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villains of circumstance — perséphone

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villains of circumstance — perséphone Lun 13 Nov - 8:45

Villains of Circumstance

ft. Perséphone
notes: no magic bullet, no cure for pain
Bête noire et sournoise, Némésis opiniâtre dont le méfait résidait en son seul être, sorte de tarasque implacable qui jamais n’aurait dû naître. L’irascibilité avait tiré parti de l’heure vespérale et de l’indéfectible engorgement des couloirs pour se glisser dans les coulisses délétères de ses pensées. Pris au piège de l’ébullition crépusculaire, il avait devancé ses acolytes et jouait à présent des coudes pour gagner des pavés et du temps, pesant de ses mains impatientes sur les crânes et squelettes plus frêles que lui. Aux offusqués il répondait par un rien, tout au plus un dos tourné, se dominant pour ne pas se faire écho satirique de leurs protestations. Il les aurait bien tous voués aux génomies pour ainsi retarder son salut, de telle sorte qu’il n’eut aucun scrupule à enjamber le corps de la malheureuse qui s’était malhabilement empêtré les jambes dans les escaliers. Il ne lui adjugea qu’un maigre sourire navré, presque désopilant et radicalement distinct de l’ordre des choses.

Les galeries trop sombres se virent bientôt sarclées d’un déluge qui n’avait ni le désir ni même l’audace de s’y attarder. Les affluents du fleuve que composaient les habitants de Poudlard se tarissaient peu à peu car on se donnait désormais la peine de presser le pas, d’abdiquer face à la course folle des minutes et des secondes. Au demeurant, la paresse avait vraisemblablement tiré sa révérence pour faire place à la hâte de rejoindre la chaleur réconfortante des salles communes. Par un instant pourtant riche en carreaux foulés, Isaiah ralentit le pas, témoin d’une toison qu’il reconnaissait pour être celle de sa sœur. Il la vit descendre de sa démarche altière les marches menant aux cachots, fille de l’air se faisant promesse d’on ne savait quel projet. Prenant note de cet épisode pour s’en enquérir plus tard, il rejoignit placidement l’enseigne verte, son Olympie réprouvée, et, dans un élan de stérile parce que tardive affabilité, alla jusqu’à tenir la porte à ses épigones.

Peu après, il arpentait à nouveau le pavement, cette fois-ci défait d’un attirail académique et incommodant qu’il avait troqué contre ses effets carcinogènes, bien plus gratifiants. Il interrompit son pas à l’orée de la descente au cœur du château, s’accordant un battement pour extirper une cigarette de son paquet. Il y pendit ensuite une flammèche de son briquet en descendant les marches une à une. À mesure que les ténèbres l’avalaient, l’air se faisait plus tiède encore, porteur d’effluves humides et enclosées, propres aux lieux fuligineux et trop peu fréquentés. Isaiah discernait également le ronronnement engourdi des cuisines et bientôt, au-dessus de sa tête, les pas précipités de retardataires infortunés. Mais par-delà ces ultimes chahuts consolateurs il y avait autre chose. Une sorte de grondement encore ténu qui filait par les veines obscures des murs. À croire que la terre qui les ceinturait avait la faculté de respirer. Le souffle était erratique et évoquait celui des mourants. Il semblait suinter des brèches murales un naphte funeste, comme un mauvais présage, une note de piano désaccordé dans une demeure que l’on aurait crue inhabitée. Et il y avait aussi le stigmate du parfum de Perséphone, par-dessus les relents du tabac. Le tout s’amalgamait en un étrange assortiment lové trente pieds sous terre.

D’abord, Isaiah s’accorda d’errer quelque temps le long des boyaux de pierre, éclairé par la faible lueur de chandeliers de plus en plus rares et inopérants. Ce fut bientôt le même murmure nettement plus sonore bien que toujours indicible qui lui prescrivit la direction à prendre; laissant sa main libre courir à l’aveuglette contre les murs et n’accordant que peu de confiance à ses yeux de mortel, il se laissa guider, médusé par le règne incontesté des ténèbres en ces lieux.

Ce fut au détour d’une allée étriquée qu’il aperçut à nouveau la silhouette familière, campée sur ses deux jambes, dissimulant de son corps un dessein qu’il savait sombre. L’obscurité environnante semblait d’ailleurs dégouliner de la présence en question, à l’image d’un goudron exsudant des entrailles terrestres. C’était également de cette sorte de sculpture malsaine quoiqu’admirable qu’émanaient les murmures qu’il comprit comme étant des incantations dont il ne saisissait que vaguement le sens et le motif, malgré la licence qu'il poursuivait. Il les savait puissantes et hostiles, mais l’abandon qu’il vouait à sa jumelle lui fit simplement tirer une bouffée de sa cigarette tandis qu’il s’approchait. Il s’arrêta à quelques pas de là et, pour une fois dans son existence d’éternel survolté, attendit patiemment d’être remarqué.
BY MITZI
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Re: villains of circumstance — perséphone Dim 19 Nov - 23:15


Girl eating appleGirl eating apple
I love it when you say you're afraid But you hate it when I'm making you shake
Nouvelle journée accablante, faisceaux solaires sillonnant des arabesques sur sa peau ; un soupir exagéré flatta sa gorge. Ses doigts ôtèrent prestement la couette duveteuse, ses paupières dérobèrent le voile de noirceur nappant ses prunelles ; réveil empressé, pas une seconde de gaspillée. Perséphone s’apprêta silencieusement, comme chaque matinée, veillant à juguler la moindre mèche folle, vérifiant méticuleusement chaque parcelle de cravate bleutée en quête de macules parsemés. Le miroir réverbérait perpétuellement le même tableau ; la poupée aux traits altiers, la poupée à l’uniforme prodigieusement entretenue, la poupée aux topazes givrés. La poupée modelée par chaque balafres ciselées sur sa chair albâtre, dissimulant ces imperfections sous un masque soigneusement polie ; amalgame de glace et de fiel emmurant son être. Personne ne parvenait à fendre le masque, car le masque voilait un matériau plus dure et robuste que la givre ; diamant rugueux aux aspérités tranchantes, furieusement sculpté par les aléas cruels de la vie. Diamant intouchable et intangible.

Cet aura inviolable, presque sacrée, exhalait lorsque Perséphone trainait sa silhouette d’une démarche souple et assurée le long des corridors de Poudlard. Chaque claquement de talons sur le marbre était parfaitement mesuré, tout comme l’élancement de ses bras frôlant ses côtes. Élèves comme personnels esquivait cette femme imposante, veillant soigneusement à ne pas entrechoquer leurs épaules aux siennes. Il ne s’agissait point d’un respect immuable les tenant à l’écart, mais plutôt d’une crainte inexplicable ; Perséphone manifestait ce je ne sais quoi de dérangeant, une malveillance susceptible de les contaminer. Mais qu’il s’agisse de la vérité ou non, la risette insolente déliant ses lippes rubis restait sempiternelle.

Un dessein sombre animait ses pensées, comme à l’accoutumé, aiguillonnant ses pas vers les cachots. Ténèbres putrides enserrant sa carcasse, pénombre omniprésente ricochant entre les murs ; Perséphone s’y enfonça hardiment, pas le moindre soubresaut tressautant sous sa peau. Après tout, ses premiers pas s’esquissèrent au creux de l’obscurité opaque, ombre démesurée projetée par sa génitrice ; crépuscule inaltérable l’ayant éduquée et modelée depuis ses premiers braillements. Perséphone brava l’océan de ténèbres, marche après marche, bouffée par bouffée, déesse déchue et impitoyable proclamant son domaine ; telle était son rôle, telle était sa fatalité, à cette fiancée de la mort, à cette princesse des entrailles terriennes.

Finalement, ses jambes imposèrent une halte à son cheminement. Paumes se frottant frénétiquement l’une contre l’autre, baguette brandit face au vide ; formule prononcée vivement, pierres s’animant sous le magnétisme magique, pour venir pathétiquement s’écraser contre un mur. Les mouvements étaient fluides et quantifiés, chef d’orchestre instrumentant un macabre spectacle. Pourtant, une note de trop perturba l’harmonie.

Présence familière siégeant derrière son échine, rictus malicieux voutant sa bouche.

Oppugno.

Mélopée serpentine ondulant sa langue, syllabes cinglantes tranchant l’air. Les pierres s’élevèrent, fendant l’espace en quelques secondes ; détonation subtil s’heurtant aux parois des cachots. Frôlant le faciès de sa moitié, elles se pulvérisèrent contre le mur derrière lui. Perséphone lui adressa un regard taquin.

Tu m’espionnes, Isaiah ?

Paroles suintante d’espièglerie. Pans d’une même âme confrontés l’une à l’autre.  
villains of circumstance — perséphone
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