Give me love || Lilibel Kongsley

Castiel. Castiel, Ambroise, Kingsley. Cas'. Ton frère, ton reflet plus âgé, plus masculin. Celui que tu aimes, le seul que tu aimes, celui qui te permettait de t'endormir les soirs. Castiel qui t'a abandonnée, qui a disparu de ta vie comme un mirage insignifiant, Castiel qui t'échappe aux détours de la vie, qui oublie ses promesses, qui t'oublie. Tu regrettes, ah tu regrettes tant cette belle innocence que tu avais quand tu étais à ses côtés plus jeune, cela te manque, cela te rend mélancolique. Mais Castiel c'est aussi l'héritier car le sorcier, l'espoir dans le noir, les meurs du menteur. Il est le digne fils de son père, si semblable à lui, si opposé pourtant. Au fond tu ne sais même plus qui il est, perdue entre les épaisseurs de différents visages qu'il se donne. Et pourtant tu l'aimes. Encore, et pour toujours.

Flynn. Flynn O'Leary. Une moldue, entourée par un monde qui la dépasse, que tu voudrais lui expliquer avec délicatesse, avec douceur, mais tu sais que cette confrontation est déjà passée, qu'il est trop tard. C'est celle qui écrit, éternellement, des scénarios qui s'adaptent mieux à sa réalité. L'imagination débordante et pourtant calculée, maîtrisée, des informations volées à quelques regards appuyés. Flynn est une mine d'informations dans laquelle tu puises fréquemment, échangeant ce que tu sais contre ce qu'elle a vu. C'est comme compléter un puzzle où vous détenez à deux toutes les pièces. Simple, agréable, rapide, aisé. Bien qu'elle n'est pas des plus simples à comprendre et à mettre en confiance, elle n'est pas méchante envers toi. Et tu l'apprécies, bien que tu saches que ce n'est rien de permanent. Que cette amitié là, s'effacera avec le temps, et que les bribes de vos conversations disparaîtront avec l’évanescence habituelle aux souvenirs.

Neptune. Neptune Pennywinkle. Ni homme, ni femme, comme toi qui est ni sorcière ni moldue. Iel est entre deux, mais lui, c'est par choix, par décisions qui l'ont emmené là où iel est. bien que ce soit sûrement de naissance, iel accepte sa condition, sans l'afficher pour autant, mais en étant soi-même sans limites. Toi, tu es incapable d'une telle ouverture de l'âme, toi tu ne veux pas être dans le gris, mais tu aimerais comme iel t'accepter aussi ouvertement, aussi limpidement. Tu aimerais pouvoir être ainsi, artiste, libre, heureuse d'être qui tu es. Alors iel est comme une idéologie à lui-seul pour toi, une représentation de tout ce que tu ne seras jamais. Ce n'est pas de la jalousie, c'est de l'admiration et de la mélancolie.

Andy. Andy Laëstiel Ollivander. Elle, elle est comme toi, déception de sa famille, pourvue de grandes ambitions. Fière de ce qu'elle est, elle ne montre aucune faiblesse, aucune douleur à être ce qu'elle est. Toi aussi tu agis ainsi, tu lèves le menton et marche souriante. Tu l'apprécies, Andy, car elle est ton reflet, tu te vois dans son regard, dans sa cape grise effilée. Cette cape qui souille votre image, qui hurle en pleine nuit votre différence. Et pourtant, tout comme toi, elle porte cette courtine de fer fièrement, sans ciller sous son poids accablant. Mais elle aussi porte un masque, un masque dont l'existence ne t'est pas cachée, un masque de reproches, d'amertume, de haine. Un masque lourd de mélancolie et de douleur à peine refoulée. Et tu veux être là, l'accompagner, car tu veux qu'elle soit là pour toi aussi. Égoïste ? Peut-être bien, mais au moins, tu ne te fais pas d'illusion. Vous finirez toutes les deux à part. Et vaut mieux s'y trouver à deux, dans ce purgatoire infini de rejets informulés.

Alcyone. Alcyone Deschamps. Belle comme les fleurs portées par le matin. Un regard ciel entouré d'un champ de blé d'une chevelure tissée de rayons de soleil. La beauté du printemps incarcérée dans une silhouette humaine, enchaînée à la réalité d'un monde dépassé et indécent. L'esprit plein de mots, d'images, d'idées, elle t'inspire, t'enchante, t'attire. Mais elle n'est qu'illusion, beauté fallacieuse cachant un sang semi-humain. Elle n'est pas de la même espèce que toi, malgré sa façade humaine si aguicheuse. Alors tu restes sur tes gardes, laissant l'admiration agir sous le contrôle de la raison.

Faust. Faust Holdstock. Ange belliqueux aux cheveux duveteux ayant pris la couleur de son plumage. Une relation qui évolue, qui se resserre et s'éloigne. Une amitié d'amour platonique, avec un élément étrange, perturbateur. Tu l'aimes bien Faust, tu l'aimes beaucoup même, il a ce quelque chose, mais ce n'est pas encore ça. Comme une machine neuve avec une pièce mal vissée, qui enraye le mécanisme et le détruit et le détériore. Essayer c'était bien, mais c'était pas ça, et tu regrettes car à présent une ambiguïté s'est mise en place, un sentiment étrange de gêne qui n'était pas là avant. Alors l'ami proche l'est devenu un peu moins, car la tension s'est installée entre les non-dits et les souffles effrénés de vos conversations.

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