T'as google map ? J'ai plus de réseau . Sidney

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Jamais Faustus n’avait douté. Non, jamais ! Pas de doute : le Choixpeau l’avait envoyé dans la bonne maison, il y a de ça de nombreuses années maintenant. Son estomac le lui rappelait d’ailleurs régulièrement. Comme souvent, Faustus s’était retrouvé éveillé en pleine nuit, tiraillé par la faim. Et par la gourmandise aussi, un peu. Jamais il n’aurait dû regarder ce replay d’émission culinaire. Des gens qui se battent pour proposer des plats … si jamais un jour Dante était renvoyé, il postulerait tout de suite pour être juge ! Peut-être même qu’il se ferait pistonné ? Puisque l’un d’entre eux était un ancien camarade de classe. Quoi qu’il en soit, là tout de suite, Faustus pestait. Il rageait. Boudait. Il prenait soin de garder des desserts dans ses poches à chaque fin de repas, et de passer régulièrement faire coucou aux elfes cuistots. Mais là, le constat était sans appel. Affligeant même : il ne restait plus rien.

En bon Poufsouffle, Faustus avait accumulé les vivres comme une fourmi, et tout grignoté façon cigale. Il se laissa tomber sur la chaise de son bureau, la tête avachie et la bouche pleine de bave. Tant pis, il fallait sortir. Faustus enfila une cape épaisse de fourrure noire par-dessus son pyjama or et nuit, parsemé de petits blaireaux auxquels le professeur aurait bien fait des câlins. Il oublia cependant d’ôter le petit bonnet assorti, qui se terminait par un pompon fort seyant. Il ne pouvait pas rester dans rien sur la tête, ça le fatiguait encore plus. Il vérifia que sa précieuse baguette était toujours dans son fourreau, bien accroché à sa cuisse droite. Et tenta de dégager sa frange diabolique histoire de voir où il mettait les pieds. C’est donc ainsi que Faustus quitta sa chambre en quête des cuisines.

Mais voilà : si de jour c’est déjà compliqué de se repérer dans le château, de nuit c’est quasiment impossible. Un virage, un escalier … putain d’escalier qui vire de bord sans prévenir d’ailleurs ! Encore un virage. Attend, c’est quel étage déjà les cuisines ? “Fichtre ! Par la barbe de Merlin, à croire que quelqu’un les change de place juste pour me tourmenter !”, oui pour le coup, ça commençait à virer à la théorie du complot. Finalement Faustus quitta son escalier rebelle et se retrouva face à un long et sombre couloir. Un tintement curieux se répercuta sur les murs, jusqu’à l’atteindre. “Misa ? C’est toi ange de ma vie ?” même si Faustus n’était pas élève, il préférait la caresser dans le sens du poil. Par précaution. Mais pas de battements d’ailes.

“ … Croquemitaine ? Que fais-tu là face de troll ?” insulter le croquemitaine, pourquoi pas. Au fond les choses toutes adorables et rassurantes terrorisaient le professeur. Alors évidemment, l’inverse ne l’atteignait pas. Toujours pas de réponse. Il s’engagea donc, la main gauche prête à surgir pour dégainer au besoin. Son corps se stoppe net. Faustus attend, le souffle court. Une silhouette. Une silhouette humaine. Et il sait qu’il n’est pas au bon endroit pour les cuisines, ce n’est donc pas un camarade en quête de victuailles. Faustus plisse les yeux pour se donner un air imposant, et susurre. “Il parait que je maîtrise plutôt bien le sort Rictusempra, … mais il y a parfois des effets secondaires amusants.” quand on a la trouille, faire peur permet de se rassurer et d’avoir de l’ascendant sur sa victime. A ce qu’il parait.

Faustus attendit donc aussi calmement que possible que son opposant se dévoile. Avec un peu de chance, ce serait un copain et il pourrait lui demander son chemin. Sinon le professeur serait sûrement retrouvé mort le lendemain. Peut-être hanterait-il les lieux ? Il n’avait pas encore décidé. Par contre il avait envoyé un courrier à ses parents, pour qu’ils ne se trompent pas de tenue en le préparant dans l’entreprise familiale. Il songeait à ça ici, dans cette ambiance pesante, alors que son ventre criait famine dans tout le château.

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Loin d’être le croquemitaine, le gamin qui faisait face à Faustus dans l’obscurité ne semblait pas bien âgé. L’enseignant écarta sa touffe de mèches rebelles pour tenter de percevoir un visage. “Lumos” avec de la lumière, ça aide un peu. Ce visage adorable ne lui disait rien. Mais il avait l’air charmant. Faustus peinait toujours à estimer l’âge des étudiants de Poudlard, aussi décida-t-il de classer celui-ci dans les 4ème année. Dans la case des éléments à convaincre, donc. Ce bonhomme était peut-être un futur étudiant de sa matière ? Autant commencer les choses dans l’ordre, sans précipitation et avec tact. “Tu veux faire quoi plus tard ? Transmutation hein ?” … la subtilité. Un courant d’air frais lui remit les idées en place. “Hum, pardon. Non non aucun soucis, et toi ?” à part que tu es complètement paumé, tout va bien.

Le jeune homme blond ayant l’air tout de même sympathique -et Faustus étant tout à fait réveillé cette fois-, il décida de poursuivre la conversation. “Au fait, un élève seul à cette heure-là dans les couloirs … ce n’est pas très prudent, ni très malin. Nom - Matricule - Matière et Bonbon préféré je te prie.” dommage, ça ressemblait presque à un discours de professeur responsable. Il était déjà certain de n’avoir jamais vu cette bouille adorable chez les Poufsouffle. Restait trois possibilités. Soit le Lion, dont la robe collerait à merveille à cet angelot ; Soit l’Aigle, mais il ne percevait pas cette étincelle de curiosité propre aux bleus - Soit Serpentard. Et il faut dire qu’un démon à l’air si aimable ferait des ravages.

Il réfléchit un instant. Se promener la nuit, c’était pénalisé, non ? Combien déjà ? Faustus chercha dans sa robe, avant de se rappeler qu’il était en pyjama et en cape. Il inspecta tout de même sous son magnifique bonnet à pompom, au cas où la liste se serait glissée par là de manière bien pratique. Mais non. Il comptabilisa 5 points. “Si tu n’as pas une excellente raison, je vais sûrement devoir sanctionner.” là-dessus, l’enseignant baille aux corneilles. “Sanctionner”, “Punir”, “Enlever” … ça n’a rien de très pédagogique tout ça. Faustus s’arrange toujours pour donner plutôt que prendre. Mais bon, son rôle ne lui laisse pas toujours le choix. Une nouvelle idée germa dans son esprit : après tout, ils pourraient s’arranger. Peut-être que le gamin pourrait le guider jusqu’aux cuisines en guise de “punition” ?