yelling intensifies { C A L E B }

T’as grandi avec ta mère.
Juste elle.
Ton monde, ton tout.
Ton point de repère, cette ancre.
Toujours là à tes côtés.
Juste vous deux.
Depuis qu’il est parti.
Tu savais même pas pourquoi.
T’as jamais vraiment vu son visage.
C’est arrivé bien trop tôt.
Juste une vague silhouette dans tes souvenirs.
Mais pas de nom dessus, et encore moins de papa sur cette forme.

Forcément ta mère, ça l’a atteinte.
Enfin selon les autres.
Pour toi elle restait forte.
Mais ton amour pour ta mère, il t’aveuglait mon petit Caleb.
Elle a juste tout arrêté quand il a tout quitté.
La magie, le travail, tout ce qui lui rappelait lui.
Tout ça pour toi.
Parce qu’elle allait pas te laisser seul.
Trop renfermée pour les autres.
La folle qu’ils l’appelaient dans le coin, à l’école, dans la famille.
Ça, tu l’as jamais supporté.

Et leurs rires de ces gamins dans la cour qui résonnaient.
Résonnaient entre les murs.
Dans ta tête.
Tu voulais les faire taire.
Oh oui que tu le voulais.
Et tes poings se sont serrés.
Tu t’es emporté, laissé couler sous cette vague d’émotions qui te submerge.
Tu sais pas gérer tout ça Caleb.
T’as jamais sû.
Et ton poing qui s’est écrasé sur son visage.
Ça a déraillé.
C’est parti en vrille.
Tout ça parce que tu sais pas prendre sur toi.
Tu t’es fait reprendre.
Forcément.
Tu t’attendais à quoi ?
Pas des fleurs en tout cas.

T’as grandi dans ce monde que tu trouvais pourri.
Entre ces foutues railleries et le jugement.
Le petit chéri à sa maman.
Ptet bien, mais en attendant tu lui avais jamais cassé du sucre sur le dos.
Toujours l’air triste et peinée quand elle venait te chercher à l’école.
Après une énième bagarre.
Sous le regard des autres parents.

Mais ce monde là il a bien changé quand tu as eu ce courrier.
Elle ne l’avait pas caché.
Non.
Soigneusement posé sur ton lit.
Elle allait pas t’interdire ça.
Elle ne pouvait pas et surtout ne voulait pas.
C’était nouveau.
C’était tellement différent de tout ça.
Ta mère t’avais juste dit “ Vas-y Caleb. Tu te feras des amis. Ça te fera du bien de changer d’air .”

Et toi, t’as foncé.
Tu es parti pour voir tout ça. Tout ce qui était nouveau.
Tu t’y es plu presque aussitôt.
Ça te changeait en tout point.
C’en était bien trop plaisant.
Tu n’arrivais plus à t’en séparer de ce que tu avais ici.
De cette deuxième maison que tu t’étais faite.
De tout ce que tu avais pu voir de nouveau.
C’était magique.
C’était devenu ton nouveau monde tout ça.
Une autre partie de toi.