Silhouette insouciante qui s'avance sous la pluie sans prendre la peine de la considérer, regards agacés qui tournent tout autour et les œillades cherchent, fouillent en même temps que la voix souffle. Tu avais beau ne pas détester la pluie Camille, tu devais bien avouer que celle-ci t'énervait particulièrement. C'est comme si elle agissait pour aider Grimm à se cacher, si forte que tu n'en voyais presque plus à 10 mètres devant toi. Et encore, 10 mètres c'était beaucoup trop. Tu fais résonner son nom dans les lieux où tu te rends puis soupires avant de repartir voir ailleurs, ce chat tu avais beau l'adorer il n'en restait pas moins horriblement casse-pieds quand il s'était décidé. Le pire c'est que tu n'as pas prit le temps de te couvrir, alors bien sûr que tu es trempé. De la tête aux pieds. Nouveau soupir coupé par un éternuement et tu résistes à la tentation si grande de balancer un
accio Grimm du bout de ta baguette.
Comme si ça pouvait marcher, ce serait idiot.
La grande cour et ses couloirs de pierres t'apparurent comme une libération tandis que tu t'engouffres sous l'un d'eux avec une joie non dissimulée. Résignation à l'affût, prête à te laisser abandonner pour aujourd'hui la recherche du chaton envolé. Mais tu l'aimais bien trop pour te permettre de rentrer sans lui, c'est que t'étais même pas certain au final qu'il parvienne à retrouver le chemin jusque tes appartements. Toi-même t'avais du mal quelques fois, mais ça il ne fallait pas en parler. Jamais.
Si on t'avait dit qu'il te suffisait simplement de te poser contre le rebord de pierres et de soupirer pour que la réponse à te problème n'intervienne, alors tu es persuadé que tu l'aurais fait bien plus tôt. Un miaulement à tes oreilles, drôlement heureux, presque trop ronronnant pour un rescapé de cette pluie torrentielle. Tu tournes la tête.
Grimm ?
Mais pas que.
Et tu es un peu surpris Camille, étonné de voir quelqu'un cajoler ainsi ton petit chaton rien qu'à toi. Pas vraiment jaloux cependant, ni même très possessif, simplement surpris. Tu ne t'y attendais pas. Une seconde tu reste interdit, immobile à la vision de Grimm se tortillant de bonheur dans les bras de ce jeune homme à la tendresse semblant sans nom. Il avait l'air si beau de loin, alors tu t'es rapproché. Et tu en déduis d'une facilité déconcertante qu'il était encore bien plus magnifique de près.
Grimm.
Un peu plus fort et ils t'entendent, tous les deux. L'un t'observe sans doute et l'autre se dégage pour venir se frotter à ta cheville en miaulant longuement. Tu réprimes ce sourire qui veut étirer tes lèvres lorsque tu t'abaisses pour le caresser et lui murmurer des mots doux d'amour comme tu ne les lui réservais qu'à lui et Morphée, son compagnon, bienheureux finalement de l'avoir retrouvé.
Puis à nouveau ton regard se porte sur l'homme en face. Tu as beau être nouveau ici, tu es certain de l'avoir déjà croisé une fois et d'avoir entendu son nom. Après tout les murmures ne cessaient jamais entre les murs de Poudlard et les visages s'associaient bien trop vite parfois. Tu te redresses, Grimm dans tes bras tandis que tes iris cherchent ceux de Silas. Une esquisse partielle, légère à tes lèvres, éphémère qui s'efface à peine après sa venue.
Tu essaies de ne pas paraître trop stoïque, bien que c'était loin d'être ton fort visiblement.
Merci, ça faisait un moment que je le cherchais.
Pour ne pas dire deux heures que tu lui courais après sous la pluie. Mais tu supposes que ça se voyait, trempé comme vous étiez tous les trois.