La chose la plus vraisemblable est bien souvent celle qui n'arrive pas
Une nouvelle année à Poudlard rimait toujours avec émerveillement et soulagement pour Inocenty. Tout simplement parce qu’il quittait sa mère patrie – qu’il aimait pourtant plus que tout – pour retrouver un climat plus calme, loin des représentations, des entraînements huit heures par jour, loin de sa famille exigeante et du public qui en voulait toujours plus. Bon, en soi, ici aussi il devait s’entraîner en plus de ses cours de magie, mais c’était plus agréable, il avait moins la pression, et personne n’était là pour le sermonner – ou le taper.
Mais nouvelle année rimait aussi avec nouveau dortoir, et peut-être nouveau colocataire. Chaque année, Inocenty demandait à changer, pour rencontrer toujours plus de monde à drag… à découvrir et avec qui se lier d’amitié. Bon, à son grand malheur, ça aboutissait trop peu souvent, mais il espérait que cette année soit la bonne !
Il découvrit avec bonne humeur que leurs bagages, comme à chaque fois, avaient été livrés directement dans sa chambre, et il n’eut plus qu’à ranger les vêtements en question dans ses armoires. Ça lui prit un bon petit moment, mais il fut bien satisfait du résultat. Il glissa ensuite son gros sac contenant son secret sous son lit, avant de s’asseoir sur ce dernier sagement.
Toutefois, il n’y avait toujours personne dans sa chambre. Et Inocenty commençait à s’impatienter et à s’inquiéter. De peur qu’il drague les infortunés élèves se trouvant avec lui, l’avait-on mis seul, isolé ? Oh, ça c’était pas cool du tout.
Las d’attendre, et pouvant dans ce cas se livrer à quelques essayages, il ressortit le sac de sous son matelas avec un petit sourire. Il n’était pas assez tard pour dormir, et il avait hâte d’essayer la belle robe qu’il avait achetée juste avant d’entrer dans le train. Il espérait qu’elle ne soit pas trop petite, car sinon, il était gros jean comme devant.
Il se désapa complètement – à l’exception de son boxer – et plaça un soutien-gorge rembourré sur sa poitrine inexistante. C’était quand même plus joli d’avoir des seins quand on était travesti, non ? Il enfila un beau collant, puis passa à la pièce maîtresse de sa tenue, la robe. Il poussa un petit cri ravi lorsqu’il constata qu’elle ne le serrait pas trop – il n’était pas gros mais sport oblige, il avait des muscles assez développés – mais il était encore trop tôt pour passer devant le miroir ! Il fouilla dans le sac et sortit une belle paire de talons avec lesquels il avait l’habitude de marcher. Fin prêt – il avait juste la flemme de se maquiller – il trottina jusqu’au miroir placé dans la pièce et se regarda sous toutes les coutures avec un air très satisfait.
«
Je suis trop beau ! »
By Halloween
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