Violet
Couleur mystérieuse, ce n'est pas pour rien qu'elle habille les filles de joie et les pécheresses. Violet, ça a une odeur musquée et froide, comme un couteau sous la gorge. Des mensonges qu'on ressasse sans vraiment chercher à savoir le sens. La couleur du mensonge est le violet, l'odeur du violet est une odeur si ténue que personne ne la sent venir. Violet est la première couleur qui a lié l'existence de Cecilia.
Mère était d'un violet délicat, une couleur qui s'évapore par toutes ses pores maquillées et apprêtées. Mère était si subtile quand elle faisait courir son doigt sur la tranchée de ses ennemis, quand elle frottait son index sur la nuque de ses chouchous. Elle avait été appelé fille de joie, elle répliquait fille heureuse. Mère était noble, comtesse moldue même. Pourtant, ça l'a pas empêchée d'avoir une ascendance sorcière et se retrouver fourrée dans une école de magie pas très reconnue pour sa blancheur autre que la blancheur de peau de ses étudiants. Mère était le plus beau cristal dedans, petite gamine hongroise qui avait déjà une poitrine plus ample que ses rêves. Mère a finit par être diplômée, un peu à l'arrache comme son habitude. Elle s'en fichait, elle s'en fichait de tout. Pourquoi se battre alors que son avenir était déjà cuit ? Que sa fortune était déjà dans ses poches ? Absolument aucune, alors Mère a voulu jouer un peu. Elle a fait l'artiste, elle a peint pour créer des existences sur des toiles. Elle n'était pas douée, elle n'a jamais été douée en rien Mère. Mais ses tableaux se vendaient bien, les filles qui dansaient amoureusement dessus plaisaient assez à une certaine partie de la population. Qui pourrait les blâmer ? Personne, tout le monde a eu le péché de la chair dans sa vie et ceux qui mentent sont ceux qui sont les plus coupables. Puis un jour, le hasard a toqué chez Mère. Elle a voulu voir un peu du pays, parce que l'Hongrie l'ennuyait au plus haut point avec ces mêmes faces grisâtres et ses gens renfermés sur des petits monceaux de terres. Elle a fuit et elle a vu. La crasse de la France, le snobisme de l'Angleterre, la décadence des Etats-Unis et soudain, comme un souffle d'air, elle a vu une simple terre. Un simple reliquat d'un empire détruit, la Croatie. Tout était simple, les gens, les mœurs, les lieux. Tout était pur, les paysages et les espoirs. Elle s'est installée ici, sans rien d'attendre de plus que vivre une vie d'artiste stupide avec la présence des vagues. Peut-être un enfant, qu'elle aurai comme on attrape un rhume, par accident. Cela lui allait bien d'imaginer cela, tandis qu'elle peignait tranquillement les femmes qui se baignaient. Elle s'était même liée d'une amitié étrange avec un centaure passant de longues heures à simplement regarder le monde extérieur. Il n'a jamais voulu donner son nom, alors Mère l'a appelé Couard. Tout est dans le nom.
Père, c'était tout le contraire. Chiant comme la pluie, le genre de sorcier qui boutonne jusqu'au dernier bouton sa chemise fraîchement repassé de la veille. Le genre à suivre aveuglément les politiques en place, qui lisait conscienceusement les termes d'un contrat pour en accepter un ou pour acheter un produit, qui achète une paire de chaussettes dans un magasin où rien ne lui plaît pour ne pas être impoli et qui n'a aucun avis sur les moldus et les cracmols tant que le Ministère ne lui en dicte pas un. Il est allé à Poudlard, où il a plus fait du lard que du poud, il est allé à Poufsouffle et sa vie était toute propre. Il allait avoir son diplôme dont le nom est inutilement long, avoir un travail dans le Ministère, peut-être même dans une forme d'économie vu que les chiffres sont plus simples que les hommes et se marier à une jeune sorcière tout à fait sage qui lui ferai des enfants aussi désespérément ordinaires que lui. Sa propre mère était moldue mais, chut personne doit le dire. Il en a un peu honte de cette mère qui venait toujours en pleurant au quais pour lui souhaiter une bonne année, le mouchoir tordue entre les mains. Il est ingrat, Père, ah, ça oui. Son propre père était un haut magistrat, le genre rigide. Il a eu un moment d’égarement entre deux cuisses, a prit le sens interdit par pur goût de contradiction et s'est retrouvé avec un petit mioche entre les mains. Soit pour ce haut monsieur, rendons le intéressant. Il a marié cette fille, puis voici l'Histoire de Père. Un péché interdit de 30 secondes, précisément. Son diplôme en poche, il s'est retrouvé pris dans une magouille stupide. Le genre qu'on voit que dans les films, il avait postulé pour le Ministère, son petit diplôme en poche. Par des savantes manipulations d'une chouette trop vieille pour savoir quand se poser, son dossier s'est retrouvé dans l'Administration étrangère. Et c'est le café en main, deux semaines plus tard qu'il a apprit qu'il allait partir pour la Croatie, pour « gérer les ressortissants sorciers anglais ». Il a pas râlé, si c'était le vœu des hautes instances, il a prit ses bagages et sa simplicité avec lui. Avant de bien sûr, vérifier où la Croatie. Pour éviter de se sentir stupide si on lui demande de pointer là où il travaille. A l'aéroport, sa mère n'était pas là. Cela faisait déjà quelques mois que le mouchoir qu'elle transportait partout reposait en paix sur une table de nuit pleine de poussière. Si Mère était violette, père était d'un rose fade et ennuyeux. Le rose que tu gardes au fond du placard, enivré par sa présence ordinaire et réconfortant. Père sent le rose, le fast-food pas bon ni mauvais. Père sue ce rose confortable et ennuyeux.
Mère et Père se rencontrèrent sur un malentendu, un malentendu dont Père avait bien profité pour lorgner sur Mère. Mère attendait un ami, plus précisément, un très petit et très passionné ami moldu. Elle s'était habillée, pour se rendre encore plus délicieusement amicale à l'aéroport. Père avait toujours beaucoup aimé les écharpes rouges, qui par chance était le code couleur de la rencontre entre Mère et cet homme. La méprise eut lieu et Mère tomba sous le charme de cet homme indolent, et à l'image de ce nouveau pays d'accueil. Bien sûr que l'abcès dû crever sur la véritable identité de cet homme qui lui avait joliment décoré son lit et, ce ne fut pas accueilli avec joie. Absolument pas, mais Père avait trouvé une façon agréable de passer le temps et il n'était pas prêt à en découdre.
Ainsi, deux ans plus tard naquit un premier enfant. Et un retour en couche plus tard, un autre. On les appelait Angelika et Milo, les deux inséparables. Ils n'étaient peut-être pas nés d'un amour pur et très attendu mais ils furent aimés et dorlotés comme tel. Mère fut prise d'angoisse à l'idée de laisser ses chers enfants près des moldus et avec les conseils avisés de Couard l'heureuse famille, dont le nom de famille est toujours en débat entre Youth et Wass, se décida de loger au milieu d'une crique, collée contre le flan d'une dune. Mère ne fut jamais aussi contente de savoir ce sortilège pour repousser le sable. Puis, le calme plat. Les enfants grandirent, éloignés de toutes formes de civilisations. Père partait la semaine pour revenir le soir et Mère peignait ses riants enfants en faisant la causette à Couard qui voulait se faire appeler autrement mais Couard reste Couard.
Delta
Le changement, le transfert d'une situation paisible à une autre situation plus complexe et plus violente. C'était le signe de Cecilia à ses débuts, celui d'un changement inévitable et violent. Le delta a une odeur brûlante et flamboyante, une odeur qui se loge au sein des narines et qui ne s'en va jamais tant que des yeux se posent dessus. Brûlante désillusion ou amère réussite qu'est le changement, Cecilia ne fut ni l'un ni l'autre. Cecilia fut la forme la plus longue et désolante d'un échec savamment prémédité.
L'attente de Cecilia fut ponctuée de surprises, Mère qui pratiquait la contraception naturelle et père qui se fatiguait de plus en plus mais malgré tout, il semblerai que l'enfant voulait exister. Car neuf mois plus tard, apparut une petite bouille frippée et détrempée. Les ainés ne furent pas conviés à voir le spectacle que fut sa naissance, mais elle a été aimée autant qu'eux si ce n'est plus. Elle était la petite princesse, la petite dernière. On aime toujours plus les derniers enfants, on les idéalise toujours plus.
Petit à petit, on apprit à Milo et Angelika à tenir un bébé, à le langer, à lui faire des bêtises même si le bébé ne savait pas encore tenir sa tête. Ce fut une période bénie, une période aussi simple que la pluie qui s'écoule sur les tuiles. Un, deux ans passèrent sans grandes nouveautés. Des petits pas mal assurés voire à des grands rires fournit par la famille entière. Oui, tout aurai pu être ainsi. Cecilia aurai pu être aussi ordinaire que son père, mais la vie en a décidé autrement.
Elle a toujours été différente, retard sur retard. Retard à marcher, retard à parler. Gestes malhabiles sur gestes avortés au dernier moment. On la traitait de paresseuse, mais la vérité était tout autre. Quand, elle eut l'âge de penser par son petit cerveau, elle se mit à l'écart de la famille. Presque par automatisme, elle ne savait pas comment agir avec eux. Elle les regardait sans comprendre quand elle les voyait courir devant la mer. Elle ne voyait pas l’intérêt de frapper dans une balle et de pousser des grands cris. Est-ce amusant ? Elle n'a jamais voulue essayée, bien trop confortable dans son monde simple et monotone. Elle était l'enfant calme par excellence, celui qui ne pleure pas et qui ne réclame rien. Toujours dans son coin, à empiler sagement des petits cubes sans rien demander et sans répondre aux demandes de jeu qui devenait de plus en plus rare avec ces refus mutiques. Parfois, elle acceptait mais c'était comme s'amuser avec une poupée désaxée, elle bougeait bien mais son visage ne se fronçait pas.
Très vite, l'étrange comportement de la cadette fut sujet à discussions au sein de la famille. Alors qu'Angelika et Milo manifestèrent des capacités magiques et s'en amusaient souvent au même âge que Cecilia, elle n'en était rien. Elle se contentait toujours de fixer le sol d'un regard vide. Est-que c'est une Cracmole ? Le terme sonnait presque une injure dans leurs bouches, tandis que les regards inquiets se tournèrent vers l'enfant qui ne réagissait encore pas le moins du monde. C'est même si elle ne manifestait que rarement de l'appétit ou même une forme de volonté autre que s'asseoir.
Puis un soir, elle se mit à crier. Changement d'humeur aussi brutal qu'irrationnel, elle criait et hurlait des choses incompréhensibles. Percluse dans une forme de délire que personne ne comprenait, elle s'arrachait les plumes pour ne plus avoir à voler. Toujours dans ses grands cris, elle hurlait sur tout ce qui bougeait. Elle hurlait une haine féroce, comme pour se venger de toutes les fois qu'elle avait enfouis ses sentiments. Tellement sensible que personne ne voulait s'approcher, et elle a perdu pied pendant douze longues heures. Alternant avec des cris, des larmes, des longs rires vides et retentissant puis des périodes de calme comme auparavant. Pendant douze heures, la famille n'a pu que se regarder dans le blanc des yeux en attendant qu'elle passe. Se rassurant en disant qu'enfin elle semblait être capable de montrer ce qu'elle est au fond d'elle même. Et durant cette longue crise, elle a enfin montré des signes qu'elle était bien de la famille, des petits objets qu'elle envoyait ricocher contre le mur aux déplacement soudains sur le toit.
Après ce premier basculement, tout fut différent. Elle avait des périodes, des crises soudaines et passagères. Jamais dans le demi-mesure, elle a toujours été faite de deux bois différents. Un cri pour une larme, des douleurs qu'elle ne comprenait pas dans son corps. Piqûres, brûlures, tensions électriques concentrés dans ses membres fourbus. Une torture entretenu par ses crises de colères exacerbée par cette douleur invisible. Puis des longs silences, tandis que la mer lui semblait de plus en plus attirante.
Milo et Angelika étaient perdus, jetés entre deux flots. Milo le trop doux et Angelika la surdouée, personne ne pouvait s'occuper d'eux. Mère et Père était concentrés sur cette enfant qui ne les reconnaissait pas, une enfant terriblement ingrate. Lentement, ils se sont détachés de la famille. Lentement, ils ont commencés à aller en ville, petits enfants de huit et dix ans. Ils connaissaient la magie mais l'ambiance était trop étouffante à la maison. Qui pouvait les blâmer de ne plus se sentir vivre ? Ils aimaient sincèrement leur petite sœur, mais pas au point d'effacer leurs individualité. D'un amour pur est apparu la jalousie puis la haine. Et quand Angelika fut désignée pour partir à Poudlard -ressortissante anglaise de part la naissance de leur père-, elle lui fit la promesse de revenir toutes les vacances pour le voir. Elle fut prise à Gryffondor, parmi les courageux.
Ainsi Milo et Cecilia furent laissés seul. Mère et Père n'y arrivaient plus, personne n'y arrivait. Lentement, quelque chose continua de se développer en Cecilia. Une frayeur intense, une sensation de dissonance avec le monde extérieur. Elle ne se doutait pas de ce qui se passait dehors, elle ne se doutait pas qu'un monde puisse exister en dehors de ces crises. Son nez sentait tout et voyait tout pour elle. Elle n'avait pas besoin de sortir de la maison pour vivre, mais lentement, quelque chose était là. Toujours à côté d'elle, une présence lourde. Elle pouvait l'entendre, des mots si étranges.
« Ils te détestent »
Elle ne comprenait pas. Qui ? Pourquoi ? Mais, elle a acceptée ses voix. Si elle parle, elles sont réelles. Personne peut les voir parce que Cecilia est différente. Ils lui disaient ça, aussi.
« Caches-toi »
Alors, elle se cachait et commençait à leur parler. Elle leur parlait comme on parlerai à un ami imaginaire. Ils étaient gentils au début puis, ils ont commencés à l'agresser. Constamment les mots méchants, aucun répit. Personne comprenait, Milo ignorait les cris de sa sœur. Personne ne voulait s'approcher de sa chambre, où elle en émergeait parfois la mine d'acceptance passive et le regard terne.
Ils étaient toujours là.
Ils étaient toujours là.
Elle les entendait même en se bouchant les oreilles.
Elle les voyait même en fermant les yeux.
Elle les sentait même en se pinçant le nez.
Ils lui faisaient mal, ils se moquaient d'elle. Ils disaient que si la famille était malheureuse, c'était sa faute. Elle pouvait les voir, dans ces crises de mutisme où plus rien ne répondait. Elle pouvait les sentir en voyant leur ombre. Et cette ombre est la pire qu'elle ne pourrait jamais sentir.
XXII
La carte du bouffon , l'inverse du mat. Celle qui enferme les possibilités au lieu de les ouvrir. Celle qui condamne plus qu'aide. Cette carte est la plus douloureuse que vous pouvez tirer, cette carte n'est jamais bon présage. Cette carte croit bien faire, mais elle ne fait rien. Elle détruit, aspire sans autre plaisir que de le faire. Elle sent si bon, une odeur de gâteau que votre grand-mère paternel maîtrise à la perfection. Laissez-vous juste tentez et oubliez. Craquez la dernière allumette et n'y pensez plus. Le bouffon est là pour vous amuser.
Une idée émergea du cerveau des parents, l'enfant serait-il un sorcier spécial ? Milo avait bien des prémices d'un grand talent et Angelika, malgré son jeune âge brillait à Poudlard. Alors, ils se mirent à lire attentivement les rares livres que Mère avait pensé à rapporter. Traquant la moindre habilité décrite que leur enfant posséderait. Mais rien ne concluant, rien qui ne puisse aiguiller le couple. Si ce n'est, un livre. Un ancien livre qui garantissait dans les esprits influençables de la véracité du contenu. Soudain, tout prit sens. Ressentir des choses que personne ne ressent, voir des choses que personne ne voit, paroles sans sens et sensation de possession. Cecilia a un don de voyance, c'est cela la clé.
Pour eux, ce fut la révélation. Pas besoin de chercher plus loin, pourquoi chercher ? La solution était évidente. Le soulagement fut si grand qu'ils se jetèrent dans la brèche de cette idée, encourageant Cecilia à partager ses visions et à écouter le plus possible ces voix d'un futur proche ou lointain. Pour Cécilia, ce fut une incompréhension. Ces voix sont normales, elle n'est pas extraordinaire. Elle ne comprenait pas, c'était les autres qui étaient étranges de dire qu'elle n'était pas ordinaire. Pour contenter ses parents, elle lirai ses livres. Peut-être que tout au fond, ne plus se sentir grignoter par Eux était un but suffisant pour la poursuite de ces études.
Ainsi passèrent deux ans. Milo partit lui aussi à Poudlard, joyeux de pouvoir rejoindre sa grande sœur chérie. Cecilia fut seule, perdue entre ses livres et ses tentatives désespérés de lire le futur. Elle s'était persuadée qu'elle allait pouvoir le faire. Pouvoir savoir ce que voulait les voix. Mais plus elle lisait, plus elle comprenait ce qu'impliquait réellement ce don qu'elle était censée posséder. Ils se faisaient pressants à son oreille, Ils ne la lâchaient pas. Plus aucune réalité, plus aucune mesure du temps entre deux crises. Elle en devenait plus bête que bête. Dans les rares moments de lucidité, elle ne ressentait qu'une tristesse infinie. Elle savait au fond, qu'elle était pas extraordinaire pour les bonnes raisons. Petite de huit pommes, elle en éprouvait déjà trop. Elle en pouvait plus, marre de ses couvertures dans sa bouche. Rien de stable, les parents qui la regardent comme ce qu'elle n'est pas. Pourquoi continuer, elle veut juste dormir. Dormir et ne jamais avoir à se réveiller.
Alors, elle s'est avancée le long de la crique.
Elle comprenait pas pourquoi, elle allait à la mer.
Elle a toujours eu une sainte horreur de l'eau.
Les voix l'encourageaient, ses pieds étaient humides maintenant.
Peut-être qu'elle avait réellement ce don, et qu'elle devait simplement trouver quelque chose dans l'eau.
Tête humide, elle ne sait pas nager. Elle n'a jamais su.
Plus de son, elle a pu enfin dormir. Petite Cecilia eut un sourire, c'était donc ça le vrai repos…
L’œillet.
La fleur de l'espoir. Personne ne doit refuser un œillet, ça porte malheur. Une fleur qui s'épanouit dans les mains de ceux qu'on veut voir réussir, ceux qui mérite l'espoir que supporte cette fleur. L'espoir, quel mot cruel mais si délicat. L'odeur est universelle, Cecilia n'a plus besoin de la décrire, elle doit simplement la vivre.
Retour à la vie à Sainte-Mangouste. Pourquoi Sainte-Mangouste ? Mère et Père furent persuadés que c'était l’œuvre d'une malédiction, une malédiction qui voulait tuer leur petite voyante. Plongée dans un coma artificielle, sauvée in-extremis. L'histoire de Cecilia fut racontée et fut analysée. On a pu lui parler, elle a pu leur montrer. Le résultat fut tout autre, le résultat fut qu'elle était schizophrène. Cecilia était donc folle, folle de naissance et folle par défaut. C'était douloureux à avaler, surtout pour Mère et Père. Que faire ? La culpabilité leur arrachait les moindres mots de la bouche alors il fut décidé qu'elle serai prise en charge par une institution en attendant son entrée à Poudlard. Aussi simple que ça, ils ne voulaient plus la voir. Trop de culpabilité à avaler, trop de mot à dire pour exprimer leur regret. Alors, ils ne purent que faire ce qu'ils estimaient juste. Partir et faire confiance.
Peut-être que Cecilia fut triste, elle ne le sait pas. Mais lentement, elle commençait à voir le bout du tunnel. Elle commençait à apprécier les choses de la vie, les livres qu'elle lisait, l'argent qu'elle pouvait obtenir de ses parents. Et surtout sa nourrice qui venait une fois par semaine pour prendre des nouvelles et s'occuper d'elle. L'argent prit un rôle de plus en plus central dans sa courte vie, comme un fétiche dont elle ne pouvait se passer. Pouvoir tenir une pièce pendant ses crises la rassurait, comme si elle avait un morceau de réalité entre les doigts. Plus rien ne pouvait l'effrayer quand elle sentait la surface froide et lisse d'une mornille. Absolument rien. Ils étaient toujours là, mais elle savait quoi faire, quoi prendre comme traitement. C'était fini. Le cauchemar était fini.
Maintenant, Poudlard. Peut-être qu'elle reverrait les anciens êtres de sa vie ? Elle ne s'en souciait pas vraiment, elle n'avait pas besoin d'eux. Ils l'ont lâchée, elle les lâcheraient. Mais petite Cecilia, on ne soigne pas la folie, on la traite.
- Edit sur la famille Youth-Wass:
Le père, Hyacinthe Youth est un haut magistrat dans la Coopération Magique International, il est en charge de la gestion des émigrés britanniques sorciers en territoire étrange. Il gère plus particulièrement la Croatie.
La mère, Elizabet Wass, est une comtesse moldue/sorcière de sang mêlée qui a fait ses études à Durmstrang. Elle est devenue peintre de nus dans le style baroque. Ses tableaux sont relativement reconnus dans le milieu bien que son art touche qu'un certain type de personnes.
Angelika Youth-Wass vient actuellement de finir ses années à Poudlard, pour devenir Medicomage.