The Journey Begins | ft. Inocenty

Noah mangeait toujours un peu plus tôt ou plus tard que les autres. C’était ainsi. Il avait aussi prit l’habitude, surtout durant les vacances -comme à présent- de se faufiler avec son repas dans les dortoirs. La surveillance était moins ardue durant les vacances, alors il se le permettait. A une heure creuse comme celle-ci, il n’y avait pas encore beaucoup de monde dans la salle de commune de Serdaigle. Le jeune sorcier avait donc prit la décision de manger son assiette composée d’une omelette et d’une salade tout en lisant un livre sur les constellations. Il y notait de nombreuses choses sur des post-it.

Très concentré et enthousiaste par son activité, il laissa bien vite son repas refroidir, à fond dans sa tâche. Il avait toujours eut une capacité de concentration hors norme, mais parfois il en délaissant ses besoins vitaux. C’était assez problématique, dans le cadre ou Noah n’avait pas beaucoup de contact avec les autres, personne n’était là pour lui dire quand s’arrêter, quand faire des pauses.

Finalement, il revint dans le monde réel quand d’autres élèves de Serdaigle arrivèrent en débattant ardemment sur le dernier match de Quidditch. L’empathe n’y connaissait rien à ce sport, du moins un minimum, mais il n’allait même pas voir les matchs alors il ne s’y était pas intéressé. A quoi y aller alors qu’il savait qu’avec tout le monde présent son don le rendrait malade ? Il trouvait illogique d’aller dans un lieu où il se sentirait étouffé. De plus, les gens étaient si nombreux qu’ils se serraient et se bousculaient… Il ne pouvait même pas imaginer cela sans frissonner d’effroi.

Noah soupira, avec une tête blasée, celle qu’il faisait toujours en réalité. Il ferma son livre et prit son assiette. Les autres étudiants le remarquèrent et lui posèrent des questions mais il les ignora. Il ne voyait pas l’intérêt de discuter avec eux. Il n’avait rien à répondre de constructif à des “Qu’est-ce que tu fais avec cette assiette ?”, la réponse semblait logique. Même si techniquement il n’avait pas le droit et que voir un étudiant monter dans les dortoirs avec une omelette n’était pas courant, il trouvait que répondre ne servirait à rien. Et puis de toute façon, ils étaient habitués à le voir agir différemment d’eux.

Tout de même un peu craintif qu’ils le retiennent ou le réprimandent, il entra dans la première chambre qu’il trouva… De toute façon à cette heure personne n’y serait, alors il ne se sentait pas si coupable. Il finirait son repas, cacherait l’assiette et repartirait. Enfin, c’est ce qu’il pensait en refermant la porte derrière lui. Mais tous ses plans pour déjeuner tranquillement furent détruits quand il se tourna vers la seule personne présente dans la pièce.

“.... Elle est belle.”

Il venait tout juste d’ouvrir la chambre où il comptait se réfugier quand il vit que celle-ci n’était pas vide. Il posa ses yeux neutres sur la personne en face de lui. C’était un individu blond aux yeux verts et il portait une robe. Cela surprit un peu le jeune empathe, parce que les robes étaient dans la norme des choses attribuées aux filles. Mais Noah n’était lui même pas dans la norme, alors même si cet élément le rendait curieux il ne pouvait pas juger ou se moquer du garçon.

D’ailleurs, si Noah ne prenait pas son camarade Serdaigle pour une fille c’était en partie pour son côté hors de la norme. En effet, le petit sorcier avait une mémoire de compétition, en particulier pour ce qui était des détails. Sans connaître son nom ou même l’année de ce garçon, il l’avait déjà vu avec l’uniforme masculin, et ils se trouvaient souvent dans le dortoir des garçons. De cette façon, l’esprit logique de Noah ne chercha pas plus loin. Néanmoins, la robe que le blond portait avait des couleurs très lumineuses, comme celles des lucioles, et comme Noah aimait particulièrement la lumière il avait dit à voix haute que la robe était jolie.

“Noah…”

Le garçon le regardait avec de grands yeux, son aura s’agitait un peu autour de lui. Il avait une jolie aura, aux couleurs de la rivière. Un bleu couleur ciel et un turquoise plus foncé. Ce n’était pas des couleurs que craignait Noah, alors son mouvement brusque face à la surprise de ne fit pas sourciller. Il ne bougea pas et se contenta de l’observer sans rien dire, son assiette dans la main. Que pouvait-il répondre à la simple diction de son prénom ? Il ne pouvait pas l’imiter, il ne connaissait pas le sien. Ah… les interactions avec les autres n’étaient vraiment pas son fort, il ne savait jamais quoi faire ou dire… C’était pour cela qu’en général il les fuyait.

“Merci !”

Noah cligna des yeux. Il ne comprenait pas bien la notion de politesse à vrai dire, alors il ne savait jamais comment interpréter ces mots là. Pourquoi les disait-il ? Pourquoi à lui ? Etait-ce positif ou négatif ? Ce n’était pas quelque chose qu’il arrivait à identifier, un code social trop abstrait pour le petit être étrange qu’il était aux yeux des autres.

Après cela, le garçon se leva. L’empathe dut lever un peu la tête, suivant le mouvement du corps en face de lui. Il était toujours aussi silencieux, mais son esprit réfléchissait à de nombreuses choses. Que devait-il faire ? Devait-il repartir ? Il avait envie de manger son repas tranquillement, mais il y avait quelqu’un ici. Cependant, d’autres élèves viendraient l’ennuyer s’il ressortait de cette pièce.

“Que fais-tu ici ?”, continua-t-il avec une voix un peu plus aiguë.

Noah cligna plusieurs fois des yeux. C’était vrai, normalement il n’avait rien à faire ici, ce n’était pas sa chambre. De plus, à une heure pareil, de nombreux élèves ne se trouvaient pas dans leurs chambres. Mais Noah était bien trop atypique pour comprendre la question de cette manière, comme tout, il la prit au premier degré. Et de cette façon, il répondit de la façon la plus honnête qui soit.

“Je fuis.”, commença-t-il. Il se rendit compte que ce n’était peut-être pas suffisant pour comprendre alors il continua. “Je veux manger mon repas tranquillement, des élèves me parlaient avec une aura rouge et pesante.”, il lui montra son assiette comme preuve. “Je reste ici pour manger et je m’en vais.”

Il s’assit à même le sol pour manger. Cela pouvait paraître étrange, ou même sale, mais il y avait une réelle intention. Il n’aimait pas que l’on touche ou salisse son endroit de repos -aussi appelé lit- alors il ne voulait pas infliger cela aux autres, aussi impitoyables qu’ils pouvaient être avec lui. Il se mit donc à manger ses macaronis en silence, c’était froid et il n’était plus vraiment à l’aise. Il se forçait à manger, parce qu’il savait que c’était important. Tout en se nourrissant, il observait le blond aux vêtements atypique. Il se rappela de sa propre tendance à s’habiller étrangement. Puis il se rappela de sa curiosité envers cette robe. Il ne put alors pas retenir ses questionnements.

“Pourquoi portes-tu des vêtements associés aux filles ?”, il disait cela en toute innocence. “Ca fait joli sur toi, mais c’est un comportement hors norme.”, il continuait sans s’arrêter ou se soucier de son trop plein d’honnêteté. “Les autres élèves se moquent de mes comportements hors normes, ils vont se moquer de toi et t’infliger le poids de leurs couleurs rouge et noir.”

“Les autres t’embêtent ? Pourquoi ?”, demanda le blond curieusement.

Noah pose un regard surpris sur ce dernier, les joues pleines de macaronies au fromage. Il trouve cette question en effet assez surprenante. C’est étrange, car à ses yeux la réponse est évidente, il pensait que cela valait de même pour les autres élèves, surtout en sachant que de nombreuses personnes parlaient de lui. Il prend le temps de bien mâcher avant de répondre. Que doit il lui répondre pour lui faire comprendre simplement ? Le blond a probablement dû entendre les bruits qui courent sur lui, les mauvaises paroles, ce que l’on appelle les rumeurs. A cause de celles-ci, Noah a de nombreux problèmes.

“C’est parce que je suis hors de la norme, physiquement et mentalement. Mon don me rend étrange. Les gens ont peur de ce qui est hors de la norme, alors ils le critiquent. Mais moi je pense que ce qui est hors de la norme est le plus intéressant.”, ses mots étaient durs et secs envers lui même vu d'extérieur, pourtant c'était de la simple honnêteté.

Il réagit ensuite à la remarque que Noah a fait plus tôt, il soupire un peu. L’empathe grimace. A-t-il dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Il ne s’en rendait jamais vraiment compte, il parlait simplement de sa vision des choses avec honnêteté, sans filtres ou sens entendus. Cela pouvait parfois rendre les gens inconfortables, parfois même ils s’énervaient contre lui. Il avait du mal à s’entendre avec les personnes autour de lui à cause de cela, c’était un poid parfois. Même quand il essayait il n’y arrivait pas.


“J’aime bien m’habiller en fille. Je trouve ça super joli.”, répond finalement l’autre avec son aura qui faisait des vagues autour de lui. “Ils ne savent pas que je m’habille en nana, les autres. Quand je sors comme ça, ils pensent que je suis une sang-pur noble. En fait, j’invente un personnage, parce que c’est pas facile d’être un garçon qui aime porter des jupes, tu vois ? Comme tu dis, c’est hors-norme.”

Il reprit une portion de pâte tout en l’écoutant attentivement. Il savait faire preuve d’une grande concentration quand un sujet l'intéressait. L’anormalité de ce garçon l’intriguait beaucoup. Il se rendit compte que ce dernier cachait en réalité son côté hors norme. Noah grimaça, c’était donc pour cela qu’il ne se faisait pas persécuté. Il mentait aux autres, il n’était pas honnête. C’était dangereux, en y réfléchissant logiquement, de jouer un tel personnage dans le secret. Mais bon, malgré toutes les raisons qui pourraient le convaincre de ne pas faire de telle choses, les humains se montraient souvent illogiques. Du moins ceux qui étaient un minimum dans la norme. Néanmoins, Noah voulait donner son avis, qu’il plaise ou non.

Il réfléchissait à la manière dont tourner ses phrases, quand il remarqua que le garçon s'était rapproché, assis en face de lui. Il eut un mouvement léger de recule, toujours aussi craintif qu’un petit écureuil, mais il se calma et continua de manger en le fixant. Il mangeait lui aussi, des sucreries. Finalement, il se décida à ouvrir la bouche.

“C’est joli, oui.”, répondit-il bien en retard. “Mais tu dois arrêter de cacher ton anormalité, s’ils apprennent eux même la vérité ce sera pire.”, il parlait des brimades. “Je trouve que les gens devraient être honnêtes, le monde de la réalité est fait pour que nous soyons vrais.”, il continua après avoir mangé une autre bouchée. “Ton aura est plus jolie quand tu es habillé ainsi que quand je te vois ailleurs. C’est une preuve.”

Après avoir dit cela, il finit les dernières pâtes de son assiette. Etait-ce bientot le moment de quitter cet être intriguant ?

“Tu as raison, ce n’est pas cool d’être comme tout le monde. Tu peux m'en parler si les autres te cherchent misère, j'irai leur parler.”, répondit son interlocuteur.

Noah releva les yeux sur le garçon avec un air surpris. A quoi servirait-il de leur parler ? Les gens ne changeaient pas avec des bonnes paroles. C’était la triste réalité. On ne pouvait pas les faire changer d’avis si facilement. De plus, quand des personnes défendaient d’autres personnes, les méchancetés finissaient toujours par aussi tomber sur les protecteurs. Il soupira un peu. Néanmoins, la proposition du garçon était empreinte de bonne volonté. De plus, il semblait être plutôt apprécié, alors peut-être que sa parole changerait un tout petit peu la donne.

“Toque la prochaine fois”, continue-t-il.

Il cligna plusieurs fois des yeux, signe encore d’une soudaine incompréhension. Il savait ce que cela voulait dire, c’était un moyen de prévenir de son arrivée. Cependant, il ne comprenait pas vraiment à quoi cela servait. Que fallait-il faire après avoir toquer ? Entrer directement ? Attendre une réponse ? C’était stupide, le bruit de la porte s’ouvrant prévenait déjà de son arrivée. De plus, pourquoi devait-il toquer si à la base il souhaitait trouver une chambre vide ?

“Je ne peux pas. Ça me fait pas hyper plaisir de me balader ainsi et de mentir aux autres, mais je ne peux pas arrêter. Même si je disais la vérité aux gens, là aussi il y aurait des brimades.”

Il avait tort quand il disait qu’il ne pouvait pas. Il pouvait le faire, simplement il ne voulait pas, à cause de la peur. La crainte des brimades et des représailles. Noah comprenait ce sentiment, mais il ne comprenait pas le besoin de mentir. Il était trop honnête et sans filtres pour cela. Il voulait faire part de son avis au garçon, mais il avait un doute sur sa capacité à le convaincre. Son aura s’agitait quand il en parlait, il était définitivement trop émotif à ce sujet pour écouter un quelconque avis logique. Néanmoins, Noah se permit un dernier commentaire :

“Quand tu diras la vérité je t’aiderais à être honnête.”, il fallait tout prendre au premier dans cette phrase.

Après quelques temps de silence, le jeune homme repris : “Mon aura ? C’est quoi exactement ?”


Ouch. C’était la question à ne pas poser si Inocenty souhaitait vite en terminer avec cette discussion. En effet, à chaque fois que Noah évoquait les auras, on le prenait pour fou, étrange et on se moquait ou le jugeait. Rares étaient les personnes qui avaient développé une réelle curiosité pour ce don il parlait avec tant de certitude et de conviction. Alors, quand on lui posait cette question, comme toutes les choses qui le passionnait - malgré que ça le fatiguait - il parlait sans s’arrêter. Terminée était l’idée de partir après son repas, le blond serait mit au courant de tous les détails.

“C’est un don que j’ai depuis la naissance. Mes yeux sont différents de la norme. Je vois ce que sont les gens en toute honnêteté. Je vois le vrai monde réel.”, commença-t-il. “Ca s’appelle le don d’empathe, je ne suis pas diagnostiqué officiellement, mais si je le pouvais j’aurais des aménagements pour m’éloigner de la foule. Ce don est très fatiguant car il me donne trop d’informations. Cependant, mes parents ne veulent pas l’accepter.”, il soupira. “Je vois des auras autour de chaque personne. Cela ressemble à une fumée, ou une aurore boréale qui bouge autour des gens. Elle est de couleur différente en fonction de leur personnalité, mais aussi de leur humeur. Elle bouge aussi.”, il marqua une pause. “Je ne comprend pas bien les sentiments et les émotions, alors les documents que j’ai qui me permettent de déchiffrer les gens me sont inutiles. De ce fait j’ai fait mon propre registre.”, il posa ses yeux sur le blond. “Si ce don me permet de déchiffrer tout le monde, de connaître tout d’eux. Si cela me permet de voir à travers tous les mensonges. C’est aussi un poids au quotidien...j...je suis pris pour quelqu’un d’étrange ...Alors que...j’évite juste les autres parce que mon don près de la foule me rend malade...et me fait ressentir les émotions des autres. S'ils sont tristes je suis triste, s’ils me détestent...je les déteste..”, il baissa les yeux et se tut après cela.


On lui avait toujours dit que son don n’en était pas vraiment un, ses parents parlaient d’anormalité, de problème. Il soupira et releva les yeux vers le garçon.

“Tu es turquoise foncé et bleu clair. Ce sont des jolies couleurs.”

Noah sursauta en entendant son ainé s’etouffer en mangeant. Il le regarda avec incompréhension. Il fallait bien macher ! Que faisait-il ? Rigolait-il de lui mais en n’osant pas le montrer ? Noah fronça doucement les sourcils, plus par perplexité que par colère par contre. Il devint pâle, mais l’empathe n’osa pas s’approcher pour l’aider. Le contact et son aversion pour celui-ci restait un grand handicap au quotidien tout de même. Son aura s’agitait, alors le petit brun commençait à s’inquiéter. Devait-il aller lui chercher de l’eau ?

“Hem… et tu ressens plus précisément quelles émotions à mon égard ? Enfin... tu comprends ? Si tu détestes ceux qui ne t'aiment pas, ce qui n'est pas mon cas, qu'arrives-tu à lire ici ? En moi ?”, un peu de jaune foncé s’imissa dans l’aura du garçon pendant qu’il parlait. Synonyme de crainte pour Noah, il se demanda s’il était effrayant.

Il fut néanmoins plus intéressé par la réponse qu’il pouvait apporter au jeune garçon. Il savait bien évidement que Inocenty ne le détestait pas, il verrait du noir dans son aura autrement. Mais là n’était pas le cas, au contraire, son aura était plutôt lumineuse. Il commença à jouer avec sa cravate tout en fixant son interlocuteur, ce qui pouvait être assez déstabilisant, avouons le. Il l’observait lui, mais surtout la fumée colorée qui l’entourait. Il remarqua qu’en réalité, l’aura du garçon était composée de nombreuses couleurs de la forêt. En plissant les yeux, il pouvait voir quelques tache de vert clair, qui semblaient s’agrandir un peu à présent. Cela pouvait signifier de nombreuses choses, mais Noah savait presque par instinct à quoi correspondait cette couleur pour le blond face à lui. Il ressentait toujours les sentiments des autres, quand il passait un certain temps à leur parler. Il avait l’air de réellement réfléchir, quand il lui répondit.

“Ton aura est aux couleurs de la nature. Je remarque qu’un peu de vert y a sa place”, commença-t-il. “Cela peut vouloir dire que tu as le sens de la Justice ou de la Logique, que tu Panique ou encore que tu ressens des sentiments forts actuellement.”, il se mordait la lèvre en jouant avec sa fourchette, en pleine réflexion. “Je ne connais pas la définition ou le mot attribué à ce sentiment, mais je sais que les gens le ressentent envers des personnes importantes pour elles.”, il eut un air surpris. “Je ne te connais pas assez pour ressentir pleinement ce sentiment moi aussi, mais j’ai l’impression que tu n’es plus un simple étudiant comme les autres.”, il était vraiment trop honnête. “Est-ce que je suis une personne importante pour toi ? Pourtant tu ne me connais pas.”

La réponse de Noah sembla avoir un effet étrange sur Inocenty. Celui ci prit des couleurs au visage durant tout le temps où le petit brun avait prit la parole. Ce dernier haussa un sourcil face à cette réaction. Il se demandait si le blond face à lui avait chaud, cependant cela semblait étrange dans les faits puisqu’il portait une robe et que la chambre n’était pas plus chauffée qu’une autre pièce. Il effaça donc cette supposition. Mais dans ce cas il n’avait aucune réponse à apporter à son questionnement, cela le frustrait vraiment.

“Je sais pas. Tu sais, quand tu vois quelqu’un pour la première fois, tu te fais un premier avis, un premier jugement. Quand je t’ai vu pour la première fois, mon opinion n’a pas été mauvaise à ton égard, j’ai direct eu envie de te parler même si je n’ai pas osé – me demande pas pourquoi, c’est comme ça c’est tout.”, répondit-il à ses questions précédentes.

Noah sembla un peu déçu. Mais pas de la réponse, non, cette réponse l’avait conforté dans l’idée que pour une fois on ne le jugeait pas. On ne le détestait pas. Il était agréablement satisfait de cette réponse en réalité. S’il semblait déçu, c’était par la deuxième partie de la réponse du petit blond.

Pourquoi n’osait-il pas l’approcher ? Noah raya tout de suite la possibilité d’un physique impressionnant. Il était plus petit et mince que la moyenne, on lui donnait beaucoup de surnoms qu’il ne comprenait pas à cause de cela. De plus, il était plus petit que Inocenty en comparaison. Cela ne pouvait pas non plus être à cause de l’âge. Le petit sorcier était bien plus jeune que son interlocuteur. Il ne pensait pas non plus être intimidant. Sinon il ne serait pas de cette façon harcelé. Les gens ne faisaient pas de mal aux personnes qu’elles pensaient plus forte qu’elles. De cette façon, il savait qu’il n’était pas charismatique. Alors quel était le problème ?

Si Noah était déçu, c’est parce qu’il essayait depuis le début de l’année, désespérément de se faire des amis. Il essayait cela pour faire plaisir à ses parents. Enfin, en réalité il souhaitait surtout échapper à leurs remontrances, leurs mauvaises auras. Cependant, le petit brun avait bien du mal à s’en trouvait. Sa réputation était mauvaise à cause de ses anormalités et ses pertes de points. Les gens, en majorité, le trouvaient étrange ou ne l’aimait pas. Souvent même, on le prenait de haut, on le trouvait débile. Cela était d’ailleurs très idiot, car il était plein de connaissance. Alors, savoir qu’une personne souhaitait socialiser avec lui et ne l’avait pas fait ne lui plaisait pas. Etait-ce le seul dans ce cas ? Il aurait pourtant aimé que l’on vienne vers lui sans avoir de mauvaises intentions. Des intentions rouges ou noires.

“C’est dommage. J’aurais aimé que tu viennes.”, il baissa les yeux et se releva, son assiette en main. Il pensait qu’il devait peut-être partir à présent. “Je suis très seul, tu sais.”

Cela semblait être un appel à l'aide. Pourtant, plus qu'en être un, c'était la réalité. La plupart du temps, il était seul. Il n'avait pas d'amis ici. Sauf un, mais il ne le voyait jamais dans le monde réel. Il grimaça à cette pensée, il se souvenait à nouveau que dans ce monde il n'était pas invincible.