((flashback)) Figures dancing gracefully ft Charlotte

Diana s'était entraînée toute la matinée, sous le regard sévère de sa grand-mère, assise bien droite dans une gigantesque chaise d'osier. Le froid mordant du mois de décembre rougissait la peau de ses bras à l'air. L'intensité de ses mouvements, l'avait contrainte de retirer son pull, et attacher ses cheveux, bien que quelques mèches rousses persistaient à se coller à ses tempes ruisselantes. Elle serait les dents à mesure que sa grand-mère l'enjoignait de redoubler d'efforts, se concentrant de toutes ses forces pour ne pas lui hurler de se taire et partir en courant. Parce qu'à la fenêtre était appuyé le patriarche actuel, le grand-père de Charlotte, observant distraitement l'entraînement de la jeune femme. Dieu qu'elle lui en voulait d'être là.

Et quand enfin, sa grand-mère se levait de sa chaise, Diana sut que son calvaire prenait fin. Soufflant un grand coup, elle se penchait en avant, ses mains appuyées sur ses cuisses, rassemblant ses dernières forces pour éviter de se laisser tomber sur le sol boueux et froid, ce n'était pas digne d'une fille comme elle.
En revanche, quand elle eut repris son souffle, elle ne manquait pas d'entrer par la grande porte du manoir, les chaussures sales traînant sur les beaux tapis, les cheveux en bataille et l'air digne d'un conquérant foulant les terres de son fief après une longue bataille. Tête haute, elle se fichait quelque peu des murmures de désarroi des elfes de maison qui la suivaient pour nettoyer derrière elle, la suppliant tout bas d'au moins retirer ses chaussures.

Elle s'était laissée aller à une longue douche brûlante, prenant le temps de démêler ses longs cheveux, d'enduire son corps de crèmes hydratantes parfumées. Elle fut pressée par sa mère, qui l'aidait à enfiler une longue robe en velours noir aux reflets verts, qui laissait apparaître ses épaules et son décolleté, cintrée à la taille. Maquillée simplement, les cheveux lâchés, elle avait ensuite docilement suivi sa mère pour rejoindre l'immense table dressée pour les fêtes. Cette année, les Rosier d'Angleterre recevaient et le manoir avait été en ébullition toute la semaine, poussant Diana à s'isoler un peu plus dans la serre, en attendant que le tumulte s'estompe.

Elle avait salué comme il se devait tout les membres de sa famille, dans le sillage de sa mère, bien plus à l'aise avec tout les codes d'usages. Elle n'aimait pas particulièrement se retrouver au beau milieu d'une réunion Rosier, parce qu'il y aurait d'autres prétendants à la place du patriarche, et tout ces hommes, dieu qu'ils étaient nombreux et insupportables. Diana leur préférait largement sa chère cousine, en face de laquelle elle avait été placée après le cocktail au salon.
Le repas s'était éternisé, rythmé, relancé, prolongé par les conversations des biens trop nombreux convives autour de la table, dont les langues se déliaient à mesure que leurs verres se remplissaient de ces vins français divins, et que les plats apparaissaient et disparaissaient sur la nappe blanche immaculée. Diana souriait, répondait poliment, entretenait ces conversations convenables, mais s'ennuyait ferme. Bien droite sur son siège, elle n'avait pas le loisir de dire tout ce qu'elle voudrait raconter à sa chère cousine. Et puis finalement, quand le dessert vint, elle se décidait à se lever de table, après avoir lancé un insistant regard à sa mère.

Je vous prie de m'excuser, mais je vais quitter la table, j'aimerais aller me promener avec ma cousine. Nous vous rejoindrons plus tard.

Elle s'était tournée vers sa grand-mère qui avait hoché la tête pour l'autoriser à s'en aller. Diana repoussait proprement sa chaise, et attendait que sa cousine la rejoigne pour quitter la pièce. En sortant, elle attrapait l'une des bouteilles de liqueur sur le plateau d'un elfe de maison, et passait son bras autour de celui de Charlotte.

Haaaa, enfin ! Je n'en pouvais plus ! Allons dans la serre, nous y seront plus à l'aise.