Voudrais-tu de moi comme cavalier pour le bal ? •• Fenry ♥

Tu étais en quête de ses doucereuses effluves car tu avais une importante demande à lui faire. Elle te pendait aux lippes depuis des jours et tu avais enfin décidé de faire jaillir ton désir. Tu voulais enrouler ton bras autour du sien pour l'accompagner à tes côtés au bal, davantage embellie qu'elle ne l'était déjà de sa plus divine robe. Tu lui ferais l'honneur d'épouser l'affriolant de ses courbes de ta galanterie et d'exposer sa suprématie aux yeux de tous. Mais tu n'avais aucune idée de sa réponse et peut-même avait-elle déjà été abordée par une autre personne, plus vive, plus sûre d'elle que toi.

Tes prunelles s'entichèrent enfin de sa présence au détour d'un couloir du quatrième étage et la cadence de tes pas s'accéléra pour te porter à ses côtés, rattraper sa silhouette évanescente à ton regard. Ta baguette fut attrapée par une de tes paumes et le sort Orchideus éprouvé par ta voix si suave fit pousser ces romantiques fleurs à ses pieds, tout autour d'elle. Enfin près de la belle tu posas délicatement le creux de ta main sur l'une de ses épaules dans l'espoir qu'elle se retourne.

Bonjour Fenry. Comment vas-tu aujourd'hui ?

"Orchideus"

──Les doigts fébriles entouraient son téléphone, le regard perplexe, et le souffle court au bout de ses lèvres entre-ouvertes. Le message lui paraît presque irréel, entre ses mains, nerveuses. Elle serre les dents, se mord la lèvre, fronce les sourcils. Et en elle se mélange alors déception et vexation, questionnement et frustration - comment pouvait-il lui faire ça, à elle ?

──Elle range son téléphone dans sa poche et y fourre ses mains également, se met en route pour le prochain cours, le nez plissé et une joue gonflée. Puis tout à coup à ses pieds fleurissent les plus belles des fleurs, et elle ne comprend plus - elle s'arrête, les mains retirées de ses poches et le regard brillant en observant toutes les couleurs autour d'elle. Elle sourit et se retourne vivement lorsqu'une main se pose sur son épaule.

« Silas ! »

──Quoi de mieux pour calmer sa nervosité que Silas - dont les pensées étaient douces et le visage magnifique. Elle lui adresse son sourire et après quelques secondes, elle devient perplexe ; les fleurs, c'était pour ça ? Elle se mord la lèvre.

« Je vais b-... ça va. Et toi ? » Elle marque une pause, hésite à lui demander, et son sourire revient. « Les fleurs, c'est pour.. ? »

La voluptueuse floraison avait fait barrière à sa route qui se stoppa sous tes prunelles emplies de plénitude à présent. Tu te galvanisas de son émerveillement devant l'apparition devant tant de fleurs si criardes. Son irritation s'assoupirait peut-être face à cette explosion de joyeuses couleurs. Tu avais pu entrevoir vivement son nez se plisser et tu sus qu'une certaine raison effrita son moral. Désireux de la revoir resplendissante de gaieté, tu lui avais offert la beauté d'Orchideus.

Elle se retourna finalement vers toi et tes lippes se fendirent en un agréable sourire. On pouvait ressentir ce soulagement qui te suintait par les pores. Tu étais parvenu à lui faire légèrement oublier sa mauvaise humeur, sa déception du moment.

Je vais mieux à te revoir sourire. Il s'est passé quelque chose ? J'ai cru te voir plisser le nez et tu avais l'air un peu affligée vue de dos ... Elles t'ont plu ? Je voulais te redonner un peu le sourire.

Ta curiosité avait légèrement embaumé tes paroles. Pourquoi de la déception avait transparu sur son visage ? Tu te lui avais demandée mais peut-être n'était-ce pas dans ton droit de l'apprendre. Elle avait droit à son intimité, comme tout le monde et si son refus te ricochait au visage, tu ne lui en voudrais pas le moins du monde.

J'ai quelque chose à te demander Fenry.

"Orchideus"

──Le sourire de la demoiselle s'élargit à ses paroles, et un air gêné collé au visage, elle avait baissé les yeux, ses cheveux glissant contre ses joues. Et c'est le haut de ses pommettes rosées qu'elle s'était mordu la lèvre inférieure, perplexe et hésitante. Elle n'avait plus envie de lire dans les pensées cette fois, elle n'avait plus envie de savoir ce qui l'attendait, elle voulait se laisser porter par la douceur du moment. Silas avait un don pour ça, être gentil, être attentionné, d'une tendresse indéniable - d'une élégance excessive. Et à chaque fois, ça avait eu le culot de lui faire baisser les yeux - parce qu'elle avait peur d'être charmée de trop, de s'attacher un peu plus, de perdre le contrôle de ses mots et de vouloir se rapprocher d'un pas.

──Elle avait peur de le contaminer, elle qui était si laide, cette vipère.

──Elle releva les yeux et son sourire était réapparu. Elle avait voulu lui répondre, et s'était contentée de ça, de le regarder et de lui adresser son sourire. Elle avait murmuré quelque chose comme « Elles sont magnifiques. » et avait haussé les épaules, comme si ça pouvait suffire à le rassurer sur sa mine déconfite. Puis il engage sur la raison de sa venue et elle se sent presque rougir.

« Oui. » Son sourire s'élargit. Et pour une fois qu'elle n'était pas allée fouiller dans son esprit, elle n'avait même pas peur de se tromper. « J'accepte d'aller au gala avec toi. »

Tu étais heureux d'être parvenu à faire regagner à son visage cet éclat évanescent qui lui allait pourtant à ravir. Fenry ne devrait connaître que que la beauté de son sourire étirant ses lippes et illuminant son magnifique visage. Les tiennes s'étaient également fendues pour faire jaillir à ses prunelles toute la joie que tu éprouvais. Son murmure qui fit frétiller tes tympans te réchauffa avidement le coeur et sa gêne l'enjoliva toute entière. Il n'y avait pourtant aucune raison à la laisser transparaître. Elle ne méritait que ce qu'il y avait de plus beau.

C'est gentil d'avoir accepté. Tu me fais un immense honneur.

Tu te para d'un halo éblouissant, transparaissant l'ardeur de ta plénitude tandis que ta paume s'empara doucereusement de la sienne pour la porter à tes lippes et la baiser avec toute la galanterie dont tu étais capable. Fenry serait une merveilleuse cavalière pour le bal et tu espérais qu'elle goûterait à la délicieuse saveur du bonheur à ton bras.

As-tu déjà prévu une couleur particulière pour ta robe ? J'aimerais le savoir si cela ne te dérange pas pour que je puisse m'accorder à toi.

Tu serais le bijou qui la sublimerait cette fameuse nuit. Tous les regards s'accrocheraient indéniablement à sa chair. Elle serait désirable à leurs prunelles entichées, parfaite et tu n'en ressortirais que plus lumineux de béatitude même s'il n'y avait pas la floraison de la passion entre vos deux êtres. L'amitié, elle, était bourgeonnante et éclatante.

"Orchideus"

──Fenry n'avait jamais sur comment réagir avec Silas. Généralement, elle se posait pas la question - elle se fichait bien de plaire ou non. Elle était ce genre de filles à déclencher des tempêtes pour aucune raison, juste parce que c'était spontané. Mais avec Silas, même sa spontanéité l'abandonnait, parce qu'elle avait peur de l'abîmer, lui qui était si beau, si pur.

──Et elle se remit à sourire, le regard planté dans le sien, une mine reconnaissante se dessinant aux plissements de ses yeux et au coin de ses lèvres. Un instant, elle avait cru aller seule au bal et devoir se déguiser en gâteau pour avoir une excuse pour rester au buffet.

« C'est moi qui serai honorée d'être ta cavalière. »

──Elle avait à peine murmuré, trop peu habituée à ce genre de formules. Les politesse lui paraissaient toujours encombrantes ou hypocrites. Sauf qu'avec Silas, les politesses avaient l'art d'être élégantes. Il baisa sa main comme pour confirmer cette pensée et son sourire s'accentua.

« La robe est noire et je comptais y ajouter des parures dorées. »

──Elle se gratta l'arrière de la tête. Elle avait toujours eu une fascination étrange pour l'or. Sa couleur comme sa valeur, d'ailleurs. Elle eut une pensée pour la robe rouge qui resterait une fois de plus dans son armoire, cette année.

« Sinon j'ai une robe bleu nuit. Si tu as une préférence... »

──Ou un legging galaxy. Elle se mordit la lèvre.

Tu esquissas un sourire empli de plénitude. Elle serait également ravie de t'accompagner bien que ton ravissement étoufferait le sien de sa sincérité si accrue. Elle te dévoila son accoutrement et l'image de ses affriolantes courbes sublimées d'or vint faire frétiller tes méninges d'impatience. Fenry serait magnifique ce soir-là. Tu ne pouvais pas penser autrement et tu t'accorderais à elle, tel cet éclatant bouquet confortablement lové au creux des bras de la plus heureuse des mariés.

La noire sera splendide, ne t'en fais pas pour cela. Je rajouterai aussi des parures or sur mon tuxedo.

Un énième sourire asservit tes lèvres et le désir de la libérer de ta présence effleura ton esprit. Elle avait semblé pressée tout à l'heure alors peut-être était-il temps de la laisser vaquer à ses occupations. Et si jamais son envie de prolonger votre conversation se faisait sentir, tu lui offrirais pleinement ton oreilles attentive et tes doucereuses paroles.

Je vais te laisser à présent. Il me semble que tu étais tout de même un peu occupée juste avant que je ne vienne t'aborder. On se reverra le soir du bal douce Fenry.

Et tu lui souris. Et tu t'éloignas presque silencieusement avec cette hâte que le temps s'avance et la revoir à ton bras, plus resplendissante que jamais.