Allongée sur le dos, tu contemples les fissures du plafond. Toutes ces irrégularités te fascinent et t'hypnotisent. Leurs aspérités sont sinueuses et serpentent sur toute la surface. Les lignes qu'elles produisent te font le même effet que les gouttes de pluies qui s'écrasent contre les carreaux d'une fenêtre ; elles t’envoûtent autant qu'elles t'engourdissent. Tes yeux se perdent désormais sur les murs, où le papier peint d'un autre âge se décolle par endroit. Sur la droite, on distingue une tâche sombre, sûrement causée par l'humidité ambiante. La chambre est tout ce qu'il y a de plus spartiate. Un lit deux places, un petit bureau et une minuscule salle de bain, où le rideau de douche est décoloré. Au dessus de la vasque d'un rose saumon hideux, le robinet fuit et le bruit se répercute contre la faïence. Que les draps mis à disposition puissent être propres tenait du miracle étant donné l'état général de la pièce.
A tes côtés, Cassiopée remue dans son sommeil et s'approprie la couverture. Sa joue repose contre l'oreiller tandis que de l'autre côté s'étalent ses cheveux clairs. D'aussi loin que remonte vos nuits licencieuses, c'était toujours toi qui était réveillée la première. Après l'amour, elle avait l'habitude de s'endormir profondément alors qu'il te fallait à toi une bonne heure avant de fermer les paupières. Mieux valait que ça se passe comme ça, car tu mettais toujours du temps le matin pour sortir des bras de Morphée. Encore toute à ton apathie matinale, tu n'étais pas encore disposée à tolérer la nature braillarde de ton amante.
Tu te décidas à sortir du lit à contre cœur ; les premières lueurs du jour se faufilaient de sous la porte. Tu enfilas un pantalon, restant un instant torse-nue à la recherche du reste de tes vêtements. Tu finis par dénicher ton soutient-gorge que tu ne tardas pas à remettre. En revanche, tu délaissas ton t-shirt et tu retournas sur le lit pour t'y asseoir en tailleur. Ces derniers temps, tu n'étais pas très en forme. Tu manquais d'énergie et tu te montrais agressive. Tous tes muscles étaient tendus et ton esprit agité. Tu avais entraîné Cassie avec toi dans cet hôtel miteux pour essayer d'oublier le chaos qu'était ta vie ces derniers mois. Manque de chance, tu ne parvenais pas à faire abstraction de tout ce qui te préoccupait.
Tu t'étais donc dressée devant elle, lui indiquant avec autorité que le sexe pouvait tuer et qu'il vous fallait tenter le coup, parce qu'il n'existait pas de manière plus cool de mourir. Pendant tout le voyage, tu lui avais exposé ton raisonnement ; comme quoi pendant l'acte, le corps est secoué de toutes parts. D'abord, les pupilles se dilatent, les artères se contractent, la température augmente, le cœur s'emballe et la pression artérielle crève le plafond. Ensuite, la respiration s'accélère et devient haletante, le cerveau envoie des impulsions électriques dans tous les sens, des sécrétions jaillissent de toutes les glandes et les muscles se tendent et se crispent comme si on soulevait trois fois le poids de notre corps. En résumé, tu voulais tenter le diable et tu souhaitais le faire avec elle. Cassiopée avait l'habitude de tes lubies et de tes soudains caprices. Tu désirais passer un bon moment qui te ferait oublier ta famille, tes obligations, tes angoisses, tes fiançailles arrangées avec Vega, l'abandon d'Hylas et la rencontre avec James. Tout ce capharnaüm gigantesque qui te rendait malade et avait transformé ton été en insupportable prison.
D'un seul mouvement, oubliant que tu n'étais pas seule, tu te laissas tomber sur lit dans une secousse qui réveilla ta partenaire. Tant pis. C'est avec un air renfrogné que tu retournas à la contemplation du plafond.
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Cassiopée Vega
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Re: — black-out de cœur. Jeu 23 Aoû - 19:28
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Re: — black-out de cœur. Ven 24 Aoû - 13:08
Black-out de cœur.
Cassiopée.
Cassiopée Vega ne se résumait pas seulement à sa beauté ou au fait qu'elle soit un bon coup. Ce n'était certes pas négligeable, mais le plus important chez elle, c'était cette étrange vivacité derrière cette fausse nonchalance. Elle se révélait être particulièrement sagace et elle était dotée d'une répartie extraordinaire. Même si avec son sans-gêne, elle parvenait parfois à t'agacer drôlement, ses sarcasmes étaient toujours marqués par une grande intelligence. Tu adorais ça, cette façon qu'elle avait de batailler avec les mots. Bien sûr, c'était toujours toi qui finissait par mener la danse, n'est pas Hazel Avery qui veut. Cependant, il y avait toujours quelque chose d'extrêmement plaisant à partager sa couche avec une partenaire aussi séduisante que perspicace. Bien entendu, tu ne lui en dirais jamais rien ; sa confiance en elle n'avait pas besoin d'être regonflée. Néanmoins, lorsque tu lui disais qu'elle était insupportable, en réalité tu pensais qu'il n'y avait pas plus revigorant que d'être avec elle. Même si elle était quand même insupportable. Mais votre relation ne permettait pas les mots d'amours ; vous n'étiez pas en couple.
Ce n'était pas la première femme que tu fréquentais. Tu avais déjà exploré ça dès tes quinze ans et tu avais convenu que pour toi, les deux sexes se valaient et que lorsqu'il était question de désir, le genre n'était pas un problème. On appelait ça jouer sur les deux tableaux. Tu ne t'en cachais d'ailleurs pas. Or, pour Cassiopée tu étais sa première et dans le soucis de lui rendre vos ébats les plus agréables possibles, tu étais particulièrement à l'écoute de son plaisir. Elle avait fini par y prendre goût et toi, par en redemander. Vous vous fréquentiez donc dès que l'une d'entre vous en ressentez le besoin. C'était très bien comme ça.
Lorsqu'elle se redressa et te dévisagea, elle ne manqua pas de souligner l'inconfort du lit. Tu t'apprêtais à lui envoyer une pique bien sentie, lorsque tu fus bien obligée d'admettre qu'elle avait raison. Ton dos était douloureux. « Je sais bien. Sur le coup, j'ai juste pris le premier qu'il y avait sur la route. » Tu t'étiras longuement. « Je n'étais jamais venue dans ce genre d'endroit. » Tu regardas la chambre dans son ensemble. « La prochaine fois, je nous réserverais une suite avec tout ce qui te fera plaisir. » Ce n'était pas des paroles en l'air mais bel et bien une promesse. Tu aimais la gâter et elle n'était jamais d'aussi bonne humeur que lorsqu'elle était traitée comme une princesse. Elle enchaîna sur Hylas et ça te surpris. Elle t'appris que tu parlais en dormant ; voilà autre chose !
Ce fût à ton tour de soupirer. Honnêtement, tu ne savais pas quoi lui répondre. « Hylas Prewett. Tu connais sûrement la famille de nom. C'est mon ami d'enfance. » Tu avais hésité à utiliser le passé. « On est en froid. » Tu senties ta mâchoire se raidir lorsque tu ajoutas d'une voix morne : « Il m'a quitté. » Étrange formule pour parler d'une amitié amoureuse aussi sacrée qu'était la vôtre. Votre dernière entrevue te restais en travers de la gorge. Tu étais partagée entre tristesse et colère. Toi qui n'attendais jamais rien des autres, la seule fois où tu as pris le risque de te dévoiler, on t'a mise à terre. Jamais tu ne serais capable d'oublier cet affront, encore moins de la part d'Hylas. Ce qu'il y avait entre vous était trop fort pour que vous puissiez passer simplement à autre chose. Le couteau qu'il t'avait enfoncé dans le cœur n'avait fait que renforcer ton dégoût général. On t'imposait un fiancé, ton meilleur ami ne voulait pas t'aider, ton oncle ne te donnait aucune nouvelle et tu avais appris que ton futur consisterait à faire des enfants. Tu étais pourtant l'héritière d'une grande famille, mais tu payais ça au prix fort. Rien que d'y penser, tu senties la colère t'assaillir de nouveau. Tu poussas un grognement peu féminin et tu te redressas, plaquant ton dos nu contre la tête de lit. Ton regard tomba sur la bouteille de vin posée sur le bureau. Amère, tu t'adressas de nouveau à ta partenaire : « On trinque à mes fiançailles ? »
Dernière édition par Hazel E. Avery le Dim 26 Aoû - 14:00, édité 2 fois
Cassiopée Vega
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Re: — black-out de cœur. Ven 24 Aoû - 18:57
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Re: — black-out de cœur. Sam 25 Aoû - 12:45
Black-out de cœur.
Cassiopée.
Cassie avait raison ; le vin était affreux. Il avait tourné au vinaigre et laissait un goût sirupeux en bouche. Tu t'en débarrassas d'une traite et à l'aide d'un sortilège informulé, tu fis disparaître vos deux verres ainsi que la bouteille. Ce fût à ton tour de soupirer ; cet endroit était décidément particulièrement morose.
Pour te sortir de cet ennui désabusé, tu la regardas se contempler dans le miroir, visiblement satisfaite de ce qu'elle y voyait. Tu l'observas enfiler un t-shirt informe par dessus sa lingerie fine. A ne point en douter, il s'agissait d'un vêtement d'homme. Duquel ? Vous n'aviez jamais abordé le sujet. Si un jour elle souhaitait se confier, elle serait où te trouver. En attendant, vous ne divulguiez que ce que vous désiriez. C'était très bien comme ça. A trop vous ouvrir, vous compliqueriez votre relation et pour le moment, tu n'avais pas vraiment besoin de ça.
Tu ne pus t'empêcher de sourire lorsqu'elle parla d'Hylas. Son culot égalait le tien. Elle osait tout. « C'est quelqu'un d'entier. Quand il aime, il aime démesurément. » Dire qu'à une époque, aujourd'hui révolue, c'est toi qui tenait son cœur entre tes mains. Pour être franche, même si vous étiez désormais en froid, tu craignais qu'il s'éprit d'une autre. Même s'il s'agissait de ta jolie Cassiopée, tu ne permettrais à personne de te le prendre. Vous aviez encore des choses à vivre, qu'il soit d'accord ou non. « Il est tellement droit, tellement intègre, qu'il est sourd à toute influence. » A l'heure actuelle, ça te tapait sur le système et ça se ressentait à ta manière d'en parler. « Il paraît si immaculé qu'on ressent la nécessité de le corrompre. » Malheureusement, il était fait de granit et même toi, tu ne parvenais plus à le faire céder. Ton Hylas n'était plus.
Toutes à tes réflexions, tu ne la senties pas s'installer derrière toi. C'est seulement lorsque ses mains vinrent se poser contre tes épaules que tu sorties de tes pensées. Elle colla ses lèvres à tes oreilles, séductrice. Ton rire franc résonna dans la chambre. « J'imagine la tête de ma mère si c'était le cas ! » Pince sans rire tu ajoutas : « D'ailleurs, je ne sais pas ce qui lui poserait le plus de problème, le fait que tu sois une femme ou que tu sois une sang-mêlée. » Tu commençais sérieusement à envisager de torturer psychologiquement Atria pour qu'elle te laisse enfin en paix. Cassiopée ne tarda pas à abonder dans ce sens, critiquant ces vieilles traditions de fiançailles arrangées. « C'est justement ça le problème. Les lignées ancestrales de sang-pur sont en train disparaître. Regarde le fils Gaunt et sa cracmolle de copine. » Tu levas les yeux au ciel. « Nous sommes de moins en moins nombreux donc l'étau se resserre ; ceux qui restent cherchent à préserver leur sang et leur histoire familiale. Pour être plus claire, le nom d'Avery fait partie intégrante de mon identité et je ne veux pas cracher dessus. » Même si l'envie ne t'en manquait pas. Mais tu avais fait une promesse et elle était sacrée. Mieux valait ne pas y penser.
Cassiopée te réclama un petit-déjeuner armée de son téléphone. Tu attrapas ton sac à l'intérieur duquel tu en sorties une bourse, récemment convertie en argent moldu. Tu le lui lanças, l'embrassa sur le coin des lèvres et te dirigeas vers la salle de bain. « Commande ce que tu veux. Je prendrais la même chose que toi. » Laissant la porte ouverte, tu t'aspergeas le visage d'eau. Tu croisas ton reflet dans la glace. « Qu'est ce que tu peux me dire sur Vega ? » Elle disposait d'un réseau intéressant, peut-être pourrait elle alors t'en dire plus sur l'homme qu'on t'avait choisi.
Dernière édition par Hazel E. Avery le Mar 28 Aoû - 9:28, édité 2 fois
Cassiopée Vega
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Re: — black-out de cœur. Sam 25 Aoû - 22:44
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Re: — black-out de cœur. Dim 26 Aoû - 14:06
Black-out de cœur.
Cassiopée.
Bien entendu, elle prit la défense de la fille Ollivander. Tu avais oublié qu'il s'agissait d'une de ses amies. Tu commençais à croire qu'elle avait mauvais goût. « Tu as très bien compris où je voulais en venir. Je ne faisais pas référence à elle ou à son état. » Et c'était vrai. Certes, tu n'appréciais pas la préfète des gryffondors mais dans le cas présent, elle illustrait une généralité bien particulière : les sang-purs ne se mariaient plus entre eux. N'était elle pas parvenue à mettre le grappin sur le fils Gaunt ? Maligne petite miss parfaite. Tu te retournas vers Cassiopée, prenant appui contre la chambranle de la porte. « Mon ange, si ta fameuse amie est redoutable, sache que je suis imbattable dans mon domaine. » Tu lui adressas un sourire carnassier. « Je suis reine. Tâche de ne pas l'oublier. » Ce fût dit avec une confiance et une neutralité tout à fait insupportable. Pour autant, tu ne faisais que dire la vérité, la vérité sur la suprématie d'Hazel Avery. Vous échangèrent une œillade complice.
Elle te suivit dans la salle de bain, te parlant de Vega. C'est vrai qu'en tant qu'hybride, ses besoins devaient différer des autres, notamment en tant que vampire. Tu te rappelas le visage de sa cavalière au bal de fin d'année, une jolie blonde, tout ce qu'il y a de plus virginale, une certaine Lola. Elle aussi s'était prise la révélation de vos fiançailles de plein fouet. Tu supposais qu'elle occupait le rôle de petite amie et de calice à la fois. Autant allier l'utile à l'agréable, pensas-tu avec sarcasme.
Séductrice, Cassiopée vint se coller contre ton dos, son souffle caressant la peau de ton cou. Un nouveau sourire carnassier se dessina sur ton visage. « A tes ordres. » Tu te retournas brusquement, posant ses mains sur sa taille pour qu'elle se retrouve dos au lavabo et face à toi. Tu l'embrassas, t'écartant à quelques millimètres de ses lèvres : « Avant d'avaler ce petit-déjeuner, j'aurais besoin que tu viennes me frotter le dos » murmuras-tu de manière enjôleuse. Te collant encore plus à elle, tu mimas un coup de bassin suggestif. Tu filas sous l'eau chaude après un dernier regard appuyé.
Tu accueillies la caresse de l'eau avec délectation. La masse sombre de tes cheveux vint bientôt s'étaler contre ton dos. Passant une main agile dans ta chevelure, tu la plaquas en arrière. Tu repensas à Vega, à sa famille. Tu avais déjà croisé sa mère Blanche lors de grandes réceptions ; une femme froide, glaciale même, figée et au regard dur. En revanche, ton nouveau fiancé était du genre discret. A tous les coups, en raison de son statut d'hybride et d'enfant adopté, il n'était pas convié aux réunions. Paradoxalement, en le forçant à t'épouser, il gagnerait en crédibilité. Certes jamais il ne serait chef de famille, le pouvoir revenant toujours aux femmes chez les Avery, mais il accéderait aux hautes sphères. Blanche en avait-elle seulement conscience ? Quoiqu'il en soit, il te fallait y voir plus clair dans cette histoire. Pour se faire, une rencontre avec ton futur époux était obligatoire. Tu poussas un soupir ; les nouvelles perspectives qui s'offraient à toi en cette nouvelle année scolaire, n'avaient rien de réjouissantes pour le moment.
Un changement de sujet serait bienvenue. L'ombre d'une silhouette féminine tiras sur le rideau douche. Sourire mutin. « Dis moi ma douce, que nous réserves tu cette année ? »
Ta partenaire se colla contre ton dos tandis que l’eau glissait sur vos peaux nues. Enfin sur la tienne, Cassiopée ayant gardé ses sous-vêtements. Si elle en avait envie après tout, pourquoi pas. Elle pouvait bien faire ce qu’elle voulait, ça ne regardait qu’elle. En plus, ça n’enlevait rien au plaisir de cette douche à deux. Tout à ton jet d’eau chaude et au bien que cela te procurait, tu gardas silence pendant un certain temps.
Elle te parla de ses résultats aux aspics et de sa promesse de bien se tenir. Tu ne pus retenir un sourire goguenard. « Le jour où tu commenceras à bien te tenir, nous ne nous fréquenterons plus », t’amusas-tu. « Et franchement, ce n’est pas ton style. » Tu te retournas, te retrouvant face à elle : « Ne deviens jamais insipide », sous-entendu qu’elle reste elle-même. Insolente, indolente, fière, capricieuse et délicieuse. A tes yeux, les meilleures gourmandises se devaient d’être légèrement acides.
Elle te fit de nouveau sourire lorsqu’elle aborda le sujet de tes fiançailles avec humour. Tu secouas la tête ne pouvant t’empêcher d’être septique. Honnêtement, tu pressentais qu’une éventuelle rupture serait inconcevable. Ce début d’année scolaire s’annonçait riche en rebondissement ; tu ne comptais pas te laisser faire. Tu ne te soumettrais à la tradition familiale qu’en dernier recours. Car oui, tu savais déjà que cela allait s’annoncer complexe et que d’autres surprises t’attendaient. En attendant, la prochaine étape consistait à t’entretenir avec Vega. Tu te doutais qu’il était attaché à sa petite blonde et qu’il se battrait contre cette décision. Mais toi, Hazel Avery, tu n’irais pas contre en brandissant l’étendard d’un amour vrai, mais plutôt celui de la liberté et de l’indépendance que tu souhaitais conserver.
« C’est simple, si d’ici Noël mes fiançailles ne sont pas rompues, tu devras te trouver une autre partenaire. » Tu étais loin d’être sotte, tu savais comme les choses se passaient. La fameuse grande réunion de décembre sera l’occasion pour les deux familles de concrétiser cette union ; tu voyais déjà un échange de vœux et d’alliances. Après ça, toi et Vega seraient surveillés de près et la moindre petite incartade sera impossible. Vous seriez définitivement bloqués, enfermés dans un simulacre de mariage. Pour l’instant, vous disposiez encore d’une relative liberté mais dès la fin de l’année, ça changerait. Désormais, il te fallait trouver un plan pour garder nom et héritage tout annihilant l’idée même d’une union arrangée. Rien que d’y penser, tu en avais mal à la tête. Ce n’était pas pour rien que tu avais bu autant hier soir ; tu étais encore dans l’impasse concernant la suite des événements.
Il fallait que tu te sortes ça de la tête. Tu laissas Cassiopée profiter encore de la douche, en sortant et en te séchant. Tu t’apprêtais à t’habiller lorsque tu fus contrainte de revêtir un pauvre peignoir gris pour aller ouvrir la porte. C’était le service de chambre. Tu indiquas au pauvre garçon où déposer le plateau, lui donnant un pourboire astronomique avec un regard signifiant, trouves toi un meilleur endroit pour travailler. C’est sur son regard éberlué que tu refermas la porte. « Ton déjeuner ! » interpella tu Cassie. Pour un hôtel miteux, le contenu comestible ne paraissait pas trop mal.
Tu repris place sur le lit, t’asseyant en tailleur sur le matelas inconfortable. Tu picoras deux trois fruits avant de te servir une tasse de thé. Vous aviez de la chance, il y avait des viennoiseries. Enfin ce qui y ressemblait le plus. « Viens manger. Je te ramènerais ensuite chez toi. »
Dernière édition par Hazel E. Avery le Jeu 30 Aoû - 10:33, édité 1 fois
Cassiopée Vega
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Re: — black-out de cœur. Mar 28 Aoû - 15:45
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Re: — black-out de cœur. Jeu 30 Aoû - 10:35
Black-out de cœur.
Cassiopée.
Elle sort de la salle de bain habillée légèrement, laissant beaucoup de peau nue à découvert. Visiblement, elle ne craignait pas les courants d’air. Avait-elle oublié que l’été touchait à sa fin et que désormais une brise glaciale se levait tous les jours ? Tu en doutais fortement. Cependant, avec le corps qu’elle avait, Cassiopée Vega pouvait bien revêtir n’importe quoi, ça lui allait toujours bien. Surement une autre grâce divine.
Tu la regardas se précipiter sur la pâtisserie qu’elle avait commandée. Quant à toi, tu avais préféré une tasse de thé, accompagnée de viennoiseries typiquement françaises. Face à toi, Cassie avalait goulument sa charlotte aux fraises. Tu ne tardas pas en faire de même, ne serait-ce que pour éponger l’alcool ingurgiter la veille au soir.
En l’observant, tu hésitais à la remercier de t’avoir ainsi suivi dans cet hôtel minable, sans poser de question. Elle s’était contentée de se laisser guider et ne t’avais pas tenu rigueur de cette soudaine lubie pour les lits inconfortables des motels miteux d’Angleterre. Bien sûr, tu avais fait au mieux pour combler ses quelques demandes capricieuses, mais cela n’empêchait pas qu’elle t’avait suivi sans mot dire, témoignant de sa confiance en toi. Pour autant, il existait comme un accord entre vous deux : quand l’une de vous ressentait le besoin d’un réconfort charnel ou de mettre la réalité à distance un temps, vous faisiez toujours en sorte de lâcher ce que vous étiez en train de faire pour répondre à cette impérieuse nécessité qu’elle éprouvait l’autre. Pouvait-on alors parler d’un échange de bons procédés ? Peut-être pas non. En tout cas, il s’agissait d’un partenariat bien pratique.
Tandis qu’elle faisait sa valise magiquement, tu retournas dans la salle de bain pour te préparer. Tu en ressorties dix minutes plus tard, portant un simple jeans noir, un haut rouge asymétrique et des bottines à talon. Tu attrapas ton sac, ta crinière brune domptée tant bien que mal sans brosse à cheveux.
« Pas de carrosse aujourd’hui. Un simple transplanage. »
Tu comptais la déposer chez elle et repartir directement au manoir pour profiter des derniers instants de tranquillité avant la rentrée. En outre, tu présageais que tu ne tarderais pas à recevoir bientôt la visite de ton supposé fiancé, Vega. Cette dernière semaine avant la reprise des cours passait décidemment trop vite. Tu avais l’impression de ne pas être parvenue à te reposer.
Invitant Cassiopée à te prendre la main pour transplaner, tu ajoutas suite à sa remarque : « Dans dix ans, en regardant en arrière, nous féliciterons nous d’être restés nous-mêmes ? »