Soap bubble || Castiel

Tu descends de ton balai avec force et agilité et atterrit sur le gazon encore humide par la légère pluie de printemps qui était tombé pendant l’entrainement.
Fenry et le reste de l’équipe se félicite car vous aviez bien joué. Tout le monde avait été attentif, malgré tes pirouettes qu’on jugeait de parfois trop farouches. Le beau jeu qu’ils disaient.
Un sourire perché à tes lèvres purpurines mais abîmées, tu courus vers les vestiaires, tout en tenant ton Eclair de Feu Suprême solidement entre tes doigts irrités.
Tu fouilles dans la poche de ta cape de sorcier pour prendre ton portable. Arquant un sourcil, tu vois que tu as un message. Et d’elle en plus.

Le cœur battant fort dans ta poitrine, tu ne répondis pas et le posa sur le banc. Changeant de chaussures, tu fis signe à ton équipe qui t’annonçait qu’ils allaient se changer aux dortoirs, que tu ne les suivrais pas.
Direction : le cinquième étage. Alors que tu marches calmement vers le grand hall et empruntant les escaliers magiques, tu te demandes intérieurement ce qu’elle a en tête.
Une fois arrivé devant la porte de la salle de bain des préfets, tu poses ta tête contre la porte et sourit à nouveau. Tu avais oublié que cette idiote était préfète. Un choix contestable pour certains mais pratique dans ce genre de situation.

Tu prononces le mot de passe en lisant un des sms. La porte s’ouvre et de la vapeur aux parfums enivrants t’attaque à peine entré. Tu balaies la pièce fermée du regard.
— « Salut. »
Tu poses ton sac et ton Eclair de Feu Suprême à côté d’un tableau de sirène qui te lance des regards aguicheur.
Les cheveux mouillés et le visage couvert de saleté – tu avais attrapé le vif d’or avant de t’écraser au sol – tu n’avais rien de charmant si ce n’est peut-être une beauté d’aventurier. Un homme, un vrai.

Tu la détailles un moment et croise les bras, perplexe.
— « Apparemment, ça va devenir une habitude de m’accueillir avec de moins en moins de vêtements ? »
Tu retires tes protections de genoux et de coudes que tu balances contre une colonne de marbre.
Sans prévenir, tu ôtes le haut de ta tenue de quidditch, puis le bas, quelques secondes après.

Puis tu te jettes dans l’eau avec un peu moins de grâce. Les cheveux cette fois trempés et mousseux, tu passes une main dedans et t’approches d’elle, un sourire torve coincé au bout des lèvres.
— « J’espère que tu as prévu d’enlever le reste. »
Tu la fixes droit dans les yeux, avançant dangereusement sans pour autant arborer une expression malveillante. Tu préfères le visage neutre, synonyme d’inconnu.
Une fois que tu l’eus faite reculer jusqu’au bord, tu plaques tes deux mains de part en part de sa tête.
— « Helmy. »

Son rire cristallin te berce. Mais il t’agace, sans que tu puisses dire pourquoi.
Tu poses alors un doigt sur ses lèvres pour lui ordonner de se taire. Peut-être que c’est surement toi qui a un problème. Elle passe une main dans tes cheveux et tu la fixes intensément. La tension est presque palpable.
Elle te dit clairement que le reste tu devras l’enlever toi même.
Mais tu n’as pas très envie, finalement. L’excitation est retombée finalement.
Ses yeux joueurs te défient et tu détournent les tiens avec lassitude.

— « Pourquoi tu m’as demandé de venir Helmy ? »
Tu recules un peu et te jette en arrière, plongeant sous l’eau bouillante comme un enfant qui ne veut pas écouter sa mère. Finalement tu émerges à nouveau des flots et secoue ta tête pour essorer ta chevelure havane. Tu attends qu’elle te réponde en barbotant.

Festif, c’est peut-être l’entrainement qui te rend de bonne humeur. De si bonne humeur que tu serais prêt à tout accepter. C’était un sentiment étrange, et destructeur pour toi. Tu ne pouvais rester dans cet état de bonheur hérétique.
Les souvenirs de votre dernière rencontre restent flous. Tu ne te souviens plus de grand chose, ou du moins c’est ce que tu laisses paraître. Les traces de morsures avaient totalement disparu depuis. Et tu ne lui avais pas reparlé depuis cet instant même.

— « Tu sais quand même que Fenry est capitaine de l’équipe .. Je suis déjà venu ici. »
Tu n’en dis pas plus. Tu n’estimes pas cette anecdote importante. Et tu te remets à nouveau à patauger comme un gosse.

D’un air détaché et presque désintéressé, comme si tu prévenais d’avance les sarcasmes et le sourire habituel de la belle, tu finis par lancer.

— « T’veux v’nir avec moi au gala ? »

Tu la regardes intensément. Tu ne sais pas pourquoi ça l’a surprend. Après tout.. c’était presque une évidence que tu l’invites elle. Elle bafouille, gênée. Tu trouves ça adorable. T’as envie de la mettre encore plus mal à l’aise.. peut-être ton petit côté sadique qui ressort. T’aime la voir aussi vulnérable. Tu la trouves plus belle dans ce genre de moment.. plutôt qu’avec son ton impérieux habituel.

Un sourire narquois aux lèvres, tu barbotes jusqu’au rebord et te hisse sur celui-ci pour t’asseoir. Tes jambes trempent dans le bassin et réchauffent tout ton corps. Tu pousses un long soupire d’aise et répond finalement avec nonchalance.

— « Qui d’autre ? Pourquoi es-tu aussi surprise ? »
Tu étires un sourire narquois et perfide.
— « Mais si tu veux, je peux y aller avec quelqu’un d’autre. »

Tu te doutes qu’elle va s’empourprer d’offusquement. Mais ça te fait rire aux éclats. Un rire pur presque enfantin. Mais ce qu’elle annonce par la suite te fait rougir à ton tour. C’est toi qui te sent vulnérable d’un coup. Elle avait envie de te voir, d’avoir des nouvelles de toi. C’est étrange pour quelqu’un comme toi.. t’es un connard au quotidien, et cela faisait longtemps que personne n’avait désiré de tes nouvelles à ce point là.

Tu sais qu’il y a de l’attirance entre vous. Et tu sais au fond de toi que ce n’est pas juste une amie. ça ne pourra jamais l’être. C’est soit tout, soit rien. Et ça te fait un peu peur. T’as pas envie de t’engager.

— « T’as déjà un calice ? »
T’avais sorti ça comme ça, sans savoir la provenance de cette curiosité si soudaine. Le lien entre calice et vampire, t’en avais entendu un peu parler. C’est deux personnes très proches. Tu plisses les yeux en la détaillant d’un regard accusateur et suspicieux. T’as entendu des rumeurs, sur un garçon qu’elle aurait choisi pour en faire son calice. ça t’énerve, ça te fait bouillir. Tu veux pas partager.

— « Je sais pas qui t’a choisi, et ça m’regarde pas au fond. Mais en fait, je veux pas que ça soit quelqu’un d’autre que moi. »

Tu la toises avec supériorité, toujours perché sur le rebord du bassin. Il n’y a aucune lueur de faiblesse dans ton regard. Tu t’imposes à elle non pas comme une victime mais comme un homme.

Tu hausses un sourcil, intrigué par sa réaction. Tu te sens honteux, presque, d’avoir pu croire quelque chose de faux. Surtout que t’es pas sensible aux rumeurs. C’est la jalousie furtive qui était né en toi, après que tu l’eus aperçu dans le bain. L’image d’elle, mordre un garçon dans le bassin des préfets, collés l’un contre l’autre dans la mousse colorée.. ça te rebutait. Même si tu voulais pas sortir avec elle, tu voulais pas qu’elle sorte avec un autre. Et tu préférais limite qu’elle sorte avec un mec, plutôt qu’elle en fasse son calice.

— « Je vois. »
Tu te mords la joue et l’observe se ramener près de toi. Ce qu’elle pouvait sentir bon. Ou alors c’était les vapeurs des savons qui te montaient à la tête. Elle t’avoue des choses, qu’elle n’a jamais eu de calice.. que tu serais le premier. Elle semble inquiète à cette idée. Tu es piqué de curiosité.. tu veux savoir pourquoi elle doute, pourquoi elle hésite. Après tout, c’était une demande folle et impulsive de ta part.

— « J’sais pas. »
Tu fais des réponses courtes, un peu sonné.
Elle te demande ce que tu sais à propos de ça. En y réfléchissant pas grand chose. T’avais entendu Cain parler d’un espèce de pacte entre un vampire et un humain. Un pacte pour se lier. Comme un mariage ? L’idée te fait rougir et tu tournes la tête.

— « ça me dérange pas. Sauf si t’en veux pas. »
Après tout, t’allais pas la forcer à faire un pacte qui ne l’intéresse pas.
— « Mais si t’en veux un, c’est moi ou personne. »

Tu sautes dans l’eau, éclaboussant un peu au passage et tu la chopes par les poignets, comme pour l’empêcher de partir.
— « T’es à moi, c’est clair ? »
Tu étires tes lèvres dans un sourire toujours plus arrogant. Tu colles ton front au sien et souffle sur ses lèvres.
— « Si tu dois boire le sang d’un mec, ça sera le mien et c’est tout. »

Elle parle.
Beaucoup.
Trop.
C’était un peu le seul problème que tu trouvais à Wilhelmina. Enfin.. pas le seul mais un des principaux. Avant, elle était totalement fermée. Maintenant, trop ouverte. Quand apprendra t-elle le juste milieu ? Alors elle te materne, ne contrôlant plus ses émotions, te noyant sous ses inquiétudes, t’exaspérant de lassitude. T’as envie de la secouer cette fille, la modeler à tes envies. Elle est belle, désirable, mais son caractère te donnait parfois envie de te pendre. Exaspéré et hautain, tu hausses un sourcil et lui chope le menton.

— « Je m’en fous putain, des risques ou de je sais pas quoi. Juste fais le, putain.»

Elle t’avait embrassé juste avant. Du coup tu t’étais essuyé la bouche et mis de la mousse sur le visage. T’avais qu’une envie c’était qu’elle le fasse. Tu voulais pas t’éterniser la dessus. C’était qu’un détail pour toi, un moyen de s’assurer qu’elle t'appartiendrait et t’aurais plus à y penser.

Cependant, une de ses phrases te fait réfléchir. Boire son sang ? C’était glauque. Vraiment glauque. Mais t’avais décidé d’en avoir rien à foutre, pour une fois. De l’accepter comme elle était. Même si tu trouvais toujours ça bizarre. Ce désir en toi, grandissait comme un volcan qui allait bientôt exploser. Toute cette rage que tu contenais depuis des années, s’apaisait en la regardant, en croisant son regard, son visage de pimbèche.

— « J’accepte le pacte. Fais le, maintenant.»
C’était peut-être les vapeurs qui te rendaient fou

Alors c’était ça le “pacte”.
Tu t’étais attendu à pire. Mais alors qu’elle s’approche de toi pour croquer ta peau.
À nouveau. Tu ressens une forte chaleur au niveau du torse. Serait-ce de l’affection que tu ressentais à son égard ? Tu la regardes dans les yeux. Cela ne te fais plus mal du tout. Elle t’embrasses, alors que tu voulais répondre à son baiser, tu sens le sang couler dans ta gorge. Tu la pousses brutalement après avoir tout de même avalé l’horrible mixture.

— « Ptain, et tu trouves que j’ai bon goût ? »

Elle te présente sa bague, et t’indique que tu dois l’embrasser. Tu hausses un sourcil, et te saisit de son menton. Ton regard glacial s’incruste dans les siens. T’as pas envie de te donner comme ça, aussi vite. Tu fixes la bague d’un air sceptique. Tu veux la faire languir.

— « Hmm.. Je ne sais pas en fait.»

Tu te colles à elle, venant chercher ses lèvres pour l’embrasser fougueusement. Tu veux qu’elle te supplie, que ce soit elle qui soit à toi et non l’inverse. Tu recules ton visage de quelques centimètre et étire tes lèvres dans un sourire amusé.

Tu es le seul que je veux Castiel.
Tu aurais pu aller creuser plus loin mais tu ne souhaitais pas que ce petit manège s’éternise. Les bonnes choses se profitent sur l’instant même, l’instant présent. Comme un orgasme. Mais à terme, ça pourrait devenir lassant.
Tu caresses sa joue d’un sourire victorieux et dominant, lui faisant comprendre d’un simple regard qu’elle était sa place. Pour elle, elle serait ton vampire et toi son repas. Mais pour toi, elle deviendrait l’ultime droguée à ce breuvage. Elle sera dépendante de cette hémoglobine qui coule à flots dans ta jugulaire.

Tu te saisis de sa main fermement, et tu déposes un baiser sur sa bague, sans rompre le lien qui vous unissait du regard. Ses supplications névrosées t’ont fait frémir, et tu te laisses tomber en arrière. Le corps complètement immergé sous l’eau savonner, tu sens une douleur désagréable au niveau de ton majeur droit. Un picotement brûlant qui te fit émerger la tête de l’eau. Tu lèves légèrement le bras pour observer la bague qui venait d'apparaître à ton doigt, brillante et bouillante.

— « C’est quoi c’te merde ? ça fait mal.

Evidemment, avec ta légendaire finesse d’esprit, tu n’avais pas encore pu admirer le bijou en lui même. En un sens, il était plutôt en accord avec la boucle d’oreille que tu portais à ton lobe droit.