[Night] Jsp ske jfé la

Hémoglobine. Tu fuis le sang. Ferme tes yeux. Ta mère saigne. Elle te met au monde. Dès ce moment là, ta vie est toute tracée. Tu ne peux devenir sorcier médecin. La frayeur t'enveloppe. Elle t'entraine. Tu hurles. Tes poumons se consument. Ta génitrice te regarde. Candeur. Elle ne comprend pas. Elle ne sait pas que tu pleures pour le sang. C'est lui qui gonfle tes poumons. Il te répugne. Répulse. Tu bats des bras. Mignon. Les sages femmes s'agglutinent. Enlève ce sang ! Personne ne te comprends. Tu ne peux parler. Tu es aux portes de l'existence. Voilà donc ta phobie. Tu vivras avec jusqu'à la fin de tes jours.

Les années défilent au rythme du sang dans tes veines. Rien ne change. Toujours cette peur bleue. Elle te hante. Tu le sais dans ton corps. Cela te répugne. Alors. Alors tu le provoques. Tu casses des verres. Des vases. Entaille ta chaire. Le liquide coule. Tu hurles. Ne peut-il pas te quitter simplement entièrement ? Impossible. Il est source de vie. Tu le sais bien. Te fais raison. Calme toi. Ce n'est rien. 8 ans n'est pas très âgé. C'est normal d'avoir des peurs, même pour un sorcier. Regarde ton père par exemple. Il gît au sol. Grossière erreur. La tronçonneuse a fait des siennes. Il a glissé. Glissé sur les marches de la vie. Le fil du rasoir est trop fin. Il s'est pris les pieds dedans. C'est drôle pour un sorcier. La machine a doucement mordillé sa chair. Avide. La faim se ressent. Ses veines ont explosé. Un feu d'artifice de globules. Ses yeux surpris ont viré de bord. Bouteille à la mer. La lame est passée par là. Abimes ténébreux. Tu peux la suivre même sans y avoir été. Son corps est scindé après tout. Tu peux admirer son globe droit coupé en deux. Les petits vaisseaux dégoulinent. Volcanique. À moins que ce soit sa main. Ce pauvre membre qui a voulu défendre son corps. Protéger sa vie mais qui s'est retrouvé tranché. Le sang ne s'arrête pas. Il s'est vidé. Carnage. De la charcuterie. Impossible de discerner les différentes parties de son visage. Son nez imite ses sourcils. Farceur. Un véritable gruyère. Troué de la tête aux pieds, il récite une comptine d'été. Son corps vibre. Vibre au rythme des dents perforantes. Un véritable arbre. Les maigres respirations se prolongent. Son corps n'est plus. Son esprit l'est. Sa vie défile. Ce qu'il laisse. Ce qu'il emporte.

Ta mère en a assez de tes crises. Elle a un poste important. Tu ne peux pas rester avec elle. Poudlard ? Ça semble pratique. Tu seras formé. Elle sera débarrassée.