[FLASHBACK] oh i've been shaking ♦ Dovenneth

Dove A. Tudor

C’était déjà la fin décembre. Noël est passé, et tu avais eu la chance de fêter cette année avec toute ta famille en plus de ton amoureux. Une partie de toi avait encore du mal à croire que tu puisses te faire aimer par quelqu’un n’étant pas de ta famille, ça n’était jamais arrivé auparavant, pas comme ça. Et autant dire que ta relation avec Kenneth était trop parfaite pour que tu aies à te plaindre de quoi que ce soit. Les questions étaient inutiles, futiles. Tout était naturel avec lui et tu appréciais tellement de pouvoir rester toi-même en sa présence et d’être aimée comme telle.

Tu sortais tout juste de la chambre de ton jumeau, gambadant presque dans les couloirs au rythme de la musique qui provenait des murs de ton antre où devait se trouver ton brun. Un sourire se dessine sur tes lèvres à cette pensée et tes yeux pétillent de joie à l’éventualité de le retrouver quelques instants plus tard. Toute légère, tu pousses silencieusement la porte et l’observes quelques instants, bercée par la douce mélodie qu’il chantait comme s’il était dans une bulle. Et pourtant, c’était comme s’il la chantait pour toi.

Sur ta commode près de l’embrasure de la porte trônait un appareil photo dernier cri acheté pour ton anniversaire en juin dernier. Autant dire que tu n’as pas pu résister.
Tu ouvres l’appareil et le braque sur le visage de ton petit ami, prenant quelques clichés alors qu’il était encore dans sa chanson, dans la beauté de son monde. Tu fermes la porte délicatement, veillant à ne pas le sortir de son mutisme musical, et immortalise à nouveau un portrait de Kenneth. Tu te mordilles la lèvre en fixant le résultat sur le cadre de la caméra, jusqu’à ce que tu sentes son regard, ce regard sur toi. Ton regard se lève pour rencontrer le sien, coupable, et tu rigoles doucement en l’entendant réclamer une photo de toi en retour.


Tu te mets déjà à prendre des distances, espiègle, dans cette grande pièce qu’était ta chambre. Autant jouer le jeu jusqu’au bout et prendre de l’avance sur lui pour garder l’appareil photo et le pouvoir qui allait avec. Pour confirmer ta position, tu prends une nouvelle capture de sa personne en riant, te plaisant à l’immortaliser torse nu affublé de son instrument favori.

Dove A. Tudor

Il était trop calme, beaucoup trop calme. Sa joue se creuse de cette fossette qui laissait présager un mauvais coup. Pourtant, tes prunelles sont fixées sur ses doigts qui caressent les cordes de la guitare avec délicatesse pour créer les notes d’une musique de film à suspense. Tu te laisses emporter, comme à chaque fois qu’il joue, et ce, malgré l’ambiance maligne dans la pièce. Tu ne peux faire autrement que de te faire transporter dans son monde où la musique devenait pure magie à tes oreilles, résonnant en écho dans ton cœur.

Trop vite, cependant, la mélodie cesse et tu te retrouves face à un requin humain. Éclatant de rire, tu réagis promptement, habituée à la course à force de jouer avec tes frangins, et esquive tout juste l’un de ses bras pour la forme, tes pieds nus foulant le sol pour marquer une distance qui serait rapidement rattrapée par le jeune homme.


Malgré les touches dramatiques dans ta voix, tu éclates d’un rire franc en t’enfuyant à nouveau de Kenneth. Tu savais qu’il finirait par gagner, il le faisait toujours en fait, tu n’avais jamais su lui résister. Et au fond c’était mieux comme ça, parce que tous les jeux du monde ne valaient en rien ses douces lèvres sur les tiennes, la chaleur de son torse si bien sculpté et la tendresse de sa voix.
Ton souffle est court, ta poitrine se soulevant à un rythme irrégulier suite à ta course pour lui échapper, mais tu sais que même sans action tu aurais cette respiration près de lui, contre lui.
Tu te laisserais attraper, comme toujours, juste pour avoir la satisfaction d’être dans ses bras.


Et ne me laisse jamais partir.

Dove A. Tudor

Toujours dans le jeu, toujours à la course. Les bras t’emprisonnent brièvement, mais jamais assez longtemps, jamais assez pour t’empêcher de repartir, de séparer tes barreaux qui te bloquaient la route. La chaise qui tombe au sol dans un claquement sec a de quoi vous ramener à l’ordre et son affirmation si simple te rappelle la présence de ta famille et des elfes de maison non loin qui pourraient effectivement se faire surprendre par un tel bruit.

Un gloussement s’échappe de tes lèvres fines, vite remplacé par un éclat de rire. Si pur.


Tu te rapproches de lui en maintenant une certaine distance, légèrement essoufflée mais pas bête au point d’oublier votre jeu et la course qu’il impliquait. Il serait bientôt temps qu’il t’attrape, et tu lui laissais une petite chance par cette proximité qui n’aurait peut-être pas dû avoir lieu. Au fond, l’important ce n’était pas de gagner mais de terminer entre ses bras musclés qui te faisaient sentir en sécurité.


Mais toi, n’oublie pas de m’attraper. Tu te retiens d’ajouter ta commande, certaine que lui intimer un tel ordre reviendrait à capituler et tu n’étais pas du genre à abandonner.