rich boys don't have hearts | Romeo

Le bal approchait, les examens approchaient, et honnêtement, il ne savait pas ce qui le stressait le plus. Texas ne pouvait pas se permettre d’échouer, ni à l’un, ni à l’autre. Ses résultats devaient être assez bons pour lui permettre d’accéder à une double licence. Ses compétences en danse devaient s’améliorer pour ne pas paraître ridicule. Les fiançailles avec Maybelline étaient récentes. Annoncées dans l’hiver, le bal de fin d’année sera leur première apparition officielle. Des personnes influentes pourraient être présentes, comme des familles de sang-pur. Il devait assurer. Il fallait assurer. Montrer qu’il était digne de sa rouquine, de l’héritage qu’elle lui concédait. C’était tout ce qu’il avait toujours voulu. Peu importe le sacrifice que cela représentait, peu importe leur âge. Le milieu exigeait des alliances matrimoniales de ce genre. Et il était désormais prêt à obéir à sa mère.

Texas en avait plein la tête. Trop de choses lui martelaient l’esprit. Il avait besoin d’air. Il installa ses écouteurs, lança sa playlist rock 1990, monta le son au maximum puis sortit enfin. L’air de la cour lui ferait du bien, sans aucun doute.

...Finalement, peut-être que non. Le soleil était de sortie, les gens aussi. Il pouvait pousser plus loin, aller près du lac ou longer la lisière de la forêt interdite ? Le risque était de voir des gens partout, et de marcher tout ça pour rien. L’idée le contrariait déjà. Avant de s’enfoncer parmi lee élèves, il fit rapidement volte-face pour rejoindre le couloir vide qu’il venait d’emprunter. Texas avait la ferme intention de s’enfuir rapidement vers un endroit moins, voire pas fréquenté. Genre, la tour d’astronomie. En plein jour, elle serait sûrement vide.

Le mouvement fut si rapide, inopiné, qu’il n’eut pas le temps d’éviter la demoiselle qui avançait d’un pas décidé. Visiblement tous les deux pressés, le choc fut quelque peu violent. Ses écouteurs se décrochèrent du pineapple tandis que le sac de la jeune femme lui échappa des mains, se renversant à l’occasion de sa chute. Texas grimaça. Il était partagé entre l’agacement croissant provoqué par les relations humaines en ce jour où il avait besoin d’espace et de calme, et l’appréhension face à celle qu’il reconnut comme Romeo. Elle n’était pas réputée pour sa patience et sa gentillesse.

Il se pencha pour rassembler en vitesse les affaires de la brune, puis lui tendit. « Désolé. Je dois y aller. »