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comme s'il en pleuvait + kahina

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comme s'il en pleuvait + kahina Jeu 1 Nov - 23:35

moi j'ai fait le rêve éveillé qu'il existe de beaux lendemains
ce n'est pas au nom des rendez-vous sentimentaux que vous vous retrouvez ni pour la beauté des grandes déclarations ; vous avez le coeur creux pour l'un et pour l'autre, le ressentiment étant un fossé de colère entre vous.
il est patient et a l'attrait du silence, à dix-sept ans il est quiet et déjà sage d'apparence. les mains dans les poches de son pantalon bien taillé, la chemise crème et le pull en laine floqué il a l'apparence de ces enfants graciés qui n'ont pas à craindre la pluie ou le vent. il y'a le masque délicatement posé sur son visage qui vient gâcher la toile et tout le reste semble bien fade ; le regard accroche et ne veut pas s'en aller, peu importe comment il est habillé.
ulysse, à défaut d'en être une, a le goût des belles choses et aime s'en apprêter. ça le rend plus appréciable qu'il dit. mais il sait ! il sait que peu importe sa mine, peu importe la qualité des textiles, tu n'en as que faire, enfin il croit deviner et ça un aspect fatiguant la lutte.
quelque chose qu'il n'aimerait pas avoir avec quelqu'un comme toi.

il se frotte les mains, observe les gens passer sans jamais adresser un mot et n'a que faire de ton absence et puis si tu arrives - tu seras là et puis c'est tout. il s'y fera.

c'est quand il te voit arriver qu'il ne peut pas nier que tu es belle et qu'habituellement le solaire de ta maison te sied bien - mais lui d'habitude particulièrement franc a la gorge bloquée par ton absence.
votre relation est née de l'obligation auquel il s'est plié sans rechigner, il est né avec l'idée qu'on ne voudra jamais de lui et se savoir en ta compagnie une fois que vous serez assez vieux - ça viendra vite ! - ne le désespère pas.
il s'est fait à l'idée.
il ne s'est jamais senti réellement objet et il sait que s'il s'était opposé fermement son grand-père se serait opposé à l'arrangement mais ulysse a fini ses mutineries familiales, on le décrit doux comme un agneau.
il ne te salue même pas qu'il commence à ouvrir le lieu qui ressemble à une petite bulle excessivement sucrée, une petite bulle qui menace d'exploser quand deux êtres immensément existants comme vous entrent.
il ne fait pas de commentaire sur ton retard et sans amusement, te laisse passer devant lui.
salut.
qu'il prononce quand tu passes devant lui.
je sais que y'a mieux comme lieu, mais ça fera bien pour nos familles.
puisque vous êtes le résultat d'un artifice sublimé par la richesse et la coquetterie, il faut un lieu à la hauteur de toute cette hypocrisie.
tu veux t'installer où ?

il n'y'aura jamais assez de place pour vous.
BY MITZI
Kahina Mbengue
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Re: comme s'il en pleuvait + kahina Ven 2 Nov - 18:37











vibrations passagères, désagréables quand elle te parvienne à l'oreille. ça tourne, ça tangue, ça pulse un instant puis d'un coup, plus rien. kahina se tourne puis se retourne, cachée sous un pan de couette démesurément grand, si grand qu'il l'engloutit presque autant que ses songes. puis d'un geste dépourvu de zèle, elle saisit son téléphone, ouvre la première notification qu'elle y croise, prend le temps de lire le message, de répondre et puis repose l'objet qu'elle maudit aussitôt. ça devait être si agréable du temps où il n'y avait pas de sms. pouvoir rester pieuté oklm alors qu'on est censé être ailleurs sans se le faire rappeler dans la minute. en l'occurrence elle a déjà bien dépassé le quart-d'heure de retard. elle finit donc par se lever, s'affaire quelques minutes à redonner un peu de prestance à ses cheveux en bataille et enfile une des robes présentes dans sa penderie ainsi que le premier manteau trend qu'elle attrape sans oublier de prendre un foulard. une fois vêtue convenablement, elle s'empresse de quitter le château, direction pré-au-lard, direction son nouveau devoir.

ce devoir porte le doux nom d'ulysse, métastase entrée sans prévenir dans sa vie. on le lui a déposé comme ça, du jour au lendemain, sans mot d'excuses et sans joli ruban. et c'est à ce dernier qu'elle s'est empressée de répondre par un mensonge brodé à la va-vite comme on en trouve très probablement sur justifier-son-retard-spécial-sorcier.com. pourquoi ? sans doute parce qu'elle trouve préférable de siffler un bobard à son futur compagnon de vie plutôt que de lui dire qu'elle n'a pas envie de le voir, que la simple vue de sa silhouette lui est insupportable, qu'elle ne se fait tout simplement pas à l'idée et que ça l’écœure que lui puisse s'y plier avec la souplesse d'un bambou. depuis l'annonce par lettre de sa famille, la jeune femme à la peau tannée par les caresses du soleil a l'impression qu'elle s'enfonce encore un peu plus et qu'on lui arrache les derniers rayons de liberté qu'elle entrevoyait jadis. elle se voit encore perdre quelque chose et elle ignore si elle va pouvoir encore longtemps supporter de se vider à petit feu. elle en a marre qu'on lui prenne tout, marre de tenter de se reconstruire, de recoller les morceaux et d'en rajouter, d'en agglutiner au point qu'il n'y ai plus la place de pleurer.

marée haute.
marée basse.

cet océan d'émotions qui la submerge se fiche de tout, il prend la houle à contre-sens. elle se dit que malgré ses récents efforts pour quitter les normes dans lesquelles on l'enferme depuis toute petite, rien n'a vraiment changé. elle est toujours là, à répondre aux exigences de ses parents par un assentiment. elle baigne encore dans la contrainte  et reste un petit automate qu'on commande à distance.  on prend des engagements qui concerne sa personne alors qu'elle est à l'autre bout du monde, incapable de répliquer, d'enfin pouvoir dire non. et elle est en rogne aujourd'hui. encore une chose qu'on lui arrache, une chose qu'on lui vole, une chose qu'elle s'imaginait pouvoir garder pour elle et donner le moment propice. mais cette fois c'est différent, c'est son cœur qu'on lui prend, c'est son amour qu'on scelle dans un bloc de béton. un nouvel engagement, un nouveau maillon de chaîne dont elle ne pourra jamais se défaire.

elle finit par arriver devant le lieu de rendez-vous et bien qu'elle ait rudement envie de tourner les talons, elle continue d'avancer vers la grande et svelte silhouette qui patiente probablement depuis seize heure devant l'entrée du salon de thé. une fois à sa portée, elle lui adresse un  bonjour  de circonstance, n'attendant pas le sien avant de passer la porte du lieu qui s'avère être des plus minuscules et qui dégage une coquetterie palpable du bout des doigts. du rose à perte de vue, des nappes jusqu'au fond des tasses. une atmosphère bonbon-princesse, un goût de sucre qui lui remonte en bouche et qui ne s'accorde que trop bien avec son ensemble pastel. parfait pour leurs familles, elle acquiesce, il n'aurait pu trouver mieux. elle n'a plus qu'à teinter ses mots de miel pour faire partie intégrante du décor. effectivement c'est bien choisi, quel sens de la mise en scène. divin simulacre, tout comme eux.

par galanterie ou dilemme, il lui laisse le choix de la table et elle opte rapidement pour celle dans le coin où elle semble apercevoir un semblant d'espace pour les jambes, ce qui il faut l'avouer est plus que souhaitable pour tout deux. elle se dirige donc là-bas, slalomant entre le mobilier qui l'en sépare. je vais prendre la place côté coin, histoire que tu ne te prenne pas la poutre à la minute ou tu seras tenté de bouger. si ça te convient. c'est mieux, elle croit. puis le coin c'est bien. dans le coin, elle a cette impression que si elle se fait assez petite, elle pourrait disparaître.

elle prend donc place autour de cette micro table digne des contes de fée, se rendant compte une fois assise que tout est bien trop serré. la table, les chaises, eux. à ce moment, elle voudrait que tout soit beaucoup plus loin. c'est donc en tâchant de retenir une remarque déplaisante qu'elle se met finalement à fixer la carte énumérant les diverses saveurs disponibles. elle n'a pas vraiment l'habitude de ce genre de lieu, ni des thés so british proposés et autant dire que ça ne l'emballe pas vraiment. alors au lieu de choisir, elle profite de l'instant pour jeter un bref coup d’œil en direction du gryffondor.

d'ulysse elle a tendance à ne voir que le négatif, ses prunelles biaisées par bien des rancœurs. elle qui serait capable de trouver des couleurs scintillantes partout doit se faire violence pour ne pas laisser sa subjectivité envahir ses pensées dès qu'il s'agit de lui. elle essaye, de tout son être, mais elle ne parvient à trouver de belles choses pour égayer le brouillard de guerre dans lequel elle chute chaque jour un peu plus. elle a bien trop de mal à se faire à l'idée que l'on lui impose quelque chose, une fois de plus. petite ça allait, ça passait comme une lettre à la poste. maintenant, elle fait la moue, elle boue de l'intérieur et elle a du mal à faire semblant. désolé pour le retard soit dit en passant. elle se sent un peu coupable de l'avoir fait poireauter, alors qu'il fait des efforts, qu'il est ponctuel, qu'il a pris soin de s'habiller avec classe et minutie. elle sait que c'est plus pour les photos qu'ils vont prendre qu'autre chose, mais tout de même..

beaux habits aujourd'hui, beauchamp; dit-elle en lui coulant un regard amusé avant de se remettre à contempler les divers choix qui s'offrent à elle pour réchauffer son être. puis comme elle verserait du lait dans son thé, elle change le ton de la conversation, la refroidit un peu. tu serais presque beau si tu n'étais pas si détaché de tout. s'il n'était pas si indifférent à leur sort.
spectateur dans le fossé.







yamakasi










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Re: comme s'il en pleuvait + kahina Lun 12 Nov - 23:20

moi j'ai fait le rêve éveillé qu'il existe de beaux lendemains
vous vous effleurez et s'il ne peut pas te regarde du coin de l’œil il t'adresse une œillade silencieuse, les lèvres coupantes de vos dilemmes que tu casses bien vite. tu l'invites mais tu imposes et il ne rechigne pas à prendre la place que tu lui as choisi.
c'est étrange comme son corps semble immensément trop grand et déplacé pour les maisons de poupée, à dix-sept ans il n'est déjà plus en avance.
c'est vous qui êtes devenus des marionnettes du monde adulte, dans la fleur de l'âge à peine éclose - sûrement profitent-ils de vos faiblesses quand vos colères grondent sans réussir à tout à fait s'échapper de vos gorges. ulysse a conscience de tout cela, qu'on piétine éhontément vos envies mais il a trop lutté avec son sang, il doit passer à autre chose et fermer les yeux sur les caprices familiaux.

les jambes serrés comme timide garçon, il survole la carte tendrement comme on caresse une amante ; ulysse a beaucoup de douceur mais jamais pour toi car tu es bien trop féroce et que son miel ne semble pas t'atteindre. il change alors sa manière de jouer et se fait rival au lieu d'esquisser l'ombre alliée, il simule votre adversité pour que tu te complaises encore un peu qu'il y'a une chance que tu t'échappes de la cage d'or - c'est inutile et il le fait inconsciemment. ses mots sont tout le temps fermes à ton égard et s'il n'a jamais levé le poing parfois son ton siffle et tonne méchamment quand tu es trop déplacée. il est passif jusqu'à ce que tu dépasses les limites qu'il pose et s’époumone à cause de tes révoltes inutiles.
ça ne mène à rien.

ce n'est pas grave.
tu ne te serais pas excusée il ne t'en aurait pas tenu rigueur, il peut bien attendre pour toi ; après tout vous aurez tout le temps de vous connaître réellement une fois mariés.
il ne sourit pas mais penche sa tête très délicatement quand tu viens le complimenter, puis reste immobile : il ne répond pas merci et il fait bien parce que tu viens courroucer vos ébats ennuyeux.

il n'a pas le temps de répliquer amer et sincère qu'on vous coupe : une figure potelée s'immisce dans votre tête à tête complexe, à la fois mère et vilaine tante. elle a l'allure de ces grandes dames qu'on ne veut pas froisser.
il invite kahina d'un silence à commander en premier et enchaîne sans douter, le timbre clair et distinct malgré le masque.
un thé au jasmin.
il abaisse un instant ses yeux sur la carte molletonnée qu'il serre entre ses doigts.
et deux parts de cheesecake.
quoi de plus doux pour de faux tourtereaux, à vous écœurer de crème jusqu'à dégueuler le surplus de sucré.

une fois la silhouette rondement sèche dans les tissus chics, les mains à nouveau vides qu'il joint calmement sous son menton et les coudes sur la nappe dentelée, le plus jeune reprend la parole.
comment puis-je paraître moins détaché avec ce masque ? et si tu parles de cette union, c'est toi l'idiote à souffrir inutilement en te faisant de fausses idées. il vaut mieux accepter sa destinée et s'y faire paisiblement que remuer ses bras dans le vide comme tu l'as toujours fait. finiras-tu par te faire une raison ?
BY MITZI
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Re: comme s'il en pleuvait + kahina

comme s'il en pleuvait + kahina
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