Prénom et nom — Lune Choi Surnom — Lulu Âge — Dix-huit ans Orientation sexuelle — Diverse et variée Origine — De Grande-Bretagne Sang — Sang-mêlée Particularité — / Année d'études — Huitième Options ou licence — Défense magique & occultisme Avenir — Peut être fleuriste Avis sur les cracmols et moldus à Poudlard — Longue vie à la liberté! Maison — (attendre la répartition) Avatar — Ahri @league_of_legends | |
| Baguette magique — 33 centimètres, bois de châtaignier, coeur fait d'une plume d'oiseau-tonnerre Épouvantard — Tom Patronus — Une loutre ! Reflet du miroir de Risèd — Moi-même et les deux générations qui me précèdent Odeur de l'Amortentia — Bacon & rose & cramé Matière favorite — Potions Bonbon favori — Les Fizwizbiz Créature inspirante — Le Phoenix Animal de compagnie — Un phalanger volant et un hérisson |
Mental
Je n’ai pas la beauté des mots, ni la leste maîtrise de leur sens. Je n’ai pas la facilité déconcertante de saisir les notions subtiles que l’on divise par cent pour désigner une simple chose. Je n’ai rien à envier à la parole car, gracile, elle ne comble que les oreilles des oublieux trop butés pour faire l’effort de comprendre le cœur. Les bassesses de ce monde m’ont données des synonymes à dévorer, mais bien trop peu de signes pour vous les dire. Je n’entend ni les rires ni les amours, car il n’y a que la quiétude pour bercer mes humeurs, que quelques images pour dicter mes dires et guider le pas tremblant de nos conversations.
Malhabile, t’aimerais m'interpeller à l’autre bout du couloir et tu te dis « ah je suis con, elle m’entend pas » et t’as raison, t’es bien stupide pour croire que les vibrations de ta voix puissent faire frissonner ma peau. Je n’aime que les souffles inaudibles, que tes sourcils expressifs, seulement la forme de tes lèvres quand tu souris, quand tu pleurs. Je n’ai pas l’ouïe mais j’ai deux yeux pour t’écouter vivre ces instants qui nous façonnent. Je suis futile en ce monde et pourtant sempiternelle par mes passions, je suis l’été ardent qui perle sur tes clavicules, le printemps qui fleurit telle une obsession. Je suis Lune et loin des étoiles j’ai pourtant trouvé ma place dans les sillons de tes fantasmes. Tu me découvres fière et forte, intrépide dans mes pas qui pourtant n’entendent pas les dangers du vide : mes pupilles trop braquées sur l’horizon branlant qui menace ma propre confiance. Mais je suis Lune et tu es la terre, je te surplombe et tu voudras me voir derrière les nuages qui régissent les clichés de ta vie. Je suis sourde et j’entend bien vivre en piétinant les immondices qui se répandent sous le nom de mœurs.
Story
— Tu es sûre que tu ne veux pas soigner tes oreilles ?
— Oui.
Je revois les carnets bafoués d’une encre sale se brandir sous mes yeux d’enfant martyr. Martyr oui, car la cours de récré n’avait jamais été qu’une balle aux prisonniers dont j’étais l’unique cible. Eliott s’amusait chaque matin à ouvrir grand la bouche comme un idiot qui veut se faire entendre, et pourtant, je suis aujourd’hui sûre qu’aucun son ne venait. Lisa se pliait de rire quand sa gomme se jetait sur ma tête. « mais je t’ai appelée ! » qu’elle écrivait sur un chiffon de papier, la gamine. Oh, et Tom, Tom ! Tom, ce qui courrait pour me voir, et moi je courais pour le fuir. On ne se parlait pas, et il me criait dessus. Je crois que ses parents étaient méchants, et que sa haine, je devais la bouffer. Je n’aimais vraiment pas Tom. Mais je ne citerai pas tous les noms qui ont voulu souiller ma breveté, tu peux néanmoins dès lors imaginer comme chaque journée d’école se résumait en catastrophe. Oh j’étais triste, je pleurais même chaque vendredi. (Vendredi, car c’est le jour où Tom me tapait sur la tête. Rituel un peu bizarre. Il ne me manque pas.) Maman m’a un jour dit qu’elle ne pouvait que me répéter « Lune, ma Lune, ça va aller… » Mais j’entendais pas, mes yeux globuleux n’étaient qu’océan de tristesse et aveuglée par le flot de mes larmes, je ne décryptais aucun signe. C’était terrible. Privée d’un sens qui semblait être du pain béni, j’ai souffert et je peux m’appeler martyr si l’envie me plait. Née de deux formidables cracmols qui n’avaient rien à envier à la magie, on avait décidé comme un commun accord (que ma mère se plaisait à titiller) que j’étais parfaite à ma façon. Bien jolie, sage comme une image. Une véritable poupée qui ne faisait pas beaucoup de son mais qui ne s’entendait pas non plus pleurer.
— Tu veux rester comme cela ?
— Oui.
— Mamie peut faire quelque chose tu sais.
ma tête se secoue vite vite vite j’étais une fusée du « non »
— D’accord, d’accord.
Car grand-mère est sorcière. Grand-mère manipule la magie, grand-mère fait vivre mes chimères, grand-mère m’offrait des portraits qui bougeaient et grand-mère me donnait des jouets éveillés. Grand-mère ma seule et fantastique grand-mère, celle qui m’avait donnée papa pour me donner moi, faisait briller les poussières. Elle était mon unique héritage et dans mon sang coulait le sien, mais je ne sentais rien. Tripotant des brindilles de bois sur le chemin de l’école je m’agaçais à vouloir luire comme elle, à vouloir faire voler les feuilles et faire honneurs à son talent… Seulement, rien n’arrivait. Mais Tom. Ce, Tom, qui soulevait mes jupes, poussait mes chétives épaules, hurlait plus que de raison, ajustait ses gestes pour former des mots qui m’étaient familiers, ce Tom ci, le perfide, s’était un jour armé d’un crayon. Le bougre ! Après tant d’année, il s’était enfin décidé à me faire entendre sa voix par l’unique communication qui m’était donnée, et dès lors qu’il tacha mon carnet par ses mots barbares, j’ai su que mon sang était mêlé.
Mon visage, avait trop rougit, j’étais alors enlaidie d’une prodigieuse haine. Empoignant un bon tas de sable j’ai brisé les codes. Je suis une fille et j’ai haussé le ton. D’un cri puissant d’un cri de ces enfants qui se font entendre, j’ai jeté ma toute petite poignée de gravier dorée dans le visage de cet âne. La magie s’était alors présentée à moi comme la meilleure des complices, et, si j’avais su que ce maigre tas de sable dans lequel je jouais, pourrait un jour s’élever de lui-même, j’aurai crié au scandale. Mais le sale Tom était bel est bien recouvert de bien plus de sable que ma main, même à deux, n’aurait pu lancé… J’avais couru si vite pour le siffler à maman, que je sens encore mes jambes s’élancer.
— Ma-ma!
— Lune, Lune. Pourquoi es-tu dans cet...
— Ma-hi ! Ma-hi!!
Ses yeux qui semblaient mimer l’incompréhension s’étaient soudainement rondis de surprise. Eh oui, maman. Je suis sorcière. Je voulais ma baguette mon chapeau ma belle robe et mon beau chat noir, je voulais vivre de légende je voulais venger mes souvenirs et de mon nom renaîtrait l’héritage presque éteint des Sorciers Choi. Grand-père qui m’admire d’en haut en a surement cassé sa baguette. Je pense qu’il est fier.
J’ai foulé les traces de mes grands parents, habillée ma fierté par la robe de ce château. Je suis devenue sorcière et Poudlard m’a baptisée. La cérémonie de répartition était d’ailleurs un véritable chaos… Ce vieux chapeau désuet qui voulait scander [nom_de_la_maison], pouvait bien informer toute la salle, j’étais tapie dans son ombre et n’attendait qu’une chose, qu’on me dise qu’elle table deviendrait la mienne. Poudlard m’a aussi donné mon premier amour. Il avait ce charme fou, cette aisance à m’ignorer. Il était grand et j’aimais me faire petite pour lui. Il m’a un jour écrit que je devais l’écouter, j’avais répondu qu’il était stupide. Je savais pas qu’il avait raison, je savais pas qu’en déposant ma main sur son cœur, je pouvais le sentir battre. J’étais un peu bête et perdue dans mon malheur, j’osais pas tellement hausser le ton avec lui. Mais son audace, ce truc qui m’avait séduit, ça m’avait aussi caressé comme des couteaux. Je préfère encore aujourd’hui me dire que quand il criait, c’était pour me dire que je suis jolie que je suis rusée, pas que je suis idiote et candide. Ces rendez-vous dans un coin de tour n’étaient pas fait pour me dire qu’il me trompait non, c’était simplement pour me dire de m’accrocher. Et quand il a écrit dans mon cahier, lui aussi. Là je ne pouvais plus nier.
J’ai laissé flétrir ma passion pour laisser fleurir un genre de rose pleine d’épines. J’ai donné à l’amour son congé mais patience me le rendra, il me suffit d’attendre.
Mais sous des temps moins orageux j’ai aussi rencontrée bon nombre de gens. Tantôt étonnés tantôt trop passionnés, la plupart s’indignant « mais pourquoi personne ne t’a donnée l’ouïe ? », ce à quoi moi et ma baguette aimions répondre d’un parfait flambios « pardon, je n’entend pas. »
Tu peux alors me voir comme la victime qui n’a jamais eu son goûté, à qui on a même marché sur le cœur. Ou bien te faire à l’idée que je suis l’inébranlable lune qui surplombe tes peurs. J’ai grandis pour me faire honneur et si tu penses que tes mots sont des armes, je serai fière de te contrer par l’ignorance. Regardes moi m’élever au plus haut et tu comprendras, Tom, si un jour on se recroise, qu’il aurait mieux te taire et faire la sourde oreille.
Derrière l'écran
| otarie — je vous aime beaucoup. |