Just a rumor, is it? | Olympe

Loup garou version Poudlard

Je ne survivrai surement pas la première nuit

Depuis quelques mois le doute le rongeait. Ce n'était pas dans ses habitudes, mais il s'était laissé influencé par des rumeurs. D'ordinaire, il levait les yeux au ciel et continuait sa vie, faisant ses propres opinions et faisant preuve de sens critique, chose trop rare dans cette ère des médias, d'intox et de tensions où la vérité n'a plus sa place.
Et le voilà, se surprenant à froncer les sourcils dans bien des endroits différents de l'école, quand son esprit resongeait à ces on-dits. Cela le prenait environ tout les deux jours, Beckett prenait un air inquiet, avant de continuer sa route. Il ne voulait pas l'avouer, mais il agissait comme la foule abrutie par les médias. Récemment, il s'était de nouveau surpris à se demander si c'était vrai alors qu'il frottait vigoureusement ses dents à l'aide de sa brosse à dent. Lui qui était si absorbé par sa tâche quotidienne, son regard s'était perdu dans son propre reflet, immobile. Il pouvait la voir, cette once de peur au fin fond de ses yeux. Poudlard était son havre de paix fut un temps, sans ennuis notoires, pas de grands chiens, et il pouvait encore se voiler la face. Maintenant, on disait qu'il y avait des loups cachés parmi les élèves...

Beckett connaissait Olympe à force de devoir partager la même salle commune, et s'entendait bien avec. Mais depuis qu'il l'avait appris, la demoiselle lui semblait différente.
C'est idiot, comme l'image d'un être change aussi facilement qu'un message s'envoie sur internet. Beckett l'avait fréquenté, appris un peu sur elle, discuté... Et par quelques lignes de codes, c'est comme si tout ces moments innocents étaient des masquarades, un mensonge sur lequel était bâti leur relation. Ridicule. Mais le doute avait élu résidence dans son coeur de garçon effrayé par le loup, et il avait dû vivre avec jusqu'ici, évitant son regard, évasif au dialogue, s'enfuyant à l'aide d'excuses bidons et absurdes. Je peux pas j'ai Quidditch. C'était la plus belle ânerie qu'il lui avait sorti en pleine détresse avant de détaler d'un air naturel forcé ! Il ne faisait même pas encore partie de l'équipe.

Se forçant à croire la rumeur fausse, il garda ses distances. Beck la suivit du regard, parfois la suivait pour de vrai, juste pour voir. La lycanthropie n'était pas son fort cependant... Rien qu'ouvrir un livre avec des illustrations de ces créatures le mettait mal à l'aise ! Aussi loin qu'il s'en souvienne, le garçon avait toujours eu peur du loup, sans véritablement comprendre pourquoi encore. L'idée de se faire déchiqueter par des crocs ? Une peur génétique transmise par ses ancètres ? Un drame survenu lors de l'enfance ? Il s'en souciait si peu de ces questions : la peur était là, maintenant, et c'était bien cela le problème. L'idée du loup garou le faisait frisonner. Un loup dans un humain. C'était comme si quelqu'un avait combiné les deux créatures les plus monstrueuses ensemble, le cocktail de la mort. Humanité et Bestialité réunies. Le monstre éduqué et le monstre sauvage.
Ainsi, il ne glana pas fort d'informations, si ce n'est que Beckett n'était pas le seul à déserter Olympe. Quelque part, il se sentait triste pour elle. Il avait également manqué de la suivre un jour où la Lune serait pleine, ne la trouvant simplement pas. Cela aurait permis à toute ses questions, tout ses doutes de finalement trouver une conclusion ! Mais non ! Beckett n'avait plus qu'une solution : l'affrontement. Il était temps d'arrêter d'agir en imbécile ignorant.

- Olympe...

Ses pas ralentissaient alors qu'il se rapprochait. Loin d'être rassuré, il sentait déjà la peur s'emparer de son corps, comme si elle l'engourdissait tout en le préparant à prendre ses jambes à son cou. Il essayait de se rassurer en gardant ses yeux sur elle, comme pour se convaincre que oui, c'était bien un être humain devant lui.

- Je voulais te demander quelque chose.

Depuis deux mois. Ah quel imbécile, attendre si longtemps pour un truc aussi stupide. A tout les coups, la rumeur est fausse et il paniquait pour rien. Dans une moue penaude, il baissa le regard. La seule chose qu'il voyait en la fixant, c'est qu'il était un abruti fini, un gamin effrayé par une gamine plus jeune que lui sans aucune raison valable.

- Mais... Je tenais d'abord à m'excuser. Je t'ai évité du jour au lendemain sans rien dire et c'est idiot de ma part. J'espère que tu ne m'en veux pas trop pour ça...

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Loup garou version Poudlard

Je ne survivrai surement pas la première nuit

Rien semblait véritablement changer de cette lointaine époque où il ignorait la rumeur. Peut-être n'était-elle juste pas au meilleur de sa forme, mais il ne la connaissait pas suffisamment que pour en être certain.
Il détailla brièvement Olympe du regard. Peut-être n'étaient-ils pas les meilleurs potes du monde mais ce qu'elle venait de dire l'interrogeait, une intuition que cela voulait dire autre chose. Ou peut-être était-ce juste le fait que non, il n'avait pas été si occupé que cela et trop simple pour faire semblant que oui.
Trêve de réflexion, la demoiselle le pressa d'un geste échauffé de passer à l'action. Pris de cours, le jeune homme se racla la gorge et baissa les yeux immédiatement.

- C'est vrai ce qu'on dit ?

Poser cette question était d'une simplicité déconcertante, ce fut si facile qu'il se dégoutait lui même d'avoir attendu si longtemps pour la poser. C'était facile à partir du moment où il ne devait pas prononcer loup garou.
Il releva les yeux vers elle.

- Tu sais, que chaque pleine Lune tu...

Beckett s'interrompit, avant de laisser s'échapper un long soupir et de passer ses mains sur son visage, avant de les joindre.

- C'est stupide, ce que je dis.

Il prit une nouvelle pause, prit d'un élan d'optimisme et de confiance qui réussit même à faire apparaitre un léger sourire sur son visage.
Beck avait du mal à imaginer une personne avec une telle personnalité faire partie de ces prédateurs cachés parmi leurs gibiers, puis aucun accident ne semblait être survenu... Les professeurs ne laisseraient pas non plus les élèves courir un tel danger !

- C'est une rumeur pas vrai ? Une fausse. S'il y avait vraiment des... Des loups garous,  dans l'école... Cela aurait dérapé depuis un moment.

Ah, s'il se tenait un peu plus au courant...

- Au final, je te dérange pour rien... J'ai juste besoin d'une confirmation, j'imagine.

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Loup garou version Poudlard

Je ne survivrai surement pas la première nuit

Elle mettait à mal son auto-persuasion fragile sans attendre, avant de s'attaquer à encore plus gros, son déni même. Il n'y avait bel et bien que lui pour réinterpréter ces faits, les transformer en mensonges proférés par de petits farceurs ne désirant que répandre une énième légende urbaine, pour effrayer les premières années; que celui osant prétendre être un loup garou n'était qu'un simple wannabe edgy qui ne voulait que de l'attention.
Mais il était le seul à y croire, il était encore loin de pouvoir accepter Poudlard ainsi : infesté de loups, impossible à distinguer dans la foule. Déstabilisé, il détourna son regard et serra la mâchoire. Est-ce qu'elle se moquait de lui ? Non pas que son égo soit blessé, il avait plus honte de sa propre phobie qu'autre chose. On lui a répété maintes fois lorsqu'il était jeune qu'il n'avait pas à craindre les loups, pour la simple et bonne raison qu'en Islande, il n'y en avait pas. Qu'en ville, il n'y en avait pas. Que l'homme les avait chassé, et mit dans des zoos. Et pourtant, l'Islande n'était pas aussi fiable qu'il ne l'avait imaginé, au contraire, elle était la toute première à voir naître sa paranoïa. Et maintenant Poudlard...
Il faisait mine de ne pas se laisser atteindre, de ne rien entendre, mais ses paroles restaient clairement gravée dans sa mémoire, la même qui avait décidé d'entériner le cas Grenat Blackwell.
Beckett releva les yeux vers Olympe, alors qu'elle se plantait en face de lui. Le jeune homme n'arrivait pas à saisir ce qu'elle essayait de faire, à alimenter ses doutes.

- ... Ce que ça change ?!

Voilà une question qu'il n'avait jamais pris la peine de se poser jusqu'ici. Pris de court et oppressé par ce regard, il tenta un léger recul, mais il était coincé. Pas d'autre choix que de répondre, et braver la vue de la demoiselle.
Bien qu'il ne puisse s'enfuir, il ne tenait pas en place. Il cherchait un début de réponse, mais n'arrivait vraiment pas à garder quoique ce soit en tête. Tout allait et venait, parasité par la peur et la frustration. Il expira brièvement, avant de se jeter à l'eau.

- J'en sais rien !

Tout ça pour ça. Dans une lourde inspiration, il laissa glisser ses doigts dans ses cheveux, essayant de reprendre son calme, et prit une pause, plongeant son regard dans celui d'Olympe.

- Tu ne ressembles pas à un monstre... Tu n'agis pas comme un non plus, tu es de très bonne compagnie, et... Il soupira, croisa les bras. Supposons que tu es un... Bon sang, ce mot ne franchira décidément jamais ses lèvres. ...Monstre.

Une nouvelle pause, où visiblement il réfléchissait sérieusement. Beckett finit par légèrement secouer la tête.
La connotation même du mot "monstre" était mauvaise non ? Comme celle des loup garous... A moins qu'il ne soit encore le seul à avoir peur d'eux, pour aucune raison valable si ce n'est que c'était inné, comme la peur du vide.

- Ca ne fait aucun sens ! Enfin, je ne te connais pas mais tu n'es pas un monstre.

Avec tout cela, il avait évité la question. Beckett, de nouveau tendu et trépignant, se passa longuement les mains sur le vision. Qu'est-ce que cela changeait, qu'un loup garou se tiendrait devant lui en ce moment même, que plusieurs fois dans le passé, il ait accordé de son temps au loup qui hantait ses cauchemars ?
Il posa vaguement son regard sur Olympe, forçant un léger sourire. Cela aurait été si simple d'être égoïste ou paresseux, dire qu'il se sentirait trahi, bien qu'elle ne lui ai jamais rien promis, qu'il fera tout pour ne pas croiser sa route, coupe les ponts...
S'il prenait la voie la plus facile, on le saurait. Il ferait partie de ces gens qui s'inventent une identité pour ne jamais être seul.

- Eh... J'imagine que ça change tout mon programme. Que serait la vie sans affronter ses plus grandes peurs ?

Il laissa s'échapper un rire nerveux. Ce plan ne lui plaisait pas du tout, mais si c'était le prix pour enfin passer des nuits de pleine Lune sans guetter le moindre bruit...
Son sérieux revint, plus vite que prévu.

- Pourquoi tu veux me faire douter ?

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Loup garou version Poudlard

Je ne survivrai surement pas la première nuit

Elle ne lui laissait même pas le temps de répondre, et surement la réponse qu'elle obtiendrait ne lui sera pas suffisante. Surtout qu'elle n'avait pas tort. Toutes ces mauvaises personnes se cachaient derrière un rôle si bien construit que tout le monde se retrouvait choqué de découvrir leur vraie nature... Après, ces mêmes gens ne faisaient pas la moitié des efforts que lui faisait pour la voir !
Sans transition, il se retrouva plaqué au mur. Confus, il tenta de se dégager également sans violence, mais elle était plus forte qu'elle en avait l'air ! En insistant, Beckett réalisa qu'il n'avait aucune chance contre cette jeune fille, et que sa force n'avait rien de semblable à ces brutes qu'il avait déjà dû affronter.
S'ajoutait à cela comme des griffes glissant sur ses vêtements, et bientôt son cou. Il n'en fallu pas plus pour que son corps entier soit parcouru d'un frisson, prenant conscience du danger et glaçant son sang sans sommation. La panique prenait déjà ses aises, et s'installa pour de bon quand il croisa le regard d'Olympe. C'était exactement les même yeux qui l'observaient dans ses cauchemars. Ses jambes défaillirent aussitôt que son sourire avait attiré son regard. Heureusement qu'elle le tenait au mur !
Beckett agrippa ses mains tremblantes à ses poignets. Il avait l'impression de manquer d'air, et luttait contre la montée des larmes. La honte de passer pour un fragile pleutre l'envahira après, ce moment était tout dédié à la terreur, celle qui l'habitait depuis longtemps et qui finalement avait décidé de s'exprimer librement contre la volonté du jeune homme.
Et ce n'était qu'Olympe.
Même pas de museau, ni de fourrure ou de grognements... Ses doutes s'étaient envolés. Il n'avait jamais vu ces yeux avant, il n'allait jamais les oublier. Le pauvre garçon tentait de se ressaisir. Clairement cette question avait besoin d'une réponse. La réponse venait difficilement, il était encore prisonnier de ses yeux, trop proches, trop déstabilisants, à la limite du hoquet.

Elle n'avait rien eu à faire pour l'effrayer, c'était frustrant. Sa peur s'imprégnait de colère, serrant son emprise sur les poignets de la demoiselle, grimaçant son visage quelque peu sans masquer la peur. Ce n'était pas cette dernière qui allait l'empêcher de se confronter à Olympe.

- Et ça t'apporte quoi, de me faire peur ?! C'est si facile en plus...

Rien que prononcer une phrase lui donnait l'impression d'avoir vidé l'entièreté de ses poumons. Il tenta une nouvelle tentative de se dégager de son emprise, sans succès. Pire encore, il avait l'impression d'encore plus ressentir ces griffes. Et bien sûr il allait éluder tant qu'il le pouvait.

- Pour quelqu'un de concerné, je trouve que tu ne t'es pas fort renseigné sur les monstres ! C'est d'abord faire preuve de cruauté.

Il s'impressionnait presque de ne pas cafouiller, alors qu'il ne sentait que son coeur battre à tout va contre sa poitrine, et avait la sensation de ne plus rien ressentir d'autre.

- Même si me faire peur gratuitement n'en est pas éloigné... C'est quoi ton but ?!!

Beckett déglutit, oppressé contre ce mur et ces mains, cette proximité. Les yeux rivés dans ceux d'Olympe, il profitait des dernières secondes où il était encore capable de se contenir.
Il daigna finalement la peur l'emporter de nouveau, entièrement. Peut-être n'était-ce pas le meilleur moment pour répondre à sa question...

- Ca change que je suis terrorisé !! C'est ce que tu veux ?! Félicitation, j'étais venu spécialement pour éviter d'en arriver là !! J'aurais pu m'y faire.

Il se serait contenté d'un simple "oui, c'est vrai", pas d'une démonstration..
Son ton haussait progressivement, sa voix tremblant occasionnellement. Un retour aux sources était également obligatoire...

- Helvítis ! J'ai juste peur des loups, tu pourrais être n'importe quel autre monstre, j'en aurais rien à secouer !!

Le voilà essoufflé, prêt à tomber lamentablement au sol si elle le lâchait. Il n'aurait pas pensé perdre autant le contrôle face à Olympe. Le jeune homme resta silencieux, tête contre le mur. Et maintenant quoi ? Une gifle ? Des insultes ? Quelle après midi... Il voulait déjà aller se terrer dans son lit et n'en ressortir que dans deux mois.

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Je ne survivrai surement pas la première nuit

Il n'avait même plus suffisamment de constance pour émettre un seul son une fois qu'Olympe avait haussé le ton. Tout le courage qu'il avait recueilli pour s'exprimer s'était envolé aussitôt qu'elle grondait.
Dans la panique, Beckett avait du mal à même retenir ce qu'il entendait. Rien à craindre, il ne l'avait presque pas écouté ! Sous l'emprise d'une émotion aussi forte et primaire que la peur, la raison avait du mal à l'atteindre. Cependant, le sourire de la louve garou ne lui échappa guère, brève interruption de curiosité, avant d'être lâché. Cela ne manqua pas : le jeune homme tomba mollement au sol, ses jambes refusant d'assumer son poids, d'autant plus qu'elles ne s'y attendaient pas. Surpris et encore tremblant, il fixait le sol le temps de reprendre ses esprits, déglutissant et prenant de grandes bouffées d'air. Elle ne l'avait même pas étranglé et pourtant il avait l'impression d'avoir manqué d'oxygène. Quelle idée de se mettre dans des états pareils...
Beckett releva lentement les yeux vers elle, dubitatif. Louve garou... La moitié des mots ne lui inspirait pas confiance, pour aucune raison valable. Cette peur l'habitait depuis trop longtemps pour qu'il puisse en tirer ses origines. Olympe n'avait plus rien d'effrayant, elle était droite et confiante, comme d'habitude. Elle recula, et continua son discours alors que le piètre garçon qu'il était restait encore sur le sol, désarticulé, mais attentif à ses paroles et sa prestance.

Elle avait raison. Il ne craignait rien, et ils n'avaient aucunes raisons de lui faire du mal. Il le savait mais il tremblait chaque pleine Lune et sursautait au moindre bruit survenant la nuit. Mais là, c'était une louve garou qui le lui certifiait, rien sur son visage n'indiquait qu'elle se moquait de lui, rien dans son attitude non plus. S'ils le voulaient mort, il l'aurait été depuis longtemps. Il avait été un parfait crétin.
L'islandais la détailla du regard quelques secondes en silence, avant de baisser la tête en soufflant un coup. Même après cette prestation, la jeune fille ressemblait comme deux gouttes d'eau à la fameuse Olympe Errol de ses souvenirs.

- Tu as raison... Tu as un truc en plus.

Lui qui pensait que son intimidation n'était là que pour lui faire peur, ou le menacer ! Quel idiot il avait été. Son coeur tambourinait encore contre sa poitrine, alors qu'il se redressait doucement en s'aidant du mur. Honteux, il osa timidement la regarder dans les yeux, tentant un vague sourire désolé qui au final ne pouvait que se deviner. Non, il n'était pas encore rassuré, mais voulait lui faire confiance. Ce fut brute, violent, mais elle lui avait montré qu'elle pouvait facilement l'anéantir, et qu'elle avait mieux à faire. Beck ne l'aura jamais mieux compris qu'ainsi.

- M-Merci pour ta patience. Je suis sûrement le serpentard le plus idiots de la décennie...

Il baissa finalement les yeux, qu'il frotta vite fait du bout des doigts. Non, il n'essuyait absolument pas le reste des larmes survenues durant cette expérience ! Ses doigts glissèrent ensuite le long de son cou pour passer sa main là où il sentait encore les griffes d'Olympe.
Beckett se sentait nul. Nul d'avoir douté d'elle, d'une camarade de maison, et de s'être montré aussi facilement atteint par une rumeur. Elle se révélait vraie, mais quand même...

- Je n'imaginais pas à quelle point tu pouvais être effrayante.

Une pensée à voix haute.
Il esquissa un sourire malgré tout amusé, massant sa nuque. Même avant qu'elle ne se révèle forte, et griffue... C'était comme avoir une peur bleue des attractions à sensations fortes pendant une dizaine d'année, puis finalement en essayer une et voir que durant tout ce temps, on avait imaginé pire.
Sauf qu'ici, il y avait toujours le pire à venir, d'une certaine manière... Babysteps.

-Du coup...

Oui, Beckett revenait à la charge. On ne change pas un abruti du jour au lendemain. Mais après tout les efforts pour l'effrayer et la patience dont elle faisait preuve avec lui, il voulait au moins essayer de la comprendre.

- Je me demandais... Quelqu'un t'as mordu ? Et cette part sauvage...

Sa question n'était pas entièrement formulée, car il n'y connaissait simplement rien. Il comprenait juste que cette part sauvage était ce qui l'effrayait sûrement chez eux.

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Je ne survivrai surement pas la première nuit

S'il s'attendait à la faire rire... Un poids s'enlevait de sa poitrine, en retrouvant une ambiance plus légère, tendant vers celle qu'il avait l'habitude d'avoir quand il discutait avec elle, avant ces rumeurs. C'était plus agréable de la voir ainsi que toutes griffes sorties dehors. Ce ne sont que des gouts personnels, mais elle était bien plus jolie ainsi, et surtout plus rassurante !

Les pulsions, cela lui parlait. Cette envie qui le tenait par les tripes et le poussait à sortir, grimper, découvrir et risquer sa vie à de nombreuses reprises. Ne pas réfléchir et laisser la raison de coté pour assouvir ses besoins.
Beckett baissa la tête, après avoir soutenu celui d'Olympe quelques secondes. Cela lui parlait parfaitement, et forcément, ne lui plaisait pas plus que cela. Encore moins quand elle avoua que c'était plus fort encore pour les loups garous. L'islandais releva les yeux vers elle, légèrement, n'arrivant pas à cacher une légère moue. Ce qu'elle racontait, il le comprenait, contre toute attente, trop bien. Ce besoin de déverser un surplus d'émotions en un coup, un instinct fort oppressant... Mais faire un lien entre lui et ces créatures ? C'était beaucoup demander quand même ! Nier les ressemblances, il ne pouvait pas le faire non plus.
Cette moue se mua en un léger sourire quand elle osa prétendre que sa part sauvage était plus grande que la sienne. Certes, cela provoquait une transformation tellement elle était importante, mais Olympe ressemblait à une élève normale, en dehors de cela. Avec un truc en plus, oui.
Cette dernière part l'intriguait, et le mena à imposer un silence ni court ni long, mais bel et bien présent, le temps qu'il assemble ses idées ensembles.

- Je vois. Est-ce que ce serait en lien avec ce coté sauvage avec lequel tu serais plus en phase ? Hmm...

Cela ressemblait plus à de la réflexion à voix haute, au final.
Peut-être que se souvenir de ses nuits serait en loin avec une symbiose entre Olympe et son côté sauvage ? Comme le bonheur résultait d'un équilibre entre écouter ses envies farfelues, son Soi et sa raison, sûrement. Il était perdu dans ses pensées, son regard encore posé sur elle, mais qui ne faisait que s'y rattacher pour ne pas se perdre.
Au final, ce n'était qu'une bestialité imagée, palpable. Une malédiction qui devait être originaire même de celle que l'homme renferme en lui et cache au plus profond de soi même.
Malgré cela, Beckett n'avait pas moins peur des loups.

- Je vois...

Le voilà finalement de retour dans la conversation, adressant un léger sourire à Olympe. Le Serpentard était soulagé de voir qu'un des loups garous de Poudlard lui faisait déjà moins peur, et suffisamment gentil pour supporter ses craintes et doutes. Peut-être était-il aussi rassuré car elle avait omis toute cette partie soif de sang, crocs et attaques.

- Je crois... Non, j'en suis sûr. Tu es ma louve garou préférée de l'école. Juste... Si tu me plaques encore contre un mur, je vais mourir.

Ce n'était pas compliqué aussi. Préférée, mais loin de lui l'idée de trop s'en approcher les jours et nuits de pleine Lune !
Cette force brute l'avait marqué, ses griffes et le reste avec. Une si jeune femme, avec la puissance d'au moins trois adversaire, et ce n'était que le minimum ! Comme elle l'avait dit, c'était cela le plus surprenant. Elle pourrait éclater son crâne aisément.
Pourtant, sa force de caractère l'avait bien plus surpris ce soir. Beckett savait qu'elle était loin d'être fragile, mais pas à ce point là.
Quel idiot.

- Merci de prendre le temps de m'expliquer tout ça, j'ai... Une dernière question.

Il avait déjà l'air moins serein, détournant le regard et perdant son sourire. Il soufflait presque la suite;

- Vous... Vous êtes grands comment ? Plus grand qu'un vrai loup ?

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Je ne survivrai surement pas la première nuit

Cela semblait compliquer pour eux aussi, si pas plus, cette histoire de lycanthropie. Comme si on avait pas déjà aussi avec cette quête perpétuelle d'identité, si intense pendant la scolarité.

- Je vois...

Heureusement que ce statut spécial avait évolué aux yeux des autres, plus ou moins. Il devait être l'un des rares péquenauds à encore en avoir peur.

Et une nouvelle fois, il l'avait fait rire. Un sourire réapparait sur ses lèvres alors qu'il la regard essuyer une larme. C'était rassurant de voir qu'elle ne lui en voulait pas de trop.
Son regard sombre effaça son sourire d'un coup. Il était au taquet maintenant, Olympe devait à tout prix être prise au sérieux, même s'il était convaincu de ne pas lui donner de raisons de le maltraiter. Il avait retenu son souffle, et respira enfin quand elle poussa de rire.
Son sourire réapparut, léger mais présent.

La suite ne le rassurait pas des masses, mais s'attendait à pire. Beckett hocha doucement la tête. Un gros loup. Super. Meilleure nouvelle de l'année !

- Ah... Hm, intéressant.

Il pouvait s'imaginer la chose, la dernière chose qu'il verrait avant de mourir. Ou de s'évanouir comme un fragile.
Le jeune homme n'avait plus de questions à poser. Plus serein quant à Olympe et sa condition, il était bien content d'être venu lui parler. La crainte était toujours là, bien enfouie. La vaincre prendrait bien plus qu'une entrevue, il le savait pertinemment. Beck se perdait déjà dans ses pensées, baissant graduellement le regard, avant de le remonter à la mention de Castiel.

- Oui, pourq...

Un soupir vint l'interrompre. Bien sûr qu'il savait pourquoi, il ne voulait juste pas l'accepter non plus. Il l'avait aussi lu sur le blog, comme tout le reste. L'islandais était même aux premières loges et pourtant refusait de voir qu'il manquait à l'appel les nuits de pleines Lunes. Qu'Olympe le mentionne n'était qu'un indice en plus.
Beckett détourna le regard, face aux faits. Accepter Olympe et la louve en un jour était compliquer, alors assumer dormir dans le même dortoir qu'un autre loup !

- D.. Dis lui de ne pas me plaquer au mur aussi s'il te plait. Je tiens à mes nuits. A ma vie aussi, quelque part...

Il pourrait le dire lui même. Après tout, ils avaient subi des nuits dans la même chambre depuis quelques années, l'avait fréquenté à quelques reprises, et comme pour la demoiselle, s'en était écarté juste après avoir lui les rumeurs, comme un abruti. Peut-être devrait-il l'affronter directement lui aussi.
C'était obligé même, fréquentant Nebula et Yannis ! Autant arranger les choses avec lui aussi. Cela promettait d'être moins léger comme conversation... Il doutait de pouvoir le faire pleurer de rire lui.
Beckett prit une grande inspiration, le regard toujours fuyant.

- Je devrais lui en parler aussi pas vrai ?

Il posa ensuite son regard sur Olympe. Elle avait été retenue déjà assez longtemps.

- Je n'ai plus de question... Pour le moment. Tu es toujours aussi cool qu'avant, enfin... Ça change rien quoi. Bref...

Il s'emmêlait les pinceaux. C'était clair dans son esprit et compliqué à exprimer.
Et il l'avait déjà énormément remercié, le jeune homme n'osait pas le faire une énième fois.

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