Les cauchemars, c'est ce que les rêves deviennent toujours en vieillissant
Une soirée comme une autre, répétitive, fade, mais pourtant essentielle à son développement en tant que danseur. Un rendez-vous incontournable qu’il ne raterait pour rien au monde – parce que ça lui retomberait dessus tôt ou tard.
Un mouvement, un autre. Un grand écart, un saut. Une arabesque, une pirouette.
Un téléphone qui sonne.
Il s’interrompt dans sa danse gracieuse, essuya la sueur qui perlait sur son front. Il trottine vers l’appareil, le saisit et regarde le numéro affiché. Un sourire se peint sur ses lèvres. Il décroche et s’assoit.
De quoi le faire patienter jusqu’à ce que son amie arrive – il paraît qu’elle a quelque chose d’important à lui dire.
« Salut ! Je suis content de t’entendre ! »
Une soirée papote avec sa meilleure amie/sexfriend ne se refuse pas. Ce n’est pas grave, les quelques minutes perdues se rattraperont facilement.
« Felicja, est-ce que tout va bien ? »
La voix de la jeune fille semble étouffée au bout du fil. Est-ce qu’elle pleurait ? Il en a tout l’impression ! Pour quelle raison ? Est-ce qu’on lui avait fait du mal ?
Il était vrai qu’elle n’appelait pas souvent à l’improviste comme ça. Ils finissaient toujours par se donner un rendez-vous téléphonique, se sachant l’un et l’autre très occupés. L’inquiétude monte en lui en flèche.
«Je suis désolée Ino !»
Il fronce les sourcils, croise les jambes sous lui. Pourquoi s’excuse-t-elle ?
« Sur le coup, je ne me suis pas dite que c’était une mauvaise idée ! Je pensais que ça serait super, que ça consoliderait notre lien ! Qu’on serait encore plus proches ! - Attends… ma belle, de quoi tu me parles ?! »
Parle-t-elle seulement de lui ? Inocenty est dans la panade la plus totale, il n’y comprend rien, et ça ne fait qu’accroître sa peur d’entendre la suite. Elle semblait avoir fait une grosse bêtise, et il se sent bizarrement concerné. Il se lève, fait les cent pas.
« Je… tu sais Ino, pendant les vacances qu’on a passées ensemble… - Oui ? - J’ai arrêté la pilule.»
Les yeux du garçon s’écarquillent. Il sent l’air lui manquer, a l’impression d’étouffer. Pourtant, il fait frais dans la pièce.
« Quoi ?! Pourquoi t’as fait une chose pareille ?! - Je voulais pas que tu partes encore dans cette horrible école ! Que tu revoies toutes ces personnes que tu te tapes !»
Un choc, un vrai. Il sait que la jeune femme n’apprécie pas qu’il touche à d’autres filles qu’elle – ce qui était étonnant et ce dont il se moquait aussi éperdument – mais… à ce point ? Une boule se crée dans son ventre. Il tremble à l’idée d’entendre le verdict. Qui tombe. Rapidement.
Et anéantit tout autour de lui.
«J’ai été faire une prise de sang. Je suis enceinte.»
Le téléphone tombe au sol. Il a envie de le jeter par la fenêtre, mais n’a même pas la force de se pencher pour le ramasser. Il se laissa glisser au sol. Au loin, résonne la voix de son amie. Qui l’a trahi. Son doigt appuie sur le bouton « raccrocher ». Il laisse retomber sa main.
Son regard fixe au loin alors que les larmes refusent toujours de couler. Que son esprit ne réagit pas encore tout à fait.
clever as the devil and twice as pretty. elle n'a pas pris la peine de se pomponner, constance. premièrement, parce qu'elle s'en fout les trois quarts du temps, mais aussi parce qu'elle ne va que voir inocenty. étrangement, elle s'est liée d'amitié avec ce garçon pour le moins étrange. aujourd'hui, c'est elle qui l'a convoqué. la salle de sport lui semblait un bon endroit puisqu'elle avait l'habitude d'y aller. la demoiselle devait parler de ses doutes à quelqu'un et qui de mieux qu'un ami? elle n'en a pourtant pas encore parlé à declan, son petit ami du moment. elle pressentait que ça pourrait être mauvais pour la relation qu'ils entretenaient pour le moment.
c'est donc avec son assurance habituelle que la serpentard foule les couloirs menant à l'endroit désiré. elle fait son entrée et remarque le dos d'inocenty. jusque-là, ça va. puis, elle baisse le regard vers le sol pour y constater le téléphone qui y gisait. ses sourcils fins se froncent et elle s'avance vers lui. visiblement, il était en ligne et quelque chose l'a perturbé. au point qu'il en laisse tomber celui-ci. elle se poste devant lui et penche légèrement la tête sur le côté en détaillant son visage.
- inocenty? que se passe-t-il?
elle n'attend pas vraiment la réponse, car il a trop l'air sous le choc. constance se penche pour empoigner ledit téléphone et le porter à son oreille. elle y entend une voix féminine prononcer le nom du jeune homme. elle se doute que c'est de sa faute s'il est dans cet état.
- ciao, bitch.
et elle raccroche. la demoiselle place le portable du serdaigle sur l'un des bancs un peu plus loin et en profite pour poser son sac de sport. elle l'ouvre et commence à se changer sans aucune pudeur. de toute façon, inocenty l'a déjà vu nue, alors c'est pas être en sous-vêtements devant lui qui allait la mettre mal à l'aise. de toute façon, constance est bien dans son corps et ça se voit. en plus, le serdaigle n'a même pas l'air d'être conscient de ce qui l'entoure en ce moment-même. une fois complètement changée, elle attache sa chevelure blonde et commence ses étirements.
Les cauchemars, c'est ce que les rêves deviennent toujours en vieillissant
Inocenty entend à moitié du mouvement dans son dos mais ça ne le fait absolument pas réagir. Un Détraqueur pourrait être présent pour aspirer son âme qu’il ne serait pas plus enclin à bouger. Peut-être même était-ce cela qui le laissait dans ce pathétique état léthargique ?
L’entraînement était fini pour ce soir, c’était sûr. Il devrait peut-être appeler son coach pour lui faire part de la situation mais ça lui brûlerait les lèvres.
Et le temps s’écoule, il entend au loin la voix de sa précieuse amie, celle qui vient de le trahir – est-ce seulement une amie – qui crie et qui l’appelle, une autre qui la traite de salope. Il n’y comprend rien mais oui, maintenant, à ses yeux, celle qu’il aime tellement n’est que ça. Une pute qui le met dans de sales draps.
Il n’a qu’une envie : retourner sa baguette magique contre lui et lancer un avada kedavra pour que ce cauchemar s’arrête. C’est extrême, certes, mais il ne voit aucune autre solution. Sa vie venait de voler en morceaux.
Qu’allait-on penser de lui ? Avoir un gosse avec sa partenaire de danse – la plupart du temps – celle que tout le monde considérait comme une amie, d’autres comme sa fiancée, ce qu’elle n’était pas et ne serait jamais. Il allait refuser cet enfant, elle ruinerait son image. Il passerait pour un odieux personne qui n’assumait pas ses rapports sexuels.
Il gémit pathétiquement lorsqu’une main s’abattit sur sa joue mais ça eut comme conséquence qu’il reprit pied dans la réalité. Oh, Constance était arrivée. Elle devait lui parler d’un truc, et lui il n’était pas là pour se lamenter. Il n’était pas le sujet de la conversation de ce soir. Il devait supporter son amie.
« Oh, salut. »
Sa voix était faible, son regard émeraude éteint. Il tenta de sourire mais ça ne fut certainement pas concluant.
« Rien de très important, ne t’inquiète pas… tu voulais me voir pour quoi ? »
Oh, il avait terriblement envie de lui sauter au cou pour lui dire ce qui s’était passé avec cette conne, mais ce n’était pas le moment et peut-être même dirait-elle que c’était sa faute. Qu’il devait prendre ses responsabilités. Sauf qu’il n’avait pas envie. Il ne voulait pas qu’on lui fasse la leçon.
clever as the devil and twice as pretty. ça semble le réveiller de son mutisme et constance sourit, tout en continuant ses échauffements. si lui terminait son entraînement, elle le commençait. rien ne l'empêchait de s'entraîner et de l'écouter en même temps. il lui offre une bien piètre salutation. en plus, son regard semble vide et son humeur maussade, contrairement à ce que la demoiselle lui connait.
- tu pourrais avoir l'air un peu plus convaincant, quand même. je ne suis pas dupe, il y a clairement quelque chose qui te tracasse. et je crois que ça a tout un rapport avec cette fille qui était au téléphone.
elle l'observe un instant en silence. il n'a vraiment pas l'air bien, alors devrait-elle lui dire? bah, peu importe, en fait. elle n'a jamais vraiment eu de pitié pour les autres et ça n'allait certainement pas changer avec inocenty.
- j'ai du retard dans mes règles.
quelle belle introduction. constance savait que son ami saurait ce que cela implique, mais elle vit son expression se décomposer.
- je ne suis probablement pas enceinte, mais si je le suis, je ne sais pas si c'est toi ou declan.
elle lâche ça le plus naturellement du monde, comme si ça n'impliquait pas grand-chose. elle avait déjà été enceinte à ses seize ans et elle avait avorté. rien ne l'empêchait de le refaire si c'était bien le cas. franchement, ça ne lui faisait pas vraiment peur. non, ce qui lui faisait le plus peur, c'est de ne pas savoir de qui. dans les deux cas possibles, elle n'y voyait aucun avantage. porter l'enfant d'un ami ou de celui de son copain qui ne l'aime même pas. elle n'est pas dupe, elle sait que declan est incapable de tomber amoureux, mais elle se leure dans leur relation et ça lui va très bien comme ça. tandis qu'avec la présence d'un embryon dans son ventre, tout changeait et par pour le mieux.
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« Mouais, c’est pas grave... » grommela-t-il, retournant s’asseoir car ses jambes avaient de plus en plus de mal à le porter.
Il était très fatigué. Cette nouvelle lui avait vraiment pompé toute son énergie, elle qui était bien présente et en quantité avant ce fameux coup de téléphone. Il soupira, attrapa sa bouteille d’eau. Il recracha cependant la gorgée qu’il avait dans la bouche, et le liquide coula le long de son menton. Il était statufié.
« Pardon ?! »
Retard de règles, ok. Mais évidemment, il fallait encore qu’il soit impliqué dans l’équation. Putain, il faudrait qu’il apprenne à fermer sa braguette. Il passa une main sur son visage.
« Putain mais c’est pas vrai, pourquoi moi ?! »
Le Ciel lui en voulant, c’était sûr. Il était très croyant, et c’était certainement un signe qu’il fallait qu’il arrête de coucher à gauche à droite parce que le retour de bâton était vachement douloureux.
« C’est le défilé des meufs en cloque aujourd’hui ? C’est pas possible ! J’suis maudit ! »
Et le voilà qui se lamentait sur sa situation. En même temps, il y avait de quoi, il venait de se ramasser un coup de boule de la vie en pleine tronche. Il poussa un soupir à en faire trembler les murs.
« Je devrais devenir gay, ce serait une bonne idée t’en penses quoi ? »
Constance ne devait sans doute rien comprendre à sa mauvaise humeur, à la raison de ses paroles pleines de ressentiment, mais de peur aussi. Il était désolé pour elle, mais il ne pouvait tout simplement pas faire semblant d’être serein.
« Ok, ravi de le savoir. Je prierai pour que tu ne sois pas enceinte demain à la chapelle. »
Bien sûr, ça devait être important pour elle de signaler au potentiel père d’un potentiel enfant qu’elle était potentiellement enceinte, mais personnellement, il se serait bien passé de la nouvelle, merci non merci.
Il rougit légèrement en constatant qu’il n’avait pas été sympa et juste avec elle depuis le début de cet échange, et malgré sa mauvaise humeur et son désespoir apparents, il tint à s’excuser, même si ça ne faisait pas plaisir.
« Désolé je suis vraiment pas d’humeur ce soir. Mauvaise nouvelle de la part de ma meilleure pote. Tu la traitais de salope tout à l’heure ou j’ai rêvé ? C’est exactement ce que je pense. »
clever as the devil and twice as pretty. elle est étrangement calme pour ce genre de situation. si l'on compare èa inocenty qui flippe totalement sa race, constance donne l'impression que ça ne l'affecte pas. or, c'est tout le contraire, elle est inquiète de ce qui peut arriver si tel est le cas. comme elle l'avait soupçonné, le serdaigle s'enflamme et elle prend les insultes dissimulées avec un tel calme qu'elle se demande si elle est saine d'esprit. elle va même jusqu'à trouver la réaction du jeune homme exagérée. il a le droit d'être en colère, surtout si son amie lui a annoncé au téléphone qu'elle était enceinte. tu le laisses donc parler en gardant le silence et en continuant ses étirements.
- t'as sans doute raison d'être aussi énervé, mais pas besoin de tout me mettre sur le dos.
sa voix est calme et elle observe inocenty avec sérieux. finalement, celui-ci lui offre ses excuses à constance qui sourit à ses propos.
- elle a fait quoi? mis à part t'annoncer par téléphone qu'elle est enceinte.
la serpentard aime les ragots. beaucoup. malheureusement pour elle, elle n'allait pas pouvoir répandre de rumeurs sur cette fille, puisqu'elle se trouvait bien loin. la demoiselle commence ses exercices suite à ses étirements.
- ne t'inquiète pas, ino, t'aura pas de problèmes avec moi. t'as pas besoin de prier pour que je ne sois pas enceinte, vu que je compte avorter si c'est le cas. désolée de te mettre la frousse de ta vie.
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Inocenty se releva et se remit à faire les cent pas dans la pièce, véritablement préoccupé. Il regardait partout, comme si la solution à son problème se trouvait dans cette pièce. Mais non, il aurait beau faire le tour de la terre vingt-cinq fois, il ne pourrait empêcher les choses de se produire. Plus qu’à espérer que ça se passe mal du tout… oui, c’était cruel. Il s’arrêta soudain et se tourna vers son amie, plantant son regard vert dans le sien.
« Qu’est-ce qu’elle a fait ? Elle a arrêté la pilule putain ! Elle savait quand je revenais, elle savait qu’on allait baiser, et elle a arrêté sa putain de pilule sans m’en avertir ! Cinq ans qu’elle la prend, comment je pouvais me douter d’une telle chose ?! »
Il se rassoit dans un coin de la pièce, ramène ses genoux à lui, abattu.
« Tu penses que si tu me lances un avada kedavra, on découvrira que c’est toi ? »
Il reprend vite contenance pour continuer à cracher son infâme venin. Et ce soir, il en a beaucoup. Énormément.
« Elle nique nos vies à cause de son égoïsme ! A dix-sept ans, elle me disait déjà qu’elle voulait un gosse, mais je pensais qu’elle rigolait. Elle râle quand elle sait que je vais à Poudlard et que je couche avec des meufs – les mecs elle s’en fout je sais pas pourquoi. Mais c’est pas normal ! On est potes, c’est tout ! C’est limite comme une sœur pour moi ! »
Une sœur avec laquelle il couchait, tout à fait normal et sain. Heureusement qu’il n’y avait pas de lien de sang.
« Je ne peux pas supporter cette trahison ! Elle va refuser l’avortement, je le sais, et... »
Son téléphone, à côté de lui, émet un signal lumineux. Le petit blond le saisit et déverrouille l’écran. Une notification. Il fronce les sourcils. Elle a posté sur son mur.
Il va voir, il s’étouffe, gémit pathétiquement.
« NON PUTAIN ! »
Les larmes coulent pour de bon, sa vie est en l’air. Il n’y a plus de retour en arrière.
clever as the devil and twice as pretty. - ah ouais, une vraie salope.
elle laisse tomber ces paroles le plus naturellement du monde et avec un sérieux déconcertant tout en continuant ses exercices.
- t'es sérieux, là? j'irai pas à azkaban simplement à cause d'une telle histoire.
elle est aussi rude qu'une pente abrupte, constance, à lui dire ça de cette façon. elle ne gâchera pas sa vie parce qu'une meuf a foutu la vie en l'air d'inocenty. elle l'écoute parler; déverser son venin avec un léger sourire en coin. puis il reçoit une notification sur son téléphone qui le détruit. un peu insensible avec son coeur de glace, constance ne fait pas de mouvements vers lui pour le consoler. elle continue silencieusement ce qu'elle fait pendant quelques instants. puis elle s'approche de lui.
- ino, cet enfant n'est peut-être même pas de toi, tu sais. quelle certitude as-tu qu'elle n'a pas couché avec d'autres hommes? seulement sa parole. elle peut très bien te mentir, tu y as pensé? elle peut être enceinte de quelqu'un d'autre, mais affirme que c'est toi le père juste pour te faire chier parce que tu viens à poudlard et que tu sautes d'autres meufs. t'as le droit de contester et de demander un test ADN.
elle est réfléchit, constance, ce n'est pas pour rien qu'elle arbore le vert des serpentard. c'est vrai, il n'a aucune preuve tangible qu'il s'agit de son enfant à lui. il a beau lui faire confiance et penser qu'elle ne lui mentirait jamais, rien n'empêche qu'effectivement, elle lui mente. ils sont loin l'un de l'autre, quelle garanti a-t-il qu'elle ne couche avec personne d'autre? cette situation la laisse perplexe et un peu de marbre à cause de cette possibilité. de toute façon, constance n'a pas de compassion pour les autres. sans prévenir, elle lui arrache son téléphone des mains et s'éloigne avec. elle l'éteint complètement avant de le ranger dans son propre sac à côté du sien qu'elle empoigne par la suite. elle le déverrouille et se rend jusque sur ladite publication pour y laisser un commentaire peu agréable. elle le remet à sa place. elle l'a mise en silencieux.
- tu laisses les réseaux sociaux de côté pour l'instant et tu reprends contenance. interdiction de reprendre possession de ton portable pour une durée indéterminée.
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Inocenty nage en plein enfer. Maintenant… maintenant tout le monde sait ! Tout le monde est au courant ! Ses parents, comment vont-ils réagir ? Vont-ils exiger qu’il quitte cette école de magie ? Son coach ? Va-t-il lui dire que la danse c’est fini pour lui car il doit s’occuper de son gosse ? Il ne sait pas, mais il a peur. Il voit peu à peu les like et les « félicitations » apparaître sur son écran. Les gens sont ravis. Lui, anéanti. Il a envie de crever, tout simplement. Il réagit à peine quand elle lui dit qu’elle n’ira pas en prison pour lui. C’est compréhensible, mais…
« Et si je retourne ma baguette contre moi ? Tu penses que ça marcherait ? »
Il était de plus en plus sérieux. Sous le coup de l’émotion et du désespoir, il ne sait vraiment plus quoi faire, vers qui se tourner. Et il sait que dans son pays, peu de connaissances accepteront de l’aider sans le blâmer.
Il n’arrive pas à être rassuré par ce que lui dit la jeune femme. Il hausse les épaules. Lui sait que c’est vrai. Il ne va pas non plus tout lui dire, mais il sait qu’elle ne couche qu’avec lui. Parce qu’elle est amoureuse, et que ça ne va que dans un sens. Qu’elle voulait lui pondre un gosse depuis leurs dix-sept ans.
Ça le dégoûte. Il n’a jamais douté d’elle. S’il avait su, il aurait mis des capotes.
« Mais comment contester ? Sur les réseaux sociaux, ça va faire scandale, je vais avoir l’air de quoi, moi ? »
Oui, il entretenait son image. Il lança un regard malheureux à son écran qui affichait toujours plus de messages de soutien. Il avait envie de vomir.
Il n’eut pas le temps de plus se lamenter. On le lui arracha des mains. Il ne résista pas, trop sonné. Mais quand il la vit s’éloigner avec son GSM, il paniqua un peu. Encore plus quand elle lui affirma qu’il n’aurait plus accès à son téléphone pour de bon.
« Non ! Tu peux pas faire ça ! J’en ai vraiment besoin ! Mon boss doit me sonner, mes parents peut-être aussi… puis si je ne réponds pas, ça va paraître hyper louche ! Putain, je sais plus quoi faire... »
Il enfonça sa tête entre ses deux genoux, sanglotant en silence. Comment niquer la vie de quelqu’un en deux secondes chrono.
clever as the devil and twice as pretty. comment? elle est certaine qu'il n'a pas écouté ce qu'elle a dit, mais en vérité, elle s'en fiche un peu, constance. c'est pas son problème et si elle est venue ici à la base, c'était pour lui annoncer qu'elle pensait être enceinte, pas pour l'entendre se plaindre. ça la saoule un maximum, les gens qui s'apitoient sur leur sort alors qu'il pourrait tenter d'arranger la situation. elle lui a dit ce qu'elle pensais, après c'est à lui de prendre les décisions, pas à elle.
la panique se lisait clairement sur le visage d'inocenty, mais constance restait de marbre. ça ne l'affectait pas, même juste un peu. la serpentard ne ressent aucune compassion en ce moment, seulement un agacement presque palpable. son regard se fait dur, alors qu'elle le regarde et qu'elle écoute ce qu'il a à dire. puis il enfouit sa tête entre ses genoux en sanglotant. que c'est pathétique. constance le regarde de haut, les bras croisés sous ses seins.
- c'est bon, t'as fini? tu ne peux même pas te passer de ton téléphone pendant une petite heure? t'es pathétique. ils n'ont qu'à t'appeler, on s'en tape. arrête un peu de trop penser.
elle s'approche lentement de lui.
- oui, je comprends que ça peut te détruire, mais bordel, calmes-toi un peu! je ne suis pas venue ici pour t'entendre t'apitoyer sur ton sort, inocenty. c'est pas la fin du monde, sérieusement. il y a des choses bien pire que ça.
il ne le savait pas, mais elle parlait par expérience. elle se retourne pour continuer ses exercices.
- prends le temps de réfléchir un peu avant de reprendre la parole. parce que si tu ouvres la bouche pour te plaindre encore, je vais partir et ce n'est plus la peine de venir me voir.
Les cauchemars, c'est ce que les rêves deviennent toujours en vieillissant
C’était vraisemblablement trop demandé à son « amie » d’avoir un peu de compassion, ou pire, de la compréhension pour ses problèmes ! Pour le coup, le petit blond fut vexé, si ce n’est blessé. Il fronça les sourcils et la suivit des yeux sans comprendre. Pourquoi était-elle aussi agressive ? Il n’avait rien fait de mal ! C’était bien normal d’être désespéré à l’entente d’une telle nouvelle, non ? Il ne comprenait pas pourquoi elle réagissait ainsi.
Mais en tout cas, il lisait le mépris dans ses yeux, et ça ne lui plaisait pas.
« Connasse… » grommela-t-il en polonais, sa douce langue maternelle, car ça faisait du bien d’insulter les gens.
Il n’avait pas pour habitude de gueuler sur les personnes qu’il aimait, mais aujourd'hui il faisait fort. Pourquoi tout le monde lui prenait la tête comme ça ? Il voulait juste être tranquille et s’entraîner à la base.
Il la foudroya du regard lorsqu’elle lui fit entendre qu’il était pathétique. Elle s’était vue ? Bordel mais c’était pas possible ! Et puis une petite heure ? Elle avait pas parlé de la fin de la « sentence » la demoiselle, qu’était-il censé imaginer ?
Il grommela encore quelques jurons entre ses dents impeccablement droites.
« Mais oui... » répondit-il en anglais cette fois quand elle lui indiqua qu’il y avait des choses pires.
Crever c’était pire. Être atteint du sida c’était pire. Mais ça n’était pas parce qu’il y avait « pire » dans la vie qu’on devait fermer sa gueule et accepter le sourire aux lèvres tout ce qui nous arrivait. Il n’avait pas la même carapace qu’elle. Et espérait ne jamais en avoir une pareille. C’était juste hyper triste.
Ouais, autant d’insensibilité le rendait presque triste.
Et puis c’était quoi ces menaces ? Attends, elle voulait vraiment ne plus lui parler – définitivement – parce qu’il lui faisait part bien malgré lui de son gros problème ? Eh, c’était elle qui avait demandé ! Il ne voulait même pas aborder le sujet !
Bref, il était vénère, mais ne répondit rien, ruminant ses sombres pensées dans son coin et maudissant la blonde. Qu’elle se fasse un claquage pour toutes ses mauvaises paroles !
Au bout de plusieurs minutes, il balança cependant :
« Et toi, tu ferais quoi ? »
Il n’ajouta pas un « vas-y, je t’écoute, je suis curieux » totalement sarcastique, il n’avait plus la tête à ça.
clever as the devil and twice as pretty. oui, constance, elle est terriblement dure. non seulement avec inocenty, mais principalement avec elle-même. elle n'était pas totalement insensible à ce qu'il lui disait, mais sa réaction l'avait considérablement refroidie. non seulement, il n'écoutait absolument rien de ce qu'elle lui disait, mais il était négatif et très borné. elle détestait particulièrement ça. tenter de trouver des solutions alors qu'il ne fait que se plaindre encore plus en s'enfonçant dans le désespoir, ça ne l'intéresse pas. quand elle l'a entendu parler e polonais, elle s'est bien douté qu'il la traitait probablement de connasse ou de salope, mais honnêtement, c'est pas ça qui va l'arrêter. elle a malheureusement l'habitude et ça ne l'empêchera jamais d'avancer. plusieurs minutes passent sans que l'un d'eux ne prennent la parole. puis le serdaigle prononce quelques mots. constance laisse planer la question pendant un moment, ne lui jetant aucun regard, mais elle finit par s'arrêter et se tourner vers lui. qu'est-ce qu'elle ferait à sa place?
- je ne sais pas. t'es content? je ne sais pas, parce que je ne peux mettre personne enceinte. parce que je suis celle qui tombe enceinte. je suis plus du type à réfléchir avant de sombrer dans la panique la plus totale comme tu viens tout juste de le faire. t'écoutes rien quand t'es comme ça et ça me saoule profondément.
son air est moins dure et son regard n'est plus hautain. constance s'approche de son ami pour s'asseoir face à lui. elle plante son regard dans le sien et n'en décroche pas.
- si t'es prêt à discuter et à tenter de trouver des solutions, ça va me faire un plaisir de t'aider. autrement, je ne suis d'aucune utilité. j'suis pas le genre d'amie qui va t'écouter te plaindre et te consoler. j'suis plutôt celle qui va t'aider à résonner pour trouver des solutions.
La beauté sans la grâce attire, mais elle ne sait pas retenir ; c'est un appât sans hameçon.
feat Constance
Tu te demandes si le dialogue est rompu et si ton amie va continuer à t’ignorer comme ça longtemps. Tu n’arrives pas à comprendre sa réaction, son énervement. En temps normal, tu aurais davantage réfléchi, mais tu n’es pas d’humeur, tu as d’autres chats à fouetter. Cependant, à ton grand soulagement, elle reprend la parole et les éléments qu’elle te donne ne t’apportent pas grand-chose.
Malheureusement.
Te voici au même point que précédemment. C’est fatiguant.
Tu n’as, en vérité, pas l’habitude de prendre les décisions seul, par toi-même. Tu as souvent besoin de l’approbation de tes pairs. Peur de prendre le mauvais choix et d’empirer les choses avec ta maladresse.
Tu n’es pas très futé, pas très intelligent, pas très dégourdi.
Tu soupires et glisses à nouveau une main sur ton visage. Tu pourrais simplement te lever et continuer ton entraînement comme si de rien n’était, comme si un quart d’heure auparavant cette sotte ne t’avait pas téléphoné avec sa mielleuse nouvelle. Tu avais envie de vomir.
Et des solutions apportées par ton amie – même si vous n’avancez pas, là – tu en as grandement besoin. Tu espères qu’elle pourra t’offrir un avis davantage éclairé. C’est tellement mal parti.
Tu as envie de prendre un couteau, faire le contour de ta tête avec, ouvrir ta boîte crânienne et déposer ton cerveau dans un coin pour quelques minutes. Et juste dormir. Beaucoup.
Finalement, Constance, que tu fixes depuis quelques instants sans vraiment plus la voir, parle enfin et te donne un conseil. Tu hoches légèrement la tête. C’est une idée, oui. Elle n’est pas mauvaise. Tu la suivras même peut-être. Si tu ne t’énerves pas au bout du fil.
« Plus tard » précises-tu tout de même, car tu n’as aucune envie d’entendre à nouveau la voix de la jeune fille ce soir encore. Elle te donne la nausée.
Tu changes encore de position. Tu as la bougeotte. Tu n’as pas l’habitude de rester longtemps assis. Tu te mets à genoux, les mains sur les cuisses.
Elle sait ce que tu en penses de toute façon ta prétendue amie. Vous en avez déjà discuté auparavant. Vous êtes décidément trop jeunes pour faire face à ce genre de responsabilité, et de toute manière, tu ne veux pas d’elle. Hors de question de passer le restant de tes jours à ses côtés alors que partout, il y a des options bien plus appétissantes.
À commencer par ton prof de runes.
Tu frissonnes d’effroi à l’idée de lui passer la bague au doigt. Elle a pas compris ce que signifiait « être amis ». Bon, toi non plus visiblement vu que tu couches avec.
Tu fais une tête pas possible. Tu ressembles à un zombie.
« J’suis crevé. Si je la bloques partout, ça ira tu crois ? »
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By Halloween
