Just you and me || Castiel

Cette attitude avait le don de t’irriter. Elle voulait se faire désirer ? Tu avais déjà compris il y a un moment. Et même si elle t’attirait irrésistiblement à elle, son comportement désinvolte et arrogant ne pouvait que te repousser amèrement. Elle disait tout et son contraire, et même pour un homme aussi peu intelligent que toi, tu arrivais à apercevoir les failles qu’elle créait sans s’en rendre compte.

— “Oh. Je vois que tu ne saisis pas vraiment les métaphores. Peut-être que tu m’écoutes trop vite et que ta soif de sang empêche le tien de monter à ton cerveau.”

Tu te renfermes. Tu n’as plus envie de jouer. Elle a trop abusé des règles qu’elle avait elle même imposé. La fatigue se faisait ressentir et son petit jeu ne te stimulait plus.

— “Si tu arrêtais deux minutes de jouer les divas, Wilhelmina. Tu sais très bien que je n’en ai rien à foutre, que je n’ai rien à t’offrir. J’suis autant qu’un connard de loin, que tu es une petite peste insupportable.”

Cette fois, tu ne la cajoles plus, tu ne mâches plus tes mots. Tu ne fais plus des ronds de jambe. Elle n’a que la fermeté qu’elle mérite. La solitude et la dépression n’est pas une excuse pour tout. Seulement pour toi.

— “Si tu veux que j’sois à toi, t’as juste à arrêter d’être chiante, d’une. Et d’avouer que t’as envie de boire du sang. Après tout, c’est ta nature n’est-ce pas ? Il y a rien d’honteux à aimer ça.”

Tu sortais ce qui venait à l’esprit, impulsif. Croisant les bras, tu semblais aussi féroce qu’un animal sauvage en manque de chair fraîche. Un autre point commun que tu te trouvais avec la belle. Pourtant, il y en avait pas mal : votre volonté à ne jamais vous laisser dominer, à ne montrer aucune faiblesse à son adversaire. Mais était-elle vraiment celle que tu devais combattre ? Fronçant les sourcils, tu l’attrapes par le bras et la serres contre elle. Tu souffles sur sa chevelure bonbon.

— “Tu me saoules, et pourtant j’ai pas envie de partir. C’est moi qui devrais me demander ce que tu m’as fait ce soir.”

Enfin. Enfin, elle avouait que tu avais raison. Qu’elle ferait bien de s’inquiéter de lui. Car maintenant qu’elle t’avait provoqué.. qu’elle avait montré son vrai visage. Tu voulais qu’elle dévoile son âme véritable. Celle d’une créature vivant dans le corps d’une femme. Ou plutôt d’une femme prisonnière de l’apparence d’une créature ?
Tu as raison, qu’elle murmure presque avec dégout et hostilité. Ce n’est pas très bon de flatter ton égo Castiel. Tu passes ta langue sur tes lèvres, malicieux.

— “Allons, allons, Helmy. Au moins tu es honnête. C’est peut-être la seule chose parsemée d’intelligence que tu auras dite ce soir.”
Tu es peut-être dur avec elle, mais c’est pour mieux la tester, la jauger pour la découvrir à ta hauteur. Les vampires, le sang, c’est pas vraiment une passion pour toi. Mais ses petits yeux tristes te laissaient à penser que ça allait peut-être le devenir.

Caressant sa chevelure, un peu mal à l’aise, tu avais plus l’impression de la décoiffer. Les filles avaient vraiment trop de cheveux.. C’était galère pour vous les garçons d’essayer d’en faire quelque chose de romantique. A tout les coups, ils s’emmêlaient entre vos doigts tel les tentacules du kraken. Et c’était la fin.

— “Je veux bien t’aider à assouvir cette soif, mais ça ne sera pas sans conditions ma belle.”
Tu attrapes son visage, caressant son menton du bout de ton pouce et de ton autre main, tu dégages ta nuque du col de ta chemise avec efficacité.

— “Sens-moi ça et dis moi après ça que tu ne veux pas que Castiel Kingsley t’appartienne.”
Un large sourire sur tes lèvres, cette situation ne peut te rendre plus joyeux. Peut-être ironiquement parce que tu ne savais pas tout ce qui t’attendait.

Tu hausses un sourcil sur son changement soudain de comportement. Mais même si la tigresse s’est adoucie, elle reste la même enfant boudeuse qui te faisait rire. Il n’y avait pourtant aucune raison de faire la tête, si ? C’est justement sa soif d’indépendance, sa peur de dépendance qui la feraient mettre à genoux devant toi. Si seulement elle comprenait ça.
Personne ne te refuse rien à toi, Castiel Kingsley.

Hypnotisée, ses pupilles dilatées et ses lèvres détaillées, elle te fixait comme un sombral fixerait un morceau de viande. Caressant ses cheveux d’un rythme amusé, tu murmuras pour casser sa frénésie.
— “Va falloir t’y habituer. Mon sang a surement un goût de goudron. J’me putréfie princesse.”

Tu continues de la regarder, sans jamais briser le lien qui vous unie, avant de reculer progressivement en te détachant d’elle.

— “Il est tard et j’ai entrainement de Quidditch demain à l’aube. C’est pas que j’m’ennuie mais normalement vu l’heure, la fille aurait déjà plus rien pour se couvrir et toi, il reste trop de couches de vêtements.”

Tu lui fais un clin d’oeil, sans répondre à sa question plus haut, car ça commençait à te fatiguer. Et tu commençais à fatiguer, surtout. Plus la force de réfléchir. Plus l’envie de fléchir.

— “A une prochaine fois, sûrement, si le destin le veut bien. Et si tu me cherches, tu sais ou me trouver.” Et tu disparus derrière la statue pour retourner aux cachots.