Half in the shadows, half burned in flames || feat. Mae [TERMINE]

Le temps est humide. Le ciel est d'un noir ébène, parssemé de quelques étoiles par-ci et-là. Son fléreur au bout de son lit, la jeune femme l'embrasse sur son front laissant ce dernier répondre par un long gémissement. Il voulait dormir, et elle venait une fois de plus l'embêtée avec une marque d'affection dont il se serait bien passé. Mais il ne pu cependant pas résister à lui rendre un léger coup de patte suivi d'un ronronnement chaleureux. Un rictus sur le bout des lèvres et voilà Mae s'évader de son dortoir, à une heure impensable pour rejoindre une connaissance.

Quelqu'un qu'elle ne voudrait en temps normal ne pas fréquenter, voir même ne pas savoir l'existence réelle. Un cracmol répondant au nom de Samuel Haziel Hassan. Il est normal que ce nom ne vous disent rien, puisqu'il n'est personne. Si ce n'est qu'un déchet du monde magique. Et pourtant une personne normale chez les moldus. Le pas certain et la tête haute Mae frôla les murs de chaque couloirs en route pour les cachots. Ses cheveux auburn tombant sur le devant de son visage, l'ont pouvait entre deux flamèches ses pupilles vermeilles vous observer dans le noir le plus total. Préfète en chef. Si elle se faisait attraper et bien elle n'aurait qu'à répondre qu'un bruit suspect l'a inquiété, et de ce fait est venue voir si tout allait pour le mieux.

La jeune Greengrass n'avait rien à craindre de ce jeune homme aux allures trompeuses. Ne vous y fiez pas. Mae n'est pas tombé dans le panneau, du moins elle s'en est rendu compte assez vite. Le jeune cracmol n'est pas si innocent qu'il n'y paraît. De sombres dessins guette le jeune homme, et Mae s'y interesse plus que jamais. Sont-ils liés d'une manière ou d'une autre à des aventures machiavéliques ? Allez savoir. Ils le cherchent eux aussi.

Le pas certain, Mae s'enfonça dans les cachots avant de tomber nez à nez avec son interlocuteur. Le petit cracmol de service.  « J'ai failli attendre. » Mae grinça des dents avant de rouler des yeux une fraction de seconde. Qui était-il pour lui faire ce genre de réflexion ? Si ce n'est un déchet de la société dont personne ne veut rien savoir. « Doucement Hassan. Ne rend pas les choses plus difficiles qu'elles ne le sont déjà. Je suis à l'heure. 23h00 exactement.  » Remettant une mèche de cheveux derrière son oreille, libérant totalement sa vision, Mae se rapprocha de Samuel jusqu'à se retrouver à quelques centimètres de lui. « Je vois que tu n'as pas changé d'avis. C'est courageux de ta part. » Elle pensait sincèrement qu'il ne viendrait pas. Qu'il changerait d'avis au dernier moment. Qu'il se dégonflerait même. Car après tout, c'est ce qu'aurais un cracmol ordinaire. Ceux qui fouine là où rien ne les concernent. Ceux qui adore vous faire passer pour les méchants, car finalement c'est ce que vous êtes mais il est préférable de s'en cacher encore un peu.

Le regard carmin de la jeune femme faisait écho à la faible flamme qui éclairait cette mince parcelle du cachot. Elle semblait si excitée par ce pacte. Par ce qu'ils projetaient tôt ou tard de faire. Son coeur battait la chammade, ne demandant qu'à s'échapper de ce corps trop violent pour un si petit organe. Parce que de la violence, de la peur, de la rage, Mae en avait à revendre à qui le voulait bien. Cela faisait beaucoup trop longtemps qu'elle se tenait en retrait, calme. « Es-tu prêt Samuel ? Car j'ai bien peur qu'il ne soit trop tard pour faire machine arrière. » Un sourire carnassier se dessina sur le doux visage de la serpentard, laissant un claquement de dent lui échapper.

Les deux serpentards n'étaient pas là à se regarder dans le blanc des yeux autour d'un thé et de quelques gâteaux sablés. Loin de là. Leurs idéaux étaient bien plus sombre qu'un fond de tasse en cours de divination. Et cela n'avait en aucun cas l'air de les inquiétés. Comme s'ils étaient nés pour écrire ce genre de dessin, comme si un destin aussi sombre et tragique leur avait été destiné depuis leur naissance.

Face à lui Mae ne payer pas de mine, lui arrivant tout juste aux épaules. Cela ne lui empêchant pas d'avoir cet air supérieur sur le visage. La tête haute Mae ne baissa pas une seule seconde la tête. Une Greengrass, après tout.  « Je n'ai pas souvenir de t'avoir un jour donné une raison de croire que je suis lâche. Pourquoi le ferais-je ce soir ? » Un léger rictus vint se dessiner sur son visage, illuminant son visage pâle. Il n'était pas tout à fait laid pour un cracmol, Mae se devait d'être un minimum honnête sur ce fait là. Et avec assez de caractère pour être intéressant. Quel gâchis.

Laissant ses yeux redescendre vers la cape du jeune homme, Mae fit un pas un arrière pour lui laisser la place de sortir ce qui s'apparenter à un poignard. Ce n'était malheureusement pas pour sacrifier ce bon vieux Samuel ce soir. Non, son temps n'était pas (encore) venu. La jeune femme hocha la tête et glissa sa main dans la poche de sa cape en faisant sortir deux petits sachets remplis de la mesure exacte de baie de gui réduit en poudre. Levant une nouvelle fois les yeux sur Samuel, Mae ressent une agitation certaine chez le jeune homme, qui s'empresse de répondre sur un ton calme. « Inutile de poser la question Mae. » Le sourire carnassier ne quitte décidément pas son visage. Ce pacte l'excite. Elle est exciter à l'idée de faire de grande chose en sa compagnie. « Je te laisse l'honneur.. » Mae versa le contenu d'un sachet dans la coupelle en onyx noir, puis pris sans aucune hésitation le poignard en main.

Mae n'était pas effrayée. Les battements de son coeur était incroyablement lent, et cela en devenait presque inquietant. Comment pouvez t-elle être aussi calme et sereine dans un moment pareil ? Poignard en main, Mae leva sa main gauche au dessus du verre, et glissa sans même réfléchir le couteau sur la paume de sa main. La jeune femme grimaça légèrement, mais aucun gémissement ne se fit entendre. Serrant fermement la main, Mae s'assurait d'avoir verser assez de son sang dans le verre avant de murmurer, échangeant le poignard avec sa baguette. «Vulnera Sanentur ! » Laissant alors la plaie se refermer d'elle-même. Suivant les instructions à la lettre, Mae mélangea doucement les deux ingrédients dans le verre et dit d'une voix douce. « N'ais pas peur pour ta plaie, elle ne sera qu'un mauvais souvenir. » Mae se recula légèrement et pris soin d'enlever sa cape, les cachots n'étaient pas réputés pour être un endroit chaud, mais la température de la flamme qui les éclairait et toute cette excitation lui avait donné quelques bouffées de chaleur. Laissant le temps à Samuel de boire le breuvage, Mae se mit à genoux pour déposer dans le second verre la poudre de baie de gui au fond de ce dernier, poignard en main, prête à le rendre à Samuel. « Nous n'avons pas toute la nuit. »

Sa présence avait beau être insupportable pour Greengrass, elle se retenait de lui crier au visage son inutilité née et son incapacité à servir à quelque chose. Malgré cela, Mae se résigna à prendre en main à son tour cette coupe remplie de son sang et d'un mélange de baie écrasé avant de plonger son regard dans le siens, et d'avaler sans rechigner une seule seconde. Aucun sourcille ment. Aucune grimace, ni même un rictus. Rien. Son visage est livide, presque aussi vide que ses iris. Après tout, elle venait d'ingurgiter du sang d'un cracmol. Pourquoi serait-elle encore entière ? Pourquoi serait-elle encore vivante ?

La jeune femme passa doucement sa langue sur ses lèvres pincant légèrement celle-ci en venant balayer les dernières gouttes du liquide. Pas de perte, n'est-ce pas ? Samuel avait beau ne pas être très bavard ni expressif, ce soir là ses yeux s'étaient comme réveillé. Comme s'il jubilait intérieurement de voir Mae, incontestablement malade de la condition des cracmols et des moldus à Poudlard, boire le sang de ce qu'elle déteste le plus au monde. Ceci n'arrivera plus jamais. Hassan. Plus jamais non. Et en même temps. Elle n'a aucun haut le coeur. Aucun dégoût ni vient agrémenter cette potion. Rien. Seulement eux deux, et le vide de tout. « Tu préfères garder ta cicatrice, ou tu veux que je m'en occupe ? »  Sa baguette en main et son visage presque mort, la jeune femme leva ses yeux vers Samuel.

La plaie était tout de même gênante et saigner particulièrement bien. Laisser des gouttes de sang de part et d'autre dans Poudlard n'était pas une solution correcte à ses yeux. Ses pupilles vermeilles qui luisent à la lumière d'une flamme brûlante viennent se poser sur un sourire. Depuis quand Samuel Hazian Hassan a des sentiments ? Pire, il sourit ? « Je dois avoir des hallucinations je crois. »  Prenant une longue respiration, Mae reprit de plus belle. « Monsieur Hassan sait comment sourire ? »

La jeune femme se mit doucement à rire avant de reprendre ses esprits. Pointant sa baguette sur le sol, la jeune femme dit à voix haute. « Récurvite ! »  Faisant disparaître en un claquement de doigts les quelques gouttes de sang jonchant le sol. Redressant les yeux une nouvelle fois vers Samuel, Mae prit sa main pour la tourner en sa direction. « Vulnera Sanentur ! »  Lorsque la serpentarde parlait de ne laisser aucune trace de cette soirée, elle parlait véritablement d'effacer exactement tout de cette nuit. « Aucune trace. »  Peut-être l'avait-elle fait sans son accord, mais il ne fallait pas traîner plus de temps que nécessaire ici en pleine nuit. Remettant sa cape en place Mae haussa les épaules sans quitter une seule seconde son interlocuteur. . « Je n'aurais cru dire ça un jour à un cracmol. Mais, à partir d'aujourd'hui nous sommes liés jusqu'à la mort. Hassan. »  Plissant les yeux et rangeant sa baguette à l'intérieur de sa cape, la jeune femme ricana une seconde avant d'ouvrir la bouche. « Ceci ne ressemble en aucun cas à un mariage ou quoique ce soit du genre. »

Mais qu’a-t-elle fait ? Dans quel genre d’aventure foireuse s’est-elle encore jetée à corps perdu ? Mae se posait ces questions en boucle dans sa tête depuis l’instant même où ils s’étaient donné rendez-vous. Pourquoi ? Pourquoi lui ? Pourquoi faire tout cela ? Il n’était malheureusement plus le moment de réfléchir à cela. Le pire avait été fait, et plus rien ne pourrait changer ce qui avait été scellé. « Oh il en reste encore un peu ? » Un sourire sur les lèvres, et un rire presque doux. Une chamaillerie comme elle pourrait en avoir avec ses amis.

Un instant elle réfléchit aux dernières phrases de Samuel, qui risque de filer entre ses doigts. « Mh. Il nous faudra un lieu où pouvoir se retrouver loin des murs putrides de Poudlard. » La jeune femme accentua la fin de sa phrase, elle vouait une certaine haine infondée à cette école. Pour sa misérable direction. Ses élèves plus pouilleux les uns que les autres. Et pourtant, elle y était là chez elle.

« Peux-tu utiliser la poudre de cheminette, Samuel ? » Une idée lui vient à l’esprit. « J’ai un endroit éloigné de tout nuisible, et tout simplement de tout en réalité. Nous pourrions nous y trouver, si jamais il n’y avait pas d’autres moyens. » Elle n’aurait jamais pensé faire venir une autre personne qu’Aaron, ou Adrian entre ses murs fait de bois. Mais leur sécurité était la priorité. S’ils étaient vu ensemble, et en train de pratiquer l’art de la magie noire tout serait fini pour la jeune héritière Greengrass.

« Si jamais tu peux. Si tu n’en as pas la possibilité, nous allons devoir côtoyer des bars miteux ici et là en priant de ne pas se faire attraper. » Haussant les épaules Mae patienta en attente de sa réponse. Pouvait-il le faire ? Pouvaient-ils le faire à deux ? Continuer de se voir. De pratiquer ce pourquoi ils sont là ce soir, à s’échanger leur sang dans une coupole miteuse avec des baies un peu trop sèche ?

Est-ce que tout cela en valait la peine ? Est-ce que tous ces risques pris sont un bon sacrifice pour grimper au plus haut de la chaîne alimentaire sorcière ? Peut-être bien. Peut-être pas, peut-être que Samuel n’est en réalité pas le partenaire qu’elle cherche tant, peut-être qu’il est trop tôt ou bien trop tard pour se donner corps et âme dans cette aventure. « As-tu une idée ? Ou as-tu déjà songé à une solution ? »

Samuel a la facheuse manie comme plus d'un de n'être que très peu expressif. Et en réalité, même si une partie de Mae semblait être torturée par l'idée de ne pas savoir lire entre ses lignes, elle semblait presque apaisée de l'autre, comme rassurée de ne pas savoir les choses horribles qui s'y cachent. « Je ne le suis pas Samuel, ne me sous-estime pas. »  Et Mae n'était pas seule à ne pas avoir la capacité de lire dans les esprits, Samuel également ne savait guerre lire sur les traits de Mae, qui cherchait un moyen de se rencontrer en dehors des murs de Poudlard sans pour autant être déstabilisée par l'idée de ne pas y arriver.

Mae hocha la tête aux dires de son compagnon d'infortune. « Oui j'y pensé justement. Je n'y vois aucun inconvénient, pour l'instant. »  Elle esquissa un léger sourire de satisfaction tout en venant racler le fond de sa gorge. « Tu comptes élargir à d'autres ce que nous préparons ? »  Mae plissa les yeux et frotte rapidement le haut de son crâne « Tu as totalement confiance en eux ? Après tout ils sont .. »  Elle grimaça et fit les gros yeux à Samuel avant de reprendre, ricanant légèrement. « Je pense pouvoir te supporter toi, d'autres, mh... ça prendra du temps. »  Il ne fallait tout de même pas en demander trop à la sang-pur qui allait devoir en compagnie de tout ce qu'elle déteste pour le bien de l'humanité, et surtout pour le leur.

Mae fit signe à Samuel de ne pas répondre tout de suite, soufflant sur la torche flamboyante pour effacer toute preuve de leur passage. Elle avait entendu des pas, et même si sa présence à elle pouvait être toléré, celle de Samuel en était toute autre chose. Ils patientèrent un court instant avant qu'elle ne reprenne d'une voix plus basse, en profitant pour allumer le bout de sa baguette. « J'ai tout de même besoin que tu me dises ce qu'ils peuvent apporter. Qu'as-tu vus en eux que je ne saurais pour l'instant déceler ? »  Parle Samuel, le temps file.

Mae ne baissa pas le regard, jamais, et surtout pas face à Samuel bien que quelque chose de puissant, qui les dépasse sûrement, les lient à jamais. Le laissant dangereusement susurrer ses visions à son oreille, la jeune femme ne broncha pas et haussa simplement les épaules. « Et bien je te crois Samuel. » Le regard droit mais surtout très froid, elle resta attentive à tous ce qui pouvait se passer autour d’eux. Les couloirs parlaient, s’échanger des mots dans la noirceur la plus totale. Ils devaient partir.

Elle devait s’avouer à elle-même, dans le plus profond des silences que cette alliance avait du bon malgré son rang. Qu’il était sûrement mal né, et qu’un rang plus noble lui aurait été à merveille. Mais sa fierté garde son cœur au chaud, et pour rien au monde Mae n’aurait prononcé volontairement ses quelques mots. « Si j’en crois tes paroles, ils feront de merveilleux pions. N’est-ce pas ? » Un léger sourire vint illuminer ce visage bien trop froid, et alors qu’elle releva la tête un court instant elle pu apercevoir non loin une lumière qui ne présageait rien de bon.

Jetant un rapide coup d’oeil à Samuel, elle rétorqua rapidement. « De grandes choses se dévoileront sous peu à nous, Hassan. » Mae reprit une marche à l’envers de Samuel, rejoignant la lumière au bout du couloir. « Bonne nuit, Samuel. »

Sa baguette bien en main, elle continua sa marche jusqu’à croiser un prefet, tout comme elle, avec une écharpe vermeille. « Que fais-tu si tard ici, Greengrass ? » Le regard aussi perçant que le cri d’une mandragore, elle se rapprocha de son compère et siffla. « Que crois-tu que je fais, idiot ? La même chose que toi, si ce n’est qu’à l’inverse je le fais bien. » Elle claqua sa langue avant de bousculer son épaule et de rejoindre son dortoir.