Sa pauvre Seraphina.
Oui sa Seraphina. Même si elle n'avait a jamais réussi à articuler plus de deux phrases en sa présence, même si elle ne l'aimerait jamais pour des raisons au-delà du simple affectif, ce serait toujours sa Seraphina, pas celle d'Arya, ou de Stan ou de n'importe quel macaque qui mettrait ses lèvres sur les siennes ou une bague à son doigt.
Elle avait le regard triste Seraphina, ces temps-ci. Peut-être la fatigue, peut-être le tournoi, peut-être quelque chose de plus personnel, peut-être même simplement une impression -elle ne savait pas, elle ne saurait jamais.
Alors elle avait fait quelque chose pour elle. Pour sa Seraphina. Des cookies, préparés avec Abi et Taylor, qui étaient assez déformés mais tout à fait comestible, et un poème. Un poème sur Seraphina.
Elle approche timidement, son assiette recouverte d'un mouchoir, et attend que sa douce brebis soit éloignée du troupeau pour la dévorer de douceur et de romance maladroite.
▬ Mh. Coucou Sera ça fait longtemps euh. Je.Elle baissa les yeux sur son assiette.
▬ Ouais euh, j'ai fais des cookies donc si tu en veux, voilà ça me ferait plaisir. Ils sont moches mais ils sont bons.Et encore plus rouge, le regard fuyant et le ton faussement assuré.
▬ Et euh je t'ai écris ça aussi. Pour te remonter le moral.Elle tendit le bout de parchemin à l'encre un peu bavant, et la laissa lire en se pinçant les lèvres un peu gênée et ponctuant le silence de
voilà voilà.Les étoiles brillent dans le ciel
Et je veux manger des caramels
Et parfois il n'y en a pas
Donc on change de pyjama
Mais la couette reste la même
Parce qu'elle est moelleuse et ferme
Ainsi lorsqu'on a des soucis
On peut toujours avoir des sushis.
Eireann, une grande poète, assurément.
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