Il y a un trop-plein. Tout en toi bouillonne. Un tout qui semble vivre beaucoup trop rapidement. Cette énergie qui passe de partout et qui ne s’arrête jamais. Ce n’est pas le moment. Enfin, tu voudrais que ça ne soit pas le moment.
Seulement il faut écouter cette énergie qui t’appelle ailleurs, loin de tes livres de potion. Besoin de mouvement, besoin de contact, besoin de ne plus être simplement dans ta tête, mais aussi dans cet imaginaire que crée la musique et le mouvement qui s’y rattache.
Le corps plein de cette envie de se mouvoir tu avances. Tu pourrais courir, faire n’importe quoi comme sport, mais la danse, tu en as besoin pour parler aussi, exprimer, laisser communiquer. S’envoler. C’est ça, tu voles avec la musique et la danse.
Tes pas se transforment en petits sauts de temps en temps au rythme d’une musique que toi seul entends. Puis il y a les premières notes d’une vraie musique à tes oreilles. Ce ne sont pas vraiment les premières notes du morceau, juste les premières que tu entends dans le couloir.
C’est doux et attractif. C’est quelque chose que tu as déjà entendu en passant du temps sur YouTube, mais tu n’arrives pas à remettre un nom ou un mot dessus. Comme un papillon attirer par la lumière tu es attiré par la musique. Tu ouvres doucement la porte de la salle, comme pour ne pas déranger la personne sur place.
Là, un danseur, c’est clairement un homme, mais il a quelque chose de familier qui la rapproche à une fille dans tes souvenirs. Pour le moment ce n’est pas l’important. Ses mouvements sont hypnotiques. Tu devrais simplement regarder et ensuite lui demander d’apprendre ce qu’il fait, mais c’est trop tentant de te lancer directement à sa suite.
Être un miroir de son corps est ton objectif. Tu rentres un peu plus dans la pièce et te mets en place pour suivre, refaire, tenter. Tu es trop près des murs, pas avec la même souplesse ni les mêmes automatismes que lui. Bien vite, dans un bruit sourd, sans aucune délicatesse, tu finis les quatre fers en l’air après avoir fait un magnifique auto-croche-patte.
Du coup, le nez contre le plancher, tu grommelles un peu contre toi-même en indien. Erreur de débutant qui t’agaces légèrement, mais tu as encore trop-plein d’énergie en toi pour laisser tomber. Puis entre tes différents pas que tu as tentés, ta mémoire t’a rappelé un bout de détail que tu testes.
– Attends, tu ne veux pas reprendre ce bout, je n’ai pas compris pourquoi mon corps n’a pas pu faire ton truc là. Tu ne serais pas un mec qui fait du ballet en Russie, non parce qu’il y a un gars qui te ressemble beaucoup trop sur YouTube. Une meuf aussi en fait. Plus exactement, un corps BG qui danse comme une plume en pleine tornade. Plein de vie et de grâce même si ça semble fou. Je crois que mon cœur à fait boom pour toi, mais je suis timide tu vois.
Timide ? Alors que tu es encore au sol à dire tout ça ? Il faudrait voir à ne pas se foutre de la gueule du monde tout de même. La bonne blague, tu t’es toujours foutu de la gueule de tout le monde sauf de la tienne. Et encore.
D’une roulade vers l’arrière, pour le spectacle, tu te remets sur pied et offres à ton interlocuteur un superbe sourire. Peut-être aussi le fait que tu sois encore en uniforme n’aide pas à ce que tes mouvements soient fluides. Peut-être.
La beauté sans la grâce attire, mais elle ne sait pas retenir ; c'est un appât sans hameçon.
feat Tuathal
Le ciel déchaîne ses flots ardents contre vous, simples mortels. Tu ne sais pas qui a offensé les dieux, mais la tempête n’est pas prête de se calmer. Les vents balaient le parc de Poudlard et une pluie torrentielle vous inonde depuis ce matin.
Aujourd’hui, tu ne sortiras pas, Inocenty. Il fait bien trop laid pour oser mettre le nez dehors. Tu finirais, toi et tes affaires, trempés jusqu’à la moelle. Pour danser, ce n’est pas agréable. Même si lors d’un de tes spectacles, tu as déjà fini trempé. Mais là, ta nouvelle danse ne comporte pas de liquide, alors tu t’en passeras bien, merci bien.
Alors pour exercer ton art tu as trouvé une salle vide à Poudlard. Il y en a de nombreuses, et tu es sûr que certains s’en servent pour des occupations toutes autres. Genre, qui se font à deux. Tu le sais, car tu les utilises dans ce but là aussi, parfois. S’entraîner ne signifie pas ne pas s’amuser.
Après un échauffement, tu passes aux choses sérieuses, et tu répètes, inlassablement ce bout que tu as encore du mal à parfaire. Le mouvement en question est terriblement technique et demande une concentration à toute épreuve. Mais l’eau que tu vois couler du ciel ne te permet pas de l’acquérir.
Allez, ça devrait être bon.
Tu répètes ensuite la danse dans son intégralité, rendu sourd par la musique qui tonne à tes oreilles et par la pluie qui tambourine à la fenêtre.
Et puis il y a autre chose. Dans ton dos. Tu te retournes aussi sec, le front trempé de sueur. Et la surprise se peint sur tes traits fins, parfaits.
Un garçon. Couché par terre. Depuis combien de temps est-il là ? Tu as néanmoins compris pourquoi il est sur le sol, les quatre fers en l’air. Et ça t’amuse. Enfin, ça t’aurait amusé si tu n’étais pas aussi étonné de sa présence.
Il prend la parole et tu t’approches, hésitant, toujours dans ta grâce habituelle. Il réclame que tu lui montres une fois de plus un mouvement – lequel ? Il y en a eu tellement – qu’il n’a pas réussi à faire. Normal. C’est très technique, c’est ton spectacle, tu l’as mis sur pied seul. Qu’il arrive à te copier serait terriblement vexant.
« La danse classique à mon niveau demande de longues années de pratique. Je m’entraîne depuis ma naissance, je doute que tu puisses faire pareil » expliques-tu.
Tu lui souris. Il est mignon. Comme un enfant qui voudrait imiter un adulte. Tu as vu cela dans un film d’animation japonais, une fois. C’était attendrissant.
Il mentionne qu’il t’a déjà vu sur Internet. Enfin, plutôt il te questionne sur ton identité. Tu es encore plus surpris, agréablement. C’est rare de rencontrer des gens qui ont connaissance de ton travail de malade. Ça fait plaisir.
Car d’habitude, les gens ne s’intéressent pas à toi pour cela. Tu as ta réputation, celle d’un garçon facile qui ne refuse jamais des avances. Et c’est vrai. Mais derrière tout ça, tu es surtout quelqu’un qui travaille énormément à son prestige personnel et à celui de ses parents. Tu veux être célèbre.
Pourtant ici, à Poudlard, tu n’es rien de tout cela. Un mec lambda. Un cancre ou une pute, tout au plus. Il te fait vraiment plaisir.
Tu vas couper la musique et cherches ton téléphone. Tu tapes quelques mots à l’écran et lui affiches une vidéo. Une des tiennes, évidemment. Tes meilleurs moments, capturés et immortalisés par un fan dans une sorte d’hommage. Tu y es tour à tour femme et homme. C’est sans doute cela qu’il a pu observer aussi.
« Si tu parles de cela, oui, c’est moi. Je m’appelle Inocenty, enchanté. »
Tu ranges le petit appareil dans ton sac et reviens vers lui, un délicat sourire éclairant ton visage fatigué par tant de mouvements compliqués.
« Boom pour moi ? Que veux-tu dire ? »
Tu as besoin de savoir. D’être sûr de comprendre ce qu’il veut dire par là. Serait-il amoureux ? Ou un truc du genre ? Vient-il te demander tes faveurs, que tu ne lui refuseras évidemment pas ? Ça t’étonne. Tu es habitué à faire le premier pas. L’inverse te plaît. Et flatte ton égo.
Un rire franc et sans aucune pudeur sort de tes lèvres suite aux mots du danseur. Inocenty est bien trop sur de lui ou est-ce toi qui crois bien trop en toi pour le trouver imbu de lui-même de se croire supérieur en danse par rapport à toi ?
Oui, il a plus de pratique. Oui, il sait vraiment ce qu’il fait plus que suivre des tutos sur YouTube. Oui, il a tout un passif. OK pour tout ça, mais ça change quoi ? Tu as la passion, l’énergie et surtout beaucoup trop de confiance en tes capacités pour ne pas croire être capable d’être à son niveau, voir au-dessus dans tes illusions.
– Tu ne devrais pas prendre à la légère des gens non professionnels. J’ai des années de pratique, certes tout seul comme professeur, mais j’ai ça dans le sang tout de même. Tu ne le sais peut-être pas, mais l’Inde est un très beau pays qui a des danseurs pleins de passion et qui donne vraiment cœur à sa danse aussi. Est-ce que tu as déjà tenté des danses traditionnelles de là-bas avant de croire que c’est mon corps qui ne suit pas le rythme ou non le fait que je sois simplement sur l’apprentissage de ton mouvement ? Peut-être as-tu peur que je te détrône pour ses pas et que ce soit pour ça que mon bel oiseau tu ne veuilles pas me remontrer ta parade nuptiale.
Le ton est léger, plein de rires et d’ironie. Tout n’est qu’amusement dans ton cœur. Tout dans tes mots n’est que jeu. Tu aurais voulu danser, mais il ne t’y invite pas alors tu cherches à piquer son égo pour obtenir ce que tu désires. C’est dans tes habitudes de tout faire pour avoir ce que tu souhaites, qu’importe les envies des gens qui t’entourent.
Tu es un prédateur, enfin plus un joueur pour le coup. Tu t’approches de ton camarade de danse et lui prends la main d’autorité et effectuant une révérence et un baisemain surjoué. Un jeu, une pièce de théâtre, un amusement franc et simple. Tu humectes tes lèvres et prépares ta nouvelle envolée de mots qui sort et coule sans aucune difficulté de tes lèvres.
– Mon cœur fait boom et tu oses me demander comment ça ? Comment mon cœur ne pourrait pas faire boom ? Est-ce que tu t’étais déjà vu dans une glace ? Je ne pense pas, sinon tu le ferais encore ou jouirais devant de manière continue. Franchement tu as tout de la nymphe ou bien de ses esprits tourmenteur qui t’invite dans leur danse jusqu’à que ton cœur en perde la vie. Peut-être que tu en es un, mais que tu as décidé de ne me rien dire pour croire que ton illusion fonctionne à la perfection. Je vois clair dans ton jeu, tu attrapes les cœurs, puis joues la personne prude alors que tu détiens tous les pouvoirs entre tes doigts.
Dans un mouvement brusque, tu t’agrippes la poitrine simulant un halètement de fin de vie, comme ceux qu’on voit trop souvent dans les séries après qu’un personnage c’est pris un coup de couteau en plein ventre, celui qui fait trembler les genoux et venir les larmes aux yeux. Tu ne vas pas jusqu’aux larmes, mais ton corps tremble et ce mouvement fait trembler aussi ta voix que tu fais devenir chevrotante.
– Mon cœur, mon si doux cœur, que tu blesses si durement en ne le prenant pas au sérieux. Dire que moi, Tuathal, le futur plus grand maître des potions, risque de me faire avoir par un esprit tel que toi… Qu’est devenue ma vie, ma mort ?
Tout mouvement se stoppe à la fin de cette phrase, comme pour mettre un suspense qui n’existe absolument pas. Une, deux et trois secondes sont comptées dans ton crâne avant de te relever la bouche en cœur et un rire aux lèvres.
La beauté sans la grâce attire, mais elle ne sait pas retenir ; c'est un appât sans hameçon.
feat Tuathal
Heu… pourquoi rigole-t-il ? Tu as dit quelque chose de drôle ? Ça t’arrive assez rarement. Ton visage à toi n’exprime pas grand-chose, si ce n’est qu’un calme plat, peut-être une légère arrogance, comme souvent. Tu le laisses s’esclaffer sans trop te poser de questions. Il est un peu bizarre, non ? Tu as toujours du mal à dialoguer avec les gens dont tu ne comprends pas le fonctionnement.
Il arrive un peu comme un cheveu dans la soupe.
Tu l’écoutes patiemment, un sourcil légèrement haussé, éternellement dans ta posture hautaine, fière. Tu as plusieurs visages, Inocenty, et là tu lui montres celui qui n’est pas très amical. Il t’embête un peu. Peut-il se rattraper ? Difficilement. Il ne marque aucun point. Au contraire, il en perd à la louche. Tu es très compétitif, tu as beau être un garçon gentil, qu’on ne s’approche pas de tes saintes plates-bandes. La danse est tout ce que tu as, à côté de cela, ta vie est nulle, frustrante, triste. Tu n’accepteras jamais qu’un novice te dépasse dans ton art sans lui arracher les yeux avec les dents.
Et puis… ta parade nuptiale ? Est-il devenu fou ?
Tu n’as même pas envie de lui répondre. À vrai dire, tu te moques des autres types de danse. Tu n’es pas fait pour cela, et tu ne vois pas en quel honneur tu te serais intéressé aux danses indiennes en étant toi-même Polonais. L’Inde, c’est où ?
Tu ne le quittes pas de tes prunelles ô combien vertes.
Tu ne bouges pas d’un cil lorsqu’il s’approche de toi. Fort près. Tu es habitué aux rapprochements physiques, tu as même tendance à les initier, il ne te fait pas peur, quoiqu’il te fasse. Alors qu’il te fait un baisemain – auquel tu ne réagis pas plus que cela – tu analyses sa situation. Et ses paroles suivantes t’y aident beaucoup. Tu ricanes tout bas. C’est fait, tu as compris ! Monsieur est un dragueur dont le discours a été de nombreuses fois répété et affûté pour donner quelque chose qui pourrait fonctionner. Sauf que ça ne marche pas avec toi. Tu as beau aimer séduire, tu as toujours été le plus honnête.
Et là tu ne sais pas s’il l’est. C’est à peine exagéré. Jouir devant ton propre reflet ? Tu ne t’appelles pas Narcisse, et tu ne sais pas si ça serait forcément agréable. Par curiosité et sans aucune pudeur, ton regard descend sur l’anatomie masculine du jeune homme. Ah, ben lui non plus de semble pas dans la plus pure jouissance ! Vil menteur.
Tu t’es toujours demandé si tu étais beau ou atrocement laid. Parce que oui, tu as déjà couché et plus d’une fois, mais tu n’es jamais allé plus loin. Certains, ça ne les dérange pas. Toi, un peu. Car les années passent et tu te retrouves toujours aussi seul. Est-ce ton physique qui ne plaît pas ? Ou alors ton comportement débecte-t-il tant que cela ? Tu aimerais des réponses claires, mais ça n’est pas ce type qui te les apportera.
Tu le laisses monologuer en silence, tes yeux sont glacés. Tu passeras à l’attaque plus tard, car tu ne peux pas laisser passer ça. Il n’est pas question qu’il se plaigne après. Sa drague est vulgaire, et avec un autre, ça n’aurait certainement pas été comme ça. Il a de la chance que tu sois facile pour écarter les cuisses.
Bon, pas besoin d’en faire des tonnes, non plus ! Il est dans le club de théâtre lui, non ? Ce n’est pas autrement possible. Ou du moins, il a du talent pour y aller. Enfin du talent… tu n’es pas sûr. C’est tellement exagéré que ça en devient grossier. Tu es même un peu embarrassé. Tu te demandes quel dieu tu as encore offensé pour que ta jolie matinée de danse soit ainsi interrompue par cet énergumène bizarre.
Avec tout cela, tu n’as même pas capté qu’il t’avait donné son nom.
Ok, il se tait enfin. Maintenant, par où commencer ? Le sujet est bien plus que délicat.
« Épargne-moi tes phrases bateaux de poète du dimanche, mon mignon. Je ne suis pas du genre à tomber dans le panneau. Je préfère tellement la subtilité ! Pourquoi en es-tu dépourvu ? C’est tellement dommage ! »
Toi aussi tu sais te faire doucereux, exagérer un peu. Tu attaques sans plus attendre.
« Jouir devant mon propre reflet, dis-tu ? Ça ne m’est encore jamais arrivé. J’ai eu l’occasion de t’observer, je n’ai pas vu grand-chose… c’est triste. Il n’y a pas trente-six explications. Serait-ce un problème hum… de taille ? »
Oh, ce n’est pas bien de se moquer des gens en sous-entendant que leurs attributs ne sont pas volumineux. Tu te le permets car tu n’as pas le moindre complexe de ton côté. Si tu n’avais pas été gâté par la nature, bien sûr, tu te serais tu, honteux et malheureux.
Tu souris, légèrement moqueur et romps la distance entre vous. Tes mains rejoignent son visage, caressent délicatement ses joues.
« Mais ne t’inquiète pas, ça ne me gêne pas, je m’adapte à tout, tu vois ? »
Tu appuies ton bassin contre le sien, donnes un petit coup. Tes lèvres se posent sur les siennes, tu les lèches une fois, une unique fois avant de te reculer et de retrouver ta position initiale, les bras croisés sur ta poitrine nue. Eh, fallait pas te provoquer !
« Tu voulais autre chose ? C’est que je suis un peu occupé, moi... »
Oh, mauvaise pioche. Mince, ça n’arrive pas régulièrement ça. Genre vraiment tu ne pensais pas tomber sur un gars comme ça. Pourtant c’est de chose qui arrive dans la vie. Ce n’est pas comme si tu ne savais pas que cela n’existant pas. Tu en as déjà rencontrer et interagis avec, juste c’est vrai que sans préparation ça peut être rude pour lui. Le pauvre, il aurait dû te couper pour te prévenir tout de même.
Tu essuies ta bouche sur laquelle il a bavé sans trop que tu comprennes l’intérêt de son geste. C’est peut-être sa façon à lui de se défendre contre tes mots. En même temps ça ne serait pas complètement stupide. Juste certains de ses mots le sont parfaitement, de stupides biens entendus.
– Tu es autiste ou asperge ou n’importe quels degrés du spectre de l’autisme ? Ce n’est pas une insulte, hein ! C’est juste comme tu n’as rien compris à mon ironie je veux le savoir histoire de pouvoir réguler mes propos pour ensuite et genre qu’on parte pas sur un quiproquo où tu pourrais te sentir insulter ou un truc dans le genre. Ce n’est pas ta faute si tu l’es, juste moi qui du coup est parti trop rapidement dans mon truc. Parce que si jamais ce n’est pas ça mec pète un coup et réfléchis cinq minutes avant de prendre tout au premier degré directement.
Parce que franchement, tu as fait une simple saynète, certes surjouée, mais rien qui mérite de te prendre des coups gratuits. Enfin des coups, façon de parler, parce que la réparti de ce gars était juste bof. Franchement, bof de chez bof. Les gens ont vraiment tout à apprendre visiblement.
Dans un semblant de pirouette, tu fais gigoté ton uniforme scolaire qui certes bâille à ton entre jambe, mais surtout est tout sauf moulant. Quelque part tu veux qu’il observe bien ce que tu vas tenter de lui expliquer.
– Alors, déjà, premier point, c’est normal que tu ne voies pas les détails de mon anatomie. Les vêtements c’est un peu beaucoup pour ça, en plus de ne pas avoir froid, mais c’est plus la question de pudeur de l’humain tout de même à mon avis. La chaleur, ça vient avec la magie si on le souhaite vraiment. Alors, mise à part si je portant un slim ultra serré, c’est normal de ne rien voir. Ou alors tu as été maudit pour voir à travers les vêtements au niveau des vêtements. Je t’accorde le bénéfice du doute.
Comme tu lui accordes le bénéfice du doute d’être autisme et du coup ne pas comprendre ton humour. Tout est possible après tout.
– De plus, apprends sincèrement que la taille d’une bite ça veut absolument ne rien dire. En fait, souvent, plus elle est grosse, plus elle fait mal à ton partenaire et moins c’est une partie de plaisir. Puis comme on dit souvent, c’est de comment tu l’utilises qui est le plus important. Donc, si tu veux piquer quelqu’un dans sa fierté parle de sa manière de l’utiliser plus que de la taille. Mais c’est gentil de t’inquiéter de ma taille, perso, comme elle est ça me convient parfaitement.
Un immense sourire orne tes lèvres. Vraiment, ta queue te va très bien comme elle est. C’est toujours triste selon toi de viser les gens sur le physique, quelle que soit la partie du corps. Souvent cela prouve un complexe de la personne qui attaque sur cela. Tu poses tes mains sur tes hanches et secoues doucement la tête.
– Se masturber devant un miroir n’est pas un mal. Ça permet même de mieux assumer son corps et de jouer de ses réactions pour y prendre plus de plaisir. Après si c’est ton sexe de naissance qui pose problème et que tu complexes dessus, pas de problème, je peux comprendre. Ce n’est pas un mal de ne pas vouloir regarder le mauvais corps que tu as eu à la naissance par rapport à ton genre, mais je pense tout de même qu’il est important de le connaitre pour ensuite passer au-dessus et avoir une transition avec encore plus de satisfaction d’avoir vaincu se corps d’un bout à l’autre.
Enfin, c’est comme ça que tu vois la chose. Seulement tu ne le vis pas, c’est quelque chose qui ne te touche absolument pas donc c’est un peu simplet de dire ça sans rien savoir. Tu t’approches rapidement de lui et mets tes bras autour de son cou avant de nicher ta tête dans son cou sans aucun gène.
– Je ne suis pas très regardant joli cœur, mais baver sur les lèvres ce n’est pas des plus sexy. Tu as encore une longue route pour vraiment séduire comme un esprit charmeur. On est dans le même panier quelque part, n’est-ce pas amusant.
Sur ses mots tu lui embrasses délicatement la peau du cou, juste en dessous de la mâchoire et recule ta tête histoire de le regarder dans les yeux, sans jamais sortir de ton étreinte.
– Tu es vraiment si occupé pour ne pas m’accorder une danse tout de même ?
Tes yeux s’agrandissent sous la stupeur. Mais de quoi est-ce qu’il cause le mec aux cheveux violets, là ? T’arrives plus à suivre ? Tu es presque tenté de te retourner pour vérifier que personne ne se trouve dans ton dos, car ce n’est pas possible qu’il s’adresse à toi, n’est-ce pas ? Et puis premier degré quoi ? Quelle partie de son charabia ? En même temps, quand on connaît à peine la personne, on n’a pas tendance à comprendre directement son humour ; on est un peu plus sur ses gardes, on ne sait pas.
Il lui manque une case, s’il-vous-plaît aidez-le car toi, tu n’en seras pas capable.
Et il avoue que c’est sa faute, qu’il est parti trop rapidement dans son délire. Et après c’est toi l’ »autiste » ? Déjà, en quel honneur ? Tu n’as presque rien dit ! C’est quoi ces conclusions hâtives à deux balles ?
« Tu es fou. »
Implacable. Car toi aussi tu peux juger.
Oh, l’aurais-tu vexé sur la taille de son engin ? Il se trouve des excuses. Comment ça « pudeur » ? C’est quoi ça pour un mot ? C’est sûr qu’étant donné ta tenue, il y a de fortes chances pour que tu ne le connaisses pas. Et puis, où est le mal à montrer ce dont on est fier ? Tu ne demandes pas qu’il se balade à poil. Mais si une femme porte un t-shirt moulant, est-elle une gourgandine pour autant, manque-t-elle de pudeur ? Non. Personnellement, tu apprécies plutôt. C’est pareil avec tes pantalons moulants.
« Si tu veux avoir l’air d’un sac, c’est pas mon problème ! Laisse les gens porter ce qu’ils veulent ; tu penses que je suis une pute car je porte des jeans moulants ? Y’a beaucoup de putes sur cette planète alors ! Regarde autour de toi, je suis loin d’être le seul. Je n’ai pas honte de mes attributs, au contraire. Je ne suis pas indécent dans mon habillement. Tu racontes n’importe quoi ! »
Comment est-ce possible de déblatérer autant de conneries à la minute ? Tu n’y crois pas.
« T’en as une petite, alors ! »
Tu éclates de rire. Tu n’as pas t’en empêcher, honnêtement. Ces excuses cachent un complexe. Il a beau dire que « c’est pas la taille qui compte » on n’a jamais acclamé les gars pas assez bien fourni. Oh, en temps normal, tu ne dis rien sur ce genre d’informations personnelles, tu t’en fiches en fait – même quand tu veux coucher avec un garçon – mais là… c’est trop drôle sérieux. Il n’y comprend vraiment rien cet enfant peu gâté par la nature.
Tu es tout fier de toi, comme un con. Car toi, on t’a toujours fait des compliments.
Ok, par contre la suite, tu déconnectes complètement le peu de neurones qu’il te reste pour ne pas les perdre définitivement – ce mec te les suce depuis le début, tu tiens à rester un minimum malin. Quel genre de narcissique se caresse devant sa glace ? Et puis, c’est quoi cette histoire de changement de sexe ? Qui lui dit que tu as envie ?
Ah, oui, tu comprends. Selon lui, ne pas aimer se regarder en train de s’astiquer signifie une haine de son corps et une grande envie de changement. What the fuck. Tu n’as jamais rien entendu d’aussi débile de toute ta vie.
« Mec, tu pourrais arrêter de penser à des trucs stupides cinq minutes ? Tes conclusions sont effarantes de bêtise. Je suis choqué, vraiment. »
Il vient de gâcher ta journée avec ses mauvaises ondes et ses jugements à deux balles. Dieu, sauvez-moi…
Et le voilà qui s’accroche à ton cou. Sans prévenir et sans raison ni autorisation. Toi, tu te serais attendu à ce qu’il s’en aille – après tout, pourquoi resterait-il avec quelqu’un comme toi ? Il ne semble pas t’apprécier.
« Baver… qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre ! »
Il l’avait cherché, aussi. Quel manque de considération. Il n’embrasse jamais personne, lui ? Il apprendra que c’est un peu un échange de bave. Toutefois, tu n’as pas la patience de lui apprendre à aimer ça.
« Tu sais que je pourrais recommencer si tu ne t’éloignes pas ? »
Une danse ? Tu n’as pas l’habitude de la danse en couple hors ballet. Ça sera pas forcément joli à voir. Et puis avec lui ?
« En quel honneur cette danse, s’il-te-plaît ? J’y gagne quoi, moi ? »
La patience n’est pas l’une de tes qualités. Trop d’énergie dans ton corps pour que ça le soit, beaucoup trop d’idée qui te passe par la tête, beaucoup trop de tout. La patience tu t’en tamponne, sauf pour tes potions ou pour jouer des nerfs des gens. Du coup là tu souhaites être patient, prendre ton temps pour déblatérer et lui expliquer encore et encore qu’il s’enfonce dans sa propre merde, alors que tu t’amuses de ses réactions. Il est si naïf, presque un enfant de maternelle dans sa manière de monter sur ses grands chevaux pour un rien. Vraiment un rien.
– Oui je suis fou, mais ça, tout le monde le sait. Tout le monde s’en doute. Ce n’est un mystère que pour ceux ne m’ayant jamais rencontré. Peut-être, vivant trop dans ta bulle ou la taille compte tellement, que tu ne t’es jamais posé la question, mais sache que la folie est un état merveilleux. Bien plus que ton complexe sur la taille de mon entre jambes. Tu sais quoi, pense qu’elle est est minuscule, voir que j’en ai même pas, je m’en fiche ça m’empêchera pas de respirer plus tard dans la journée, ni mon monde de tourner. Alors voilà, soit heureux d’avoir la plus grosse, soit heureux de ton trophée dont seul toi y porte une importance joli cœur, au moins tu t’endormiras peut-être en ayant moins perd d’être détrôner de ton château en capote XXL.
Une pirouette fait avec grâce comme pour donner du mouvement à tes propos et un superbe sourire aux lèvres en le narguant. Tu es insupportable, tu le sais, l’assumes et l’exagères même avec beaucoup de plaisir. C’est presque indécent de comment toute cette situation t’amuse.
Tu le regardes de haut en bas, puis dans l’autre sens, fais une grimace et enfin hausses les épaules. La drague n’est plus, le cœur ne fait plus boom et il n’est plus qu’un jeu maintenant. Un avec qui tu prendras beaucoup moins de pincettes maintenant en réalité.
– Sinon, je pense que tu es aussi grandement paranoïaque en plus de ton complexe de supériorité. Le seul truc que j’ai dit sur les vêtements c’est que les porter est une question de pudeur humaine, mais chacun la vie comme il le souhaite. Il y a certes les règles de l’école qui met des limites à notre liberté corporelle, mais les règles sont là pour être enfreins, donc tout est de comment on souhaite vraiment vivre ou non. Si tu trouves que ce simple commentaire ou le fait de faire remarquer qu’un sexe ne se voit pas si facilement que ça a travers du tissu et bien il faudrait peut-être penser à aller voir un psychologue. C’est des gens formidables qui font vraiment des merveilles quand tu souhaites avoir une aide. Bien entendu, cela demande de souhaiter cette aide et de ne pas se braquer contre eux, ne pas leur raconter de baratin non plus. Ce n’est pas magique comme méthode, bien sur que non, sinon depuis le temps je sois la personne la plus saine d’esprit et nous avons établi ensemble que j’étais fou. Après c’est un risque à prendre.
Avec un pas chasser tu t’éloignes du blond. Il ne veut pas danser avec toi sans rien en échange ? Pas de soucis, tu danseras simplement seul comme tu souhaitais le faire à la base. Il n’est pas dit que c’est aujourd’hui que tu marchanderas pour quelque chose qui s’offre sans rien en échange. Une chanson en tête tu commences les pas d’une danse d’une artiste indienne que tu as fait tellement de fois que tu corps le fait par un parfait automatisme.
Les pas sont simples et fluides et tu te permets de les faire en boucle sans aucun souci de gène ou de pudeur. C’est de la danse, c’est ce que tu souhaites et tu profites de cette salle toi aussi. Puis danser ne t’a jamais empêché de parler en plus, c’est même un très bon travail pour la respiration et l’endurance mine de rien.
– Et nope, je ne peux physique pas m’arrêter de penser cinq minutes. Mon esprit ne le peut juste pas. Parce que ça, c’est comme ça et que je vis avec cela, mais est-ce que tu veux vraiment une discutions sur ma situation mentale, non parce que je ne suis pas contre, mais j’aimerais évité que tu sois perdu au bout de deux phrases, car tu n’as pas compris une phrase au milieu des autres ou vu une attaque là où il n’y a rien. En soit, je ne veux pas que tu recommences à me baver dessus, c’est pour ça aussi que je danse et que je me suis éloigné, vu que tu ne vois pas soucis et que moi je le vois. Du coup pour tout nouveau rapprochement je dis non. Enfin, je dis que je veux plus de bave plutôt parce que je n’aime pas ça. C’est juste gluant, j’ai eu l’impression d’avoir un baiser de chiot, je suis plus team chaton, désolé. Sinon, je pense que tu as une âme beaucoup trop sensible pour ce monde pour être choqué par ma manière de parle ou de réfléchir. Parce que par exemple toi tu par du principe que pute est dégradant alors que c’est un métier tout à fait honorable. Cela demande beaucoup de confiance en soit et d’assumer son corps pour faire ce travail de son plein gré. En plus c’est un métier qui est souvent diabolisé alors que le don de soi à l’état pur que c’est reste un acte très noble. Pour ceux exerçant ce métier par contrainte, ça demande aussi une force énorme de caractère pour ne pas s’ouvrir les veines par haine et dégoût de soit même de s’offrir jour après jour comme un simple bout de viande sans pouvoir rien y faire ou le vouloir… Franchement, ce métier ne devrait pas être vu comme une insulte. Tu sais, si quelqu’un te traite de ça, soit fier d’être aussi fort que ses personnes en réalité.
Ton regard se fait un peu un lointain alors que tes pas continuent encore et encore tes mouvements sans jamais se stopper. Vraiment les gens te dépassent avec leurs étroitesses d’esprit pour beaucoup de points. Une dernière pensée te fait sortir un bout de rire et tu stoppes ta danse dans une révérence à l’autre danseur.
– Franchement, tu crois vraiment que j’ai quelque chose à offrir juste pour une danse ? Tu gagnes simplement une danse, c’est tout. Si cela ne te suffit pas tant pis pour toi.
Le pragmatisme de cette situation t’amuse beaucoup.
Il aurait pris un marteau et aurait tapé sur ta tête que ça aurait produit le même effet dans ton cerveau. C’est toi où il a une voix véritablement insupportable ? Un ton un peu condescendant ? Et que son flux ininterrompu de paroles est carrément saoulant ?
Tu aurais dû lancer un protego maxima contre ce type. Ou le faire taire d’une façon ou d’une autre. Un silencio peut-être ? Oh, ça sera une idée à considérer s’il continue à parler. Parce que tu ne sais pas si tu vas réussir à tenir longtemps. Ta patience est loin d’être infinie face à des spécimen dans son style qui empiètent franchement sur ton espace personnel.
Non cette salle de classe ne t’appartient pas. Toutefois, tu y étais avant, prêt à te concentrer et à t’entraîner avec sérieux. Qui avait disparu totalement dès que cet énergumène avait mis un pied dans la pièce. Tu soupires.
Et te grattes la tête. Tu te demandes si il a bientôt fini d’ouvrir la bouche ? Pour raconter des histoires sans queue ni tête.
« Oh, c’est bon, arrête avec ça. »
Tu lui as juste lancé une petite pique. Tu n’es pas d’humeur à discourir pendant des heures sur la taille de tes attributs et des siens – beurk. Toutefois, lui il prend ça très au sérieux. L’humour, il connaît ? Parce que toi, il est vrai que tu n’es pas très touché depuis tout à l’heure, mais les blagues de taille, c’est très gamin – un peu comme toi – mais ça existe depuis bien longtemps. Chez toi du moins, on se charrie souvent entre mecs sur cela. Il y a même des concours et des mesures au millimètre près.
Visiblement, le garçon en face de toi ne semble pas très affecté par ce genre de pratique d’enfants.
Il grimace en te regardant. Depuis quand tu es moche au point qu’on face une tête dégoûtée en te voyant ? Ça c’est la meilleure. Tu pourrais faire pareil, mais pour cela, tu n’as plus trois ans et tu te contentes de garder les bras croisés sur ton torse nu, poursuivant ton écoute peu attentive de ses palabres incessants. Puisque tu n’as pas d’autre choix.
« Un psychologue ? T’es sérieux ? Pour une blague salace je mérite d’aller chez le psy ? Tu te fous de ma gueule ? »
Parce que au fond c’était juste ça : le mec te dit – en mentant très sûrement – que tu es tellement beau – alors qu’il vient de grimacer, logique – que tu pourrais jouir face à ton reflet. Après observation, tu ne remarques aucune trace d’excitation chez lui, et mets donc en évidence la connerie qu’il vient de te sortir – en émettant, pour rire une autre hypothèse que tu sais fausse. Et le voilà parti dans son délire.
Et c’est toi qui doit aller chez le psy ? « Au secours, cet homme est taré, il a jugé mon entrejambe sans savoir » mais what. Tu ne cherches même plus à comprendre ce garçon.
Effaré, tu l’observes danser. Pourquoi fait-il ça ? Tu ne connais personne qui parle – beaucoup – tout en dansant. Et puis en quel honneur ? Il prend toute la place et tu étais là le premier. Il y a vraiment des chieurs dans ce monde de merde !
Désespéré par son comportement, tu t’avances vers ton sac, retires ton collant et enfiles à nouveau un pantalon décent et un t-shirt, glissant les doigts dans tes cheveux. Ok, tu as compris, tu vas aller danser ailleurs.
Mais tu tiques lorsqu’il parle de prostitution. Il n’a vraiment rien compris. Tu te tournes vers lui et le foudroie du regard. Un compliment ? Tu ne vois pas cela comme ça et tu connais peu de gens qui seraient heureux d’être traités de personnes de petite vertu.
Même si ce n’est pas un sot métier et qu’il est d’ailleurs fort utile.
« Oh, donc je devrais me sentir honoré d’être ainsi catégorisé ? Génial, tu me rassures, je suis une bonne personne, je me sens tellement mieux depuis que tu es arrivé, merci ! »
Il est con ou quoi ?
« Tu penses que les gens qui m’ont déjà comparé à une catin l’ont fait avec bienveillance ? Tu penses que leur ton et leur regard a invité au compliment ? Non. Ils étaient dégoûtés, moqueur. Ils me méprisaient pour ça. Et je me méprise moi-même parce que je ne m’aime pas. Alors arrête de dire que c’est trop cool si on me dit que je suis une pute – ou une salope si tu préfères ! De tout de manière je me soigne depuis que mon plan cul est en cloque, merci beaucoup ! »
Était-ce si difficile à comprendre ? Il t’a vraiment sapé le moral pour le coup.
« Tu la veux ta danse ? Approche alors. »
Bon, tu seras sans doute un peu brutal vu ce qu’il vient de te dire, tu le tiendras fermement et l’assassineras du regard, mais c’est mieux que rien non ?
Arrêter quoi ? Qu’est-ce qu’il souhaite exactement que tu arrêtes ? D’être toi ? De lui renvoyer tout à la figure comme si vous étiez dans un match de tennis et que chaque mot était une balle à relancer à l’autre ? Il faudrait peut-être que tu arrêtes de voir les joutes verbales ainsi.
– Pas pour une blague salace. Je te l’accorde que ça peut porter à confusion ce que je raconte, mais plus sur la fait d’avoir aussi peu confiance en toi si on y regarde bien. Tu as réagi directement négativement pour quand j’ai parlé de vêtement moulant, mais je n’ai jamais parlé de pute ou du fait que ça ne t’allait pas ou que tu n’avais pas à le porter. Dans les vidéos que j’ai vus, la danseuse qui te ressemble est putain de sexy et jamais ça viendrait à l’idée de la traité de pute. Pourtant les gens sont cons et le feront tout de même dans les commentaires.
Tu te rapproches d’Inocenty, car même si tu es un brave petit con ta danse tu la souhaites. Parce que pour toi tout va bien dans cette conversation, ça tourne de manière classique pour toi. Les relations sociales n’ont jamais été faites pour toi visiblement.
– Les gens sont cons. Genre, vraiment des cons de première. Tous. C’est simplement plus ou moins important pour chacun. En soi, de manière certainement très gauche ou droite suivante de quel coté tu regardes, je veux surtout te conseillé de te foutre de leurs regards. Ils sont dégoûtés ? Bha, laisse-les l’être. Ils voient pute comme une insulte ? Bha, ça n’en est une que si tu lui accordes ce statut.
Au final tu n’as jamais compris la logique des gens, tous comme souvent les gens semblent complètement ailleurs quand tu commences à vouloir montrer le monde de ton point de vue. Pourquoi ce gars ne s’aime pas ? Cela aussi c’est con dans ton esprit ou bien est-ce toi qui es con pour le monde. Si c’est le cas, tu es heureux dans cette bêtise.
– Voir un psy c’est pas forcément dire que tu as un problème. Souvent si, définitivement j’ai un problème, mais je pense que c’est plus le monde qui a un problème que vraiment moi. Tout ce que je raconte est de la logique pure, donc j’ai raison et mon résonnement est bon. J’ai juste à tout mettre en place pour le prouver au monde. Tu n’as aucune raison de ne pas t’aimer. OK, ça ne se voit pas que je bande ou que mon cœur a des booms qui joue au yo-yo, mais je ne suis pas une bonne base de données. Je suis la vérité et le mensonge universel en une seule personne.
Tu es conscient de ta folie ou bien du fait que tu es dans ton monde, mais tu assumes ça complètement. Le déni de soi même est mauvais. Dangereux aussi. Tu places d’office ta main gauche sur son épaule droite et lui présentes l’autre.
– C’est toi qui as les cartes en mains. Si tu laisses les autres que tu vaux moins bien qu’eux alors ils auront raison. Qu’est-ce que tu n’aimes pas chez toi ? Est-ce que tu ne l’aimes pas vraiment ou bien est-ce que c’est les autres qui t’ont fait détester ça ? Par exemple, je parle mille fois trop pour tout le monde, mais j’ai besoin de ça pour laisser tout sortir, être bien, alors qu’est-ce que je m’en fiche si ça dérange. C’est moi et je m’aime pour ça. Même avec tous les défauts dont je suis, car c’est ce qui me rend humain et super. Tu es superbe, même si mon cœur ne fait plus boom, mais est-ce que l’avis d’un cœur qui change d’avis surs qui aiment comme le vent souffle est vraiment important ?
Certainement pas et tu le sais parfaitement. Puis dans tous les cas, tu es heureux, tu vas avoir ta danse.
– Tu mènes ou tu préfères que je le fasse ?
Tu lui laisses le choix, même celui de te repousser parce qu’au final même si ton cœur ne bat plus pour le moment ça reste plaisant. Beaucoup trop plaisant.
En général, face à certaines personnes, on comprend quand on doit fermer sa gueule, quand on en a trop dit. Par exemple, quand la personne commence à devenir agressive ou grossière, ça pue un peu. Signe qu’il est temps de prendre congé en s’excusant. Tu n’es pas doué en relations sociales, tu peux paraître lourd dans ta façon de draguer, mais ce petit détail qui peut tout changer, tu l’as quand même assimilé. Pas Tuathal. Parce que de toute évidence, il est très motivé à te montrer que tu as tort et ne la ferme pas cinq minutes. Il continue de parler dans son flot ininterrompu qui te noie depuis tout à l’heure, comme si c’était normal et agréable pour son interlocuteur.
Maintenant, il aborde le fait que tu n’as pas confiance en toi. Tu lèves un sourcil. Certes, il n’a pas tort, mais tout de même ! Comment il peut savoir cela ? Tu passes au contraire pour quelqu’un de très sûr de toi – surtout dans la danse, car à ton niveau, la moindre faiblesse te fait dégringoler lâchement – si ce n’est arrogant. Est-ce que toutes les personnes arrogantes ont une piètre vision d’elles-mêmes ? Tu en doutes fortement. Tu as longtemps croisé dans les couloirs des cons – tu n’as pas d’autre mot pour les qualifier – qui jugeaient les gens sur la qualité de leur sang, sur leurs origines ou leur hybridité. Sur leur manque de pouvoirs magiques, aussi. Sont-ce ces personnes peu confiantes ? Tu es sûr que non. Prendre la grosse tête est possible, toi-même tu n’y échappes pas. Tu ne suis plus Tuathal depuis longtemps, de toute manière.
Qu’il pense ce qu’il veuille.
« Sexy, vraiment ? Je ne pense pas que c’était censé être sexy comme danse. »
Dois-tu le remercier ou râler ? Honnêtement, tu es dubitatif. Tu pratiques le ballet, et que ça soit vêtu en homme ou en femme, dans ton activité professionnelle, tu n’as jamais tenté d’être séduisant, d’exciter. Juste de fasciner. Oh, cela va changer avec ton nouveau spectacle, mais on pourrait le qualifier de hors-série. Que dirait le Poufsouffle s’il te voyait faire ton coming-out à la vue de tous ? Déclarer par les gestes que tu en as marre d’obéir à tes parents pour leur gloire personnelle.
Tu n’as pas envie qu’il te donne des leçons. Il a foutu ton moral en l’air avec brio, tu en as assez de l’entendre. Mais il ne veut rien comprendre.
Ah, donc il a raison ? N’est-il pas lui-même fort arrogant ? Au contraire, ne pense-t-il pas avoir tort (manque de confiance en lui) et ne tente-t-il pas de se convaincre du contraire ? De toute manière, tu t’en fiches, la seule chose que tu as retenu, c’est que votre débat est un dialogue de sourd dans lequel tu ne prends pas la peine de participer à cent pour cent.
Et s’il est la vérité et le mensonge, que…
Non, non, c’est bon, tu laisses tomber et arrêtes de t’interroger, car demain tu es toujours là à trouver le sens de ses paroles et à t’amuser à les démonter et à trouver pourquoi il a tort – le tout est bien désagréable, tu en es sûr.
Il t’attrape pour votre danse et tu soupires intérieurement. Toi qui pensais qu’embêté par tes paroles il se défilerait et ne te laisserait pas le toucher ! Tu es un peu déçu, mais tu n’as pas trop le choix de t’échapper, maintenant. Tu entrelaces tes doigts aux siens, ton autre main venant chercher sa taille, peut-être un peu trop fermement.
Attends, vient-il de se qualifier lui-même de super ? Non mais tu rêves ! À tes yeux, il est tout le contraire de ce mot ! Oh bordel. Même toi – à qui on reproche d’être satisfait de la taille de ta queue ce qui visiblement prouve que tu ne t’apprécies pas – tu n’es pas aussi fier. Se qualifier de « super » n’est pas quelque chose à dire.
Et son discours sera incohérent jusqu’au bout. Fort bien.
« Tu parles trop putain. Dois-je t’embrasser à nouveau pour te faire taire ? Je n'hésiterai pas, même si tu n'aimes pas ça. »
La menace ultime, vu que visiblement tu baves. Insulte ultime, là aussi. Tu es outré, vraiment. Ton regard vert se pose sur son visage alors que tu lui intimes qu’il peut mener la danse, peu habitué que tu es avec cette discipline que tu pratiques bien moins que le ballet.
« En tout cas, j’aimerais te dire que tu te trompes sur toute la ligne. Je ne sais pas ce qui te fait dire que je n’ai pas confiance en moi, mais c’est faux. Je suis arrivé à un excellent niveau en danse et sache qu’on ne te pardonne pas le moindre petit écart dans le milieu où je suis. J’ai juste une baisse de moral pour le moment, c’est tout. »
Qui dure depuis des années, mais il n’est pas obligé de le savoir.
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