Finally, i'm crossing the treshold.
From the ordinary world to the reveal of my heart.

La carcasse s'élève. Aussi léger que son coeur. Aussi léger que son âme. Le corps articulé libère le spectre des arts. Entends-tu cette voix au loin Kingsley ? Elle t'appelle, Castiel.
Elle t'appelle Castiel. Par cette souplesse. Quelle prouesse.

Souvenirs passés non effacés mais transcendés. Castiel transpercé de cette flèche empoisonné a réussi à guérir des maux du Passé. Selene était cette fine aiguille. Aussi intense, aussi puissante qu'un talon aiguille. Posé sur ton crâne, tu la suppliais.
Pour qu'elle t'excave de cette exquise et suave liberté.

And you, as we found out,
were not in your right mind.

Tes doigts effleurent le bois humide de ce banc qui t'est familier. C'est comme si elle était là, posée, jambes croisées et pupilles dilatées. Pas dormi, peut-être parce que tu l'en avais empêché. Ton amour, aussi vrai avait-il pu être en réalité, n'avait pas été prévu par ton jeune coeur, impossible à supporter. Oh Selene, Aphrodite charnelle de la Lune et de mes Edens, pourquoi est-ce seulement maintenant que je retrouve le plaisir de te contempler comme mon oeuvre achevée.

And now I do, I wanna move
Out of the black, into the blue.

Ce n'est pas un mirage, car sa carne poudreuse vient frôler tes rétines. Les nuances n'avaient jamais été aussi flagrantes. caressant les sens, défiant l'imagination, torturant les coeurs. Colombe aux douces effervescences, tu l'aurais emprisonner de ta chaleur, pour lui voler sa liberté, et la voir avide de ton amour. Si seulement il existait encore. Et si seulement tu n'avais pas déjà ouvert ta propre cage. Tordu les barreaux d'une douce rage.

— « Selene. »

Quels étaient les bons mots à prononcer ? Instinct de la bête transporté par les ondulations charbonneuses de sa chevelure endiablée.

Out of the black.

Quels étaient les bons mots à prononcer ? Après tout ce temps que vous vous étiez laissé. Monstres devenus mais carcasses libérées, entravées par des chaines invisibles qui n'étaient plus dépendantes du p a s s é.
Alors tu te jettes, à la mer, à l'océan sauvage qui te terrifiait.

Into the blue.

— « Tu restes l'un des plus beaux souvenirs de ma vie. »

Je n'ai plus aucun regrets.

— « Je n'ai plus aucun regrets. »

Quand je te vois.

— « Quand je te vois. »

Et c'est à ce moment là que tu t'assois.

Elle était si belle, de sa prestance et de son aura malfaisante. Elle provoquait en toi soupçons de désirs et vestiges de votre empire. Vous l'aviez bâti à la force de vos âmes juvéniles, guidés par l'innocence de vos soupires. Ses gémissements doucereux parviennent encore à tes oreilles, caressant l'échine, souvenirs sensoriels arrachés, demeurant énigmes. Car les sentiments s'étaient évaporés dans le vent, flottant comme des nuages tranquilles, sans remords. Elle était devenu de ces expériences passées, marquantes au fer rouge dans le coeur blessé, que tu observais avec maturité avant de te laisser prendre au piège d'un nouvel amour lassé.

— « Elle existe encore et elle existera toujours pour ceux qui l'ont rencontré. Un jour. »

Sa joute verbale n'a pas vraiment changé. Poétique qui te pique à vif, ton rythme est extatique et ton air dubitatif. Tu restes un instant silencieux, l'esprit suspendu à ses lèvres purpurines qui remuent au creux de tes oreilles. Qui s'agitent d'une passion lasse, mais jamais elle ne trépasse.

— « C'est simple Selene. Depuis combien de temps maintenant n'as-tu pas affronté ton reflet ? »

Tu poses ta main sur la sienne. Ce geste presque tendre ne signifiait rien. C'était juste l'impulsion du moment. En désordre et sauvage, tu te sentais plus proche d'elle que tu ne l'eus jamais été. Et ses cheveux lisses, son grain de peau poudreux et la douceur de ses courbes discrètes n'y changeraient rien. Elle n'était qu'une image que tu avais enfermé dans un coin de ton coeur, un idéal que tu connais par coeur.