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Je préfère flâner le long des sucreries [Esteban ♥]

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Esteban Bayne
Eleve moldu
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Esteban Bayne
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Re: Je préfère flâner le long des sucreries [Esteban ♥] Dim 7 Avr - 14:38

Je préfère flâner- Je préfère flâner le long des sucreries -

Esteban

Slàine

Le corps est trop encombré pour écouter la tête. Il n’a pas réfléchi et cela lui arrive si peu qu’il en conçoit immédiatement une pudeur sourde même si audacieuse. Il devrait recalibrer le tout, répondre à ses questions. Non, on ne lui apprend pas à mentir. Le mensonge est un gros mot en diplomatie. On lui apprend simplement à présenter les choses sous leurs aspects les plus reluisants, à faire des cabrioles devant les vérités nues comme un puceau devant un bordel. La comparaison est importune et il l'écarte, la frustration presque tangible dans ses veines.
Il avait placé tant d’espoir dans cette classe, l’idée glorieuse de devenir un élément constructif entre les deux mondes, d'œuvrer à une paix qui deviendrait certaine entre ses doigts agiles, mais il bute contre les méthodes, fronce les sourcils devant les réalités pragmatiques qu’il n’a pas toujours voulu voir, se heurte à lui-même, à son incapacité latente aux courbettes dociles et à une rancœur ténébreuse qu’il n’avait jusqu’alors jamais réellement comprise ni même vu. C’est plus compliqué que ça pourrait-il dire mais sa bouche a cherché à caresser la sienne plutôt, comme une objection tendre.

Elle est si pleine de bonne volonté, la gentillesse fruitée sur la pointe de la langue qu’il se sent à peine coupable d’imposer. Il veut toucher tout ça, cette douceur pétillante, cette foi nacrée constante en l'humanité, la boire jusqu'à plus soif et puis plus encore. Il a dans l'idée qu'elle est aussi délicieuse qu'elle en a l'air.
L’irrévérence stagne et métamorphose en un hoquet de surprise. Elle lui offre le givre d'un front blanc là où il espérait les chaleurs moites de promesses nerveuses. Les lèvres restent entrouvertes au seuil des mèches auburn, le parfum sucré en constellations dorénavant inatteignables.  Il y a un temps qui ressemblent à la fatalité des vagues qui se retirent vers la mer et laisse des trous béants visible sur le sable puis, il cille, un soupir désastreux dans la gorge. Bien. Bien, bien, bien. Le rouge lui monte aux oreilles et il fronce les sourcils encore, se pare d’une fermeture éclair imaginaire qui lui zèbre le visage. Il s’en veut plus à lui-même qu’à Slaine en vérité et silencieusement se fustige de son élan stupide. La gêne semble les envelopper tout deux et il s’écarte, le pantalon rêche sur le banc froid. Il regarde ailleurs, le temps d’avaler la déception, la présomption bafouée et fragile. Le drame interne qui l’étreint lui semble si ridicule que ses oreilles en rougissent encore plus. Il ne sait franchement pas ce qui est le pire : la stupidité de son geste ou celle de sa réaction.

Ni l’une ni l’autre.

Il se décide enfin à jeter un coup d’œil vers l’irlandaise dont le teint cramoisi n’a d’égal que la confusion. Le pire c’est de l’entendre s’excuser pour quelque chose qu’elle n’a finalement ni choisit ni demandé.

Esteban se lève dans un mouvement brusque, les boucles sombres blanchis par une neige épaisse. « Non c’est moi. » La voix est raide malgré la sincérité. Il s’en veut un peu, se désespère beaucoup d’y accorder une quelconque importance. Il garde ses scrupules clos derrière l’émail serré des dents. « La neige m’a congelé le cerveau. » L’explication n’est pas terrible et manque même de tact mais il y croit sur le moment. Elle a plus de consistance que le tourbillon d’élans divers dont il est victime. « Je… P-pardon, je ne pensais pas que… Je n’ai pas l’habitude, je… » L’embarras le prend à la gorge à nouveau et il lutte pour ne pas partir dans un coup de tête – ou de cœur, mal placé. La respiration est glacée et scintille douloureusement dans le torse. Elle est adorable et il esquisse un geste de la main avant de se rapprocher d’un pas prudent. « Laisse… » Il suffit de ne plus y penser de trop a-t-il envie de lui dire.
Il a encore le parfum de son refus sur lui et les poings viennent – fantomatiques – se cacher dans les poches du manteau. La Poufsouffle est affolée et son bégaiement lui creuse un peu le ventre. Après tout, il les a mis dans cette situation autant les en enlever. Il s’accroche aveuglément à l’idée qu’il peut réparer une scène fébrile qui s’est cassée sous ses doigts trop empressés. Le brun se fend d’un soupçon de sourire qui n'apparaît pourtant pas vraiment sur ses traits. « On rentre, oui. » Il n’aime pas les discours inutiles et les mots qui ne servent finalement qu’à combler des silences plein de turpitudes inavouables, néanmoins il fait un effort en guise d’excuses malhabiles et lui explique en saccades inopportunes le déroulement de ses cours de diplomatie.

La distance est respectable et les écharpes serrées quand ils parviennent enfin à Poudlard.

(Il rêvera d'elle ce soir.)





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