Heaven knows

Ce souffle, cette chaleur...
Un battement.. Boum boum... Boum boum...
Comme le tic tac d'une horloge.
Ton temps est compté, tu le sais, tu le sens.
Tu as bien essayé de l'arrêter, mais rien à faire.
Ton devoir n'est pas accompli.
Tu n'as nulle part où te réfugier, tu es là, tu es las.
Il est bien loin ce temps où tu ne te préoccupais de rien.
Il est si loin que tu n'entends que l'écho de ton rire.
L'amour que tu portais à la vie, cette joie, ce bonheur..
A-t-il vraiment disparu ?
Ouvre les yeux, ces yeux si froids, si clair.
Tu tuerais presque un inconnu avec ce regard.
Tu es intelligente.
La sagesse est entrée dans ton âme d'adolescente.
Tu es devenue une femme.
La maturité est l'embellissement de ton cœur.
Tu n'as plus le temps d'aimer, ni de détester.
Pourtant tu restes des heures devant ce miroir.
Tes joues se noient dans tes larmes.
Cette peine qui remplace ta joie.
Ton ton neutre et livide.
Pourtant tu as de l'humour.
Tu as un cœur.
Que la poussière recouvre.
Ton sourire est rare.
Pourtant il était l'idole des gens qui t'entouraient.
Tu ne penses plus qu'avec ta tête.
Tu ignore ton cœur.
Toute façon, tu es seule.
Tu ne pense qu'à ta vengeance.
Tel le marbre rien ne t'atteins.
Sauf si quelqu'un ose chercher plus loin en toi.

Tu es une torturée, mais qui sait rire avec les personnes qui l'entourent.
Tu dévoue une haine envers ceux qui n'ont pas de pouvoir, pour la simple raison que tu connais les chances que tu as d'en avoir.
Une rockstar à tes heures perdues.
Une grande sorcière, douée. Avec un caractère bien trempé.
Rancunière, indépendante, sûre de toi.
Ta confiance en toi, le fait que tu avances la tête haute, fait de toi un modèle pour les autres.
Tu es froide et n'hésites pas à renvoyer les piques que l'on te lance.
Tu as du répondant ce qui fait de toi une personne respectée.
Tu as de l’autorité, parfois plus que les adultes.
Tu sais très bien délirer avec n'importe qui.
Mais tu reste un monstre.

La guitare sur le dos, tu t'en va encore chanter ta haine.
Tes cheveux blanc tombant sur ton visage, tes habits déchirés, ces cernes sous tes yeux. Tu as encore du mal à t'en remettre. Tu y repenses, comme si c'était hier. Et plus tu en apprends sur ce que tu peux faire, plus tu deviens dangereuse. Ta soif de vengeance se nourrit de jour en jour. Les gens ont peur de toi, pourtant tu sais que tu ne leur feras aucun mal. Enfin...
A Poudlard, tu es plutôt solitaire. Tu n'accroches avec que très peu de gens. Pourtant cette école te fait du bien. Tu n'es pas totalement mauvaise, tu ne l'es pas du tout en fait. Rappel-toi ce jour où tu as trouvé cet oisillon, un corbeau tombé du nid. Tes aînés voulaient mettre fin à ses jours. Et il est resté près de toi, même aujourd'hui. C'est un peu comme un ange gardien.

Honteux seraient celui qui ne croirait pas aux rumeurs. Qu'on lui jette des cailloux s'il ose s'approcher de toi. Toucher un monstre ? Comment ose t-elle lui parler ?
Elle a tué ses parents. Cette fille est un assassin. Qu'elle aille au diable. Brûle !

Cela vient de ce soir. Les vacances en famille. Ce grand chalet familial. Tes aînés avaient été trop loin. Ils ne t'aimaient pas. Tu le savais. Tu t'en foutais. Tu n'attendais rien d'eux. Mais ce soir là, ils avaient poussaient le bouchon jusqu'à te faire exploser. Tu te rappels encore le verre volant à travers la salle de séjour. Les pleurs de ton petit frère, celui que tu chéri chaque jour. Tu ne veux pas être pour lui ce que tes frères ont été pour toi. Tu t'es enfui, t'enfonçant dans cette forêt. La nuit étant tombée. La Lune, ronde et blonde haut dans le ciel.
Tu te souviens du regard de tes parents, rassurés de t'avoir retrouvé. L'étreinte de ton frère qui disait « ne pars plus ». L'absence de tes aînés, s'ils ne t'avaient pas poussé à bout...
Tu te souviens d'un grognement, de hurlement, ton petit frère derrière toi, apeuré. Puis plus rien. Tu gardes seulement des cicatrices gigantesques dans le dos et sur ton cou, une vilaine morsure sur ta cuisse droite, les hurlements dans ta tête et cette haine irréversible. Tu as été prise en charge par le ministère pour traiter cette affaire.
C'est ainsi que commencèrent les rumeurs. A leurs yeux tu avais tué tes parents. Ça ne t'étonnerais pas d'apprendre que les rumeurs viennent de tes deux grands frères. Ces villageois qui pourtant t'offraient tout le respect du monde, ceux qui te saluaient le matin, avec un sourire d'admiration.
Avec ton petit frère, tu es partis vivre chez ta tante. Cette vieille femme qui ne sais plus où mettre de la tête. Un manoir pour seulement une personne, c'est triste.
Les rumeurs se sont amplifiées, la première fois que ça t'es arrivée, que tu es devenue cette chose affamée, qui a failli mettre fin aux jours de ton frère.

Tu as changé, tu imagines déjà leur regards suppliant, ceux de tes aînés. Les deux garçons avaient disparu. Avaient-ils peur ?

Tu te libères grâce à la musique. Tu te livres au monde sans que personne ne sache qui tu es. Tu hais les moldus, et tu te demandes comment un sorcier ne peut avoir de pouvoir. A l'école, durant tes premières années, tu t'amusais à persécuter le monde, vivant à travers des mauvais tours. Puis tu t'es calmée, en grandissant. De toute façon plus personne n'osait t'approcher. Tout le monde a peur de toi. Et ils ont raison.

Tu es devenue le monstre que tu ne voulais pas être. Il n'y a qu'avec ta guitare que l'on peut voir que tu es quelqu'un de formidable à l'intérieur. Tu t’intéresses à toute les sortes de magie. Tu cherches à conquérir le monde de part ta musique et ton engagement. Et tu reviens à cette vengeance qui comble ta tête.

Peut-être qu'un jour... Peut-être qu'un jour quelqu'un s'approchera de toi, il te dira « ça suffit, tu t'es assez battu. Finissons-en, ensemble. »