Sometimes
We could all use
A little help
Les premiers cours de 9ème année sonnaient pour moi comme une délivrance, enfin j’avais quitté cette boucle infernale du redoublement, enfin j’allais apprendre des choses nouvelles et avoir l’impression que j’avançais dans ma vie (même si dans les faits, attention, spoilers : nope).
Cette impression me plongeait dans un optimisme sans faille, optimisme tel que je me suis levée sans tirer les dés et j’avais pris un nouveau raccourci en utilisant les escaliers (la technique c’est d’aller à un étage pour prendre un certain escalier, plus malicieux, qui a tendance à s’orienter vers les étages plus haut : une horreur quand on n’est pas au courant de ça). C’est un raccourci que je n’affectionnais pourtant pas vraiment car j’étais obligée de passer par le 1er étage, toujours aussi peuplé et aussi vibrant en ondes technologiques, à ma grande horreur.
Mais je m’étais promise de faire vite.
Je me faufile alors dans la masse, des années d’expérience pour esquiver toutes ces têtes (hautes ou plus basses) et qui ne regardent pas forcément où elles vont (vades retro écran qui couvre la vue !). Heureusement que j’étais de bonne humeur, une simple promenade dans ce lieu était vécue sinon comme une sinécure !
Je plissais un peu les yeux, mais pas assez pour dégager une impression hostile, comme je le fais d’habitude quand je me retrouve par inadvertance mélangés à
eux. C’est sûrement ça le fait de grandir, accepter de faire des choses qui nous insupporte, sans même se forcer.
Passant devant le salon commun, jetant un rapide coup d’œil de l’intérieur, j’avais à peine ralenti le pas que j’étais déjà prête à repartir. C’était sans compter sur la jeune élève qui s’était approchée de moi, tirant sur ma manche, je ne l’avais même pas vu venir, je m’arrête presque aussitôt et l’interroge du regard.
A son uniforme et à son jeune âge apparent, elle m’a l’air d’être en BUSE. Mes yeux restent fixes sur son visage, attendant qu’elle ouvre la bouche, mais à ma grande surprise c’est un gros téléphone qui me fait face.
J’esquisse un mouvement de recul, un peu brusque.
« Huh ?? »Devant l’absence de réaction de mon interlocutrice et son silence, je finis par me pencher très légèrement, j’y distingue un texte d’inscrit et me sens obligé de coller un peu mon nez contre pour pouvoir le lire.
« sorry to bother you, i am kind of lost. Could you tell me where the wizard studying classes are? »J’ouvre la bouche. Puis la ferme. Avant de froncer les sourcils.
Etudes de sorciers ? Je connais pas ce-…
Ah, une cracmolle, c’est vrai qu’ils ont d’autres cours.
Voyons, ça doit être au même endroit que les études moldus.
Je redresse ma tête et offre un sourire attendrissant à la jeune élève qui se tient devant moi, je ne comprends pas trop pourquoi elle a besoin de parler par l’intermédiaire d’un téléphone mais… (Mon esprit cherche déjà : une étrangère ? Une introvertie ?) Elle dégage une énergie très déterminée en tout cas, même si elle m’apparaît comme quelqu’un d’intimidé : qui le serait pas en tant que première année ? Ca me remémore des souvenirs... Elle est serdaigle en plus, comme moi...
« Oh je vois. C’est au troisième étage ! Tu vois la bibliothèque ? »Je fais quelques pas sur le côté et tend mon index en direction d’un escalier un peu plus lent que tous les autres et à la rampe abimée.
« Tu peux passer par-là si tu veux, il est plus docile. »