Cogne moi contre les murs (ulysse)

t'as cette nervosité qui te noue la gorge. inlassablement à patienter sur la table tes pieds se lient, se froissent, se croisent ▬ difficilement tiennent en place. à quoi tu pensais au juste? à inviter ulysse ainsi dans un coin, si... si... c'est ridicule. plusieurs fois tu étais tentée de te lever et de t’éclipser, prétendre que tu n'aies jamais posé les pieds dans ce satané café ((clairement pas à ton gout)) feindre qu'il se soit trompé de personne si jamais il t'attrapait par le bras ((pour quelque raison qui soit)). t'as de ses esquisses soupirées, une moue pensive et beaucoup de mots à dire

à vrai dire si tu patientais autant c'est que tu étais venue plus tôt. préparée plus tôt pour un rendez vous qui n'en n'était pas vraiment un. oh ce n'est pas que tu ne te trouvais pas jolie astrid. tes sandales compensées claquent au sol accompagnées par cette adorable robe fourreau noire à bretelles fines et ses cheveux aux pointes proprement bouclées. parce qu'il faisait frisquet en ce fin février tu avais enfilé une veste en jean. tu avais avalé quelques comprimés et une pomme avant d'arriver. juste assez, pas plus sous peine de le regretter plus tard.

c'est facile de parler de ce qui est personnel par écrit. des je t'aime, des tu me manques : et dans ton cas, parler de ta malédiction. les petites notes colorées, crayonnées, propres à l'image de ton écriture marquait ton engouement, et tu te trouvais à attendre ses réponses avec forte impatience. ton appréhension est forte. tu ne sais vraiment à quoi t'attendre.

tu aimes écrire astrid. au delà d'écrire sur les autres, au delà d'autre contenu sordide. peut-être tu avais oublié pourquoi, quelque part sur le chemin. éprise par le pouvoir de tes mots, tu avais fini par en faire une arme. une arme face à ce monde qui ne te satisfaisait pas. il arrive et t'as pas le temps de respirer.

▬ Ulysse ? c'est moi qui t'ai donné rendez-vous. tu souris, et c'est un peu maladroit met toi à l'aise surtout, tu veux commander quelque chose ?

tu prendrais du thé à la camomille, tu te dis.