flashback } déteste-moi si tu peux ft. Eros

Capharnaüm des nouveaux jours, paroles et rires échangés, mêlés aux piaillements agaçants alliés aux roulements des valises - retrouvailles du bout des lèvres, sourires et anxiété, avant goût de la rentrée. Et au beau milieu de tout cela, de tout ces humains plus ou moins humains, aux regards toujours plus insistants, ceux pour qui ta mère t'as dit, t'as chuchoté, t'as murmuré de ne pas t'approcher parce que trop différents - t'as ce sentiment, cette incompréhension, comme si tu ne pouvais t'y mélanger.

Tu avais désiré ardemment rentrer dans cette prestigieuse école, pour échapper aux souvenirs qui aurait pu te retirer ton avenir. Et l'année qui s'en était suivit avait été l'étincelle qui avait suffit à exploser toute tes croyances. Paré d'un vert et argent qui t'allais comme un gant, tu avais vite compris que les relations seraient compliqués, que malheureusement, même à ton âge, la lueur chez les gens serait persistante - tout n'est qu'appropriation, convoitise et manipulation.

T'attires tout le monde et tu repousses tout le monde, Ezéchiel. Ça a toujours été comme ça depuis le premier jour - t'as un peu peur que ce soit pour toujours. Il faut croire, pourtant, que tu as réussis à sociabiliser, un peu, juste un peu ou alors peut-être que Ollie est le seul abrutit à ne pas t'avoir compris ; c'est un peu la seule personne avec qui t'as réussit à établir quelque chose, quelque chose de beau, de grand, plus grand que vous et si vous saviez - Oh, si vous saviez ce qui vous attends, peut-être auriez-vous refréné cette intensité désirée.

Et cette année, Ezéchiel. Si tu savais aussi, tout ce qui t'attends, ces nouveaux fous-rires, ces petites perles qui terniront tes joues, ces crispations de haine et de colère, ces nouvelles rencontres, des liens qui se terniront plus tard, des amis que tu perdras et d'autres pour qui ça ne sera pas le cas - trop de choses t'attendent Ezéchiel ; tout ça n'est que le début de ta toute petite existence et de ta véritable enfance.

Mais pour le moment, pour le moment tu n'es qu'un enfant, un enfant qui a déjà un peu trop de rage en dedans, qui rejette peut-être un peu trop cette part un peu trop humaine, qui grogne et montre les dents face aux plus grands - t'es ce garçon dont la beauté est une malédiction, celui qui ne s'assument pas vraiment, avec tout ces doutes d'enfants et endoctriné par de plus pensants.

Alors tu marches avec détermination, sans un coup d'oeil pour tes congénères, tirants une valise de plus de deux fois ton poids, avec la ferme intention de te trouver un compartiment vide et silencieux pour faire la gueule pendant des heures - jusqu'à retrouver l'intensité de ton éclat avec ton meilleur ami. Ça te semblait être le meilleur parti.

Tu tires bien fort sur la porte coulissante, jetant à peine un coup d’œil à la seule présence de ce compartiment ; qui semblait être le meilleur endroit pour un confinement. Avant de refermer derrière toi avec un claquement, te mouvant déjà dans l'intention de soulever ta valise pour la positionner au dessus de vos têtes.

– Tu peux t'faires des potes ailleurs et dégager ? Merci.