Bras croisés derrière ta nuque, tu regardes les nuages défiler à toute vitesse au-dessus de ta tête. Parfois le soleil te frappe de sa chaleur. Parfois il se cache et tu attrapes la chair de poule. Mais tu ne bouges pas. Les pieds balançant dans le vide, tu continues de rêver vers le ciel, imaginant toutes sortes de formes aux nuages. Allongé sur le toit du pont. C'est bien le meilleur endroit pour être tranquille. Facile d'accès, peu fréquenté même en été, et le pont est si grand que même si quelqu'un d'autre montait, tu ne serais pas obligé de taper la discute. Non tu peux... rester là, tranquillement, laisser tes pensées dériver et prendre les premiers rayons de soleil de l'année. Lourdement, tu lèves les bras vers le ciel pour jouer avec tes mains à attraper les nuages. Tes yeux ne remarquent même plus les veines noircies de ton bras gauche. Ni le tatouage à ton poignet. Tu t'y es fait. Tu ne t'inquiètes plus, car tu ne peux rien faire de plus. Alors c'est presque fièrement que tu portes déjà des t-shirt à manches courtes, les jours où il fait beau comme aujourd'hui.
Tu fermes les yeux, apaisé par le calme ambiant. Mais aussitôt tu les rouvres en sursaut, assailli soudainement de souvenirs des plus désagréable. Un éclair de lumière verte qui se dirige à toute vitesse vers toi. Il te foudroie, et creuse dans ta chair des sillons douloureux. Tu baisses les yeux, pour voir ton torse cisaillé sur toute sa surface. Sans y penser, une main tremblante vient frotter ta poitrine avec inquiétude, comme si elle avait peur que les blessures soient toujours sur ta peau. Ou qu'elles n'aient laissé des cicatrices. Depuis toujours, tu voyais la magie comme quelque chose de beau, de délicat et d'heureux. Maybelline te l'a toujours montrée comme telle, en faisant éclore des fleurs pour toi sur la plage. Ou en dessinant avec toi sur les murs de la maison, et puis tout faire disparaître d'un coup. Mais la magie noire n'a rien de toute cela. Et avant ton duel avec Kinga, tu ne t'en étais jamais vraiment rendu compte, parce que tu n'avais jamais pu l'observer. En tout cas, cette magie là, tu la désires encore moins que l'autre. Mais qu'est-ce qu'il s'est passé au moment où un deuxième sortilège a frappé Kinga, alors?
Agacé, sans réponse, tu serres les poings et te rassieds. À cause de cette magie de merde, t'as perdu ce foutu duel à la con, et t'as même pas pu défendre ton honneur de cracmol. Face à une moldue, en plus. T'es tellement certain que t'aurais pu l'avoir au corps à corps. Celle-la franchement si tu la recroises, tu lui colles la raclée d'sa vie. Presque avec flemme, tu te laisses glisser du toit, abandonnant sa chaleur. Tes pieds te réceptionnent sur la rambarde en bois qui grince sous ton poids. Tu vas marcher quelques heures près de la forêt, ça te calmera. Tu jettes un premier pied dans le vide pour retourner sur le pont mais t'arrêtes en plein mouvement. Parce qu'à deux pas. Juste là. Il y a Beckett. Vous échangez un regard étonné dans un long silence dramatique. On entend même le vent souffler et faire gémir le bois vieilli.
Il avait perdu, et bien que l'histoire soit loin derrière lui, il était toujours frustré d'avoir perdu au premier tour et de devoir subir le match des vainqueurs, las sur le banc, harcelé par les encouragements bruyants des autres élèves. La frustration des derniers mois le saturait. Perdre, les examens, l'ennui... Il n'avait rien suivi des matchs, s'imaginant ailleurs. Le retour à la réalité était toujours dur. Non, il n'était plus chez lui, rien ne ressemblait aux plaines vides de tout d'Islande. A la place, du bruit et des gens qui gesticulent. Non, il ne se sentait plus d'humeur à supporter les gens. La soirée au trois balais était tout juste, après cela il avait fait profil bas et cherché une occupation. Un croche pied, son pineapple, la salle informatique... Début de flemme, les poings qui démangent, il ne restait qu'une chose à faire : extérioriser.
Pour ce faire, il était sorti dehors, errait sans but. Sans effet. Le serpentard voulait toujours frapper quelque chose. Yannis était introuvable, il l'aurait bien bousculé un peu. Il s'éloignait, jusqu'à arriver au pont. Beckett avançant avec nonchalance, trainant les pieds, l'air ailleurs. Il avançant en pilote automatique, titubant parfois, avant de remarquer des pieds qui pendaient dans le vide. Étrange. Plus las que surpris, il s'en approcha. Le mystère s'en dégageant l'atteignait derrière sa frustration latente : à qui appartenaient-ils ? Ne pas le savoir aurait sûrement été plus poétique. Et ses mains s'en approchèrent doucement, le bout de ses doigts se posant sur les lacets. Beckett s'amusait depuis toujours à glisser ses doigts dans la fourrure des capuchons des filles devant lui, ouvrir les poches des sacs à dos et les refermer juste pour le plaisir de ne pas se faire prendre, et défaire les lacets. Un passe temps qui améliore ses compétences de vol à la tire inconsciemment, qu'il ne faisait en cas d'ennui extrême. Mais voilà les pieds qui bougent ! Beck se recule, retourne vers le château, puis fait de nouveau demi tour; il ne voulait voir à qui ils appartenaient, mais voulait encore moins rentrer à Poudlard. L'islandais n'arrivait pas à avoir un air innocent.
Oh mince, c'est qui déjà ? Beckett plissa les yeux, instaurant ce silence qui devenait un leitmotiv. Il l'avait déjà vu non ? Cet air idiot, sûrement un Serdaigle. Acrobatique... Comme ce type de la tour. LE TYPE DE LA TOUR. Beckett est déçu, et ne le cache pas. Il avait presque défait les lacets de ce gars, touché ses pieds. La loose.
- Tu es le mec de l'autre nuit. Alors ? Pas trop malade ?
Avec les tuiles jetées dans le vide, il espérait vraiment que son coup aie marqué les esprits des bleus ! Et il le dévisageait ouvertement. Maintenant qu'ils étaient en plein jour, il comptait bien le détailler du regard pour retenir son visage. Sa tête ne lui revenait pas. Et il était encore sur les toits ?! On pouvait vraiment plus se balader tranquille...
- C'est quoi ton problème avec les toits ? Maintenant que j'y pense, tu grimpes les tours un jour de pluie juste pour chasser des oiseaux ?! Et dire que je pensais avoir un soucis, y a pire...
C'était l'occasion de se défouler non ? Un parfois bleu random...
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Re: oh. you again. ★ beckett Lun 23 Avr - 5:43
Tu sautes à pieds joints sur le sol du pont, nullement impressionné une fois la surprise passée. Avec une certaine lenteur, tes mains viennent se ranger dans les poches de ton pantalon gris, triste couleur de ton uniforme différent. Mais ça fait bien longtemps que tu ne t'en soucis plus, des sorciers, t'en a battu aussi. Tu sais que t'es au moins aussi fort qu'eux, magie ou pas. ▬ Figure-toi que votre trou de merde a été rebouché dès le lever du jour alors non, pas vraiment malade. Tu te grattes la joue paresseusement, comme si tu venais de te réveiller. Il te soules déjà, rien que sa voix t'irrite le cerveau. Mais c'est pas un Serpentard et son air narquois qui va gâcher ta journée, et encore moins ta promenade au bord de la forêt.
Mais... il cherche la merde ou quoi? Les sourcils froncés et l'index posé au milieu de ton front, le ton monte déjà d'un cran alors que tu lui réponds sèchement. ▬ Mais tu vas te calmer tout de suite putain qu'est-ce que tu m'veux pourquoi tu viens m'parler j'ai l'air d'une assistante sociale? Hop va faire chier quelqu'un d'autre. D'un vague geste de ta main devant son visage, tu lui montres le château comme on montrerait une direction à un chien bien dressé, et tu ne te fais pas prier pour le dépasser et prendre la direction du parc, comme si de rien n'était. Au passage bien sûr, tu ne t'interdis pas un petit coup d'épaule bien placé, pour réveiller ses neurones de serpent arriéré.
Tant d'efforts pour au final, rien. Le trou, malgré les tuiles éjectées du septième étages, avait été bouché. Cela ne lui plaisait pas du tout. Beckett essuyait de plus en plus d'échecs, même dans son domaine de prédilection, à savoir les mauvais coups. Fichus bleus... En plus, celui là semblait bien désagréable. Une assistante sociale aussi sympathique qu'une porte de prison avec son attitude désinvolte et arrogante. Beckett n'était pas mieux, mais il ne s'en préoccupait pas. Tout cela était balayé par le geste de main de Finn, semblable à celui adressé à un animal de compagnie qu'on renvoie au panier. Et puis quoi encore ? Finn n'aurait pas bougé, il lui aurait mordu la main, bêtement mise devant son visage. Il n'avait encore mordu personne en dehors de bagarres...
Mais peut-être que oui, c'était idiot de venir lui chercher des soucis. Frapper Yannis serait plus intelligent, ils fonctionnaient avec leurs poings et avec de la bièraubeurre, comme d'habitude. Un coup d'épaule vint par contre, le convaincre du contraire. Tenue de non maj ou non -dont il se battait les steaks royalement-, la claque le démangeait, lui qui n'avait vu le coup venir et qui n'avait pas pu rester dans ses marques. Finn était plus grand que lui, certes, mais son idiotie n'a pas de limite. Affronter des géants ne lui faisait pas peur, au contraire ! Beckett se tourna et profita de cette jambe en mouvement puis caler un bon croche patte. Plus c'est grand plus ça tombe de haut non ?
- Tu t'es pris pour qui là ? J'étais à deux doigts de te laisser tranquille, boloss-
Un coup de pied dans le tibia, plus par lassitude que par violence, comme s'il tapait dans une pomme de pin qui aurait trainé là. Rien de bien méchant, rien de fort respectueux. C'était mieux que de lui cracher dessus, selon lui.
- Dooonc... Sur 20, combien, le sol ? Confortable ?
Il aurait mis ses mains en poches, mais sentait le danger approcher. Valait mieux rester sur ses gardes.
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Re: oh. you again. ★ beckett Mar 3 Juil - 11:57
Ayant effacé Beckett de ta mémoire à l'instant où il avait quitté ton champ de vision, tu marchais tranquillement et c'est sans doute ton erreur. Tu le réalises quand ton pied trébuche et que le second se met à glisser. L'instant suivant tu t'écrases la tronche sur le sol en bois, tes deux mains ramenées in extremis près de ton visage amortissant l'impact qui aurait sans doute fait pas mal de dégâts. Tu te redresses immédiatement et te retournes, assis en face de Beckett te surplombant, même si tu n'es pas assez rapide pour éviter son coup de pied accompagné de ses réflexions hautaines, qui achèvent de te mettre hors de toi. Une main sur le nez par réflexe, tu hurles. ▬ PUTAIN MAIS TU VEUX QUOI PTITE MERDE?! Toujours à terre, tu envoies ton pieds tout aussi violemment que ta voix contre le plat de son tibia, plus par rage que par réelle envie de le faire tomber aussi, même si ça te ferait grandement plaisir qu'il embrasse le sol. De toute façon Finn quand t'es énervé à ce point tu ne réfléchis plus vraiment, frappant plutôt à l'instinct qu'avec la réflexion.
Tu prends le temps d'essuyer ton nez qui heureusement ne saigne pas, plus de peur que de mal, avant de te relever en vitesse, ravi de constater que Beckett est plus petit que toi et que, par exemple, il sera naturellement plus facile de le prendre par le col pour le plaquer contre un poteau du pont sans aucune douceur, ce que tu fais bien entendu, tes yeux lançant des éclairs glacés. ▬ Si tu cherches la merde tu vas la trouver c'est moi qui te l'dit. Sa gueule de rat te rend ouf, tu serres déjà le poing et armes ton bras en arrière d'un air menaçant, et pendant quelques secondes tu te dis que... ça n'en vaut pas la peine, que tu vas encore renforcer cette réputation de brute qui te colle à la peau. Mais putain de merde tu entends encore sa petite voix de péteux te narguer et c'est plus fort que toi, le coup part, directement dans sa gueule.
Ce qu'il voulait ? Une bonne bagarre sans raison, des poings et du sang, communiquer avec ses poings une frustration qui le rongeait, et l'extérioriser de la seule manière qu'il connaisse : la violence gratuite. Puis Finn... - Ton visage me revient pas.
Beck haussa les épaules avec nonchalance. C'était simplement dit, mais Finn, son visage appelait les claques. Et il savait qu'il aurait une bonne bagarre avec lui : déjà, pas de magie (quel soulagement pour l'islandais !). Peut-être que s'il venait pas le chercher autant, ils auraient pu s'entendre. Meh, ce sera pour la prochaine vie. Et sa jambe prend un coup. Beck fait un petit bond en arrière, grimaçant légèrement à la réception de la jambe meurtrie. Il pose sa main sur sa jambe, essayant vainement de frotter pour dissiper la douleur. A peine relevé, Finn prenait l'avantage: le voilà contre un poteau avant même qu'il ne s'en rende compte. Réception sans aucune douceur, bien sûr, mais le Serpentard ne put s'empêcher d'affaire un sourire en coin moqueur. Enfin un peu d'action !
Regardez le, prêt à délivrer un coup de poing, le menaçant. Beckett ne pouvait pas s'empêcher de ricaner à cette vue, un Serdaigle violent, comme s'il n'avait rien à faire chez les sages fils à papa de la tour des bleus. Mais il hésitait.
- J'la cherche pas, elle se tient juste e-
Gros impact de type poing dans la zone de type visage qu'était le sien. Il voulait de la violence, le voilà servi ! Il s'était retenu, mais le coup lui, ne l'était pas ! Sa joue entière piquait, alors qu'il avait été forcé à regarde le sol à se droite. Beck mit un peu de temps avant de réagir, frottant doucement sa joue avant de tourner la tête vers Finn. Rien d'autre ? Pas d'autres coups ? Il lui rendrait bien un coup de poing, mais coincé contre le poteau, l'espace manquait juste assez pour le gêner. Hmpf, c'était le coup de poing ou l'entrejambe d'un coup de genou. Il ne voulait pas l'achever trop vite. Beckett fixa le Serdaigle dans les yeux, le provoquant un peu plus.
- Mannfýla ! J'ai presque cru que tu me ferais mal !
Il avait mal. Et il attrapa le poignet de la main osant le retenir par le col pour l'écarter, et de son bras libre, lui donna un coup de poing. Ah, la baston... Cela lui avait manqué !
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