Ma Chéwie t tro bel
Feat Sam & Jay
Si tu finis diabétique, tu te suicides. C'est la réflexion que tu te fais en respirant à plein poumon l'odeur sucrée du magasin. Si le sucre en écœure certains, il te revigore. Le sucre, c'est un peu ta vie, ton sang, ta sève. Alors oui, ok, le sucre ça fait prendre des kilos, tu serais sûrement beaucoup plus fine si tu te calmais sur la consommation, mais t'aimes à croire que les bons gars, ils aiment les formes autant que toi et, qu'en vrai, un petit bidon, c'est tout de même un truc vachement plus sexy qu'un squelette. Puis ça tient chaud la graisse. En fait, non, il n'y a aucun désavantage à consommer à outrance du sucre. D'ailleurs, tu n'allais pas te priver pour en faire disparaître la moindre miette.
D'ailleurs, des miettes t'en a laissé aucune. Tu as fait honneur à ton hôte, comme on dit. Tu t'es goinfré avec le sourire, en parlant de tout et de rien, mais surtout de bouffe parce qu'en vrai, c'est le sujet que tu maîtrises le mieux dans la vie. Revenue à ta bonne humeur, tu laisses ta toi habituelle refaire surface. Tu laisses ce sourire enfantin se peindre sur tes lèvres, tes yeux reprendre leur éclat rieur et ton corps se mouvoir dans des gestuelles exagérées. Tu reprends ton rôle de clown avec un certain soulagement et un certain entrain. Cependant, cette tendance qu'a ton regard à s'attacher au visage de Jay ne t'échappe pas. Tu ne comprends pas pourquoi. Tu ne veux pas comprendre. Tu sais juste que, bizarrement, tu te sens tout de suite mieux, l'espace de quelques secondes. Heureusement, les sucreries sont là pour accaparer ton attention la plupart du temps.
La nuit tombe et avec elle arrive la fin de la journée. Pour être franche, tu n’as pas vu le temps passer. C’est un des nombreux avantages qu’on a lorsqu’on passe son temps en plaisante compagnie. Alors que vous êtes sur le chemin du retour, Jay te propose de porter tes sacs, ce à quoi tu réponds avec un sourire espiègle.
- « Est-ce que ça m’inclue moi, vu que théoriquement je suis habillée comme un sac ? »
Tu ne dis pas ça sérieusement (quoi que), tu laisses simplement ton humour foireux faire son effet pendant quelques secondes de silence avant de reprendre.
- « Nan, c’est bon t’inquiète. Tu m’as déjà rempli l’estomac, je peux bien porter mes sacs jusqu’au dortoir. Tu sais ce qu’on mange ce soir ? »
Note Du coup, je pense qu'on peut conclure