June aimait bien être à Poudlard, ce n'était ni un mensonge ni une emphase. C'était sincère, elle aimait bien. Elle aimait bien voir les foules d’élèves de bleu, rouge, vert et jaune vêtus se pressant dans les couloirs, se pressant pour manger, ses cris répercutant et hantant les pierres millénaires. Elle aimait bien ces collègues et quelqu'un étaient plus doux que d'autres avec elle. Non pas qu'elle se plaigne, mais, c'était un climat ni mauvais ni bon. Un climat dont elle s'habituait à son rythme, bien qu'il était commun qu'on lui demande à quel maison elle appartenait. Ou que certains se pressent pour la regarder, c'est dire.
Pourtant, June n'a pas pu parler comme elle le voudrait le premier jour. Pourtant, June ne se fait pas beaucoup respecté. C'est normal, se disait-elle quand elle se couchait dans son lit. C'est normal, se disait-elle en ramassant ses affaires. C'est normal… Pourtant, une petite voix grandissait en elle, tenace et féroce. Trop gentille, trop conne. Elle ne disait pas grand-chose, elle ne pouvait que plisser les lèvres. Elle avait prit un peu de force, à sourire un peu plus et à tenter de s'imposer. Elle était maladroite, June. Tellement peur de blesser qu'elle a fait pleurer une élève. Larmes de crocodile pour peine de pierre. Elle avait raison, mais personne ne l'a écouté. Personne ne l'écoute jamais. C'était sa pierre de Sisyphe, il fallait bien faire avec.
Un jour, un soir. Peu de temps après la rentrée, elle a vu un groupe d’élèves. Ils enfreignent le règlement et elle ne pouvait pas laisser passer ça. C'était son travail, c'était la responsabilité que Mr le Directeur avait placé en elle. Elle ne voulait pas être exclue, elle ne voulait pas être une mauvaise professeur ! Elle s'était approchée d'eux, ses tiques reprennent le dessus. Rougeur spontanée, envie de se cacher et juste de faire comme si, comme si elle avait pas vu. Mais, dans la vie, il fallait du courage pour exister et se faire reconnaître comme existence.
Elle avait haussée la voix, elle avait tentée de crier. Envers ceux qui ne respectent pas l'ordre établi en tentant de forcer une porte avec des sortilèges maladroits.
-E-eh vous !
Puis un silence, des regards confus vers cette voix qui semblait sortie de nulle part et d'en provenir. Puis une reprise de bruits. Ils n'avaient pas écoutés, elle pouvait s'évertuer à crier.
-A-arrêtez ! C'est contre le règlement, vous allez vous faire p-punir !
Un silence encore puis, un long rire. Stupide june, tu pouvais punir tu sais ? Mais, elle n'en avait pas l'envie. Ce n'était pas son rôle...ce n'a jamais été son rôle après tout...Quel échecs, elle était.
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Re: Prior // FT.Adam Jeu 13 Sep - 21:39
Prior
FT. June
Ça faisait quelques jours que les cours avaient repris, et pour l’instant ça allait. A part cette crise d’angoisse de merde qui avait envoyé Adam direct à l’infirmerie. Mais bon, il avait eu rendez-vous avec la psy de nouveau et ils avaient parlés de son cours de prise de parole en public et elle avait parlé au prof et du coup il avait compris. Donc le Poufsouffle avait largement moins peur d’y aller maintenant. Il avait des bons jours où il se sentait capable de participer, mais quand il disait non au prof, il le prenait en compte. Et Adam était sur que ses camarades comprenaient. Enfin, il pensait. Ils partageaient des cours depuis cinq ans quand même, ça serait surprenait qu’ils aient pas compris.
Enfin bref. Un autre truc dont Adam était fier, c’est que pour l’instant, il arrivait à tenir son rythme de lecture du livre que Hugo lui avait filé. C’était un peu dur, les mots avaient tendance à se déformer sur la page et à flotter un peu partout, mais avec de la concentration, l’étudiant pouvait lire une page ou deux en moins d’une heure. Et jusque là l’histoire lui plaisait. Un peu mystique, et ça lui donnait envie de continuer.
Et c’est ce qu’il faisait en cette soirée. Juste avant le repas. Adam avait décidé de s’asseoir sur un muret pour continuer son livre. Assis en tailleur, jouant avec sa bague pour s’occuper les mains, il essayait tant bien que mal de se concentrer sur les mots et les sens des phrases. Il fallait qu’il relise les phrases plusieurs fois, et ces gars qui se marrent comme des cons l’aidaient franchement pas. Avec un gros soupire, le jeune homme lève les yeux vers le groupe. Ils étaient plus jeunes que lui. Peut-être des quatrième année. Et ils étaient en train de faire de la merde avec une porte fermée à clé. A côté d’eux se trouvait une jeune femme qui avait peut-être son âge, peut-être moins ? En tous cas elle était minus. Et elle avait l’air d’essayer de leur dire des truc. Et ils avaient carrément l’air de se foutre de sa gueule. Et ça c’était un truc que Adam détestait voir. Parce qu’elle avait pas l’air bien, et il connaissait un peu trop bien ces symptômes. Elle faisait une petite crise d’angoisse. Pas bien méchante mais c’était pas cool de se foutre de sa gueule. Donc il ferme son livre et se lève, marchant vers le groupe pour se poser à côté de la jeune femme et dire d’une voix forte et ferme, bien différente de sa voix habituelle :
« Arrêtez de faire les cons et cassez vous avant qu’on appelle un prof. Si une porte est fermée y’a une raison. »
C'est terrifiant d'exister. D'être jetée ainsi à la face du monde, pièces éparses et mal raccordées entre elle. C'est effrayant de ne pas se faire reconnaître son existence, ces fragments qu'on ignore volontairement ou involontairement. Et pour la première fois de sa vie courte et fugace, June a eu envie de crier. De crier pour se faire entendre parce que ce n'était plus elle qui était en cause, mais c'était Poudlard. Un tout qu'elle s'était promise de respecter et de suivre, un tout qui avait valeur d'ensemble. Et, elle était odieusement impuissante. Frustration dans son cœur, qui commençait à suinter. Poings fermés puis longs inspirations pour...rien. Il y avait eu un homme, plus jeune qu'elle sans doute. Ce n'était pas dur après tout. Mais tellement plus grand, à un point presque ridicule. Il avait prit la place qu'elle aurai dû avoir avec son ton ferme et assuré. Il était presque imposant, presque parce qu'elle sentait quelque chose. Elle ne voulait pas se centrer dessus, trop de gratitude dans son cœur envers ce mystérieux étudiant.
Ses paroles ont eu un certains impacts, car ils ont grognés avant de se ranger sur le bas-côté/ L'un d'entre eux semblaient plus rouges que le reste, comme mal à l'aise de la situation. Elle ne put avoir aucun sourire compatissant, trop braquées sur ses propres sentiments. Puis, ils reculèrent et partirent non sans bruit et rires moqueurs. Un long soupir de soulagement vient chatouiller son nez, avant qu'elle se ressaisse. Non, ce n'était pas grâce à elle qu'il était parti. Pas à elle du tout. Alors, elle a fait volte-face pour regarder son sauveur. Que dire que faire ? Elle passait par milles et une émotions qui se chamaillaient sur son visage et sur se sjoues. Rougeurs, gênes, contraintes. Et surtout honte. N'avait-il pas vu qu'elle était professeur ? Elle ne portait pas l'uniforme des éleves pourtant ! C'était un comble, une gêne maussade. Pourtant, elle ne pouvait pas lui en tenir rigueur.
Elle s’inclina doucement dans un premier temps, moindre des politesses japonaises.
-Je vous remercie pour votre aide. C'est compliqué de m'imposer, j'aime pas beaucoup ça.
Il ne pouvait pas le nier, même son ton était haché et hésitant. Fruit d'une longue réflexion pour tenir le moindre de ses mots. Et elle se reprit avant de rajouter avec le plus d'assurance possible.
-Vous n'auriez pas eu besoin d'appeler un professeur, je suis professeur. Je suis Nakamura June, professeur d'Artisanat Magique. Vous êtes ?
Et c'était un aveu effroyable à faire.
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Re: Prior // FT.Adam Dim 16 Sep - 19:36
Prior
FT. June
Les sales gosses se barrent assez vite après l’intervention du Poufsouffle . Faut dire qu’il était bien plus grand qu’eux et qu’il arrivait à passer pour quelqu’un d’autoritaire quand il fallait. Mais dès qu’ils quittent le champs de vision de Adam, il baisse un peu la tête et commence à jouer avec sa bague. Tout à coup, il a l’air vachement moins imposant. Mais faut dire que c’est pas non plus franchement dans sa nature. Là c’est juste parce qu’il savait que ça aiderait cette fille. Cette...Cette prof. Oh. Hmh. Merde. C’est cool de gaffer comme ça. Ca fait plaisir. Bon au moins elle avait pas l’air de lui en vouloir et elle l’avait remercié d’avoir intervenu. Une prof un peu moins cool lui aurait remonté les bretelles. Si il en portait. Resserré la cravate ? Faut dire qu’elle était quasi dénouée à ce point. Il aimait pas trop avoir un truc serré autour du cou. Bref. Ah, c’est la prof d’artisanat magique ! C’est pour ça qu’il la connaissait pas. Elle devait être nouvelle aussi. Faut dire Adam avait pas vraiment fait gaffe aux profs qui étaient présentés pendant le banquet de la rentrée. Il était trop occupé à insulter Aleksei en langue des signes entre les tables des maisons. Il était tellement content de lui avoir appris à signer, ça leur ouvrait tellement de possibilités.
« Ah merde, vous êtes prof ! Putain pardon j’ai franchement pas réfléchi, » Adam dit en passant une main dans ses cheveux et en signant « désolé» sur son torse, « C’est vrai vous portez pas d’uniforme j’aurais du y penser. »
Peut-être que lancer tellement de grossièretés devant une prof qu’il venait de prendre ouvertement pour une élève ça allait pas aider son cas. Mais c’était automatique. Parfois il ouvrait la vanne et ça dégoulinait.
« C’est pas facile pour tout le monde de se faire entendre, je suis bien placé pour le savoir. Je m’appelle Adam Condello, étudiant en Arts Magiques, » il répond en plantant ses mains dans les poches de sa cape pour éviter de trop les bouger. Il était franchement gêné par sa gaffe. Et il savait que si il était pas sous médocs, il aurait sûrement fait une crise, ou commencé à pleurer ou quelque chose. Heureusement qu’il allait mieux. Ça l’aurait pas aidé non plus.
« Je vais regretter cette bourde ou c’est bon ? » il demande avec un petit rire gêné.
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