doucereuse luxure (ene)

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doucereuse luxure (ene) Dim 27 Jan - 21:10

Hey. C'est Griffith.
On se retrouve à la bibliothèque, dans 15 mins ?
Je t'attends sur place.

Une question, sans vraiment en être une. Un projet commun, aux abords d'un ordre intransigeant. Griffith n'est pas patient - et, tout à fait honnêtement, n'est pas non plus loin d'être tyrannique. Des manières délaissées au profit de ses désirs de liberté, une franchise engloutie par le besoin d'un mystère ambiant ; son cœur étouffe derrière les interminables mensonges, creusant la réalité, même synthétique, d'une nouvelle personnalité.
À force de se laisser mourir, Griffith a fini par renaître.
À force de se mentir, Griffith a fini par se croire.
Le regard morne, sans réel désir, le teint blafard et grisâtre, en l'absence des couleurs de l'âme.
Comme une poupée vacante, Griffith se contente d'exister. Comme un mensonge vivant, Griffith se laisse porter - jusqu'à ce, qu'un jour, la vérité de son subterfuge ne mette fin au règne de sa quiétude.

Il désire la paix, mais amorce les étincelles du chaos. Il aimerait rire, pleurer et aimer, mais se ferme aux moindres liens naissants - et cette solitude le berce, comme la berceuse d'un désespoir assumé.
Aujourd'hui, Griffith ne va pas si mal - il supporte, presque par nécessité, la souffrance de son quotidien. Son silence a les teintes d'un mensonge par omission, ses regards semblent porter l'étincelle moqueuse d'un humoristique incapable de raison.
Aujourd'hui, il a choisi la facilité.
La luxure, le délice, la torture presque malsaine d'une entité qu'il a défini comme un miroir. Ses envies primaires, car il refuse de voir ses sentiments ni d'en décrypter la nature.

Griffith a peut-être un jour aimé, et continue d'aimer Ene, mais il ne s'est jamais posé la question de ses sentiments - et le temps passe à mesure que disparaissent les opportunités de se l'avouer. Leur relation se pose là, sous le cercueil de l'habitude, coupant doucement court aux espoirs d'une évolution nouvelle.
Ce quotidien menteur, qui ne devrait qu'être un avant-goût, embrasse doucement la forme finale d'une relation instable.
Est-ce ainsi, qu'il veut voir les choses finir ?
Est-ce ainsi, qu'il veut voir s'éteindre la flamme de son cœur survivant ? Entre le coup de grâce du mal et l'espoir maudit dont il aime la doucereuse présence, Griffith cherche l'équilibre.

La souffrance semble lui plaire, comme embraser sa raison - et Griffith se maintient aux abords d'un dilemme qu'il se refuse à affronter. Quelque part, ce serait si facile, bien trop facile - succomber à l'apparence délicate de cette douce poupée, choisir le banal chemin d'un bonheur partagé. Quelque part, il y pense - à faire tomber les barrières, oublier les maux d'une addictive agonie.
C'est ici, dans le temple d'une connaissance commune qu'il s'apprête à la voir - la bibliothèque est presque vide, baignant dans un silence rassurant.
Il l'attend au fond, adossé à une étagère dont il n'a pas regardé le contenu - Griffith aime les livres, pourtant. Mais à sa vue, il réalise qu'elle est en train de prendre une place plus importante qu'eux - et n'est pas certain d'aimer ça.

« Tu as l'air en forme. » dit-il à sa vue, laissant ses yeux sombres couler sur son corps. Sans la moindre gêne, Griffith la détaille. L'hypocrisie, à l'inverse du mensonge, n'a jamais fait parti de ses principes - et son corps, lui, ne sait jamais qu'être honnête. « Tant mieux. Ça parle de toi, ici, ces derniers temps. »

Il rompt la distance qui les sépare en quelques pas lents, lui laissant le temps de palper l'ambiance - et masquer sa propre impatience dans une retenue forcée. Griffith laisse son regard planer sur elle, tout comme les ardents désirs qu'il s'oblige à ne pas clamer.
Ses mains glissent sur ses bras avec une étonnante délicatesse, comme un geste rassurant - presque fraternel, sans qu'il n'en prononce le but. Il ne s'attendait qu'à la froide manipulation d'un esprit fragile, à tourmenter une jeune fille pour se sentir mieux dans ses doutes exagérés.
Pourtant, son cœur balance alors qu'il n'aurait jamais dû dégeler - sa possessivité est réelle, sans qu'il parvienne à en saisir le sens.
Égo mal placé ou écho du cœur ? Est-ce un sentiment ou un simple sentinelle de ses désirs égoïstes ? Quelque part, le doute l'amuse, comme une nouvelle douleur. L'indécision le bouscule, et éveille les instincts compétitifs d'un esprit berné d'ennui.

« Ça ne me plait pas. » avoue-t'il, tel un enfant mécontent.
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Ene Reiss
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Re: doucereuse luxure (ene) Dim 27 Jan - 21:55



Doucereuse luxureft. l. griffith asketill

Agacée. Cela fait une semaine que les rumeurs à son sujet ont été ajoutées sur le magnifique Stupeshit. Depuis, les garçons ne cessent de l'importuner, certaines filles aux langues bien pendues se permettent aussi des remarques injustifiées. Rien ne prouve qu'elle ait fait quelque chose. Elle discute simplement avec Jules, est-ce si mal de parler à un garçon ? Visiblement oui vu les réactions qu'elle récolte pour ce simple écart dans sa bonne conduite. Un soupir s'échappe d'entre ses lèvres, elle en a marre. Aussi simple que ce soit, c'est agaçant. Et dans cet état, la seule chose pouvant la calmer c'est un bon vieux livre dans lequel elle se plonge.

Assise à l'extérieur pour une fois, elle tourne les pages lentement, décryptant ce livre avec passion. Tellement qu'elle ne prête pas attention à son téléphone, elle n'aime pas cela, la technologie. Elle a du mal à s'en souvenir de toutes les fonctions, de tout ce qu'elle peut faire. Elle n'est pas facilement joignable, elle n'est pas un oiseau en cage. Le vibreur et la légère sonnerie la fait cependant lever les yeux du grimoire. Ene l'attrape, le déverrouille maladroitement, appuie sur l'icône et lit le message. Elle n'est pas obligée d'y aller, rien ne l'oblige à obéir. Elle n'est pas obligée d'y aller mais elle a envie. Elle-même ignore pourquoi. Sûrement par curiosité comme toujours.

Ene referme le bouquin, le portant dans ses bras et se dirige vers les escaliers pour les gravir sans se presser. Courir dans les couloirs, ce n'est pas son genre et elle pourrait trébucher, tomber... Elle arrive à destination, posant son ouvrage sur une table doucement pour ne pas casser le silence ambiant. Son regard balaye la pièce, elle fait comme si elle ne le cherchait pas et pourtant, quand elle le voit, elle le rejoint d'un pas un peu hésitant. C'est bizarre comme situation, d'accourir presque parce qu'il le demande. Elle n'aime pas le fait d'être ainsi contrôlée sans s'en rendre elle-même compte.

« Pourquoi ne le serais-je pas ? »
Souffle-t-elle dès qu'il a fini. Elle ne comprend pas ce qu'il insinue. Elle n'est pas assez faible pour laisser des rumeurs l'attrister. Elle s'en fiche de ce qu'ils disent, elle croit encore au prince charmant comme une enfant rêvant d'être une princesse. Il arrivera un jour, il suffit qu'elle attende et y croit de tout son coeur. C'est sa conclusion et elle s'y tient.

En sentant son regard, par réflexe elle se tourne légèrement. Ene n'aime pas cela, même sous sa longue robe de sorcier, c'est comme s'il cherchait à la percer à jour ou juste la mater. C'est dérangeant. Il exagère. A ce moment, elle croit comprendre qu'il cherche à vérifier si les rumeurs sont vraies. C'est vexant. Elle répond plus sèchement.

« Il faut toujours que ça parle de quelqu'un. »
Les sourcils légèrement froncés, elle soupire. Il la juge. D'habitude c'est elle qui juge les autres, les rôles sont inversés. Il s'approche, elle recule d'un demi-pas mais ne lutte pas. Elle ne comprend pas son geste, elle ne comprend pas son regard. Pourquoi il agit ainsi ? Elle ne lui appartient pas, il n'est pas à elle non plus. Ils ont une relation étrange et perplexe. Son regard dans le sien, elle hausse un sourcil sans comprendre sa remarque qui ressemble à un caprice. Et au fond, elle ne peut que penser que cela le rend presque mignon.

« Ça ne me plaît pas à moi aussi. Ce ne sont que des rumeurs sans fondements. Pourquoi tu t'y intéresses...? »
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Dernière édition par Ene Reiss le Sam 2 Fév - 11:03, édité 1 fois
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Re: doucereuse luxure (ene) Mar 29 Jan - 3:27

Pourquoi est-ce que ça t'intéresse, Griffith ? Pourquoi le cœur se serre, pourquoi les mots se perdent ? Dans l'immensité de ses pensées et de ses manigances, dans ses doutes et ses envies vacillantes, Griffith se sentait exister.
Il n'avait jamais été bon à dire ce qu'il ressentait - et il mentait tant, au fil de ses années vacantes, qu'il en avait perdu sa propre sincérité. Qu'ils annoncent la vie ou le déraillement de ses sentiments incontrôlés, ses battements de cœur avaient achevé de sonner différemment.
Désormais, la monotonie d'un son unique marquait les bases de son désintérêt total pour sa propre personne. Le mensonge - habile ou non - le rendait insaisissable.
Ses désirs - bienveillants ou non - le maintenaient loin des principes justes et amiables qui régissaient le monde ; car le pacifisme, si arrangeant qu'il soit, ne convenait pas à son esprit rebelle.

Griffith n'était pas du genre conciliant, et il voguait dans une liberté stérile, enfoui dans des certitudes qu'il était le seul à véritablement apprécier. Les vérités, le futur, son intégrité - tout se laissait consumer par le feu ardent d'une insolence tant désirée.
Griffith ignorait les règles du monde jusqu'à s'en brûler les ailes - mais la douleur n'était jamais tant aimable que lorsqu'il la ressentait parcourir l'entièreté de son corps jusqu'à le submerger de regrets.

Griffith se détestait, pour tout ce qu'il faisait.
Griffith se détestait, pour ce qu'il se faisait subir.
Griffith la détestait pour ce qu'elle lui infligé, pour elle qui n'avait rien demandé et qui l'ôtait à la simplicité d'un quotidien navrant. Tout aurait été plus simple s'il n'était pas venu vers elle - et maintenant, il s'engouffrait dans l'immensité de ses volontés humaines ; survivantes d'un mensonge éternel.

« Je ne m'y intéresse pas. Je m'intéresse à toi. »

Il laissa retomber ses mains loin d'elle, les enfouit dans les poches de son pantalon. Loin des réflexes, d'une tentation perçante et de l'absolue certitude, maintenant, que d'une façon ou d'une autre, elle avait percé ses défenses.
D'un excès de faiblesse de sa part, d'une assurance ébranlée par sa spontanéité ou de l'ordre de son manque de prudence - il était impossible, par le biais de quelques observations, de comprendre ce qui avait ébréché Griffith.
Son masque de glace s'était troqué pour des iris pétillants de désirs enivrants - et il se laissait porter par l'ambiguë proximité de leur lien présence. Une éternelle incertitude, ni plus ni moins : sans savoir s'il pouvait s'en contenter, Griffith se complaisait dans ce malsain compromis d'une relation incomplète.

La sincérité ne franchirait jamais le rempart de leurs quelques acquis ; et Griffith demeurait comme cette entité froide et indélogeable, dont nul ne semblait pouvoir percevoir les humeurs.

« Ça te ferait plaisir ? T'es une grande fille, Ene. Je n'ai pas à te dire quoi faire. Et puis, je vois aucune bonne raison pour laquelle je serai en droit de le faire. »

Mensonge, mensonge, mensonge.
Et il trahit ses propres pensées, car cette réponse polie sonne comme un aveu. Griffith ne s'en moque pas. La sincérité n'a jamais été son point fort, mais les vérités par omission ont tendance à lui échapper, de temps à autres, lorsqu'il perd le contrôle.

« C'est toi que je suis venu voir. C'est toi que je veux voir. C'est ce que je suis venu te rappeler. Ma présence t'incommode ? »
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Re: doucereuse luxure (ene) Dim 3 Fév - 17:09



Doucereuse luxureft. l. griffith asketill

Muette, Ene attend une réponse plus claire, moins évasive que ce qu'il donne habituellement. Son regard s'attend enfin à un aveu réel. Une sincérité longtemps cherchée mais jamais soufflée. Ce n'est pas encore assez.

Quand la remarque arrive enfin, elle ne réagit pas. Il s'intéresse à elle. Si ses mots ne venaient pas de lui, cela aurait été flatteur. Elle aurait pu en rougir, elle aurait pu sourire mais à la place, elle baisse les yeux, déçue. C'est encore un mensonge. De toute façon, il n'a pas de réel intérêt pour elle. Personne n'en a. Si elle était un peu plus naïve, elle oserait penser qu'il y a un peut-être mais pas une seconde elle ne l'envisage.

En faite, il n'a même pas besoin de revenir sur ses paroles. Elle sait. Mais là, à ce moment où il change d'avis, sa version devient fragile. Elle est indécise. Pourquoi ? Pourquoi il lui demande de venir ici, s'approche pour murmurer une confidence mi-réelle puis s'éloigne dans un mensonge ?... Peut-elle oser croire que derrière toute cette indécision se cache une forme d'attirance ? Peut-être qu'elle a tellement peu confiance en elle qu'elle ne remarque pas qu'il lui trouve vraiment quelque chose ?

Après tout... Il la demande, il l'approche puis se rétracte dans des excuses bidons, des paroles creuses. il la blesse, il essaye. Comme un enfant cherchant à attirer l'attention. En y repensant, son comportement en dit bien plus qu'il ne le voudrait sur lui, sur ses intentions mais surtout sur une forme d'émotion... Ene ferme ses paupières, soupire d'agacement, se mordille la lèvre inférieure, frustrée.

Griffith est pénible. Il est comme un de ses vieux grimoires, il attire l'oeil mais en l'ouvrant tout semble inaccessible. C'est un livre compliqué, incompréhensible à la première lecture, il faut y mettre du sien, s'y prendre la tête pour le cerner. Et même ainsi, tout semble abstrait. Le pire, c'est qu'à ce jeu, Ene n'est pas la plus douée. Néanmoins, cela ne l'empêche pas d'être attirée.

« Oui. Tu m'incommodes. Ce serait tellement plus simple si tu étais plus honnête. »
En disant cela, Ene relève le menton, ne se laisse pas démonter et accentue bien le troisième mot. S'il lui disait ce qu'il a sur le coeur, elle pourrait mieux comprendre. Cesser d'être intriguée. Savoir enfin ce qu'il mijote. Espérer qu'il n'est pas aussi pourri. Qu'il ne fait pas que s'amuser. Arrêter de stagner. Enfin avancer. Ne plus se tourner pour le regarder. Si seulement il était plus franc.

« Tu t'intéresses à moi, tu veux me voir et maintenant que je suis là, tu... Tu te comportes comme si tu voulais... »
Cette phrase reste en suspend. Ene referme ses douces lèvres et hésite. Il va trouver une parade, démentir et elle le sait. Ce n'est qu'un rêve, une belle fabulation. Une fascination éphémère. Juste pour la faire tomber dans un piège. Et elle y saute dedans en murmurant d'une voix certaine qui ne va pas avec ses yeux plein de doute.

« Que je t'appartienne. »
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Re: doucereuse luxure (ene) Mar 5 Fév - 20:52

C'est la valse d'un monstre maudit par un cœur qui s'accrochait à ses rares vérités survivantes. C'est l'histoire d'un garçon sans couleur qui cherchait ses repères dans l'immensité de ses mensonges. C'est l'histoire d'un règne, du royaume des ombres, c'est le visage doublement hypocrite d'un manipulateur accompli.
Tout est parfait, au fond.
Le prédateur à l'apparence délicate, ses fins traits adoucis par une affection feinte ; et il mène soigneusement ses mots, cherchant la finalité des choses, le point de rupture de la volonté qu'elle lui oppose.

Ses yeux brillent, mais ce n'est que la lumière fade d'un iris sans amour ; sa voix vibre d'émotions, mais ce n'est jamais que l'ingénieux synthétisme d'un esprit malsain.

Par ses gestes, la fausse maladresse d'un garçon respectueux d'une intimité dont il n'est pas certain de connaître les limite, Griffith s'immisce. À pas feutrés, les yeux bandés par la fausse gêne d'une réflexion futuriste, alignant adroitement les astres vers l'allée d'un cœur débordant d'affection.
Ene est une bonne personne - et tandis que les secondes passent, liant par la fausse assurance d'un destin aisément tourmenté. Il offrait les humes d'un paradis et lui délivrait les enfers ; il agissait comme intime et lui refusait la moindre vérité.
Comme un félin sauvage, comme un joker, comme l'incarnation d'une fatalité cruelle et arrachée à ses propres sentiments. Griffith prenait l'apparence attractive d'un cadavre ambulant et, avec une délicatesse alarmante, faisait sauter les barrières humaines pour assouvir l'imminence de ses besoins cruels.

Loin des désirs primaires, loin d'une compréhension humaine, loin d'un simple raisonnement qui attirait les curieux et autres suicidaires. Griffith harponnait les cœurs, déjouait les tourments du sien.
Griffith cherchait la victoire, l'invincibilité, la totale appartenance ; Griffith voulait l'infinité du règne, provoquer à tous leur décadence.

Provoquer le chaos pour mieux en savourer les réjouissances ; et dans le fondement d'une si sombre abomination ne demeurait, seul, que la perpétuelle insatisfaction d'une âme à la dérive.
Griffith vivait sans pouvoir se comprendre, sans parvenir à cerner ses propres ambitions et l'insolence de son cœur impulsif.

« Tu me surestimes, Ene. Je me contente de dire ce que je ressens à l'instant. »

Il détourne le regard avec une timidité feinte, scindant, dans le même instant, ses derniers espoirs de franchise. Le dilemme écrasé par les réclamations indécentes de ses peurs infinies ; Griffith piétinait l'intégrité de cette fille en même temps que son estime de lui-même.
Griffith tournait le dos à ses principes, à ses vains désirs de voir le monde lui survivre - et il s'enfonçait dans un chaos infini, y trouvant l'amusement, comme une compensation morbide.

« Mais, je comprends. Je ne suis pas très expressif. J'aimerais... je ne sais pas m'y prendre. Mais j'essaie. Vraiment. »

Cela pouvait-il lui suffire, quelque part ? Cela pouvait-il condamner son âme aux éternels remords de n'avoir pas même essayé ? Il jonglait d'un pied sur l'autre, le parfait jeu d'acteur d'un profil tourmenté, rongé par un dégoût si profond de lui-même que n'y survivait pas même la culpabilité.
Griffith aurait voulu ressentir quelque chose, à l'instant.
C'est peut-être pour ça qu'il mentait si bien ; il lui murmurait les sentiments qu'il aurait voulu avoir, pour s'en convaincre lui-même, pour échapper à la certitude de n'être qu'une existence éventrée.

« Mais quelque part, ça, um, ça me plairait, je pense. »

Dans les ombres, derrière son visage innocent,
Au fond de lui-même, son âme pourrie souriait d'avance.
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Re: doucereuse luxure (ene) Ven 8 Fév - 20:48



Doucereuse luxureft. l. griffith asketill
Elle s'y attend. A ce qu'il rit, qu'il se moque, qu'il change de sujet tellement cela le dérange ou qu'il s'en aille dans le silence. Parce que c'est étrange de poser cette question, comme si elle avait autant confiance en elle pour imposer des sentiments irréels. Alors, face à toutes les réactions qu'elle a imaginé, c'est une toute autre qu'il choisit. Espoir ? Non, surprise. Pourquoi il réagit de cette manière ? Son regard qui brille, son attitude soudain gênée. Cela ne lui ressemble pas. Une partie d'elle se dit que quelque chose cloche, que c'est trop gros. Pas Griffith. Il est juste jaloux et possessif. Il est à l'opposé du prince charmant qu'elle idéalise et recherche.

« ... »
Il y a du regret qui passe dans ses yeux figés vers le sol, pensifs. Les garçons se sont toujours joués d'elle pour des paris ridicules, les dragues se sont succédées et rien n'en est jamais sorti si ce n'est une désillusion permanente. Franchement, qu'est-ce qu'elle a ? Rien. Elle n'est pas grande, taille de moustique, elle compte les défauts et ils s'entassent la rendant plus renfermée. Il n'a pas dit un compliment, il n'a même pas formulé ce qu'on pourrait espérer d'une quelconque déclaration. Personne ne l'a jamais vraiment aimé. Ce n'est pas aujourd'hui que cela va commencer.

« C'est faux... Tu ne peux pas m'aimer. »
Ce serait agréable s'il pouvait vraiment l'aimer. Ce serait bien, qu'elle croit qu'il éprouve vraiment de l'attachement, qu'il ne la voit pas comme les autres. Ce serait bien qu'elle ait plus confiance en son charme, qu'elle boit ses paroles comme unique vérité. Néanmoins depuis qu'elle est ici, ce n'était jamais arrivé. Pourquoi maintenant ? Pourquoi lui ? C'est un piège. Elle en ferme ses paupières et secoue négativement sa tête. Oui, il ne peut juste pas l'avoir comme cela. Elle a évité bon nombres de demandes, celle-ci aussi.

« ... Je ne suis pas un objet. Je n'appartiens à personne Griffith. »
Ene soupire, recule d'un pas. Rien de plus ne sortira de cette relation, elle ne doit pas en espérer davantage. S'il est évident qu'il a capté son coeur, il n'a pas volé sa raison et sa clairvoyance. Ou alors est-ce la peur de décevoir car elle est loin d'être parfaite ? L'anxiété de se rendre compte que l'engagement pourrait briser son coeur ? Elle l'ignore. Elle ne veut pas perdre le contrôle, devenir une poupée manipulable et être déçue. Même si elle l'est déjà.

« Si tu as fini, je vais te laisser. J'ai un grimoire à lire. »
Et des pensées futiles à effacer. Des attentes trop élevées.
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Re: doucereuse luxure (ene) Mar 19 Fév - 0:56

La déception, déception. Les allures s’en vont comme une parole s’éteint, et le sifflement moqueur du vent remplace les mensonges échangés. Malgré la perméabilité de la pièce, un froid glacial s’engouffre par les pores de son regard assombri, traçant les limites de l’humanité qu’il joue depuis toujours, sombre clown au visage juvénile.
Griffith n’est pas humain, pas plus qu’il n’incarne le bien. Griffith ne ressent pas, pas plus qu’il ne cherche à partager ses biens. Griffith est la solitude et la désillusion, le mensonge et le jeu des ombres.

Il se laisse gagner par les déceptions permanentes, les vérités murmurées. Griffith est le passé dérivant et le futur oublié, les vestiges d’une immaturité permanente. Griffith, Griffith, le vaste appel d’une valse mortifiée.
Au diable le respect et les enlacements du coeur, oubliés, les doux mots et les battements d’une âme enveloppée d’amour. Comme le valet des coeurs volés, il lance des piques à ces dames, jouant sur le trèfle de la chance en espérant s’en tirer.
Serait-il épris de folie ?
Serait-il gagné par la débauche, l’insolence, les erreurs oubliées ?

Griffith aimerait y croire, lui aussi. Griffith a tout donné, traçant la douceur, oubliant la vanité au profit d’une sincère confession - du moins, il l’espérait. Griffith était réel, plus que jamais, et cherchait la réponse au milieu de l’infinité de ses réflexions.
Griffith, le scepticisme assumé. Griffith, et son regard se tourne, non pas de gêne, mais traduisant le brutal ennui d’une âme errante.
Le lyrisme le quitte, de même qu’un sentimentalisme qu’il a déjà jugé trop prenant ; Griffith décide d’oublier et croise, une dernière fois peut-être, l’oeillade de cette princesse damnée.

« Non, je ne peux pas t’aimer. »

Il ne s’avance pas, cette fois, et n’amorce pas la possessivité, pourtant pas feinte, qu’il n’hésitait pas à exhiber. C’était comme avec Aslan, comme cette fois-là. C’était l’expression de sa vraie nature, d’un coeur chaotique, et bourrée d’insolence.
Sans respect pour l’amour, sans pensée pour l’empathie recherchée. Elle ne voulait qu’un prince charmant, une attache, un peu de vérité. Griffith est un esprit éphémère, la colère sous-jacente que les âmes ressentent en silence sans oser l’exprimer.

Griffith est l’humanité-même, dans sa pureté la plus grande - et cette hypocrisie permanente est le résultat de ses introspections sans terminaison.
Comme une coquille vide, une conscience oubliée. Comme un esprit brumeux, une exploration sans réponse. Griffith est le renouveau permanent, l’immortalité d’un doute assumé.

« Tu n’es pas un objet, Ene. Tu es spéciale, tu l’as toujours été. J’y ai pensé à plusieurs fois avant de te choisir, et il FALLAIT que ce soit toi. »

Il exhume le soupir fatigué d’un intellectuel poussé au bout de ses réflexions, de ses aveux. Le secret gardé trop longtemps, Griffith se laisse imploser - et son visage impassible laisse filtrer un sourire sincère, cette fois, comme la pitié d’un garçon qui vous regarde de haut.

« Tu es mignonne, gentille, un peu naïve. Je pensais que toi, tu me ferais t’aimer. Non, je le savais, et j'y croyais vraiment. Parce que tu es sincère. Si ce n’est pas toi, qui serait-ce ? Je ne te déteste pas, Ene. Mais je ne t’aime pas. Non. Je n’aime pas, simplement. »

Il laisse ses bras retomber, mollement,
Découragé,
Oublié, comme une fatalité.
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Re: doucereuse luxure (ene) Mar 19 Fév - 19:55



Doucereuse luxureft. l. griffith asketillNon je ne t'aime pas. Le rideau tombe et laisse place à cette triste vérité. Il n'y a plus d'illusions, c'est terminé, spectacle fini. Au fond, elle le savait. Cela ne devrait même pas la blesser car c'est évident. Il n'y a aucune chance qu'un garçon s'intéresse sérieusement à elle. D'habitude, elle ne se fait pas de films, elle n'y accorde pas d'importance. Cette fois, elle y a cru et c'est pourquoi son coeur lui fait si mal. Il se resserre brutalement. C'est douloureux. C'est blessant. Bien plus qu'elle ne le pensait.

Pourquoi. Pourquoi lui faire éprouver un semblant d'attirance pour venir le piétiner si rapidement ? L'hypocrisie présente s'est dissipée, elle le voit comme il est vraiment, il ne va plus mentir ni tourner autour. Simplement lui avouer que tout n'était qu'un jeu destiné à la faire tomber. Le marionnettiste s'est bien amusé. Il a pris plaisir à se jouer d'elle, de lui faire miroiter l'or avant de le faire disparaître. Le sentiment étouffant de la souffrance d'un coeur brisé laisse place à une montée de colère qui s'estompe aussi sec.

Incompréhension, encore, toujours. Ene le fixe, les yeux légèrement écarquillés, elle ne comprend pas. Il est censé lui avoir fait mal et pourtant, en l'écoutant, son coeur se remet à battre. Elle. Il l'a choisi. Ce n'est pas un hasard. Elle est spéciale pour lui. Sa main se pose contre son coeur, elle la resserre contre son vêtement, la tête baissée. Elle ne sait plus quoi penser de cette situation inexplicable. Des sentiments qui s'emmêlent et s'embrouillent dans son être chamboulé.

« Tu es... spécial pour moi aussi... Je commençai à croire que... Quelque chose allait arriver... »
Quelque chose était né en elle. Elle aurait voulu qu'il se déclare sérieusement, pas simplement pour voir. Elle aurait voulu qu'il puisse éprouver quelque chose. Cependant, elle est la seule qui a tant d'émotions la parcourant. Ou peut-être pas. Griffith est le plus gros mystère qu'elle rencontre. Il la complimente puis, sur le même ton vient dire des choses blessantes. Seulement, à ce moment, c'est elle qui a pitié de lui qui semble si perdu. Plus qu'elle ne l'est.

« A t'entendre c'est comme si... »
Tout allait s'arrêter. Parce que d'un côté comme de l'autre, ils avaient échoué. Ene n'avait pas pu le faire ressentir ce qu'il désirait et il n'avait pas pu l'éprouver. Après un échec, personne n'a envie d'essayer de nouveau une cause perdue d'avance. C'est futile. Elle devrait simplement partir, panser ses blessures, chouiner comme une enfant en se gavant comme une poule puis dormir et oublier. C'est le mieux, le moins douloureux.

Et pourtant, cette fois, elle fait le premier pas. Elle s'approche, se soulève sur la pointe des pieds. Hésitante, elle lève ses bras pour poser ses mains sur ses joues. Caresse éphémère car elle vient pincer ses joues, les étirant sans la moindre délicatesse. Elle n'est pas si angélique que cela.

« Je ne suis pas mignonne ni gentille ni naïve. »
En disant cela, elle pousse un soupir, cesse de tourmenter ses joues. Néanmoins, ses mains restent sur ses dernières, elle recherche des mots, une réponse plus concrète à lui apporter. Quelque chose auquel elle veut qu'il se raccroche, auquel elle se raccrochera aussi. Ce serait trop bête de finir ainsi.

« Crois-y encore. »
Souffle-t-elle en fronçant des sourcils. C'est égoïste. Elle veut qu'il puisse l'aimer, elle veut qu'il éprouve l'attachement qu'elle ressent envers lui. Que leur relation ne soit pas qu'une amertume mal digérée. Elle ne sait même pas ce qu'elle attend de lui, elle finit par reposer ses talons sur le sol, laisse ses mains glisser pour retourner le long de son corps. Ses lèvres s'entrouvrent, elle hésite encore, finit par murmurer sans le regarder.

« Je... ne t'ai pas rejeté. »
Elle se pince les lèvres, embarrassée.
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Re: doucereuse luxure (ene) Jeu 21 Mar - 21:14

Le temps est suspendu à ses lèvres. Littéralement.
Et enfin, elle rend le jugement - du moins, lui offre le compte-rendu des sentiments en vogue, comme s'il était intéressé par autre chose qu'une réponse tranchante. Griffith ne fait pas dans le sentimentalisme ; il est las des discours et des promesses, des sourires et des courbettes. Le cœur n'est pas une donnée sûre - les larmes et la peur, et encore davantage lorsqu'ils sont combinés, font un bien meilleur moteur.

Une hésitation, comme si ça pouvait lui suffire.
Griffith n'aimait pas attendre.

À vrai dire, il n'y a pas grand chose que Griffith n'aime - la satisfaction d'un objectif atteint, le goût acre d'un café chaud, le délicieux instant de cécité qui précède le moment où ses yeux s'habituent à l'obscurité. Griffith aime ce qui joue de ses nerfs, l'instabilité de la joie et d'une adrénaline indomptable.

L'amour, y croit-il seulement ?
Pas vraiment - pas plus qu'il n'en ressent la présence.
Griffith a trop à faire, dans ses propres ténèbres.

Ses cheveux gris, vestiges du passé. Un visage immaculé, exempte des souffrances autres que celles qu'il s'amuse à infliger.
En un sens, il en ressent le poids - comme si ses propres péchés résonnaient au fond d'un cœur déserté. Griffith n'a pas de culpabilité en lui, mais ces tambours grossiers frappent les parois de ses pensées pour en ôter la moindre pureté. Son âme se laisse corrompre, doucement, quitte le cocon de sa teinte unique pour se laisser porter par l'indécence d'un monde qui n'a pas fini de livrer ses secrets.

Les secrets, Griffith en est le maître. Il a fait de son monde le coffre des informations qu'il aime collecter - le poids des secrets, souvent, a bien plus d'impact que n'importe quelle arme. Griffith collecte les étincelles du feu des sentiments, laissant les humains se détruire par eux-même.
Griffith est l'agent du mal, véhicule l'amertume et le plus enfoui.
Griffith ne regrette rien, à vrai dire - et son corps, quant à lui, n'est que la représentation grossière de ce qu'il perçoit de ce monde. Un visage fin, enfantin, un corps exempte de couleurs - ses yeux sombres et ternes toisent le monde avec cette condescendance sans fin.

« Je ne t'ai pas rejeté, non plus. Parce que j'ai encore besoin de toi. »

Griffith ne ment plus, il n'en a plus besoin.
Le mensonge, bien souvent, l'aide à garder le contrôle. Quand on ment suffisamment souvent, il n'y a plus besoin de cacher les vérités. Les gens se chargent eux-même d'en rejeter la sincérité. On aurait pu le qualifier de démon, et si ses mains semblaient tâchées de tous les maux qu'il avait fait subir, il n'en était rien.
Griffith n'était que le levier de tout le Mal du Monde.
Il ne créait une douleur qui n'existait déjà - il véhiculait les informations, et les sentiments, en l'instant, avec cette habileté démoniaque. Si elle voulait des sentiments, Griffith allait lui en donner : il n'avait pas plus peur de son courroux que de la haine de n'importe qui d'autre. La haine, plus que n'importe quoi, nourrissait sa satisfaction d'une mission menée à bien.

« Edgar Poe a écrit la chose suivante : nous ne perpétrons certaines actions seulement parce que nous ne le devrions pas. J'ignore la majorité des œuvres de cet auteur moldu, mais cette phrase, à elle seule, est diablement exacte. Dans mon cas, du moins. »

Ce fut à son tour de s'avancer - et les doigts fins, comme les serres pointues d'un prédateur, saisirent le menton de la demoiselle pour la forcer à faire face aux iris d'obsidienne du Serpentard.
Sans un remord, un sentiment, une hésitation. Elle faisait face aux ténèbres les plus absolus, comme il les dévoilait enfin. Ce n'est pas seulement pour manipuler autrui que Griffith se cloîtrait derrière ses artifices d'humanité - il tenait avant tout à ne pas effrayer les autres. Derrière ce visage, il n'y avait rien. Dans ce cœur battant, il n'y avait rien. Rien à en tirer, rien à lui soutirer. Rien d'autre que l'attraction malsaine d'un mal grandissant.
Griffith était hors d'atteinte, hors de la compréhension des plus érudits.
Âme fracturée, jamais éveillée. La bienveillance, telle une pure fiction. Griffith se laissait porter par le récit d'une notion de Bien qu'il n'était pas près de connaître - lui, le démon de ces murs de pierre.

« Tu es déjà à moi. Je ne te ferai pas l'affront de te faire croire que tu as une chance de me soutirer des sentiments, Ene, mais je te laisse une chance. Par respect, et pour mon propre divertissement. »

L'ennui, dès lors qu'il en ressentirait la présence, mettrait fin à cette relation immorale. Griffith lui tourna le dos, enfouit ses fines mains dans les poches de son pantalon. Il n'avait plus rien à faire ici, plus besoin d'une attention qu'il avait eu plus que de raison. Elle était captivée, maintenant, plus que de raison. Et il n'avait plus besoin du réconfort de son propre reflet.
Si tu échoues, je te briserai.
La promesse était faite, en un sens. Et c'est ainsi que Griffith s'en alla.
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