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cinq heures du matin j'ai des frissons - pv ARYA

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cinq heures du matin j'ai des frissons - pv ARYA Jeu 2 Aoû - 17:55



Des lames se sont aiguisées sur mes nerfs en me soutirant un frisson, parce que sous ma peau milles sabres ont été brusquement tiré au clair lorsque je suis sorti de l'eau.

Je ne me suis pas recroquevillé comme l'aurait voulu mon corps assailli par la brise qui se conjuguait au froid - Je détestais cette position veule.

Foutu vent.

Un peu hagard de fatigue et de courbatures têtues, j'ai cherché ma baguette dans le vert des crêtes d'herbes, j'ai perdu mon regard dans leurs couleurs rendues ternes par la grisaille et j'en ai trouvé le manche sur un bout de terre humide. Bientôt séché puis vêtu, j'ai fait cavaler mes yeux sur un paysage torpide qui était peint dans la couleur d'une heure volée à l'aube. J'aimais ces instants dilués dans le haut de la nuit et le bas du jour.

Je l'aurais aimé d'avantage en ce moment exact, s'il n'y avait pas eu cette couleur insolite qui au lieu de jurer ainsi qu'elle aurait dû, se fondait avec perfection dans ce tableau peroxydé, comme si elle y avait été depuis toujours et que désormais elle lui appartenait.

J'ai vivement fait le tour du lac pour inspecter de mes propres yeux la texture de cette irrégularité; A une dizaine de mètre je me suis rendu compte que je la connaissais et une secousse bouscula mon cœur pour y faire un nœud serré.

Elle était fine et granitique, craquelée sur les poignets et découverte à la gorge comme pour mieux s'abreuver du vent. L'air s'était alourdi autour d'elle comme une masse opaque, planait d'un poids invisible qui se substituait à l'oxygène, étouffant les flammes dont autrefois elle était parée.

Alors j'ai laissé les miennes incendier la quiétude avec des mots que je voulais pareils à des étincelles sur ses braises éteintes

- Bonjour.

Je suis allé à ses côtés pour mêler mon regard au sien et je lui ai souri.

- Tu es là pour le lever du soleil toi aussi ?

Je la voulais moins terne. Mon arrogance au bout des doigts m'ordonnait d'aller pourfendre ses démons.

J'ai des fleurs sur les lèvres et des soleils qui me tapissent la gorge mais je me tais quelques secondes pour ne pas marauder dans son espace. A la place je décris ses cheveux dont la blondeur m'évoque les miens en songeant au cataclysme qui a bien pu y sévir. Mais cette curiosité déplacée, je l'étrangle pour l'enterrer dans un des coins de ma cervelle.

Par cet acte, comme un thaumaturge j'en fais naître une autre, bien plus innocente que son aînée. Je seulement une vague impression de sa voix et son nom je ne l'ai pas.


Dernière édition par Hylas Prewett le Mer 15 Aoû - 12:54, édité 2 fois
Arya Strauss
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Re: cinq heures du matin j'ai des frissons - pv ARYA Sam 11 Aoû - 13:17




(©DO IT LIKE A PIZZA)
hylas & arya
«cinq heures et j'ai des frissons»

Le vent dans ses cheveux blancs avait fini de refroidir les idées lasses qui s'étaient débattues toute la nuit en son esprit fatigué. Arya n'avait cessé de ressasser, égarée au travers de ses insomnies, les fébrilités morbides du passé. La voix de Miss Lindley lui rappelait toujours son exercice, et elle élevait alors la sienne, cassée, pour étaler dans le silence les vérités de son existence.

Chaque fait énoncé la brisait un peu, mais la rassurait autant. De savoir qu'elle n'avait pas imaginé tous ces souvenirs dans des instants de démence la rendait un peu moins inquiète, un peu moins folle. De savoir que tout ce qu'elle avait vécu avait vraiment existé la rappelait un peu à la réalité.

« Je suis Arya Strauss. Je suis en vie. Je suis.. »

Sa voix déjà cassée s'était brisée d'un coup sec, et elle s'était retournée, surprise par une nouvelle voix qui était venue danser avec la sienne. Bonjour lui avait-il dit, et Arya était devenue muette, ses yeux cherchant des réponses dans ce qui l'environnait. Elle n'avait pas vu l'heure passer et déjà le soleil s'était levé, déjà la nuit s'était achevée, déjà le monde s'empressait de l'attaquer.

Mais l'attaquait-il ? A détailler les tendresses de ses traits, elle avait fini par dévorer du regard ses yeux et son cou, ses poignets et son sourire. Dans ses pupilles traîtres commençaient à naître des lumières fièvres.

« Non. »

Elle se rendit compte seulement plus tard qu'elle ne l'avait pas salué en retour, mais s'en accommoda bien vite. Elle n'avait pas envie d'être polie ; gentille ; elle n'avait plus envie de se laisser envahir par les démons qui massacraient sa vie. Ils lui voulaient tous du mal, et maintenant elle s'en rendait compte ; les autres étaient une menace, et elle les avait toujours invité à la piétiner. Le pire, c'est qu'elle avait aimé ça ; ça lui avait donné l'impression d'être aimée.

Sauf que maintenant, elle avait la certitude de ne plus jamais l'être. Maintenant, elle avait peur.

« Je n'ai pas envie de te connaître. »

La fatigue – les insomnies – la démence, lui faisaient dire des choses qu'elle n'aurait jamais osé prononcer. Mais ses mots coulaient dans un flot continu et inarrêtable, et elle se noyait dans l'honnêteté soudaine de ses angoisses envahissantes.

Elle l'avait déjà vu, de loin. Il faisait partie d'un de ces éléments indispensables à son décor. Elle ne connaissait pas son nom, mais elle se rassurait en disant qu'il était là. Il était là, et c'était bien comme ça. Pourquoi diable avait-il décidé de faire un pas vers elle ?

« Après je vais tomber amoureuse de toi, tu vas me faire croire que toi aussi, et puis tu vas disparaître, et me détruire. »

Elle regretterait ces mots-là plus tard, quand son esprit embrumé ressassera les événements de la veille, et pas ceux du mois passé.

Si tu pouvais disparaître avant que ça ne me fasse souffrir.
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Re: cinq heures du matin j'ai des frissons - pv ARYA Mar 14 Aoû - 13:05


D'ordinaire je ne vacillais jamais mais la raideur de son discours frappa plus durement que l'aurait fait n'importe quel coup. Ses mots avaient sourdés de la pâleur matinal comme des traits solaires surchauffés pour m'atteindre au coeur en écorchant l'aorte et bientôt le sang fut de fiel. La brûlure avait blanchi les nerfs ainsi que les veines et ma peau se chauffait bientôt à l'auspice d'une révolte indignée dont le goût acide bouillonnait au milieu de mon larynx.

Elle n'était pas faite pour être amère. Je lui en refusais le droit. Ca ne lui allait pas ; Elle ne pouvait pas se défigurer comme ça c'était interdit, contre-nature. Comme un Montford difforme, un Rodin brisé. C'était d'une évidence irrévocable, trop organique pour que je l'explique. Elle était conçue pour n'être que de joie.

Quelle ironie de m'emporter pour une étrangère mais je voulais m'en arroger le droit ; Cette fille je l'avais apprise sans même la connaître et je refusais de croire que je me trompais - Question d'arrogance, d'impertinence, de fougue, de moi.

Si ses lèvres gelées avaient attaquées à coup de mots glaciaux mes velleités afin de les éteindre, c'était raté. Ce n'était pas ma première douche froide de la journée et en essuyant la seconde, j'ai trouvé l'emprise d'une colère outrée pour me remettre en selle.

- Pourtant, toi et moi on se connait presque déjà.

Comme ma mâchoire était suffisemment solide pour rester accrochée face à tout l'arsenal de coup de son angoisse je me suis figuré capable d'encaisser tout ce qu'elle pourrait m'envoyer à la figure sans jamais devoir répliquer. Car même si ma rage bilieuse irritait mon ventre et m'énonçait des ripostes intestines, j'en refusais le décret parce que je ne voulais atteindre que son mal.

- Ce que tu dis est faux. Je m'appelle Hylas Prewet, je ne vais rien te faire croire du tout et je ne disparais jamais.

Je voulais casser la colonne vertébrale du vice qui l'avait rendu si hallogène et qui prenait forme dans le creuset de ses cernes. Le regard hanté par l'ombre de nuits sans fins, elle semblait s'être perdue ; La vraie que j'aimais engloutie par une inconnue que je détestais et qui avait l'audace d'emprunter ses traits alors qu'elle était un meurtrier acéphale dont je me rêvais soudainement le bourreau.

Je n'avais aucune idée d'où elle s'était égarée exactement mais j'irais la chercher et tant pis s'il y fait aussi noir que dans la gueule d'un abysse ; Là-bas j'y brillerais pour deux.

- Essaie de me faire mentir si tu veux mais c'est impossible.

J'ai un peu élargi la distance qui nous séparait pour mieux prendre sa mesure. Pour la superposer au matin exsangue et j'ai vu un contraste qui m'affligea ; Elle était plus blême encore que ce matin qui cravachait dans ses premières heures. J'avais envie de lui redonner des couleurs - J'ai songé que mon ardeur pourrait suffir.

- Regarde comme c'est beau.

Les premières fibres du soleil étaient d'un orange timide, d'un feu tout jeune qui naissait à peine et, péniblement, adressaient un salut au lac endormi.

Le jour se levait paresseussement comme le font les hommes et moi je voulais la voir rejoindre les debouts comme joindre les deux bouts.

- Comment t'appelles-tu ?
Arya Strauss
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Re: cinq heures du matin j'ai des frissons - pv ARYA Mar 14 Aoû - 16:26




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«cinq heures et j'ai des frissons»

Le mutisme dévora ses lèvres froides, la laissant sans armes. De sous ses longs cils noirs, ses émeraudes avaient détaillé les subtilités de son discours. A ses muscles tendus, aux lueurs de ses pupilles frustrées, elle pouvait ressentir l'ardeur de son cœur rien qu'à le voir, elle pouvait s'approprier ses sensations déchaînées rien qu'à l'écouter ; sans qu'ils aient jamais eu besoin de se présenter – il avait raison – ils se savaient.

« Hylas. »

Sa voix s'était mariée à la sienne, lui faisant écho dans une mélodie subtile, presque silencieuse. Son regard ne l'avait plus quitté, et chaque mot qu'il prononçait faisait tranquillement son chemin à l'intérieur d'elle comme s'ils la faisaient vivre ; ils alimentaient les dernières braises pratiquement éteintes de son foyer désert.

Elle voulait y croire ; elle voulait croire que tout ce qui entrait en son contact ne finissait pas systématiquement par se détériorer et mourir ; crever. Mais Arya n'était pas prête à vendre son âme une seconde fois au démon du nom d'espoir, et chaque cellule d'elle se battait contre le fou qui amusait des étincelles près des bougies éteintes.

Enfin ses yeux se détachèrent de lui, comme s'il l'avait rendue libre en lui demandant de voir. Elle avait tourné la tête vers le soleil qui se levait et les premiers rayons de sa lumière la firent plisser les paupières.

« Arya. »

Elle se serait rendue aveugle à regarder Hylas, et préféra se rendre aveugle à regarder les orangés qui se peignaient dans le ciel.

« Peut-être que tu ne mens pas. »

Mais tu ne dis pas toute la vérité.

Ses paupières étaient tombées, et elle manqua d'air dans ses poumons pendant quelques secondes à peine. Il y avait trop de vérités qu'il ne disait pas ; peut-être parce qu'elle ne lui avait laissé ni le temps ni l'occasion de le faire ; mais Arya n'avait plus de patience et chaque information qui lui manquait la torturait.

« Tu n'es pas là seulement pour le lever du soleil. »

Elle avait rouvert les yeux. Elle savait déjà pourquoi il était là, il n'avait pas tant besoin de le dire, elle voulait juste qu'il le confirme.

« Crois-tu être en mesure de me sauver ? Et si je ne voulais pas l'être ? »

((hrp) hhhh j'ai répondu tt de suite oupsi ta rep m'a touchée il fallait que j'écrive pffpff)
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Re: cinq heures du matin j'ai des frissons - pv ARYA Mer 15 Aoû - 12:56



- Arya

Comme ça, il avait fallu que je répète son prénom pour mieux me l'approprier. Comme pour y ciseler des douceurs nouvelles sur les pentes trop plates qu'avait érodé sa voix éreintée et y arrondir les angles trop droits

J'aimais bien son prénom.

J'aimais moins, je détestais même, les jadéites fissurés de ses yeux, trop froides comme des obsidiennes obscurs, ternis par des poussières alcalines, cassant comme des granits. Sur leurs parois, on voyait jusqu'où la fatigue avait rongé dans des estafilades profondes et leurs éclats avaient sombré tout en bas de failles vertigineuses mais les pierres précieuses étaient encore là ; Si enfouies qu'elle semblait les avoir oublié mais moi je m'en souvenais encore parce que j'avais le même éclair dans le fond des yeux.

Je ne la laisserai pas l'oublier.

Alors déjà, je faisais route. Malgré sa méfiance qui me crispait presque les nerfs, je déployais mon hardiesse dans toute sa longueur.

- Les gens qui ne veulent pas être sauvés mentent. Ils ont peur du contrecoup parce qu'ils ont trop souffert.

Dans cette vérité, j'ai mis une part de moi, de cet Hylas juvénile qui avait creusé la tombe de ses espérances avant de s'arrêter au moment de l'ensevelir et préférer l'alcool sur les plaies, la silice sur les écorchures. J'avais vu la morosité comme un vide lacunaire qui ne cesse jamais de s'éteindre et asphyxie toute trace de vie sur son passage ; Il n'y avait ni douleur, ni joie. Dans ce curieux royaume la demi-mesure était une monarque au règne antalgique qui épargnait de toutes les averses grâce à son ciel de coton. Mais ce n'était pas un cocon, c'était une prison. Alors avant qu'elle ne referme les portes, je me suis évadé. Je préférais que mes espoirs m'écorchent vif plutôt que de me désagreger avec lenteur pour m'éviter des souffrances inutiles

Car oui, se réfugier, s'éloigner au plus loin, de tout ce qui pourrait nous heurter n'avait rien de noble mais avait tout d'humain.

- C'est humain.

Plus je la regardais, plus je l'écoutais parler munie de cette résolution brisée que seule confère la lassitude, plus je me sentais l'envie impérieuse de l'aider. Je la voyais si égarée dans ce brouillard épais, si incertaine de la direction à emprunter que mon coeur ne me dictait qu'un seul ordre ; Celui de disperser les brumes.

Alors je serai plus clair que son doute, plus limpide que ses troubles et plus lumineux que ses affres. Déjà, avec tout mon bagoût au bord des lèvres, je répondais sans réfléchir en invitant tous ses démons à se fracasser sur mon armure. J'avais un regard de braise et les lèvres un peu retroussées.

Leurs nombres et leurs armes ne me faisaient pas peur ; Ils n'auront que le métal inflexible d'une résolution qui préfère se briser avant même de songer à tordre.

- Non je ne crois pas. Je peux, c'est différent. Et je compte le faire.

Comme Iskandar qui n'avait jamais connu la défaite, j'avais la bravoure de ceux qui sont trop accoutumés à l'ivresse des victoires. M'enliser dans un bourbier ne m'effrayait pas puisque j'étais intimement persuadé que j'étais innarêtable.

Tôt ou tard, elle s'en rendrait compte elle aussi ; Je m'appelais Hylas Prewett et je me réclamais depuis toujours infaillible.

Je me suis alors mis à échaffauder tout ce qui pourrait la dérider dans le court terme comme dans le long terme. Présentement, l'instant avait trop de pesanteur pour que j'en aspire tout l'air d'un coup et je chérissais trop la symbolique de ce moment pour la défigurer. J'ai pensé plutôt à tout ce qu'il fallait voir et faire, tous les beaux lever de soleil qu'il fallait vivre.

- La troisième semaine de Juillet j'irais de Skopélos à Chios en bateau.

Un peu aveuglé par le soleil je me suis tourné de trois quart pour lui faire face de nouveau et je l'ai regardé. Sa pâleur mortifère m'était toujours aussi âcre ; La patience n'était pas mon arme préférée, je n'aimais pas m'en munir. Soudainement j'ai pressé le pas et j'ai dit :

- Accompagne moi.


Dernière édition par Hylas Prewett le Jeu 16 Aoû - 19:45, édité 1 fois
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Re: cinq heures du matin j'ai des frissons - pv ARYA Mer 15 Aoû - 20:05




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Borné ou sourd, il ne voulait pas écouter; ou peut-être écoutait-il si bien qu'il avait perçu jusqu'au dernier aveu silencieux de ses envies enfouies. Il aurait pu se taire qu'elle aurait compris, mais ses mots étaient précieux et avaient un impact tel sur son piètre inconfort qu'il n'aurait pu mieux mener sa bataille. Les cavaliers; ses armes; avaient ébranlé les tours pour déposséder les fous de la place qu'ils avaient volé à leur reine disparue et, si le combat était rude, il était surtout perdu d'avance pour Arya qui, dès le premier assaut, s'était sentie fragile.

Elle sentit le regard de Hylas glisser sur elle mais ne tourna pas la tête. En fermant les yeux elle pouvait voir les flammes aveugles de son âme fougueuse se refermer en un piège tout autour de ses démons effrayés. Mais à vouloir brûler toutes ses ombres, il allait finir par faire disparaître ses lumières.

Accompagne-moi, avait-il ordonné, et enfin les yeux de Arya repartirent danser avec les siens.

Nerveuse, elle voulu rire, mais toute moquerie lui fut interdite par la substance si dense de ses pupilles graves qui la toisaient; par le sérieux de son regard qui ne l'aurait laissée fuir. Le silence avait duré sans être creux, car Arya n'avait pas que les mots pour parler et que son vocabulaire sensoriel était riche d'expressions; d'émotions.

Aucun sourire n'avait éclos sur son faciès, mais quelques amertumes avaient déjà fané au bord de ses lèvres et des bourgeons de tendresse et de chaleur avaient commencé à donner de la couleur aux parterres de ses joues. Et parmi toutes les fleurs de son jardin, Espoir avait fait son chemin, ses premiers pétales timides accueillis par le soleil qui s'était invité aux frontières de la nuit.

« D'accord. »

Les rosiers s'étaient éveillés.

« D'accord, sauve-moi. »

Son regard n'avait eu de cesse de se graver dans le sien, et aucune hésitation n'était venue bousculer les fondations nouvelles de son âme qu'elle avait construites en lui. Et dès lors, il était trop tard; dès qu'il disparaîtra, il emportera avec lui cet échantillon d'elle qu'elle lui avait confié; dès qu'il disparaîtra, il l'anéantira.

« Ce soir quand le soleil se couchera, tu seras là. »

Elle n'avait pas ordonné; elle savait, et avait affirmé.

« Je serai là. »

Et une première esquisse de sourire fièvre fleurit au coin de ses lèvres.
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Re: cinq heures du matin j'ai des frissons - pv ARYA Ven 17 Aoû - 12:29



Elle s'est endormie sur ce lit de verdure qui n'en était pas un, la tête posée sur un oreiller de feuilles qu'ornait quelques fleurs. Les épis diaphanes de ses cheveux semés ci et là comme des minuscules rivières cristallines entre les pétales. Et sa peau opalescente dans l'oeil de l'aube me firent penser à une créature d'un autre monde dégageant une sensibilité absurde.

Plus que jamais, ma main fut velléitaire, prise de l'envie terrible d'effleurer cette apparition vaporeuse. On aurait dit qu'elle était face à un être de gravité qui la soumettait à une attraction impérieuse ; Cette fois j'ai cédé à mon fourmillement. Presque. Je ne troublerai pas son sommeil.

Alors j'ai dressé mollement ma main dans le vide et mes doigts s'y sont agités comme si la distance n'existait pas. J'ai imaginé la texture légère de sa peau en traçant des demi-contours et les filets ailés de sa chevelure avec des phalanges raides puis ma paume est retombée. J'avais le poing vaguement fiévreux, il fallait qu'il y ait quelque chose, n'importe quoi. Alors mes griffes ont labouré le sol, rassemblé la terre en mottes. Après plusieurs minute j'ai arrêté et j'ai forcé mon regard ailleurs que sur Arya.

Il aurait fallu que je m'en aille ; Il y avait à faire et j'avais meublé mon temps de telle sorte à ce qu'en avoir de libre, était une précieuse commodité dont je disposais rarement.

Mais je ne voulais pas. J'avais envie de rester à ses côtés, planté au milieu de cet aurore où les secondes se dilluaient dans le verre d'eau du monde. Il fallait trier ses voeux, sacrifier des promesses pour d'autres et celle que j'avais fait quelques secondes auparavant était désormais la plus importante. J'avais posé son ancre dans les tréfonds de mon coeur et en son nom il n'y aura aucun compromis.

Je me suis laissé tomber en arrière et j'ai tourné la tête vers Arya. J'ai imprimé cette image dans mon cerveau puis mes paupières se sont closes avec lenteur. Je n'avais pas dormi longtemps la nuit dernière, je ne dormais jamais longtemps et là je me sentais bien.

J'ai senti mon esprit chanceler et le vide m'envahir. Dans ce vide j'ai senti quelque chose naître.


Dernière édition par Hylas Prewett le Dim 19 Aoû - 12:40, édité 1 fois
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Re: cinq heures du matin j'ai des frissons - pv ARYA Sam 18 Aoû - 2:10




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«cinq heures et j'ai des frissons»

Elle avait fermé les yeux. Le vent qui mordait son cou lui rappelait qu'elle avait froid. L'herbe folle chatouillant ses chevilles lui rappelait que ses pieds étaient nus. Le soleil qui se levait lui rappelait qu'elle n'avait pas dormi depuis des lunes et la paresse qui soudain prit ses muscles lui rappelait qu'elle avait une vie.

Les mots étaient devenus incapables de rivaliser avec les subtilités de leur silence, si bien que Arya s'était tue.

Elle avait attendu ainsi plusieurs secondes - peut-être des minutes - à profiter de chacune des sensations qu'elle avait jusque là ignorées - occultées par son indifférence. Puis elle se retourna et son corps lâchement s'abandonna aux côtés de l'autre. Arya, qui n'avait jamais trouvé le moyen d'abattre ses insomnies, sentait son esprit s'endormir.

Les haines qui l'animaient avaient pris leur pause, l'incertitude et les assassins de sa conscience étouffés par la seule présence de leur nouveau geôlier.

Rares étaient ceux auxquels Arya faisait confiance mais lui ; Hylas ; pas une matinée avait passé et déjà elle s'était jetée les yeux fermés. Il avait ce quelque chose d'elle ; elle avait ce quelque chose de lui ; c'était elle, mais c'était lui ; c'était comme s'il avait toujours fait partie de sa vie. Elle savait qu'il allait la détruire, mais elle se serait détruite de toute façon, c'était ainsi.

Elle s'était laissée tomber dans les herbes.

« Réveille-moi quand il sera plus tard. »

Plus tard quand tu veux. Plus tard si tu veux.
Et elle s'était endormie.
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Re: cinq heures du matin j'ai des frissons - pv ARYA Dim 19 Aoû - 14:11



Elle s'est endormie sur ce lit de verdure qui n'en était pas un, la tête posée sur un oreiller de feuilles qu'ornait quelques fleurs. Les épis diaphanes de ses cheveux semés ci et là comme des minuscules rivières cristallines entre les pétales. Et sa peau opalescente dans l'oeil de l'aube me firent penser à une créature d'un autre monde dégageant une sensibilité absurde.

Plus que jamais, ma main fut velléitaire, prise de l'envie terrible d'effleurer cette apparition vaporeuse. On aurait dit qu'elle était face à un être de gravité qui la soumettait à une attraction impérieuse ; Cette fois j'ai cédé à mon fourmillement. Presque. Je ne troublerai pas son sommeil.

Alors j'ai dressé mollement ma main dans le vide et mes doigts s'y sont agités comme si la distance n'existait pas. J'ai imaginé la texture légère de sa peau en traçant des demi-contours et les filets ailés de sa chevelure avec des phalanges raides puis ma paume est retombée. J'avais le poing vaguement fiévreux, il fallait qu'il y ait quelque chose, n'importe quoi. Alors mes griffes ont labouré le sol, rassemblé la terre en mottes. Après plusieurs minute j'ai arrêté et j'ai forcé mon regard ailleurs que sur Arya.

Il aurait fallu que je m'en aille ; Il y avait à faire et j'avais meublé mon temps de telle sorte à ce qu'en avoir de libre, était une précieuse commodité dont je disposais rarement.

Mais je ne voulais pas. J'avais envie de rester à ses côtés, planté au milieu de cet aurore où les secondes se dilluaient dans le verre d'eau du monde. Il fallait trier ses voeux, sacrifier des promesses pour d'autres et celle que j'avais fait quelques secondes auparavant était désormais la plus importante. J'avais posé son ancre dans les tréfonds de mon coeur et en son nom il n'y aura aucun compromis.

Je me suis laissé tomber en arrière et j'ai tourné la tête vers Arya. J'ai imprimé cette image dans mon cerveau puis mes paupières se sont closes avec lenteur. Je n'avais pas dormi longtemps la nuit dernière, je ne dormais jamais longtemps et là je me sentais bien.

J'ai senti mon esprit chanceler et le vide m'envahir. Dans ce vide j'ai senti quelque chose naître.
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cinq heures du matin j'ai des frissons - pv ARYA
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