d'épines était faite de néons. ses rois portaient des t-shirts floqués de noms de groupe de rocks connus et avaient comme parfum leur sueur mélangée à un surplus d'onéreux chanel ou jean paul gautier, quand on goûtait leur peau on sentait sur les papilles la saveur acide de l'artificiel.
c'était de ça qu'elle était éperdue, l'angélique. de l'interdit qu'on lui avait toujours posé car son père percevait en elle ce qu'il n'a jamais été - de sang sorcier sans l'être, c'était l'ignominie qui avait coulé sur son visage peu importe à quel point ses géniteurs avaient pu l'aimer lui. il n'était pas complet mais il le fut quand ils reçurent la lettre pour leur jeune enfant.
on l'a couverte de cadeaux, ce jour-là. sans qu'elle ne puisse expliquer pourquoi. sans qu'elle puisse les apprécier réellement, il ne lui manquait rien mais elle avait la joie ingénue d'apprécier les offrandes sans y percevoir leur couche collante qui s'accrochait à son épiderme.
elle était prise au piège dans le jeu de l'affection et de l'attente.
angélique ne devait pas décevoir.
elle préférait le monde moldu, l'univers transi comme on observe des petits êtres, des créatures venues d'autre part. on l'avait forgée sorcière mais elle voulait se forger tout autrement même en sortant de beauxbâtons. rien ne lui suffisait et elle criait à l'inconnu, elle en était avide que ça en devenait obsessionnel ! elle était déjà presque mariée, donnée à des bras qu'elle connaissait. un petit ami occasionnel et bien sorcier de son espèce avec qui il serait bon de se marier et il semblait fréquent, même pour les non-nobles, que chez les sorciers il n'y'avait pas que l'amour en pilier des unions.
elle s'est laissée marier à ce futur ambassadeur, reluisant de toute sa générosité : un gentilhomme bien apprécié par les parents et surtout par son père.
l'intrépidité qui coulait dans ses veines comme une deuxième nature n'avait pas de fin et s'éternisait dans sa langueur, et son mari qu'elle pensait stupide et facile à berner ne l'était pas : il savait qu'elle voyait d'autres hommes et qu'elle était éhontée de partager leur couche. Il était impuissant face à la ferveur de son aimée.
leur relation avait été toujours purement platonique mis à part dans leur jeunesse où ils s'étaient entremêlés pour quelques passions éphémères. elle ne voulait plus et c'était son droit de sangloter dès qu'il l'approchait : c'était terrifiant, elle voyait en lui des attentes qu'elle a toujours fui.
elle ne l'aimait pas.
et pourtant elle devenait disgracieuse, son ventre grossissait et elle avait des caprices inattendus ; il fallait bien que cela arrive et quand dans ses folies, elle ignorait par insouciance.
quelque chose grandissait là.
la claque s'étala en plein repas quand elle lui annonça, le voilà déshonoré, bafoué de son honneur : elle ! elle, sa femme et même si cela faisait longtemps que plus grand chose ne les unissait, elle aurait dû s'affairer pour que des choses comme celles-ci n'arrivent pas.
il avait la fierté, déplacée ou non, de refuser d'élever un enfant qui n'étais pas le sien ; il y'avait toutefois des larmes et des hurlements en réponse à ces proliférations, des mains apposées sur le ventre comme pour protéger cette toute petite chose, preuve de l'adultère et des pêchés.
l’on pouvait nommer ça les râles de l’agonie.
cet homme-là oui, trop bon mais trop cruel, victime de ses propres passions destructrices, vociférant de son agonie d’aimer le vide, avait la revanche sévère.
elle n’a jamais su si c’était lui le responsable direct. elle ne le pensait pas capable d'une telle force ou d'une telle haine.
quand ulysse naquit, il était dépourvu de visage. pouvait-on dire qu’il était défiguré par l’amour maternel ?