fracture de l'âme

Une douceur qui s’éteint lentement sur le bout de ses doigts, un étrange goût amer dans le fond de la gorge et une joue qui se teinte de rouge. Croyance c’est le froissement d’une aile, c’est un battement de cil, il n’est qu’une ombre fugace qui s'effiloche dans la lumière, tout comme il pourrait être le pilier de votre stabilité. Bloqué dans cette nostalgie contagieuse, dans cette douce tristesse qui fait sourire, il ne s’envole pas. Aucun chemin ne se dévoile devant son regard embrumé de rêves. L'écume d'une vie qui tente en vain de se faire plus doucereuse. Vendeur de son âme, il offre avec joie corps et âme pour récupérer un peu le bonheur d'autrui, il s'en nourrit, il s'abandonne aux plaisirs de l'amour platonique, de l'amour romantique, l'idéaliste. Parce que Croyance, il y croit encore,  aux contes de fées, au prince charmant sur son chevalier blanc, pour lui ça existe. Pour lui une simple caresse veut tout dire. Sans les sentiments, il est vide, il n'est plus rien, qu'un murmure oublié parmi tant d'autres.

Silencieux, dans son monde, funambule du réel, faisant courir ses doigts sur les touches du piano, une mélodie fébrile s'en dégage, lamento de son être, cela ne va pas plus loin. Croyance porte toutes les douleurs du monde sur ses épaules, épris de grands regrets pour ses erreurs du passé, du présent et du futur, il n'aspire qu'à la perfection de l'âme et ne s'autorise pas le passable.

Fragile corps qui s'entrechoque contre les murs des rires puissants, petite santé, cœur d'oiseau qui palpite dans sa poitrine, c'est une vrai lutte contre l'ange qu'il engage chaque nuit. Son regard se pose lentement sur vous et il ne voit que le beau. Il ne voit que la candeur, il ne voit que le bon, même dans les enveloppes les plus nécrosés, il y trouvera toujours la lumière. Paradoxe complexe, car lui, se déteste. Ô dieux miséricordieux qui se jouent de lui, sa malédiction le rend fou, cette entité sauvage qu'il étouffe du mieux qu'il peut. Cette honte. Ce déséquilibre mental qui a tendance à le faire dériver de cette obstination à vouloir faire le bien.
Rêves sans couleurs, Croyance trouve du réconfort dans les pierreries et les talismans, s'élevant toujours plus dans les espoirs futiles, il s'y accroche cependant fermement.

On murmure dans les couloirs que c'est l'amour qui le tuera, et au fond de lui, il attend déjà cette sentence.  

Premier songe //
Alchimie de la douleur
» C'est trop tard, il vient de se noyer. Les sabots et le gémissement du cheval se font encore plus bruyant cette nuit encore. Ça résonne dans sa tête.  Il se réfugie dans les bras du père et implore le pardon de la mère. Les étoiles se penchent de plus en plus au dessus de son front, ses cauchemars sont récurrents, il a peur du noir. C'est effrayant d'être lui. C'est effrayant de savoir que l'on peu plonger dans les méandres des terreurs nocturnes en quelques fractions de seconde. Médecin vu à répétition, médicaments qui ne font pas effet, comme si le jeune garçon savait ce qui allait se passer.


Second Songe //
Brumes et Pluies
» Ils quittent la France, ce pays mine trop d'âmes, trop de cœurs. De plus, les pouvoirs de l'enfant commence à s'éveiller, ravissant le père qui le voit déjà devenir grand sorcier. La fatigue se fait sentir. Croyance s'éveille tout juste de cette torpeur, et commence à jouer du piano aux côtés de sa mère. Cela apaise ses tourments, ses troubles nocturnes, tout devient plus doux, plus clair.


Troisième Songe //
Bien loin d'ici
» Première année à Poudlard, l'angoisse ronge son cœur, mais bien vite il s'y trouve une seconde famille, il fonde un présent chaleureux. Son père est occupé à son travail, il le voit rarement, et est bien loin de se douter que ce jour là, il provoqua un Loup Garou.


Quatrième Songe //
Châtiment de l’Orgueil
» Cette nuit. Ce fut la dernière de son humanité, la dernière de sa candeur, la dernière de toute innocence.
Il était tard, le jeune sorcier n'avait alors que 11 ans, sa mère dormait à l'étage, lui était en bas, lisant un livre, le dévorant, comme s'il se faisait aspirer entre les lignes. Et ce fut cette erreur qui provoqua le désastre. Trop absorbé par sa lecture, il n'entendit pas le bruit féroce des griffes contre le planchers, et il ne remarqua pas l'ombre qui se dressa dans son dos. La mâchoire vint se claquer dans son dos, ouvrant la chair, faisant couler le sang, l'infectant, le maudissant.
Cela provoqua deux chutes. La première fut celle de Croyance, qui plongea dans un fleuve de regrets ravageurs, la seconde fut celle de sa mère, que la névrose happa de pleins fouet. Elle n'a pas réussit à sauver son fils, elle n'a pas réussit à prendre les devants, elle, simple femme sans magie.
Sauvé de justesse par des aurors, l'enfant cependant en restera à jamais marqué.
Depuis ce jour, Croyance marche dans les ténèbres.


Cinquième Songe //
Danse Macabre
» Première transformation. Les ordres étaient pourtant clair ; lui donner les potions une semaine avant la pleine lune. Encore une fois Olivier, tu n'étais pas là pour observer la fissure qui se créait dans le cœur de ta promise, car celle-ci, paralysé par la peur, avait faillit à sa tâche, et quand cette fameuse nuit arriva, ton fils se transforma en une créature qui n'avait plus rien de divin.
L'animal se dressait devant la femme, qui ne parvenait à réagir, tremblante, en larme. Pour la première fois, elle avait peur de son enfant. Un grognement, un bond, et la griffe blessa un corps. Pas celui de la dame, mais le père, qui venait d'entrer en fracas dans la chambre, arrêtant Croyance, perdant un œil par la même occasion.

Dernier Songe //
Élévation
Sa mère n'est qu'une coquille vide, et son cœur en souffre sans arrêt. Il fait tout pour la tirer de ses ténèbres, il fait tout pour lui non plus ne pas céder à cette tentation facile. Croyance, tu portes ce nom pour ne jamais oublier de suivre tes propres pensées. Amans, car tu es né en étant aimé, et tu ne feras que le bien autour de toi. Halloway, ton chemin à jamais sera illuminé par un espoir, même futile.