Le pas pressé dans le couloir, baskets claquant contre la pierre du sol, il était bien incapable de l’avouer à haute voix cependant l’inquiétude était bien réelle. Il ne s’était pas attendu à une attitude aussi désinvolte de ta part, et pourtant il te connaissait si bien et il t’admirait si fort. Tu étais pour lui ce qu’Allysson ne serait plus, une soeur et une confidente, une amie et sa vie la plus importante, sans aucune doute. Alors le simple fait de te savoir blessée avait le don de le mettre hors de lui, mais parce qu’il savait se conduire -un minimum, on lui avait apprit, il ne dirait rien. Hazel ne le verrait pas aujourd’hui, il ne serait pas violent non. Pour cette fois il enfermerait simplement sa rancoeur et sa colère tout au fond, comme il avait si bien prit l’habitude des années auparavant.
Le portable qui glisse dans la poche après le dernier message envoyé et déjà la porte se fait voir au loin. Elles semblaient passées bien vite, ces deux minutes qui vous séparaient. Il n’avait rien à faire, alors il était venu, c’est ce que laissait transparaître son comportement presque trop désinvolte -trop naturel, habituel, à l’instant où ses bras avaient poussés la grande porte. Il demeurait toujours aussi incapable de se laisser aller face à toi, comme pour tous les autres, parce qu’il fallait être fort et fier pour pouvoir protéger. Mais ça se lisait dans ses yeux, ce regard trop qu’il porta sur toi après t’avoir cherché trop rapidement, qu’il s’inquiétait folement de ce qu’on t’avait fait.
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Eh bien eh bien..., ouai, t’avais l’air salement amochée. Ça le fait soupirer, il ne peut pas s’en empêcher.
T’as une sale gueule sérieux. J’espère qu’tu t’es pas vue dans la glace tu vas prendre peur.Il ricane un peu tandis qu’il te rejoint bien vite. C’est jaune et amer dans la gorge, mais c’est pas méchant comme humour, c’est là simplement pour masquer à quel point ça le rend triste de te voir dans cet état. Heureusement que t’es encore consciente, il l’aurait peut-être pas supporté autrement. Un regard pour toi, puis un autre pour la petite tablette de soin disposée tout près. Un peu distrait il saisit un bandage sans vraiment l’observer, puis deux ou trois autres choses qu’il repose à chaque fois, avant de tourner le visage vers toi.
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’Elo est pas là ?Visiblement pas, c’est pourquoi il décide de prendre les devants en s’asseyant sur le rebord du lit, en saisissant du coton et du désinfectant pour panser quelques plaies, parce que non, il ne connaissait rien à la médicomagie. Et puis si c’était là ça devait pas être pour rien.
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Bon alors raconte du coup, c’toi qui l’a défoncée en premier ou bien.Simple curiosité.
Quoiqu’il avait l’air assez amusé à en juger ce sourire étiré.
Feat @M. Cassandre Kaspárov