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Would you jump ? || Faust Holdstock

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Would you jump ? || Faust Holdstock Lun 9 Oct - 19:07

Would You Jump ?Feat. @Faust H. Holdstock
Vent glacial, déjà si acéré à peine l'automne entamée. Les pans de la veste s'écartent, s'envolent, comme des ailes de corbeau, sombres et mornes. Mais tu ne voles pas, tu rampes presque, tes pieds écorchent la terre qui s'échappe, qui t'échappe, qui semble prête à s'effacer pour te laisser tomber dans le précipice ténébreux qui semble te happer à chaque faux-pas, à chaque erreur. Chevilles prêtes à se rompre sur les pierres roublardes, qui n'attendent que de voir le sang couler sur leurs surface grises et froides, de les teinter d'un écarlante brûlant et vivant. Tu ne sais pas réellement pourquoi tu es sortie, mais voilà que le maëlstrom se calme, les arbres cessent d'agiter leurs bras dans des gestes de désarroi, et tes cheveux, paille d'or emmêlée dans ton dos, ne te cachent plus la vision. Tes pas t'ont guidée jusqu'au pont, contruction branlante de bois humide mais tenace, architecture sombre et hâtée, comme à peine esquissée et déjà abîmée. Édifice en rien rassurant, semblant prêt à tomber dans la crevasse qu'il surmonte à chaque moindre secousse, et pourtant il t'attire, inévitablement et inlassablement. L'attraction de l'adrénaline, le désir de prendre des risques en l'escaladant sont sûrement les critères qui en font le lieu de prédilection des plus audacieux.
Tes yeux pâles décèlent rapidement une autre présence, chevelure blanche, pure, si inadéquate. Un sourire étiolé étire tes lèvres, c'est une rencontre que tu as déjà fait, rencontre surprenante et bouleversante. Les doigts se glissent au creux de tes poches chaudes d'où tu extraits une boite rectangulaire, un paquet de cigarettes, mort brumeuse qui envahit les poumons, drogue indispensable pour garder un contrôle, pour calmer l'organe pulsatif qui bat à s'en rompre les valvules. Tu lui es redevable, un petit bâton de rien du tout qui pourtant t'avait manqué dans un moment crucial et que le lion attiré par la décadence t'avait dépannée. Résonnance de tes pas sur les planches grinçantes, tu ne fais rien pour masquer ta présence, de toute façon cela n'a aucun intérêt, pas dans ce cadre spécifique, pas face à lui qui t'a déjà remarqué. L'arrêt n'est pas brusque, il est léger, ta hanche se heurte à la barrière, tes yeux essaient de trouver les siens alors que la main se tend, boîte ouverte vers lui, dans un geste aux intentions claires et formelles.
Tiens. Je t'en devais une, n'est-ce pas ?  


Dernière édition par Agnès de Pontmercy le Jeu 4 Jan - 22:20, édité 2 fois
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Re: Would you jump ? || Faust Holdstock Jeu 12 Oct - 19:56



Les branches se désarticulent dans les affres des bourrasque tumultueuses; des épines de glace s’agitant dans les rafales. Jusqu’au rouge est délavé par la grisaille, à croire que seule cette dernière lui aille - le poussiéreux de ses cheveux et le fade de la nicotine dans la trachée. Mais cette monotonie n’est pas assez pour le calmer, l’arrêter, et c’est avec nonchalance éprouvée qu’il aborde le pont altéré, ébréché. L’escalader est aisé, même avec le vent s’engouffrant dans sa cape, ses hurlements tonitruants dans les tympans et c’est presque déçu qu’il atteint son but - même le mistral glacial ne semblait pouvoir l’éroder, l’agacer assez pour l’animer. Claquement de langues dans le silence tandis qu’il se dote d’une clope, inhalation hâtive et déceptive - tout reste inerte. Alors il poursuit sa promenade, passe et repasse, se joue de la carcasse en ignorant la possibilité qu’il se fracasse dans les rochers et le délabré; jusqu’à ce que la bourrasque se lasse. Et même là, il ne quitte pas l’endroit, siégeant dans les hauteurs, dans l’une de ces rares langueur - l’ennui perce son envie, n’en laisse que des débris. Jusqu’à ce que l’occupation vienne à lui, sous forme d’une figure semblable - bien plus calme. Et il attend qu’elle vienne; hausse un sourcil lorsqu’elle lui tend le récipient, avant de saisir l’un des bâtons de mort silencieusement. Il hocha la tête, allumant sans cérémonie le remboursement. « Effectivement. » qu’il glisse, tirant un peu du poison réconfortant tout en laissant ses yeux voguer sur le visage de l'autre. « T’as raté le mauvais temps, c’est plus chiant d’escalader maintenant. » Parce que l’heure n’est pas, jamais aux confidences, parce que la fatigue qui ternit ses traits n’est et ne sera discussion que dans l’extinction. Trop de complications, et avec elle, l'esprit est plus à être convainquant, à l'amener de son côté. Celui des effrénés. « J'espère que c'était pas volontaire.   » Un sous-entendu de ça serait décevant dans sa voix tandis que ses yeux filent jusqu'à l'horizon, qu'il se perd quelques instants dans la contemplation.
 
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Re: Would you jump ? || Faust Holdstock Mer 18 Oct - 18:52

Would You Jump ?Feat. @Faust H. Holdstock
Hochement de tête et tu souris, à peine, une ébauche presque invisible d'une satisfaction contenue. Et alors qu'il allume le parchemin blanc, tu te penches vers la flamme dans sa main, opportunité unique d'allumer à ton tour l'instrument de la destruction pulmonaire. Les veloutes vous enveloppent, exhalations inconsistantes, alors que les mots s'écoulent des lèvres du rouge, teintés de fatigue et de regrets, comme si la tempête finie, rien n'avait plus autant d'importance ni de valeur. Mais la langue ne s'arrête pas là, et les sous-entendus s'envolent avec la fumée, alors qu'une grimace, esquisse vulgaire d'un sourire dédaigneux, glisse sur tes lippes enveloppant la tige cendrée. Instants de silence, contemplatifs de la brume s'amassant hors d'atteinte, manteaux épais d'aveuglement des sens, de dissimulation olfactive et visuelle de ce qui se cache derrière, puis c'est à tes lèvres de mouvoir, non sans amertume caressante de l'ironie, formulant des syllabes et des mots suintants d'un fiel brûlant d'une conscience parfaite de l'absurdité de la parole.
Tu ne sembles pas m'avoir attendu, voyons, c'est pas comme si je l'avais évitée exprès.
L'accent transperce, les sons sont plus durs, plus rudes, arrachés à la gorge remplie de vapeur mortelle. Tes yeux émeraudes le trouvent, le contemplent, interrogatifs mais le silence te possède de nouveau, sous son joug terni, car de toute façon les questions resteront sans réponses et la curiosité n'atteindra aucun objectif. La flamme qui le possède semble brûler en cendres bien plus que la cigarette entre ses mains, elle semble le consommer intérieurement, transperçant dans son regard, avide et insatisfaite d'adrénaline et de pulsions morbides. Elle semble impatiente de voir inévitablement arriver le Ragnarök, l'Apocalypse, l'Armageddon, le point final de cette comédie qui semble se jouer devant vos yeux. Et le vent va redoubler, semer déchéance et ruine, les flots vont monter, noyer, détruire, et rien ne restera excepté l'essence même, cette puissante force qui anime toute chose vivante jusqu'à sa dévastation totale. Cette âme même semble brûler couleur ébène dans le cœur de l'ange se tenant devant toi, dont l'innocence de la blanche chevelure et de la pureté des traits n'est qu'illusion maintenue par ce que les autres - ceux abrutis par le poids de l'insécurité et effrayés comme des chiots à l'idée d'être embrassés par la Faucheuse - croient voir derrière cette mascarade intrépide et absurde. Mais toi, tu vois, tu crains, et tu comprends, incapable de libérer tes maux comme lui le fait, incapable de lâcher les chaînes qui ont désormais poussé dans ta chair pulpeuse. Là où le rouge a des ailes, toi la verte tu as des racines, et si profondément ancrées, que l'immobilité te semble acquise de droit. Là où son évolution sera aussi rapide que sa chute, tu resteras à l'ombre de ta propre lumière, incapable de changer. Mais après tout, n'est-ce pas mieux ainsi ? Tu n'es guère oiseau pour posséder des ailes, et le déclin ne t'attire pas autant que sa possibilité imminente. Désirer perdre a bien plus d'attraits que n'avoir rien à dépraver.
Le vent reviendra, rien n'est encore compromis.
Une promesse et une certitude, dispensée avec l'aigreur amère de l'addiction s'écoulant de ta bouche, comme de la sienne, nuages dépigmentés, seuls éléments mouvants du paysage immobile et terne se dressant autour de vous, tel une scène de théâtre funeste.  


Dernière édition par Agnès de Pontmercy le Jeu 4 Jan - 22:20, édité 2 fois
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Re: Would you jump ? || Faust Holdstock Ven 3 Nov - 20:46


Ciel et terre se fondent derrière les volutes de ce qui fume, consume. Et en cet instant, c'est l'absence qui le fatigue, le vide qui semble prêt à l'étreindre - l'affre béant dans sa mémoire engloutissant le reste. C'était le fade qui l'atteignait, le blanc insignifiant, comédie sans ton ni teint. Le silence est alors crevé et les mots coulent; les sons d'un autre pays résonnant aux coins des palabres. Rude, abruptement juste et maîtrisé - rien d'inhabituel, tout était normal. Sauf qu'il était habitué aux descentes fulgurantes, aux discussions tranchantes, à être feu et flammes - sa norme était déchéance. Mais le bois à brûler était oublié; ne subsistait que l'amertume et un Ouroboros plus terne et vicieux qu'à l'ordinaire. « T'attendre ? J'ignorais qu'on avait rendez-vous.  » qu'il crache. L'attente, c'était pas pour lui. C'était pour ceux qui suivaient les injonctions au doigt et à l’œil, apprenaient toute la mécanique, mélodie automatique, pour qu'elle soit balayée par la pratique - par l'anxiété se nichant dans les os, les entrailles grelottantes d'effroi. Sauf qu'il s'y trouvait réduit, à l'attente - aux jours s'égrenant lentement, au parcours anarchique du temps sans queue ni tête. Alors il balaya les questionnements qui ne demandaient pas de réelle réponse; mise au point inutile mais qu'il désirait. Les jours grisés, décida-t-il à cet instant, étaient pour les rappels de ce qui était en prévision de ce qui serait - les connaissances à ancrer dans la mémoire pour les futurs déboires. « Tu sais mieux faire que d'compter sur un verre. Ou sur une quelconque réponse. Ne t'attends à rien de moi. » qu'il souffle, un De la même manière que je ne te demande rien s'agitant entre les lignes prononcées. Alors même qu'il l'incitait, l'inciterait; à suivre sa voie, à se délester des contraintes pour s'enticher de l'étreinte des actions à l'impulsions, des réactions dans la seconde suivant la pulsion. Ses prunelles d'azur grisé contre l'émeraude délavé par brume et fumée - ciel et terre ébréchés qui se rejoignent autant qu'ils s'éloignent. « Le vent se lèvera, encore, toujours, et peut-être que cette fois, il nous emportera. » Peut-être, pour toi. C'est une question silencieuse postée dans ses traits et ses iris, c'est quelque peu ravivé qu'est le regard lancé. Car si lui est prêt à s'envoler sans un regard en arrière, elle est logée dans humus et terre. Et s'il veut la convaincre de se délester du carcan la contraignant au sol, il n'est pas dupe au point de penser qu'il est en train d'y arriver. C'est toujours la réalité qu'il ressent; et il la sent trop loin pour pouvoir réellement l'affecter - raison de plus pour s'en faire un défi. « J'espère que nos clopes s'éteindront pas. » qu'il souffle, comme si c'était là qu'était l'unique importance - et peut-être que c'était le cas. Parce que s'il pensait ainsi, qui pouvait connaître la vérité absolue pour le défaire de son avis ? Seule la subjectivité existait, et son seul intérêt était que les autres adhèrent à la sienne, de conquérir leurs opinions - ou qu'il lui reste de la nicotine à inhaler lorsque sonnerait le dernier glas, il hésitait encore.
 
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Re: Would you jump ? || Faust Holdstock Lun 6 Nov - 20:14

Would You Jump ?Feat. @Faust H. Holdstock
Rire légèrement sarcastique, presque froid, ironie suintant de chaque cloche des cordes vocales tremblantes. Et la tête se secoue, les yeux sourient et un nouveau volute de fumée est expulsé, projeté dans l'atmosphère déjà grisonnante.
Je l'ignorais aussi.
Bateau de l'esprit qui sombre lentement dans les sombres profondeurs de la réflexion morbide. Car au final, rendez-vous ou pas, le vent t'a portée jusqu'ici et il s'y trouvait par hasard ou par un choix mystérieux du sort. Il était là aussi, le jour où tu avais besoin du poison, besoin de ces quelques inspirations cancéreuses qui refaisaient circuler le sang dans ton corps meurtri par tant de contrariétés. Il avait su te le prêter, échange à durée indéterminée, promesse suspendue dans le vide mais qu'on ne s'attend guère à voir tenue. Mais tu étais tombée sur lui, ou peut-être lui sur toi, et étrangement, tu ressentais ça comme une réunion organisée en silence sous vos épidermes rosis par le froid.
Ses paroles semblent contraires à tes réflexions, avertissement étrange, promesse de ne rien promettre, de ne rien tenir, demande silencieuse de ne rien attendre de lui car il ne saura te le procurer. Tes yeux s'attardent dans les siens, ciel vaste derrière une courtine de cils noirs comme les cimes des arbres, et tu comprends que l'accord tacite est passé, que rien ne sera jamais attendu de l'autre, que malgré les demandes informulées, chacun est libre à sa façon, inconvenante à l'autre mais sienne. Et les regards s'affrontent, se confrontent, pont se créant entre deux univers différents, entre l'amertume des rances racines immobiles et l'instabilité d'un bleu céleste insaisissable. Les mots s'écoulent, le regard s'ancre plus intensément, murmure silencieux passant au travers des iris, mais tu détournes les tiens, inspiration profonde pour se perdre dans un nuage trop rapide à se dissiper.
Il t'emportera toi.
La terre semble soudain dure, rude, lourde sous les pieds, comme si pendant quelques instants la gravité avait cédé à l'imagination, cédé au maelström prometteur, cédé à la douceur de ce qu'est la rêverie temporaire. Mais contrairement à lui, tu ne peux flancher à cette emprise étrange de l'irréel, trop aberrant, trop hasardeux, trop loufoque. L'envie saugrenue insufflée par la flamme brillant dans le regard de cet autre, de ce revers de médaille s'enfonce dans ton esprit où les loups le dévorent, bêtes affamées se repaissant sur la proie innocente d'un espoir de liberté avorté. Et la nicotine t'envahit de nouveau, enveloppant les restes cadavériques qui n'ont pas été consumés pour les transformer en cendres insignifiantes.
Une cigarette, on peut toujours la rallumer, voyons.
Constatation presque hors contexte, mais pourtant si adéquate. S'éteindre, se dissoudre dans l'obscurité, se laisser envahir par les ténèbres est simple. Mais contrairement au tabac amer roulé, banalement, dans un parchemin blanc, certaines choses s'éteignent de façon définitive.
In perpetuum.


Dernière édition par Agnès de Pontmercy le Jeu 4 Jan - 22:19, édité 3 fois
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Re: Would you jump ? || Faust Holdstock Sam 11 Nov - 18:58


Elle l'ignorait. Ils l'ignoraient tous deux - qu'ils allaient se croiser après la tempête, à parler de celle à venir, qui saccagerait leur vie, fracasserait leurs esprits. Chaque période de calme n'était qu'une attente; une pause pour se ressourcer ou s'éteindre dans l'ennui en attendant une occasion d'être ranimé. Quand était la question; et le ciel morne n'allait pas leur répondre. « On se joue de nous, je crois.» Le destin, un être malin, qui ne cessait de l'accabler, de tous les enduire d'une perfidie qui n'était qu'un caprice. A croire qu'il était réel; qu'il les affligeait tous de leurs peurs et traumatismes pour mieux les réduire à néant. A croire que c'était encore possible, de le délester du flamboyant qui le résumait, du rougeoiement infinie de sa colère.
Et alors elle lui répond, qu'il sera le seul à être emporté. Et il respire l'air pur, cette fois-ci, il se forge les poumons d'oxygène moins pollué. « Quand est-ce que tu vas te révolter ? »
Il le sait, que ce n'est jamais. Qu'elle va s'insinuer, s'infiltrer dans les failles qu'elle aperçoit pour mieux empoisonner le tout; alors qu'il voit et enfonce couteau dans plaie, fracasse les fissures pour en faire des gouffres béants, le ressenti guidant ses mots et poings comme une boussole. Il le sait, qu'ils n'ont rien à attendre, l'un de l'autre; vient de le déclarer haut et fort sans le moindre remord. Mais il ne va cesser de chercher à l'emmener dans son sillage. Car abandonner n'est jamais une option. Car c'est avouer regretter, avoir fait l'inutile, le vain; et il ne veut plus avoir à s'y résoudre. Ni maintenant, ni dans cent ans.
« Ouais. On peut tout calciner, pourvu qu'il reste quelque chose d'autre que cendres. » Même elle, pouvait être envahie jusqu'à perdre le contrôle. Elle était une flamme plus lointaine et constante; qui ne demandait qu'à se libérer.
Il balance la cigarette, qui n'est alors plus qu'un mégot. Puis, sortant toutes les cigarettes du paquet et les logeant dans sa poche, il balance le carton entre leurs pieds. Et se saisit de sa baguette, y lança un incendio, il incinéra l'objet; le contenant mais pas le contenu, les limites mais pas l'essence. 
Toujours dans le silence, ses prunelles neutres se levèrent du spectacle incandescent pour se poser sur la figure de la française à ses côtés, observant sa réaction à cette démonstration muette de ses arguments.
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Re: Would you jump ? || Faust Holdstock Mar 21 Nov - 11:21

Would You Jump ?Feat. @Faust H. Holdstock
Les regards se croisent, la fumée s'entrechoque, volutes éphémères se dissipant dans l'atmosphère. Et les mots tombent de ses lèvres pâles et un rire échappe des tiennes. Car oui, ce n'est qu'un jeu, une partie injuste dans laquelle on ne peut que perdre, en essayant de rester le plus longtemps sur le plateau. Mais les dés se lancent, renversent des montagnes qui s'effondrent sur vous, et il est impossible de rester debout alors que les pierres s'écroulent sur vos têtes. Mais lui ne veut pas l'entendre, ne veut pas le voir, les yeux rivés dans le grand au-delà imaginaire et probablement jamais atteint par aucun être humain. L'air s'engouffre dans sa gorge, régal pur et immaculé, et tu sais ce qu'il veut te demander avant même que tu n'entendes la question. C'est toujours les mêmes interrogations, la même recherche, celle de te faire passer de son côté, de te libérer, et la tête se secoue, négation inutile à préciser, car il sait sa demande vaine, il connaît la réponse inchangée. Mais jamais il n'abandonne, ambitieux fou, audacieux sans limites, méconnu du mot défaite qui sonne à ses oreilles comme une vulgarité à éviter. Lui demander de laisser tomber c'est faire preuve d'inconscience, d'absence de connaissance, et tu n'es pas une quelconque inconnue pour faire une erreur aussi fatale. Alors tes épaules se haussent, mégot balancé dans le vide peu avant le sien, regard s'attardant sur ses mains en mouvement.
Paroles qui fusent, suivies de l'acte, flamme éthérée et temporaire, s'éteignant lorsque la consommation du papier prend fin, lorsqu'il ne reste plus rien. Le corps s'accroupit, la baguette secoue les cendres pour y dénicher un petit bout de matière persévérante, résistante, qui à un nouveau incendio ne peut connaître que la même destruction. Et la poussière s'éparpille alors qu'elle est saisie entre tes doigts, glissant entre eux comme une caresse éphémère, laissant marques sombres sur tes mains pâles.
Sauf qu'il ne reste plus rien.
Réponse à sa déclaration étrange, tentative d'argumenter, mais au final cela ne montre rien de plus que ce que tu ne sais déjà. Le feu consomme jusqu'à tout détruire et ce n'est qu'en le contrôlant que tu peux espérer survivre.
Les mains sont époussetées au-dessus du vide, geste las et indifférent, et tes yeux se rivent dans les iris clairs de l'autre, un peu trop longtemps, parce que tu aimerais lui dire que ce serait dommage s'il se consumait. Sauf que ces paroles ne sont pas les tiennes à dire et le regard se détourne.
Tu vaux mieux que ça.
Et le sourire se fait lorsque tes pupilles s'entichent de nouveau des siennes parce qu'il doit bien le savoir, au fond.

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