La journée était déjà finie et, pourtant, tu ne pouvais te résoudre à sourire à l’idée de rejoindre ton dortoir. Tu savais déjà que tu allais retrouver Kate dans le lit voisin au tien et tu n’étais pas prête à subir ses moqueries constantes. Elle, prête à chauffer n’importe quel lit pour un semblant d’affection, et toi, entêtée à te préserver pour un futur mari par conviction personnelle. Disons simplement que vous n’arriviez pas à vous comprendre, trop ancrées mutuellement dans vos valeurs qui se combattent et s’opposent.
Tes pas t’amènent finalement jusqu’au repaire des serpents, puis jusqu’à ta chambre… En désordre total. L’irritation monte en flèche à la vue des objets éparpillés sur toutes les surfaces et de Kate, innocemment allongée sur son lit comme si elle n’avait rien à voir avec le bordel. Comme si. « Alors Kate, c’est trop difficile de te ramasser? » C’est dit d’un ton neutre, trop habituée déjà par ses habitudes irrespectueuses à souhait et son laisser-aller. « Ce serait bien des fois que tu n’envahisses que ton lit, tu sais. » Que tu lances en déposant tes cahiers sur ta table de chevet, peu intéressée par une énième prise de bec. Même si c’est tout ce qu’elle méritait.