W i f i - and how to fix it | Margie

W i f i (and how to fix it)

We can actually accelerate the process through meditation, through the ability to find stillness through loving actions, through compassion and sharing, through understanding the nature of the creative process in the universe and having a sense of connection to it. So, that's conscious evolution.

ft. Marguerite France

Un air de jazz flottait dans l'air. L'ensemble était cosy, les meubles de bois. Cassie, se reposait sur le lit. Des odeurs de thé fumé flottaient dans l'air, arômes s échappant d'une tasse a demi vide. Le calme. Niels était pleinement dans son élément, son ordinateur devant lui et un carnet de notes a coté. Tel un Mozart de la recherche, ses doigts virevoltaient sur le clavier sans hésitation. Il remonta ses lunettes sur son nez tandis que le contenue de sa recherche chargeait. Pris d'un subit intérêt pour les traces archéologiques des anciennes magies des Balkans il se renseignait pour savoir comment s'en servir pour étoffer ses cours de licence.

La page chargeait.

Il termina sa tasse de thé. Cassie semblait s'être réveillée et le regardait. Niels sourit. Elle viendrait chercher de l'affection quand elle voudrait. En attendant il rechargea la page. Le texte n'apparaissant pas, il alla changer la musique. Message d'erreur. Le réseau de l'école ne voulait plus marcher. Ceci était sans doute du aux facéties d'élèves inaptes a utiliser ce que la technologie mettait a leur disposition, mais le professeur n'avait ni l'envie ni la patience de vérifier ce qu'il se passait du coté des serveurs. Niels se leva. Il pouvait rester la et s'occuper, mais non, cette histoire l'agaçait car on ne saurait combien de temps saurait durer la panne.

Il éteignit la musique et sortit.
Le cerf sortit avec lui.

Niels ignorait que faire et a vrai dire il laissait ses pas le porter. L'extérieur trouvait sa prédilection en matière de distraction de l'esprit. Donc il se retrouva rapidement dehors, après avoir traversé des cohortes d'élèves qu'il occultait volontairement de son esprit. Il réfléchissais a son travail. La serre se présenta sur son chemin. Le cerf s'y arrêta, peut être. Ou peut être que lui même s'y arrêta avant de réaliser l'avoir fait.

Communiquer avec sa collègue était une idée interessante.

Donc il entra, accueilli par une flore tapageuse, vive, sauvage et indomptable. Un peu comme Marguerite.

- Marguerite ? Vous êtes la ?

Il ne voulait pas commencer la discussion par "vous avez du réseau ?", mais il avait bien en tête d'y venir...

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ft. niels

Tu soupires lentement, de soulagement et de confort, en entendant le contenu de ta théière se verser dans ton bol et une petite cuiller de miel qui vient tinter contre la céramique en touillant. C'est ton petit rituel du soir, après une longue journée de cours. Tu as toutes les années, et tu en as tous les jours. Et même quand tu as un moment de libre, tes plantes demandent de l'attention. Alors le soir, perchée sur ton petit paradis de la serre numéro deux, tu t'accordes un long moment de détente. Tu quittes ta cape, ta cravate et tes lunettes de protection pour enfiler pulls en laine ou écharpes tricotés par tes soins en savourant ton breuvage préféré ; un thé brûlant. Et c'est vrai que cachée tout en haut de ta petite forêt, abritée par le toit en verre et quelques autres plantes à la présence apaisante, c'est une toute autre personne que tu deviens. Toi qui est toujours à courir partout la journée et à déborder d'énergie, tu te découvres dans ton petit coin une oisiveté et un calme que personne ne soupçonnerait. Tu penses aux devoirs que t'ont rendus les quatrièmes années, bien rangés sur ton bureau et qui n'attendent que de recevoir une correction. Et pourtant tu portes ton bol à tes lèvres en observant les premières étoiles apparaître dans la voûte céleste, te souciant peu à cet instant des copies de tes élèves. Ton cher ami Richard le pogona reste immobile sur un petit caillou près d'une plante à grandes feuilles, ses yeux fermés et l'air reposé. Comme toi, il profite du soir, qui est définitivement pour vous deux le meilleur moment de la journée.

Ton petit chez toi, c'est un peu un monde inconnu où tu peux faire tout ce que tu veux sans te soucier d'être jugée. Alors, si tu te verses quand même le thé d'un coup de baguette, c'est à la main que tu tricotes et surtout, c'est devant une série moldue que ça se fait. Avec l'arrivée de la technologie à Poudlard, tu as décidé de passer le cap et tu t'es procuré un ordinateur portable. Et franchement, tu ne pensais pas que tu t'y ferais aussi vite. Tu dévores les contes et fantaisies moldues, fascinée par leur imagination et leur sens de la mise en scène. Le cinéma magique, tu n'en a pas vraiment entendu parler. Alors voilà, le soir tu allumes ton ordinateur, cherche une série ou un film à commencer, et c'est en profitant du wifi de l'école que tu dévores ces univers inconnus et dotés d'une toute autre magie à tes yeux. Assise dans tes coussins et tes couettes de toutes les couleurs, les étoiles en haut et les plantes tout autour, tu ne pourrais rêver mieux.

Tu es justement entrain de télécharger la prochaine saison de ta série du moment quand un bruit familier te fais dresser l'oreille. C'est la porte de la serre qui vient de s'ouvrir. Tu allais parler, mais une voix ne se fait pas attendre. Et tu souris. Tu souris parce que tu sais à qui elle appartient.

▬ Ici! Dis-tu en agitant un bras et en tendant légèrement le cou pour apercevoir ton collègue quelques mètres plus bas. Tu sais Niels, après cinq ans tu peux me tutoyer quand même. Sourire. Tu poses ton bol sur une petite étagère en bois et t'avance jusqu'au bord de la mezzanine pour continuer à lui parler, cherchant à plonger ton regard dans le sien. Qu'est-ce qui t'amène par ici ? Tu ne viens pas souvent me rendre visite.

On sentirait presque une pointe de regret dans ta voix. Mais elle s'envole discrètement. Après tout, il est bien là pour l'instant.

codage par Junnie sur apple-spring

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ft. Marguerite France

Sa voix tinte et résonne. Elle vibre de vie comme l'instrument d'une mélodie sur ton allegro. Lui il est raide. Elle elle se montre, elle se penche, son corps est mouvant, court mais avec une sorte de grâce indéfinie, un peu funambule. Un peu dans ce monde, un peu dans un autre, peut être. Un peu dans celui de Niels aussi, ou sa présence créait des échos, comme des ondes a la surface d'une eau calme. Il s'essaya au sourire. Comme ses muscles semblaient fonctionnel son visage resta un peu dans cet état. Puis il se sentit gêne donc il eu vaguement cet air la, il réalisait qu'il ne savait pas vraiment ce qu'il faisait la et peut être qu'il importunait la dame de ces lieux. Mais bon a son air, il ne la sentait pas importunée. Donc il se détendit tout seul.

- Mauvaise habitude, excuse moi. A parler tout le temps comme ça avec tout le monde ça reste en tête.

Elle faisait partie du cercle très fermé de ses relations proche, donc avait le droit au familier. En tout cas, ça restait mieux de se tromper la dessus que de faire ses phrases en néerlandais ou en norrois comme lorsqu'il était dans l'embarras. C'est un coup a perdre son auditoire que cela. Il hésita a prendre la liberté de s'approprier une chaise sauvage, puis décida qu'on ne lui en voudrait pas de s'assoir, donc s'assit.

- Je viens te voir. Et voir la serre. Elle est très belle aujourd'hui. J'avais commence a travailler quelque chose, peut être pour en faire un cours mais je n ai pas pu continuer donc je suis ici.

Il avait glissé l'allusion discrètement. Puis il attendait, sagement, que la Dame daigne lui offrir a boire, ou lui propose n'importe quel geste d'hospitalité officialisant sa bienvenue ici. En attendant il la regardait a peu près, en évitant ses yeux de façon involontaire. Les yeux mentent. Il en avait toujours été ainsi.

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ft. niels

Tu le détaille un peu sans le vouloir. Ses lunettes lui vont bien. Il se dégage de lui un charme que tu ne connaît à aucun autre, tu n'y est pas insensible. Il te sourit. Ce sourire peu commun, tu le trouves particulier ; mais il lui va parfaitement. Il s'assied sur une chaise au pif. Tu soupires intérieurement, amusée. Il ne change pas.

▬ Si c'est pour voir la serre, je suis contente alors. Sourire espiègle. Viens donc me rejoindre en haut, tu ne vas pas rester tout seul en bas quand même! Ici il fait bien chaud et on voit encore mieux les plantes. Je te sers un thé, tu veux du miel?

Sans attendre, tu décales ton ordinateur et le pousse contre le mur. Comme il n'y a pas assez de hauteur de plafond pour se lever, tu te glisses à genoux entre couvertures et coussins jusqu'à un minuscule placard recouvert de plantes en pots et en sort une boîte en métal remplis de sablés aux amandes. Tu la pose sur ta table basse en bois, que tu positionnes au milieu de ton petit espace, ainsi qu'un second bol à motif de cœurs fleuris très kitsch, c'est parfait. Tu verses le thé à la main, lentement, apaisée. Niels n'est même pas arrivé en haut que tu lui lances calmement, ta propre tasse brûlante dans les mains.

▬ Tu cherchais quelque chose pour tes cours? Tu réfléchis un instant, les sourcils froncés. Tu me montrerais dis? C'est drôlement intéressant avec toi les runes, j'aimerais pouvoir venir plus souvent prendre des notes.

C'est vrai ça, tu apprends toujours quelque chose de nouveau chaque fois que tu te mêles aux élèves de ton collègue. Tu poses ton bol et t'étires comme une crêpe pour attraper un pull en particulier. Tu fouilles dans la poche centre et en sort un stylo, quelques graines et courges, et finalement l'objet de tes convoitises : ton petit carnet de runes. Il est minuscule, mais c'est à ton image. Tout ce qui t'appartient est un peu miniature. Tu profites d'avoir ce pull dans les mains pour l'enfiler, juste avant que Niels n'arrive. Il est noir et couvert de blaireaux. Tu avais totalement flashé dessus. Tu reprends ta place, assise à peu en tailleur à côté de la table, le carnet ouvert sous tes yeux.

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Il avait, lui semblait il, gagné sa place ici et il se sentait content de cela. Aucun doute qu'elle l'accueillerait, mais que ce fait soit réalisé faisait quand même l'effet d'une petite victoire. Donc il se leva et retira ses lunettes en montant. Il n'en avait aucun besoin ici, elles lui servaient davantage a lire ou a se concentrer et ici nul besoin de l'un ni de l'autre. La mezzanine avait ses airs désorganisé d'espace personnel. Il l'appréciait comme une extension d'elle même, transposant sa propre façon de considérer son espace personnel. Elle lui fourra sa tasse de thé entre les mains et il n'osa pas refuser. Ou alors il ne voulait pas refuser. Niels regarda vaguement le bol avant de s'assoir a coté de la table.

Il but un peu du thé. Le liquide chaud était un régal, autant au niveau du gout que pour ses nerfs.

Le Cracmol avait ce vague sentiment que cette boisson avait une grande popularité dans l'école. Peut être parce que ça faisait sorcier. En tout cas ça restait appréciable. Il refusa pour le miel, estimant que le thé était a son gout ainsi. Puis, Niels l'observa se mettre en mouvement dès qu'il avait parlé de cours. Il lâcha un petit rire. Sa passion devait être communicante pour que d'autres prennent a coeur sa matière. Il ne savait pas du tout ce qu'en pensaient ses élèves et pour lui c'était pour le mieux, ayant trop peur d'un jugement très negatif qui le pousserait a se remettre en question.

- Vient quand tu veux. Je n'ai jamais assez d'élèves studieux. Mais si tu n'as pas le temps je peux toujours venir ici t'expliquer. Après ce cours la n'est pas encore très abouti au niveau des recherches et ca s'adressera aux élèves de licence en particulier donc tout ne sera pas encore très clair.

Il tendait a montrer davantage d'enthousiasme a parler d'une passion. Presque oubliant le reste il commençait donc, animé :

- L'étude des Runes telle qu'elle est enseignée en Europe de l'Ouest ne présente ordinairement que le futhark norrois, en négligeant les autres écritures de la magie. C'est normal en un sens, l'héritage magique de la Grande Bretagne est germanique. Et Celtique. Mais les celtes n'écrivaient pas leur magie donc ce n'est pas intéressant dans mon domaine. Mais en Europe, il y'a d'autres systèmes d'écriture méritant l'intérêt d'un runiste.

Il reprit du thé pour ne pas faire son discours d'un seul bloc.

- En Europe deux autres systèmes sont connus dans le domaine de l'ecriture de la magie. L'alphabet hebraique, assez difficile a utiliser et le glagolitique. Je me concentrait sur l'étude du glagolitique, plus accessible pour seulement quelques cours d'introduction. C'est un système que l'un retrouve surtout dans les pays des Balkans slaves. Ce qu'il a de tres spécial c'est qu'il n a pas été invente en même temps que la magie qu'il invoque, mais a servi a fixer cette magie et la canaliser. Elle comporte 32 graphèmes alors que le futhark runique en comporte 24 et est très pratique pour des invocations par exemple...

Il marqua une nouvelle pose, tâchant de contrôler son enthousiasme a discuter de sa matière.

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Il monte à l'échelle. S'avance, s'installe. T'espères juste un instant que ton espace n'est pas trop personnel ou renfermé, qu'il n'est pas mal à l'aise. Mais il n'a pas l'air gêné, du moins tu ne le voit pas comme tel. Son rire discret tinte à tes oreilles et te tire un fin sourire. La bonne humeur des autres est toujours contagieuse. Il t'invite à venir. Tu allais lui dire que tu n'avais pas d'autres horaires de libre que celui où tu venais déjà, mais il continuait dans sa lancée. Tu l'écoute attentivement, ton bol dans une main et ton carnet dans l'autre, essayant de suivre avec tes notes, mais tu te perds rapidement. Lorsqu'il termine, tu le fixes avec des yeux ronds, l'air un peu étonnée, puis tu poses ton carnet sur la table ; tu n'avais pas pris de notes, puisque tu n'avais pas de stylo à portée de main.

▬ Wouaw. Bon... j'ai compris à peu près la moitié, mais ça c'est pas ta faute! J'ai juste jamais été très forte en runes comme j'ai arrêté dès que possible. Tu esquisses un petit sourire avant de ramener tes genoux contre ta poitrine et de prendre une gorgée de thé. C'est beau de voir quelqu'un de passionné comme ça. Comme toi.

Tu cherches à plonger ton regard dans le sien, comme tu le fais par habitude avec tous tes interlocuteurs, ce sourire si discret habillant tes lèvres. Mais ton attention est soudainement redirigée vers un scintillement dans le ciel, tu lèves la tête et cherche l'étoile du Berger pendant quelques secondes avant de la trouver, juste au dessus de vous deux. Vénus. La déesse de l'amour. La nuit n'est pas encore tombée qu'elle est déjà là, plus brillante que toutes les étoiles. Le ciel s'assombrit lentement, tu ressens un peu plus l'approche de l'été de jour en jour, tant la palette colorée du ciel s'agrandit. Roses, oranges, bleus, violets... tu regardes presque tous les soirs cette transformation. C'est devenu avec le temps ton moment favori de la journée.
Un court silence plane. Tu expires longuement, tandis que tes yeux retombent sur Niels... tu ne te rends pas encore tout à fait compte que la profondeur de ses yeux à pour toi plus d'importance que celle des autres. Tu le fixes quelques secondes puis brises le silence, ta voix prenant une tonalité plus douce qu'auparavant.

▬ Si tu restes assez longtemps je pourrais te montrer ce qu'on peut observer en ce moment dans le ciel. Tu pointes ton doigt vers le point scintillant le plus fort. Vénus est déjà visible au dessus de nous. Tu prends une gorgée de thé, le regard toujours fixé sur la planète. T'espères simplement qu'il n'est pas aussi calé en astrologie qu'en runes, histoire que tu puisses aussi lui apprendre quelques trucs.

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ft. Marguerite France

Elle n'avait pas compris. Il était déçu, il avait imaginé être clair mais apparement pas assez. Il but encore son thé, pensivement. La félicitation de son implication était une maigre récompense en comparaison. C'était lui, pas sa matière qui intéressait l'autre professeur, et il se reprocha son engouement. Peut être que la meilleure action a ce moment aurait été de décliner, expliquant que ce n'est pas abouti et passer a autre chose.

Encore une preuve qu'il avait a travailler ses interactions sociales.

Mais au fond, même si il cherchait a l'ignorer, il savait, il sentait ce qu'elle pouvait ressentir. Niels savait que ce qu'il percevait d'elle n'était pas un sentiment négatif. Bien au contraire. Il fuyait toujours son regard, l'observant simplement dans les moments ou il n'était pas posé sur lui. Il avait tendance a parler en regardant tout sauf son interlocuteur, ce qui pouvait prêter a confusion. Enfin en cours il n individualisait pas les gens de son auditoire et regardait la masse. Ca aidait.

Le cracmol concentra la suit de cet échange a une méditation à base de thé et de coucher de soleil. Cette histoire de saisons, il n'en faisait pas vraiment la difference. Mais en tout cas, sa saison préférée était et avait toujours été l'automne. En général, saison oubliée au profit des trois autres, associée a une mélancolie qu'elle ne méritait pas. Les bienfaits de l'automne étaient trop méconnus. Et il portait l automne en lui.

- Avec plaisir. Je connais déjà quelques constellations sinon, si ça peut apporter quelque chose...

Son père lui avait enseigné les bases de l'astrologie et avait été son unique professeur de tout ce qui est lié a la magie. Malheureusement, celui ci ne se souvenait pas de tout et certains "cours" restaient lacunaires. Niels était donc pret a écouter, paisible. Il concevait que pratiquer un échange de savoir était une chose qui devait se faire. Lui même, avide de connaître, ne protesterait pas quel que soit le cours.

- Mais rien de très avancé.

Regardant Vénus, il comprit la première signification intrinsèque, c'était évident. Vénus déesse de l'amour, Vénus la facétieuse qui fait tomber Hélène et Pâris amoureux, Venus préférant Mars a tout autre. L'amour et la guerre. Qu'étaient ils dans ce tableau, ces deux professeurs dans la serre ? Marguerite, charmée par Vénus, irradiait de cette assurance tranquille et son regard, lui semblait davantage comme un feu. Il était presque certain de ne pas trop interpréter, la vérité trouvait son évidence a un endroit qui nécessitait une participation de sa part. Il ne laissa rien paraitre de sa reflexion.

- Donc je t'en prie, explique moi ce que nous voyons dans le ciel ce soir..

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Ça ne te dérange pas, le silence. Tu trouves ça beau. Il décide de le percer, cependant. Ton visage s'illumine et tu te redresses, le dos droit et le buste en avant, prenant un air faussement plus sérieux.

▬ Avec plaisir mon très cher. Tu observes le ciel un petit moment, laissant passer un autre instant de silence. Calme, apaisant. Tu vois quelque chose. Ici plus à droite on voit la constellation du Lion, elle ressemble un peu à un fer à repasser. Elle représente le lion de Némée, celui qu'Hercule a tué lors de ses douze travaux. Tu essayes d'en tracer la forme, mais t'es même pas vraiment sûre de faire la bonne. Oh! Mais tu ne dois pas voir la même chose que moi d'où tu es, attends.

Tu poses ton bol presque vide sur la table et te déplace en deux petits bonds de lapins pour arriver juste à côté de Niels. Si proches que vos épaules se frôlent. Tu gardes la tête orientée vers la voûte céleste, le bras tendu pour dessiner plus justement la forme fictive des constellations.

▬ Là, tu vois? Tu te penches un peu plus vers lui pour adopter son point de vue. C'est un peu difficile de faire la connexion si on ne la connaît pas avant je pense. Ça ne ressemble en rien à un lion en plus. Mais c'est amusant tous ces animaux dans le ciel, je trouve. Autour du Lion on peut trouver le Cancer, la Vierge, le Petit Lion et même la Grande Ourse... mais je ne saurais pas les placer toutes.

Une étoile filante passe au dessus de vous ; tu sursautes légèrement. Elle t'a surprise. Tu te demande s'il l'a remarquée lui aussi. Tu lui demande? T'as pas envie de passer pour une gamine... Oh puis tant pis.

▬ Tu l'as vue? Tu tournes la tête vers la sienne.

Si proches.
Qu'elles se frôlent.
Tu recules soudainement, un sourire gêné accroché aux lèvres, murmurant un « ah, pardon » automatique, ton regard mystérieusement fixé sur Richard, qui squatte toujours sur son caillou, les yeux mi-clos.

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Le lion. Il est fort, majestueux, il se détache de la voute céleste a pas feutrés. Il s'approche de lui. C'est un prédateur. Il est capable d'avoir un contrôle sur sa proie, car il est roi de son domaine. Et de toutes les créatures présentes dans son domaine. Niels cligna un instant des yeux. Elle était la a ses cotés et parlait d'étoiles. Son espace personnel était envahi, il se sentait pris au piège. Il ravala son malaise. La proximité forcée l'empêchait de se concentrer sur le discours de la jeune femme. Il ne regarde plus le ciel. Il redoute que la distance tenue entre eux s'amenuise encore.

Ça finira par arriver.

Mais, au fond, n'avait il pas envie de partager des choses avec elle ? En contrôle, trop en contrôle de lui, de tout, il voulait décider et non la laisser l'entrainer. C'était dans ces moments la qu'il constatait sa faiblesse. Toujours plus à l'aise en spectateur qu'en acteur, cependant poussé sur le devant de la scène par le caprice des choses.
Il la sentait.

Niels n'aurait pas sur dire comment il sentait les gens ainsi. C'était au delà des descriptions habituelles et cela tenait a sa nature particulière. Empathe. Rien de magique, simplement une combinaison d'éléments physiques qu'il était en mesure de ressentir. Il savait. Il comprenait. C'est pour ça qu'il la laissa s'approcher, si proche, trop proche. Des interactions ne lui en étant pas familières.

L'étoile filante, elle, lui échappa, et avec elle toute la possibilité d'émettre des voeux.

Il resta la, planté stoïquement, tandis qu'elle se reculait. Son corps en alerte se détendit. Le sourire et l'excuse lui semblaient superflus, faux, en prenant la suite d'éléments précédents en compte. Elle n'était pas désolée. Elle voulait plus. Mais ce soir il ne serait sans doute pas capable de lui donner beaucoup plus. Le cerf s'invita dans la serre avec peut être le besoin d'y rester. Niels remit ses lunettes machinalement, sans aucun besoin apparent.

- Non, je n'ai rien vu.

Ce "non semblait repondre à une autre question, informulée. Ses pensées étaient troubles. Il but un peu de thé et son regard revint aux étoiles. Niels écoutait son tumulte interne. Interagir avec d'autres personnes créait ce désordre, dans son attitude a trop tout garder au fond de lui. A l'extérieur ses expressions n'en étaient que plus uniformes.

- Marguerite...

Elle ne pourrait l'aider à rétablir son équilibre. Lui seul le pouvait. Sa voix en prononçant son nom était plus interne, profonde et moins maitrisée. Il sembla se reprendre.

- Je pense qu'il serait temps d'arrêter de parler uniquement de ce qui nous entoure... Ca fait cinq ans. Cinq ans que je te connais sans vraiment savoir qui tu es. Donc ce soir, pour une fois, je vais essayer d'être franc... Et je veux que tu le sois aussi. On sait tout les deux maintenant, qu'a chaque fois on va essayer de se rapprocher, puis se quitter avant d'avoir pu vraiment être nous même. Et on sait tout les deux aussi que ce n'est pas ce qu'on veut.

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▬ C'était une étoile filante. Phrase à peine audible, tentative désespérée de détourner son attention. Raté.

Tu fixes encore le caillou de ton lézard, trop intimidée par l'atmosphère pour le regarder lui. Tu fermes les yeux lorsqu'il prononce ton prénom, savourant le ton de sa voix à la fois doux et grave. Mais tu ne te retournes pas, encore. Tu sens approcher... comme une tempête. Une anormalité. Entre la lutte et la fuite face au danger, tu restes bloquée. Ton sang se fige et ton cœur s'arrête, tu retiens ta respiration en l'écoutant.
Un long, très long soupir s'échappe de tes lèvres. Plus puissant que les mots. Tu t'es prise la vague de plein fouet. Si fort que t'en es sonnée quelques instants. Le silence plane paisiblement comme avant mais pourtant tu ressens de la détresse. Pourquoi?

▬ Niels... Ta voix est enrouée, ça t'énerve. Tu tournes enfin la tête vers lui, le regard habillé de flammes. Non... non ce n'est pas ce que je veux. Je veux... te connaître. Ta voix se raffermie à la fin de ta phrase.

Les flammes s'éteignent. Ce n'est pas du ressentiment qui te serre la gorge mais presque. Lié à... de la tristesse? de la surprise? C'est tout à la fois. Et après que la vague t'es frappée, tu te noies. Tu ne sais plus interpréter ce que tu ressens, pour Niels ou envers toi-même. Pendant quelques secondes, t'es complètement perdue, désorientée. Tu fronces les sourcils pour calmer ton incompréhension, tu serres les poings pour cesser les tremblements de tes mains. Causés par ta peur, ta colère.
C'est douloureux.
Tu passais un bon moment.
Du moins tu le pensais. Niels a raison.
Vous vous mentez et tu le sais. Ou plutôt tu le savais. Quel dommage que tu ne le réalise que maintenant.
Un sourire imperceptible étire tes lèvres lorsque tu remarques qu'il a remit ses lunettes. Elles lui vont bien. C'est à cet infime détail que tu t'accroches pour sortir la tête de l'eau. Et c'est comme une grande bouffée d'air frais. Tu te redresses, tu inspires, et surtout, tu te décrispes. Seule la passion anime ton regard. Celle du moment. Celle que tu as pour lui. Toute ton attention dirigée en un seul point.

▬ Si tu veux savoir qui je suis alors je te le dirais. Ta voix est douce, tu la reconnaît à peine. Tu avances de quelques décimètres. Moins proche qu'avant, mais assez pour le toucher, si tu tends la main. Je suis Marguerite... et mon cœur rate un battement ou deux par minute quand je te vois. Il s'affole quand quelqu'un mentionne ton nom. Et il suffit que tu me parles pour chambouler toutes mes émotions. Tu souris, secouant la tête comme si tu refusais la vérité. Bien joué.

Un picotement se fait ressentir dans tes joues environ une micro seconde plus tard. Tu regardes Niels indirectement. Tes yeux s'attachent aux petits détails insignifiants comme une boucle dans ses cheveux, un grain de beauté minuscule sur sa joue, la couleur de ses lèvres, les ombres glissant sur sa peau. Tu remarques que depuis tout à l'heure, le soleil ayant basculé derrière l'horizon déformé de l’Écosse, il n'y a plus que la pâle lueur mauve du ciel pour éclairer la serre. Il faudrait allumer une bougie. Pas tout de suite, tu te dis.

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Il laissa tout passer, le silence, la vague, tout. La mer était une des thématiques faisant partie de sa vie, aussi. De Liverpool a Rotterdam, son environnement avait toujours été constitué des eaux froides et salées d'un port. Niels s'attendait a l'effet de cette déclaration mais il avait toujours trop repoussé l'échéance. Peut être encore une fois, de peur de souffrir si ca devait mal tourner d'une façon ou d'une autre...

Il l'écouta parler. Ce que son coeur voulait dire. Et il se laissa envahir par les émotions.

La description de l'autre professeur lui tira un sourire, qui le fit un peu détourner la tête, flatté. A son insu, son visage avait pris un fard et il semblait bien ému. Il n'ouvrit pas la bouche tout de suite. Sa nature l'éloignait d'elle même de l'appréciation des autres. Pourtant dans le miroir du Rised, il se voyait avec une famille unie et heureuse. Miroir qu'il avait contemplé quelques fois comme une promesse d'avenir. Un avenir qui lui avait toujours semblé si loin.

- J'ai toujours eu du mal avec mes propres émotions mais une chose est sure... On partage le même sentiment actuellement.

Il s'approcha un peu, de lui même, poser une main sur son bras. Ca prendrait un peu de temps avant qu'il devienne parfaitement a l'aise. En attendant il pouvait au moins promettre de faire de son mieux. L'air semblait vibrer de leurs émotions fortes. Comme si ils étaient en train de traverser des montagnes russes.

- Tu es aussi indispensable a mes yeux. Cette école n'aurait pas le même interêt sans toi. C'est pourquoi... Je te demandes de venir avec moi au bal de fin d'année. S'il te plait.

Spoiler:

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Ses joues rosissent sous tes mots et cela entraîne inévitablement la même réaction chez toi. Les picotements se changent en une chaleur envahissante qui te fais tourner la tête. Une sensation que tu n'avais pas connu depuis longtemps, et qui s'accentue encore un peu lorsqu'il reprend la parole. Puis tu retiens ton souffle. Ce contact voulu te fais plus de plaisir. Un sourire enchanté reparaît sur ton visage, tu t'accroches au silence, restant muette.
Tu entends ses mots et tu caches ton visage dans ton pull, submergée, tes doigts passant dans tes cheveux bouclés sans même que tu ne t'en rendes réellement compte. Indispensable.

Tu regardes sa main sur ton bras, ce fin sourire toujours en travers de tes lèvres. Tu ne lui réponds pas... pas tout de suite. Le bal de fin d'année. Tu n'y avais même pas vraiment réfléchi. Tu pensais y aller seule, comme les années précédentes. Peut-être que tu avais rêvé de ce jour sans le savoir, qui sait.
Ta main libre se pose délicatement sur la sienne et tu l'attrapes avec la plus grande douceur, une douceur que tu ne te connais pas Marguerite. Tu portes cette main et la poses sur ta joue brûlante en fermant les yeux. Des fourmillements envahissent alors ton ventre... tu as l'impression d'avoir dix-sept ans à nouveau. Tu tiens sa main encore quelques secondes, la caressant lentement avec ton pouce, avant de la relâcher doucement.

▬ Bien sûr que je veux bien t'accompagner. Tu lui souffles, lui lançant un regard en coin rempli d'émotions.

La pénombre vous entoure petit à petit. Un simple coup d'oeil vers le ciel te confirme que la nuit tombe pour de bon. Tu remarques aussi que l'absence de nuages vous offre une magnifique portion de la voie lactée, qui se dévoile lentement. Tu laisses échapper un petit rire en un souffle.

▬ Je ne vois plus rien, attend. Tu tends le bras pour attraper ta baguette, posée négligemment un peu plus loin.

D'un geste, les quelques bougies réparties dans ton petit espace s'illuminent, ajoutant une lueur dorée qui souligne les quelques formes autour d'elles. Ce que tu aimes avec cette façon d'éclairer, c'est qu'elle ne t'empêche pas d'observer les étoiles tant le feu d'une bougie est faible. Fragile. Comme si la lumière n'était jamais assez forte pour percer la pénombre. Mais cette même lumière est à tes yeux bien plus chaleureuse, intime, que n'importe quelle lampe moldue ou feu de cheminée.
Au lieu de reprendre sagement ta place, tu t'assied cette fois à côté de lui, tes jambes repliées contre ta poitrine et tes bras glissés sous tes genoux. Un petit frisson court le long de ta nuque ; maintenant que le soleil s'est éteint, tu as un peu froid. T'as toujours été frileuse. Mais tu ne fais rien, tu es bien, là.

Ton regard dérive à nouveau vers Niels. Un regard empli d'affection. La lueur d'une bougie se reflète sur son visage. Une image germe alors dans un coin de ta tête. Tu t'imagines te blottir contre lui, ses bras t'entourant, tu rêves d'une simple étreinte. Plus tu y penses et plus tu as besoin de ce contact.
L'hésitation te fais frémir.
Puis finalement tu cèdes.
Faible.
Mais pas trop non plus. Car tu avais bien fini par deviner au bout de cinq ans qu'il n'était pas très tactile, ce que tu essaye de garder à l'esprit.
Tu poses doucement ta tête sur son épaule, sans un mot. Son odeur t'enivre et fais palpiter ton cœur. À ce simple contact, ton corps se détend et un fin soupir t'échappe. Tu fermes les yeux, savourant l'instant présent, le silence.
Que tu brises.

▬ Niels je... je suis heureuse que tu sois venu me voir ce soir.

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We can actually accelerate the process through meditation, through the ability to find stillness through loving actions, through compassion and sharing, through understanding the nature of the creative process in the universe and having a sense of connection to it. So, that's conscious evolution.

ft. Marguerite France

Le rythme de deux coeurs donnait une cadence de métronome. Il se sentait se dissoudre presque dans toute cette fusion sentimentale. Ils étaient un. Symboliquement du moins pour Niels. Leurs histoires venaient enfin de trouver un terrain commun et libres a elles de s'épanouir selon celui ci. L'interaction avait été tellement forte de toute façon qu'il fallait bien que cela change la donne, le cours de leurs existences respectives. Il allait devoir apprendre a aimer s'ouvrir, a donner de l'affection comme a en recevoir. Tout un travail quand on se pose des limites, on joue trop sur le self control.

Il lui laissa sa main en gage de s'améliorer.

Sinon, la voir accepter lui laissa un sourire aux lèvres, qui s'installa pour rester. On avait totalement oublie le reste, juste ca comptait maintenant. Eux deux, ensemble. Niels ne remarqua pas la nuit, la baisse de luminosité cachant l'ensemble. Les étoiles restaient la elles, et leur promesse d'éclairer la nuit. En tout cas il laissa sa collègue se détacher pour allumer. Il regarda la magie s'opérer et il se sentit en handicap. Le cracmol ravala tout de même l'ensemblee de ses pensées a l'égard du phénomène pour ne se concentrer que sur sa collègue -était elle d'ailleurs juste sa collègue ?- qui irradiait des sentiments positifs.

Niels la laissa se poser contre lui.

- Moi aussi je suis heureux. J'aurais du m'y prendre avant, je pense.

Il passa une main timide dans les cheveux blonds de Marguerite. Délicat, comme si elle était fait de porcelaine, il lui faisait part de lui même en étant presque détaché. Ils étaient comme en phase l'un l'autre, formant ce genre de symbiose propre aux couples. Meme si ils n en etaient pas encore tout a fait un. C'etait jeune encore, les prémices d'une histoire...

- On formera sans doute le duo le plus bizarrement assorti du bal.

Il s'autorisa un rire, qui avait une assurance tranquille, puisée dans toute cette réserve de belles émotions...

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« wonder if i cross your mind like you cross mine »

Ses mots résonnent dans ton esprit. Et puis... sa main se perd dans tes cheveux. Tu frissonnes tandis qu'une onde d'émotion te traverse et te calme. Tu gardes les yeux fermés, apaisée, tu te laisses faire et en cet instant tu ne penses plus à rien.
Ton rire accompagne le sien. Oui, sans doute. Un duo. Que formez-vous? Un couple tu espères. Tu soupires intérieurement. Il est trop tôt pour ça.
Deux âmes réunies, plutôt. Et cela fait longtemps que tu n'as pas aimé comme ça. Simplement, sans rien forcer. Peut-être même que c'est la première fois, finalement. Ses mots te sortent de ta rêverie, tu rouvres les yeux.

▬ Peut-être... mais ce sera une chouette soirée j'en suis sûre. C'est certain même.

Tu te demande à quoi vous alliez ressembler. Pour l'occasion tu abandonneras ton attirail de jardinière, bien sûr. Un peu comme tu es maintenant. Simple. Personne ne te vois jamais autrement que comme le professeur de botanique, en pantalons et cravate, munie d'une ceinture d'outils plus bizarres les uns que les autres. Pourtant, tu n'es pas que ça. Tu es aussi plus féminine, plus fragile. Oui, exactement comme tu es maintenant.

Qu'est-ce que tu pourrais bien lui dire d'autre? Le silence ne gêne peut-être que toi mais tu as terriblement envie de parler, d'échanger, d'apprendre un tas de choses sur Niels. Pour l'aimer un peu plus fort... sans doute.
Car oui cela fait cinq ans que vous vous connaissez, vous travaillez dans la même école et vous auriez pu vous parler tous les jours. Mais ça ne s'est pas passé comme ça. Et pourtant Margie, tu es quand même tombée amoureuse. Il a suffit de quelques regards, quelques sourires, d'à peine quelques discussions. Et tout ça tu ne t'en rend compte que maintenant, maintenant qu'il est là et qu'il s'ouvre un peu plus. Tu le découvres comme un roman, c'est une surprise à chaque nouvelle page. Mais toi aussi, tu veux t'ouvrir.

Faute de paroles pour faire fonctionner ton esprit, c'est ton corps qui s'active, animé par une simple envie. Ne sachant pas comment rompre le silence, et surtout aussi, ne le voulant peut-être pas vraiment au final, tu portes doucement ta main jusqu'à sa joue. Tes doigts l'effleurent avant de se presser un peu plus, caressant ce qui se trouve à leur portée. De ton côté, tu te redresses pour te mettre sur les genoux, cherchant doucement à attirer son visage vers le tien. Tout ça avec la plus grande tendresse.
Timidement, tu t'avances pour déposer le plus petit baiser du monde sur son autre joue. Tout cela ne dure qu'une fraction de secondes. Sans attendre, tu te retires, posant tes mains sur tes cuisses, tes jambes repliées sous toi. À ce moment-là Marguerite, tu rayonnes de bonheur, même si tu rougies comme une enfant, regardant partout sauf dans la direction de ton partenaire, t'as presque un air coupable. Tu appréhendes un peu sa réaction, ne mens pas. Mais bon tu es comme ça. Fidèle à toi-même, tu ne tiens jamais en place.

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ft. Marguerite France

Son imagination allait déja trop vite pour lui. Il voyait ce qu'il avait vu dans le miroir du Rised se matérialiser, prendre corps avec Marguerite. Famille, mariage, enfants... Ce n'était peut être pas ce qu'elle voulait elle. Il voyait cela de façon solennelle, robe blanche costumes noir, les alliances au doigts et elle condamnée a adopter son patronyme compliqué. Il chassa la vision de son esprit. A 35 ans il estimait qu'il était plus que temps, mais il n'avait jusque la connu que des histoires fugaces sans lendemain, le laissant insatisfait et dégouté de l'amour. Peut être qu'elle était la bonne elle. Peut être...

- En cinq ans ça va faire la première fois que j'y participerais bien accompagné en tout cas.

Niels ne parlait pas de lui sans qu'on lui demande. Il était fait ainsi. Il avait du mal a tout donner spontanément, il fallait l'y aider. Cependant il était tout de même prêt. Il allait d'ailleurs ouvrir la bouche pour parler, pour expliquer, n'importe quelle chose le concernant mais elle posa sa main sur sa joue pour rapprocher son visage. Deja ne pas la repousser. Ce serait trop mal interprété, elle lui en voudrait surement. Enfin il n'eut pas le temps de trop calculer l'action qu'elle l'avait déja embrassé. Voila trop tard Niels. Il resta en place. Il ne dit rien. Il ne la regarda même pas. Son absence de réaction fut totale et magistrale.

Il reprit sa tasse de thé plutôt. Thé froid d ailleurs. Il regarda l'autre professeure en coin, toujours sans rien dire. Puis son regard revint aux étoiles. Il se sentait absurde. Absurde et gêné par son incapacité a gérer ce genre de choses. Mais ce n'avait pas été si désagréable. Juste qu'il n avait pas du tout l'habitude de tout cela. Il lui faudrait du temps.